Part 3 (fin du chapitre 1)
WAHACK !
Je me suis écrasé dans ma propre bulle avec une telle force, que cela m'a stupéfait pendant un instant, même si j'ai réussi à me dégager et à retrouver mon équilibre dans le temps. La force de l'impact nous avait fait descendre vers la cour, et j'avais du mal à nous empêcher de percuter un groupe de gardes très surpris.
Heureusement pour Gourry et moi, le pare-vent a tenu le coup. S'il avait été détruit par l'impact des ondes de choc, nous aurions tous les deux été instantanément pulvérisés.
Utiliser la lévitation et générer une onde de choc signifiait que le sorcier n'était pas exactement un débutant.
Pendant ce temps, les gardes qui couraient d'un endroit à un autre dans la cour ont remarqué ce qui se passait dans le ciel. Ils ont crié de terreur lorsque nous avons percé le ciel nocturne comme deux météorites. Les yeux écarquillés comme des soucoupes, ils nous pointèrent du doigt, bouche bée alors que j'essayais de reprendre le contrôle de notre descente.
_ Mais quoi... Qu'est-ce que c'est ? Cria l'un d'eux.
_ Les intrus ! Cria un autre.
Les intrus ? Cela vous est-il venu à l'esprit seul ?
J'ai essayé de freiner pour que l'impact contre le sol ne soit pas très douloureux, néanmoins je n'ai pas eu autant de chance.
_ Aie aie aie ! Cria Gourry en rebondissant sur le sol.
_ Bon sang ! M'exclamai-je à bout de souffle en arrêtant ma chute avec mes mains.
Mes côtes était meurtri, ma cheville me faisait mal et j'étais à bout de souffle.
J'aimerais voir ce que vous feriez contre une onde de choc comme ça. Ayant Mal et en nous se plaignants, nous avons réussi à nous lever.
_ Identifiez-vous ! Cria le capitaine des gardes. J'ai réalisé que nous avons dû lui faire peur parce que ses genoux tremblaient, mais il a quand même essayé de paraître fort et autoritaire.
Gourry, qui était plié sur son ventre et essayait de reprendre son souffle, a fait signe aux gardes leur intiment de rengainer leur épées.
_ Ne vous en faite pas. Il a insisté entre deux halètements. Nous ne sommes pas du tout suspects.
Comme c'était instinctif en lui, il avait sorti sa propre épée et l'avait tenue dans sa main droite, donc ses tentatives pour amener les autres à gardes à ranger les armes n'étaient pas vraiment très convaincantes.
_ S'il vous plaît, capitaine Razes. C'était la voix du sorcier. Il flottait dans l'air non loin du patio, descendant peu à peu avec une lenteur gracieuse, comme pour prouver aux autres qui avaient tout sous contrôle. Ses pieds touchèrent le sol sans un bruit, et avec ce sourire froid, il murmura. Laisse leur sort et entre mes mains.
_ C'est toi, Kanzel ? Demanda Razes en le regardant avec dédain. On pouvait voir sur son visage qu'il n'aimait pas ça. Son expression était comme celle de quelqu'un qui venait de s'asseoir sur une banane. Cette affaire concerne la Garde royale. Dit-il avec un grognement.
_ Laisse-moi faire ce que je veux, Razes. Interrompit une voix nouvellement arrivée
J'ai regardé en direction du Palais Royal et j'ai vu deux personnages à moitié cachés dans l'ombre s'approcher.
Je ne savait pas qui ils étaient, mais une chose était claire : celui qui était devant était très beau et impeccablement soigné. D'accord, il était peut-être un peu vieux pour moi. Il avait la quarantaine, mais il avait un teint mince et ferme. Il avait également des yeux sombres et un regard doux, pas comme les mauvais yeux du sorcier. Quelqu'un de plus jeune était derrière... Son fils, peut-être ? Et, d'après ce que j'ai pu voir, il était aussi beau que le père.
Wow, ça devient une super soirée les gars.
_ Mais, monsieur ! Razes implora le distingué gentleman âgé. Ces deux-là sont nos prisonniers !
_ Razes, vous êtes le capitaine de la garde royale, non ? Dit l'homme séduisant en haussant un sourcil. Et donc vous n'êtes pas à mon commandement?
Le capitaine fut perplexe pendant un moment. Il baissa enfin la tête avec un soupir résigné.
Dans les quelques instants où j'avais été là, j'avais déjà remarqué quelques détails sur le gentilhomme:
1. Il avait peut être mauvais caractère.
2. C'était peut-être Christopher.
_ Très bien. Formula Kanzel d'une voix douce, tendant la main droite vers nous. Ce sera un grand honneur de les tuer tous les deux.
Puis il a commencé à réciter un sort.
Un moment ! Qu'est-ce qui est honorable à ce sujet ?
J'ai pensé que la conversation prendrait un certain temps. Qu'il cracherait des déchets de remplissage comme, "Je vais les torturer et enfin découvrir où est Philionel!" Puis il riait comme un maniaque pendant que je planifiais notre évasion. Mais ce sorcier à l'apparence diabolique sautait le protocole et allait nous tuer directement. On pourrait dire que Gourry et moi avons été surpris, mais l'homme à la coiffure nette était aussi surpris que nous.
_ Attends Kanzel ! A-t-il crié rapidement. Qu'es-tu ?
Une lumière est apparue dans la main droite de Kanzel, et elle a commencé à augmenter rapidement en puissance. Il avait fini de réciter son sort très rapidement.
_ Morid ! Cria-t-il en pointant sa main droite sur nous. Une flamme jaillit de sa paume, mais il était trop tard. À l'instant où l'homme avait essayé de l'arrêter, j'avais récité un sort de vol au même rythme que Kanzel récitait son sort. La vérité est que mon plan brillant s'est avéré être un succès, même si c'est mal pour moi de le dire.
J'ai attrapé Gourry et nous avons décollé juste au moment où la flamme éclairante de Kanzel pénétrait l'espace que nous occupions tout à l'heure. Roulant dans les airs, je nous conduisis vers la porte sud avant que Kanzel n'ait le temps de nous attaquer à nouveau.
Malheureusement, cela ne s'est pas aussi bien passé que je l'espérais.
VUUN !
Avec un hurlement, un faisceau d'énergie rouge a frappé le barrage de vent qui nous enveloppait, nous faisant tourner dans les airs. J'ai réussi à reprendre le contrôle de notre parcours et à ne pas lâcher Gourry.
_ Oh ! Hurla soudainement Gourry. J'ai tourné la tête pour le regarder.
_ Que se passe-t-il ?
_ Ma jambe. A-t-il répondu avec une expression de douleur. P... C'est juste une égratignure. Ne t' inquiétez pas, allons-y !
J'étais inquiete. Il avait dit que c'était une égratignure, mais il était sûre qu'il cachait la gravité de sa blessure, vu l'expression sur son visage. J'ai serré les dents en essayant de réfléchir.
Cette attaque magique ne pouvait pas provenir de Kanzel. Qui nous a attaqués alors ?
Le faisceau avait été assez puissant pour franchir la barrière du vent, donc qui que ce soit, ce n'était pas un poids plume.
_ Attends un peu. Dis-je en essayant de réconforter Gourry. Nous arriverons bientôt, tu verras.
Et donc nous avons navigué sur les terres du palais aussi vite que possible vers la maison de Gray.
***
_ Et c'est tout. Dis-je en terminant mon histoire. Je soupirais et m'installais sur ma chaise dans le salon de Gray. Je laissai Phil et Gray comprendre tout ce que je leur avais dit en prenant une autre gorgée de mon thé noir.
Je jetais un coup d'œil inconfortable au pied bandé de Gourry. Le choc de l'énergie avait brûlé sa chair, et Gray s'était occupé de lui jusqu'à l'aube.
Phil secoua la tête en se promenant dans la pièce.
_ Désolé de vous avoir donné tant de mal. Murmura-t-il. Et en plus de ça… Il s'arrêta et pointa le pied de Gourry. Ils vous ont blessé.
_ Ce n'est rien. Déclara Gourry en essayant de retirer le fer de l'affaire, allongé sur un canapé.
Nous savions tous que c'était plus grave que Gourry ne voulait l'admettre, il ne trompait personne. Heureusement, le rayon magique n'avait fait qu'effleurer le pied de Gourry et n'avait touché aucun os. De plus, Gray était un guérisseur magique d'une capacité considérable, donc Gourry n'aurait plus de suite. Pourtant cela ne m'a pas fait me sentir mieux.
_ Alors cet homme séduisant… Ai-je dit en détournant le regard de Gourry et en me raclant la gorge avant de continuer. Était-ce Christopher ?
_ Oui. Répondit Phil, acquiesçant fortement. Nous nous ressemblons beaucoup, non ?
Si tu le dis…
_ Et le jeune homme qui était avec lui... Etait-ce son fils ?
_ Effectivement. Répondit Phil en se versant plus de thé. Le jeune homme que vous avez vu était son fils, Alfred. Puis il a mis du sucre dans son thé et a bu une gorgée. Mais le problème ce n'est pas lui, mais Kanzel.
En effet, Kanzel était un problème. Ce maniaque nous a presque réduits en cendres.
_ Christopher dit que Kanzel est un vieil ami à lui. Néanmoins ça ne peut pas être vrai. Tout les problèmes ont commencé lorsque Christopher a invité Kanzel au Palais Royal.
_ Donc vous pensez que les assassins suivent les ordres directement de Christopher ? Demanda Gourry après s'être assis sur le canapé, calé sur ses coudes.
_ Aussi terrible que cela puisse paraître, oui. Répondit Phil en contemplant le ciel gris du matin. Apportez d'abord ce serpent Kanzel au Palais Royal... Quelqu'un qui n'encourage que ses propres ambitions diaboliques. Alors il envoie des assassins, pas seulement pour moi, mais aussi pour mes alliés de confiance. Avec chaque mot, il semblait que Phil avait le cœur de plus en plus brisée. Comment pourrais-je lui pardonner ? Mon propre frère !
Nous restâmes tous silencieux un instant.
_ Que vas-tu faire ? Demandai-je, sortant Phil de ses pensées.
_ Eh bien, comme je l'ai déjà dit, je dois obtenir une preuve irréfutable que Christopher est le coupable. Cependant retourner au palais juste après votre découverte ne serait pas la chose intelligente à faire.
_ Totalement d'accord. Ai-je répondu.
Phil bu le reste de son thé, posa la tasse sur la table et erra à nouveau dans la pièce, ses bras trapus derrière son dos. Je n'ai jamais vu personne errer jusqu'à présent. C'était un gars très nerveux et le regarder me donnait le vertige.
Enfin, il s'assit sur une chaise, une main sur le front.
_ La question est de savoir quand retourner au palais.
Bong !
La porte du couloir s'était refermée.
_ Quelque chose de terrible est arrivé ! Cria Maria en entrant dans la pièce. Il tituba jusqu'à une chaise près de la porte, le visage blanc comme le mur.
_ Maria ? Demanda Gray , alarmé.
_ Je viens d'entendre... Une annonce du... Palais Royal... Haleta-t-elle. Lord Clawfel a été arrêté hier soir pour complot en vue d'assassiner le roi.
_ Quoi ? Nous avons crié tous en même temps.
_ Ils disent que Lord Clawfel est à l'origine de tous ces meurtres. Le prince Christopher a juré de punir Clawfel avec la peine maximale ! Maria fondit en larmes, cachant son visage dans ses mains.
_ Merde ! Rugit Phil. Essayez de me provoquer ! En menaçant de nuire à mes amis !
_ Désolé. Dit Gourry. C'est parce qu'ils nous ont vus hier soir.
-_ Ce n'est pas de ta faute, pas du tout. Phil se leva de nouveau et se dirigea vers la fenêtre, fronçant les sourcils. Le moment est venu d'agir.
_ Bien. Dit Gourry en se levant. Mais laissez-nous partir avec vous. Après tout, votre ennemi a arrêté Clawfel au moment où nous nous faufilions dans le palais, nous ne pouvons pas simplement partir et dire simplement "bonne chance avec le désordre que nous avons provoqué, à plus tard !"
Il avait raison. Pour un idiot, il savait parfois être très diplomate.
_ Je vous remercie. Dit Phil, hochant gentiment la tête.
Je pris une profonde inspiration et me levais de la chaise, faisant craquer mes phalanges.
_ Eh bien, allons-y.
***
_ Ouvrez les portes ! Hurla Phil de toutes ses forces. C'est moi, Philionel El Di Saillune!
Je dois admettre qu'il avait une bonne paire de poumons pour son âge.
Un soldat nous a vus et a sauté. Peu de temps après, les lourdes portes principales du Palais Royal s'ouvrirent devant nous.
Sans hésiter, Phil marcha en avant, tandis que Gourry et moi avions un pas de retard.
Phil portait sa robe de soie royale. Ils n'avaient pas beaucoup d'or brodé, mais ils portaient le bouclier royal. Pour être honnête, je dois dire que cela ne convenait pas à Phil. C'était comme mettre un costume sur un bouledogue, je ne sais pas si tu me comprends.
Gourry portait un pourpoint en lin que Gray avait choisi pour lui. C'était très joli... Ou aussi beau que le lin puisse l'être. Sur son pourpoint, il portait sa cuirasse d'écailles de serpent de fer et sa longue épée à la taille.
Quant à moi, je portais un pantalon noir et une chemise neuve que j'avais achetée au marché de Saillune. Une cape noire sur mes épaules, tissée en fibre de mithril, sous les épaulettes avec des renforts plaqués or, en os de dragon de terre. Comme toujours, je portais mon bandeau noir, une épée courte et mon bien le plus précieux… Mon amulette ornée de bijoux.
D'accord, c'est peut-être exagéré un peu, mais escorter un prince dans son palais n'est pas quelque chose qui se produit tous les jours.
_ Et qui sont ces deux là, mon seigneur ? A demandé le soldat qui nous a reçus.
_ Alliés. Phil a répondu sans détour. Il avait l'intention de confronter Christopher, et il n'admettez aucun retard.
_ Son Excellence ! A crié un soldat.
_ Son Excellence est de retour ! A annoncé un autre soldat.
Phil s'est arrêté soudainement quand il a reconnu quelqu'un à l'entrée du temple. Elle semblait être l'une des prêtresses. Puis elle a crié de joie.
_ Papaaaaa ! Tu es revenu !
_ ...
La prêtresse ramassa l'ourlet de sa robe et courut gracieusement et délicatement vers Phil à bras ouverts. A mi-chemin, elle trébucha... Sans autant de grâce ni de délicatesse.
D'accord, je vais être honnête avec toi : elle était si mignonne. Elle n'était pas beaucoup plus âgé que moi, elle avait les cheveux noirs aux épaules. De grands et beaux yeux et une bonne silhouette. Le seul défaut que je pouvais lui trouver (au moins, à première vue... mais donnons-lui du temps) était que sa robe de prêtresse était de plusieurs tailles plus grande qu'elle n'en avait besoin. Bien que, curieusement, cela la rendait encore plus mignonne.
Heureusement pour elle, elle ne ressemblait en rien à son père.
_ Amélia ! Hurla Phil, rayonnant de bonheur. Comment ça va?
_ Sensationnel ! Je vais bien, père. Elle a répondu avec enthousiasme. Et je savais que tu l'étais aussi!
Phil lui a donné un câlin.
_ Wow, dit-il affectueusement. Est-tu en train de me dire que pendant tout ce temps, tu savais que j'étais en sécurité ?
_ Bien sûr ! Répondit-elle. Tu sais pourquoi ? Parce que la justice triomphe toujours !
Uff, mon amie, nous devons parler, j'ai deux ou trois choses à te dire.
Puis elle s'est tourné vers nous.
_ Et qui sont ces deux là ?
_ Ah ! Phil s'est également tourné vers nous. Ce sont Lina et Gourry, mes alliés. Expliqua-t-il, continuant à enrouler ses bras affectueusement autour d'Amélia. Et la voici, a-t-il déclaré fièrement. Ma deuxième fille.
_ Seconde ? Ai-je demandé sans cessé d'y penser.
- Oui, ma fille aînée est Naga (Ils est marqué Gracia dans le texte Espagnol je ne sais pas quoi mettre). En ce moment, elle est sur l'un de ses voyages, un l'entraînement, je pense. Elle n'est pas encore revenu.
_ Ma sœur aînée est sûrement perdue, comme d'habitude. Dit Amélia avec un grand sourire.
Bingo.
Phil a brossé des cheveux du visage d'Amélia tout en lui caressant la joue.
_ Je dois dire qu'elle est une beauté, comme son père.
Gourry et moi ne pouvions pas nous empêcher en nous regarder avec une certaine expression de douleur.
_ Ravi de vous rencontrer ! Dit Amélia avec joie. Elle leva la main pour nous accueillir avec un sourire si large que même les muscles de ma bouche me faisaient mal. Je me demandais si un tel bonheur n'était pas le résultat de certains médicaments.
_ O... Oui. Dit Gourry. Également.
Puis quelque chose a attiré l'attention d'Amélia.
_ Oh ! S'est-elle exclamée. Il semble que mon oncle soit également venu vous accueillir. Trois personnages, toujours dans l'ombre, sont apparus à l'entrée du temple. Ils ont descendu les larges escaliers et se sont approchés de nous.
Bizarrement, c'est le même trio de personnages qui nous a accueillis si chaleureusement la veille : l'homme d'âge moyen que nous savions désormais être Christopher, son fils Alfred et le sorcier Kanzel.
_ Frère ! Dit Christopher avec les bras tendus. Tu vas bien ?
L'expression de Phil semblait se durcir.
_ Bien sûr que oui.
Puis il y a eu un moment très gênant, quand Christopher, qui avait réalisé que Phil ne voulait pas être serré dans ses bras, a baissé les bras à contrecœur.
_ Où été tu ? J'étais très inquiet pour toi. Le ton de Christopher était pour le moins suspect.
Il s'est sûrement rendu compte que Phil se méfiait de lui, mais il est allé de l'avant, sûrement pour voir combien de temps Phil pourrait continuer à s'accrocher avant de lui dire d'arrêter de faire semblant. Puis Christopher nous a remarqués et a posé la même question que tout le monde.
_ Et les deux personnes que vous avez amenées avec vous ?
Peu importait à quel point nous jouions le jeu de la courtoisie et des bonnes manières. Nous étions là, nous deux qui nous sommes glissés la nuit précédente, entrant dans le palais en compagnie de l'héritier légitime du trône.
Si vous rassemblez les morceaux, vous pouvez voir le gâchis dans lequel Gourry et moi nous étions plongés.
_ Oh, tu veux dire eux ? Dit Amélia avant que Phil ne puisse répondre, mais cette fois elle ne souriait pas. Ce sont de vieux amis de mon père.
Vieux amis ?
Ah oui... La même excuse que Christopher a utilisée sur Kanzel. Les fronts de la bataille se dessinaient.
_ Je vois. C'était tout ce que Christopher pouvait répondre.
_ Voici Lina Inverse, expliqua calmement Phil. Et c'est Gourry Gabriev.
_ Êtes-vous Lina Inverse ? A demandé Kanzel en fronçant les sourcils.
Je suppose que ma réputation me précède toujours. De la surprise sur son visage, j'ai supposé que Kanzel n'avait entendu que les rumeurs les plus infâmes.
C'est ça, je suis dangereuse, alors bouge ton cul !
_ Silence, Kanzel ! Ordonna Christopher soudainement.
_ Pardonne-moi. Répondit-il en baissant la tête et en reculant de quelques pas.
Ces deux agissaient par peur. Si Kanzel l'avait voulu, il aurait pu brûler Christopher avec un claquement de doigts. Et, quant à Christopher, il ne voulait Kanzel à ses côtés que pour accueillir sa position de pouvoir. Ce n'était pas exactement un manque de relation de tension.
_ Permettez-moi, père. Dit soudain Amélia. Elle s'est tourné vers nous, a fait un grand mouvement avec son bras et a annoncé. Voici Christopher, mon oncle bien-aimé !
Christopher semblait blessé. Si vous ne saviez pas pourquoi, vous penseriez que vous aviez un besoin urgent de laxatif.
_ Voici Alfred. Reprit Amélia d'un ton gai. Et lui c'est un vieil ami de mon oncle, Kanzel. Les choses dans le palais sont devenues un peu chaotiques depuis son arrivée, néanmoins, je suis sûr que c'est juste une coïncidence malheureuse !
Je doute sincèrement qu'Amélia était sarcastique, pourtant elle s'efforçait de dire tout cela assez fort pour que les soldats autour de nous l'entendent. J'ai sentit qu'ils soupçonnaient déjà Christopher, le regardant avec dédain quand Amélia eut fini de parler.
_ Je suis très contente de te revoir. Ai-je dit avec confiance. Wow, ai-je dit "te revoir"? Même, si, c'est la première fois que nous nous voyons, je suis désolé.
Je pouvais entendre Gourry retenir un petit rire, et comment Christopher semblait plus nerveux, mais réussit à garder sa tactique d'avoir l'air gentil et soulagé de revoir son frère.
_ Je suis content que tu sois en sécurité. Il murmura à Phil. Si tu nous excuse, nous devons y aller.
Il se retourna et commença à s'éloigner, mais le cri de Phil l'arrêta.
_ Attends, Chris !
Christopher sembla rétrécir quand il sentit un frisson. Il se retourna avec une expression très tendue sur son visage.
S'il vous plaît, que quelqu'un prête un cerveau à cet homme !
_ Oui, cher frère ? A-t-il demandé entre ses dents.
_ Libére Clawfel. Ordonna Phil. Maintenant !
_ Je ne peux pas le faire. Dit Christopher sérieusement en secouant la tête, et un sourire cruel sur ses lèvres. Nous avons été informés que Clawfel avait secrètement rencontré des intrus hier soir. Je pense que vous finirez par le remercier de l'avoir arrêté, frère, parce que je pense qu'il est impliqué dans le complot pour mettre fin à votre vie.
_ Arrête de bavarder. Phil rugit avant de nous montrer Gourry et moi. Ce sont les messagers qu'il a rencontrés, et ce sont mes amis !
_ Par ! Christopher ne pouvait pas dire un mot, et son froncement de sourcils a soudainement disparu.
Je suis sûr qu'il pensait qu'il pouvait contourner le problème et s'éloigner de la façon dont il était venu, mais Phil jetait de plus en plus de bois sur le feu. J'étais aussi surprise que Christopher lui-même.
_ Des messagers ? Demanda Christopher. Pour quelle raison ?
_ Mes messagers ont secrètement contacté Clawfel hier soir. Expliqua Phil, les mains sur les hanches. Ils m'ont informé que lorsqu'ils sont revenus, ils ont été interceptés par un sorcier et se sont à peine échappés d'une boule de feu. Alors maintenant je te le demande : Pense tu qu'il est probable que le sorcier et ceux avec qui il est allié sont les plus susceptibles de m'attaquer?
La mâchoire de Christopher tomba.
_ Clawfel n'est pas coupable. Les mains de Phil serrées en poings. Il se rapprocha de Christopher jusqu'à ce qu'il ne soit qu'à quelques centimètres de son nez. Relâche-le... Maintenant !
_ M... Mais... Balbutia Christopher.
_ Mais quoi ?
_ C'est vrai ce que tu dis ?
Un sourire malicieux se forma sur les lèvres de Phil.
_ Je suis sûr que tu ne suggérez pas que je couvre Clawfel ? Pourquoi devrais-je faire quelque chose comme ça ? À moins que tu ne pense que je suis derrière tout, orchestrant une série de meurtres contre ma propre personne. C'est ce que tu penses, mon frère ?
Christopher était sans voix. Il cligna des yeux plusieurs fois avant de répondre.
_ Bien sûr que non !
Son visage était rouge et il tremblait. Gourry et moi nous amusions.
_ Eh bien, nous sommes d'accord là-dessus. Libére Clawfel. Ordonna Phil. Maintenant je dois partir.
_ Laisse-moi t'aider, père. Dit Amélia avec enthousiasme. Laisse moi aider !
Phil s'est tourné vers nous.
_ Je dois m'occuper de certaines affaires du palais. J'ai peur de ne pas pouvoir les éviter. Est-ce que quelqu'un aurait la gentillesse de montrer l'endroit à mes amis pendant que je suis occupé ?
Cela m'a un peu inquiété. Était-ce une bonne idée pour Phil de partir seul, sans la compagnie des deux seules personnes en qui il pouvait avoir confiance ? Mais j'ai pensé qu'en plein jour, qui essaierait de tuer Phil, entouré de ses gardes et du reste de la cour ? De plus, d'après ce qu'il avait vu, Christopher était un bébé. Chien qui aboie, petit mordeur.
Au fond... Kanzel s'avança.
_ Si vous êtes d'accord, mon seigneur, dit-il doucement. Je voudrais montrer tout cela à nos invités.
Après avoir essayé de griller sur le barbecue hier soir ? Je ne pense pas.
Mais, comme Phil et Amélia, j'ai dû jouer mon rôle.
_ Merci beaucoup. Ai-je dit avec un sourire aussi doux que possible. Ravi de vous rencontrer.
Nous montons un escalier élaboré en augite blanche polie et passons sous une gigantesque arche. De magnifiques mosaïques de verre ornaient les murs, montrant les différents monarques qui régnaient à Saillune depuis des siècles.
Non pas que je sois un amatrice d'art, néanmoins c'était la chose la plus impressionnante que j'aie jamais vue. Ce n'était pas exagéré, pourtant ce n'était pas fade non plus. Les images parfaitement équilibrées, majesté et modestie. Un tapis de couleur pourpre brillant s'étendait jusqu'au maître-autel.
Mais je vais arrêter car je ressemble à un guide.
_ C'est le temple dédié à Flare Dragon Ceipheed. Expliqua Kanzel, sa voix résonnant dans la pièce. Ici, tous les couronnements et mariages royaux sont célébrés. Son ton impliquait qu'il n'était pas trop intéressé par ce qu'il disait. Les structures à droite et à gauche sont les résidences. Les prêtresses vivent dans celle de gauche et les prêtres celle de droite... Les visiteurs ne sont pas admis dans ces résidences. Dit-il à voix basse. Nous allons donc traverser de l'autre côté du temple pour nous diriger vers le palais central.
Kanzel nous a fait avancer assez rapidement à travers le temple, sans s'arrêter pour mettre en évidence aucun détail. J'ai essayé de contempler les fabuleuses sculptures et tapisseries qui pendaient au-dessus des fenêtres cintrées, tandis que Gourry avançait simplement la bouche ouverte.
Kanzel semblait surtout ennuyé et distrait. J'espérais qu'il montrerait à quel point il est puissant et comment il pourrait nous détruire en un instant s'il le voulait. Vous savez, les menaces standard que les méchants jerk abandonnent.
Il voulait profiter du temps pour voir ce qu'il cachait sous ces manches super larges qu'il portait. Nous avons traversé un passage vitré vers le palais et, en regardant à travers les panneaux transparents, j'ai pu voir le ciel bleu clair.
Sans la situation tendue (et irritante) dans laquelle je me trouvais, j'aurais pris mon temps pour profiter de la matinée. J'aurais peut-être fait une promenade tranquille dans les jardins du palais et me serais assise à une fontaine. Cette pensée m'a fait réaliser à quel point j'avais besoin d'une sieste. Après quelques minutes de rêverie, j'ai réalisé que Kanzel avais avancé et était assez loin. Gourry et moi avons accéléré pour le rattraper… Mais alors j'ai eu un sentiment étrange.
Peu importe la vitesse à laquelle nous marchions, il n'y avait aucun moyen d'arriver à Kanzel. Alors que je me demandais comment il pouvait s'éloigner de plus en plus de nous, il a disparu. Je me figeais et cherchais Gourry.
Il avait également disparu.
Bon sang !
Ce connard avait jeté une sorte de sort.A suivre chapitre 2 (dès que possible)