« Je t’aime pas, mec. »
C’était la nuit suivante.
Mac déclarait son antipathie, tandis qu’il s’asseyait en face de Zel sans même lui demander ‘pardon’. Ils étaient dans la grande salle de l’unique auberge du village qui faisait office de bar comme de restaurant. Zel mangeait son plat.
Un silence s’installa chez les autres clients.
« J’imagine que non. »
Seul Zel était calme, ne prenant jamais les mots du jeune homme au sérieux. Il continuait son repas.
Oh ! Ce type ne me prend pas au sérieux…Le visage de Mac devint rouge de colère.
Il était naturel pour lui d’être antipathique envers Zel. Mac était dans une situation embarrassante car il avait emmené Zel au village, commis une erreur, et plus encore le maire lui avait dit « Mac, tu n’auras pas à nous rembourser l’avance que nous t’avons faite. Cependant, nous ne donnerons la récompense qu’à celui qui tuera le monstre ».
C’était Mac qui avait bêtement suspecté Zel d’être un assassin. C’était Mac qui avait ramené Zel au village. C’était lui qui avait créé cette situation, cependant, il était quand même naturel pour lui de trouver la présence de Zel imbuvable.
« Bordel… Tu m’as volé mon job… »
Mac tentait de créer une ambiance déplaisante, sauf que Zel ne le regardait même pas.
« Si tu tues ‘le monstre’, alors je ne pourrai pas voler ton job.»
« Facile à dire! Tu sais pas à quel point cette créature est pénible ! »
« En tout cas il n’a pas l’air à la portée d’un marmot. »
« Qu’est-ce que tu veux dire ? »
« Ne t’échauffe pas. Si tu ne veux pas que l’on se querelle, ne me provoque pas. »
« Tu… Tu oses baisser les yeux devant moi ! »
« Tu mérites que l’on baisse les yeux devant toi. Je sais... »
Zel s’arrêta, mâchant ses mots.
« Tu sais… Quoi ? »
« Tu n’as pas entendu ? »
Zelgadiss se redressa de son siège, saisissant son épée du côté de la table ou il l’avait posé.
« Tu as entendu quoi ? »
« Un cri. »
Tout en répondant, Zel courait vers la sortie de l’auberge.
« Hé ! Attend ! »
Mac suivait avec hâte.
Sorti de l’auberge, il n’y avait que les ténèbres, des feux de joie… et des remous au loin.
Zel accéléra, Mac suivant à un demi-pas derrière.
Au fond de lui, Mac admirait les capacités de Zel.
Il avait entendu un cri venant de très loin, dans un bar bruyant, au beau milieu d’une dispute.
Cependant, Mac se garda bien d’en faire part.
« Hé ! Le monstre est mon affaire ! Tu t’approche pas de lui ! »
« Eh bien, tu devrais le tuer avant que je ne m’en occupe. Si tu t’en révèles incapable, ça prouvera tes faibles compétences. »
« Quoi ? »
Ces mots firent enrager Mac.
« Nous n’avons pas le temps de nous chamailler. Que s’est-il passé ? »
Cette seconde phrase était pour les villageois qui couraient vers lui dans la confusion la plus totale.
« Ti... L’enfant de Timothy a été tué ! Le monstre est apparu au nord du village et... »
« Je vois ! Donc, ou est-il MAINTENANT ?! » Hurla Zel, ce qui calma un peu les villageois.
« Heu…Non… Je ne sais pas, mais je pense pas qu’il ait pu aller bien loin. Les veilleurs ne l’ont pas vu sortir du village »
« Je vois… »
Doucement, Zel se retourna.
« Il n’est pas allé bien loin. »
Il se mit à chanter un sort et…
« Icicle Lance ! »
Se retournant de nouveau, il lança le sort en direction du ciel ténébreux.
Une lance de glace fila dans les airs, puis elle se brisa en plusieurs morceaux dans le ciel.
Une lance de feu venait de percuter la lance de glace.
« Oh… Ici ! »
Se mit à hurler quelqu’un.
Sur le toit d’une des maisons du village... une ombre noire se tenait sous la lune scintillante.
« C’est lui ! »
Dès que Mac finit de s’exclamer, la chose sauta du toit, cherchant à s’enfuir.
« Villageois ! Restez ici ! » Dit Zel tandis qu’il se mettait lui aussi à courir.
Oui, c’est elle. C’est la créature qui m’est apparue la nuit dernière.« Cette fois je vais la buter » S’exclama Mac alors qu’il suivait également le monstre.
Zel lui jeta un regard et dit : « Je ne te dirais pas de ne pas me suivre. En revanche, je te dirais ceci: si tu sens le moindre danger, n’hésite pas à fuir. D’accord ? »
« La ferme ! Ne me regarde pas de haut comme si j’étais un blanc-bec! »
« Oh, alors tu ES un blanc-bec, comme je le supposais. »
« Oh… ! »
A être appelé ainsi, Mac perdit ses mots.
La créature déformée était arrivée au bord du village, ou les veilleurs se tenaient près du feu.
« N’intervenez pas ! Ou vous serez blessés ! »
Réagissant aux paroles de Zel, ou juste à la peur, les veilleurs firent place.
La créature courut à travers, sortit du village, et s’enfuit dans la montagne, la où il n’y avait pas de lumière.
Zel et Mac se mirent en chasse.
Marchant sur l’herbe, passant par les bosquets.
Avant même d’être loin, Mac commença à se faire distancer par la créature et Zel.
« Attendez… !»
Même s’il le réclamait, personne ne l’aurait attendu dans cette situation.
«J’ai dit ! Attendez… !»
Alors qu’il continuait d’appeler, la créature difforme et Zel poursuivaient leur course, et Mac finit par les perdre de vue.
« Merde ! ... Mais pourquoi ?»
Mac cracha ses mots, alors qu’il s’arrêta.
La nuit précédente, Mac avait été capable de poursuivre la créature un petit peu plus loin.
Ce que Mac ignorait, c’est que la fois précédente le monstre aurait pu facilement le distancer, cependant il ne l’avait pas fait dans un but précis. Mac n’avait pas deviné lequel.
Il avait prévu d’attirer Mac dans les montagnes et de le tuer.
S’il n’y avait pas eu cet autre homme, Zelgadiss, la bête s’en serait tenue à son plan.
« Merde ! »
Mac cracha ses mots une fois de plus.
Il savait qu’il avait perdu toute trace de la cible. Et lorsqu’il rentrera seul au village, son échec lui fera perdre totalement la face.
N’ayant rien d’autre à faire, Mac se mit à déambuler à travers les arbres.
Le vent de la nuit faisait bruisser les feuilles, tandis que quelques insectes chantaient.
La faible lueur de la lune brumeuse filtrait à travers les feuilles, créant des ombres noires dans les fourrés. Elles rappelaient à Mac la créature qui était quelque part dans la forêt.
Bruissement...Mac sursauta lorsqu’il entendit un faible bruit. Il se retourna avec hâte, agrippa la garde de son épée… mais ne vit rien.
« C’est peut-être un lapin ou quelque chose dans le genre... » Marmonna Mac dans un soupir de soulagement, lâchant la crosse de son épée. Il se retourna...
Et il trouva… le monstre difforme devant lui.
!?L’esprit de Mac se figea pendant une seconde.
Sous la faible lueur de la lune, il distinguait clairement la créature pour la première fois.
Elle a un visage humain.
Ses yeux grands ouverts étaient si gros qu’ils en étaient grotesques.
Le visage pale et mou n’avait ni cheveux ni sourcils. Sous l’aberrant long cou, son corps boursouflé était tordu comme le cadavre d’un noyé.
Au bout de ses deux longs bras, il y avait des griffes pointues, scintillantes sous la lune.
Soudain !
Mac sauta en arrière sans réfléchir.
Au même moment, la créature difforme sauta également.
Zank !
Un choc.
Mac pivota pour faire demi-tour. Il perdit l’équilibre mais parvint à ne pas tomber au sol.
« Oh ! »
Il se retourna vers la créature qui était passée de son côté.
Il sentit quelque chose de chaud et de visqueux sur son flanc droit.
Oh, je suis blessé ?Quant il réalisa, Mac se mit à ressentir la douleur.
Gulp...!Ses genoux tremblaient.
Il sentait le sang s’écouler de la plaie fraîche.
« Gu... oh... ah...!" »
Mac ne pouvait ni avancer ni reculer et il tomba à genoux.
La créature difforme ferma ses yeux de moitié et se mit à gémir comme une bête, créant une lance enflammée.
Mac ne pouvait plus bouger.
Mourir…Le mot jaillit dans son esprit et y resta figé comme un stigmate.
Zoooom !
La créature difforme rugit et la lance de flammes se mit à foncer sur Mac !
Bouuum!
Mac se recroquevilla au son de l’explosion…
Et une fois le souffle passé, il réalisa.
Il réalisa qu’il avait survécu aux flammes
Il ouvrit timidement les yeux qu’il avait inconsciemment fermés… Et il vit.
Il y avait une ombre blanche qui se tenait devant lui.
« T…Toi »
Difficile de savoir si Zelgadiss entendait les murmures de Mac, mais peu importe. Zel se tenait face à face avec la créature difforme.
Il avait une épée à la main et la lame rutilait d’une couleur rouge.
Mac ne savait pas que Zelgadiss avait chargé sa force magique dans l’épée et qu’il avait détourné la lance de feu avec.
« Pi… Pitié… aide… moi »
Maintenant, Mac gisait au sol et suppliait. Zel jeta un simple coup d’œil à Mac avant de refaire face à la créature.
« Je te l’avais dit. Si tu continues à te donner des grands airs, gamine… Un jour tu finiras par être blessé. »
« Oh… »
« J’ajoute encore une chose. Je ne sais pas pourquoi tu es devenu un mercenaire, et je ne veux pas le savoir, mais quoi qu’il en soit, tant que tu as besoin de ce mensonge pour être forte et indépendante, ce n’est apparemment pas le job qu’il te faut. »
« Oh... Tu le savais ?... »
Mac… Miranda MacStar murmura d’une petite voix
“Oh ? ... C’est une fille ? »
La voix pleine de surprise n’était pas celle de Zel ou de Miranda.
La créature difforme…
« Elle peut... parler ? »
Seule Miranda eut un cri de surprise.
« Ce n’est pas surprenant. C’est un humain, tout comme moi. » Répondit Zel.
La créature eut un rire sourd.
« Oui... J’étais à l’origine un humain, tout comme toi...
Rangus…
C’est mon nom.
A l’époque j’étais soldat d’un petit royaume.
Un jour, le roi fut expulsé et je suis parti avec lui...
Tu vois... C’est ce que le roi a fait de moi... il m’a uni à un monstre...
Je me suis enfui…
J’ai fui dans ces montagnes et… »
« Tu as tué les villageois. »
« Elle m’avait traité de “monstre!” Cette femme ! » Hurla Rangus, en réponse au murmure de Zel.
« Cette femme du village ! J’ignore ce qu’elle était venue faire !
Mais quand elle... quand elle m’a vu, elle s’est mise à crier 'un monstre !'
Alors, je l’ai tué ! Les autres villageois sont pareils ! Puisqu’ils me refusent, je refuse leur existence aussi ! Qu’il en soit ainsi !
Tu es pareil à moi! Je le sais! Oui! Je le sais!
La nuit dernière, quand je t’ai rencontré dans la montagne, je le savais !
Tu es pareil à moi ! Quelqu’un t’a rendu comme ça ! Et depuis, tu as été regardé de haut par tous ces humains autours qui ne valent rien !
Tu ne les hais pas ? Tu hais la société ! Tu hais les gens !
Tu hais ce monde !
Tu ne comprends pas ? Toi et moi nous sommes camarades ! Nous le sommes !
Ils peuvent bien nous traiter de monstres !
Cependant, nous avons bien plus de force et de puissance que n‘importe qui !
Nous avons le pouvoir, non ?
Donc…
Accomplissons notre revanche! Toi et moi, ensemble !
Nous prendrons notre revanche sur ce monde ! »
Le silence tomba. Il fit suite aux mots troublants de Rangus… des mots aussi enjoués que déments.
Miranda fixait le dos de Zel et il n’y avait rien qu’elle puisse faire.
Si ce gars acquiesce, alors…« Et ? »
Elle n’arrivait pas à savoir si ce silence avait été court ou long.
Finalement, Zelgadiss avait répondu sans signe d’intérêt.
« Eh bien tout d’abord, il y a cette fille la, et nous … » entama Rangus avec joie.
« Ne te méprend pas » l’interrompit Zel.
«Ce que je voulais dire c’est : 'Et c’est tout ce que tu as à dire ?'»
Cette fois, C’était Rangus qui fit silence.
« Hé... Hé, attend...
Qu’est-ce-que tu dis?
Toi et moi on est de la même tribu.
Torturons cette fille jusqu’à ce que mort s’en suive, pour nous mettre en train, et après ça nous irons au village et... »
« Je t’ai dit de ne pas te méprendre.
J’admets qu’à l’époque j’ai maudit le monde comme tu viens de le faire à l’instant.
Mais maintenant, je voyage pour trouver un moyen de récupérer mon aspect humain.
Je ne pouvais pas me contenter de haïr les gens. »
C’était…Ces paroles, ils les prononçaient uniquement pour se moquer de ce qu’il avait été. Cependant, Rangus ne pouvait pas connaitre les sentiments de Zelgadiss.
« Qu’est... ce que... tu dis ? »
Au travers de sa voix rauque, Zelgadiss pouvait distinguer la colère de Rangus.
« Si tu le veux, viens avec moi, nous chercherons un remède ensemble, nous nous entraiderons.
Pour te dire la vérité, j’espère que tu le feras. Tu serais d’une grande aide pour moi.
Cependant, si tu persistes à vouloir tuer des gens juste pour déverser ta haine… »
« Y’en a pas ! Ça n’existe pas ! » Hurla Rangus, l’interrompant.
« Y’a pas de remède !
Oui ! Moi aussi je disais la même chose ! Quand je me suis enfui, j’ai chopé un des sorciers qui m’avait rendu comme ça et je lui ai dit :
Refais de moi un humain !
C’est ce que j’ai dit au sorcier ! De me rendre humain à nouveau !
Mais c’est impossible !
Le sorcier s’est fait dessus de peur et il m’a répondu : 'C’est impossible.
Il n’existe personne qui sache désunir ce qui a été uni !’ Il a dit 'Personne n’effectue de recherches à ce sujet !’
Tu comprends ?
Nous devons être ce que nous sommes maintenant !
Nous devons l’être toute notre vie ! »
« Crois-tu réellement savoir qui était ce sorcier ? » Répondit calmement Zel à la fureur de Rangus.
« Que... veux-tu dire ? »
« Je ne sais pas qui était ce sorcier. Je ne veux pas le savoir.
De toute façon, je pense qu’il existe un remède pour nous, même si il t’a dit le contraire. Simplement, il n’en avait pas eu vent et ne connaissait personne qui travaillait dessus.
J’admets que c’est un faible espoir.
Mais aussi longtemps qu’il existera un espoir, je ne vivrai pas comme toi, l’abandonnant pour maudire le monde. »
« Je vois... Tu es pareil... »
Rangus grinça des dents.
« Tu es pareil à moi... et pourtant tu me rejettes !
Très bien ! Je te rejette aussi ! »
Rangus cracha au sol et s’élança.
La lame rouge que Zel avait en mains déchira les ténèbres.
Zank !
Miranda n’arrivait pas à savoir si c’était le bruit de leurs pas ou de leurs coups.
Doucement.
Zel et Rangus se tournèrent tout deux face à face.
« Je vois... Ta peau est aussi dure qu’elle en a l’air... »
Le bras droit de Rangus était légèrement entaillé. Il avait un drôle de sourire sur le visage alors qu’il marmonnait à Zel.
Lors de l’échange, l’épée de Zel avait légèrement tranché le bras de Rangus, et les griffes de Rangus avaient touchées l’avant bras de Zel.
Sa manche était déchirée. Cependant, Rangus avait seulement touché quelque chose de dur et son adversaire ne semblait pas blessé du tout.
« Dans ce cas… ! »
Rangus se mit à chanter un sort.
« Disfang ! »
Alors même qu’il incantait « mot avec pouvoir » quelque chose se mit à bouger dans les ténèbres.
C’était encore plus sombre que l’obscurité de la nuit.
Stomp !
Zelgadiss planta son épée dans le sol juste devant lui.
« Quoi ?! » poussa Rangus dans un cri de surprise.
Woooooooo....
Zelgadiss pouvait entendre un autre cri également. Un cri qui n’aurait pas du être entendu par un humain.
Disfang…
C’était un sort magique permettant d’invoquer un dragon des ténèbres d’un autre espace dans l’ombre de son utilisateur. Le dragon des ténèbres est ensuite contrôlé pour dévorer l’ombre de l’ennemi.
La victime de ce sort perd les mêmes parties du corps que celles de son ombre, dévorées par le dragon.
Quand un magicien utilise ce sort sous une lune pâle, lorsqu’apparaissent les ombres les plus obscures, il est impossible pour la victime d’éviter ce sort.
Dans les cas ou la cible est un humain ordinaire…
Zelgadiss coupa et tua le dragon qui existait dans les ombres grâce à son épée qu’il avait chargée en magie… Non, c’était la lame rutilante de son arme qui avait tué le dragon.
Pas possible ?!Rangus ne poussa pas un cri de surprise, mais en échange il incanta un autre sort.
« Freeze Arrow! »
Près d’une douzaine de flèches de glaces apparurent devant Rangus et foncèrent droit vers Zelgadiss. A cet instant, Zel sauta de côté, atterrissant loin de la trajectoire des flèches, puis il bondit vers Rangus !
« Attend ! »
Avant que Rangus ne put finir sa phrase.
Zonk !
Un jet de sang rougeâtre refléta le clair de lune.
Le combat était terminé.
Il s’était achevé trop facilement.
Miranda n’arrivait pas à comprendre ce qui venait de se passer.
Cependant, elle avait compris que Zelgadiss était incroyablement fort.
Renversé par un coup critique, Rangus s’écroula au sol. Il respirait encore.
« Je suis… » Murmurait-il dans un léger souffle.
« … Je suis toi… Tu es moi.
Tu es en train de te… tuer toi même… »
« Oui, c’est exact…
Tu es exactement celui que j’étais dans le passé… » Acquiesça Zelgadiss.
Si je n’avais pas…
Si je n’avais pas rencontré mes amis, j’aurai assassiné des gens et j’aurai été tué à mon tour par quelqu’un, comme Rangus.Zelgadiss leva les yeux vers la lune brumeuse, plongé dans ses pensées.
« C’est… bien…
Je vais mourir… ici… et je serai libéré de ce corps…
Toi tu vas devoir… continuer à vivre… et continuer à désespérer… »
« Je vivrai…
Mais je ne désespérerai pas. »
Personne ne su si Rangus entendit les mots de Zelgadiss…
Rangus s’éteignit dans un long soupir…
Et plus jamais il ne bougerait.
Après ça, seul Zelgadiss se tenait devant le clair de lune.
« Hé…Hé… »
Miranda appelait Zel d’une petite voix.
Elle avait déjà perdue la volonté de bouger.
« Aide... moi... s’il te plait... »
Zelgadiss soupira, rengaina son épée et vint près d’elle.
Il baissa les yeux vers Miranda et elle pouvait y lire la sévérité.
« Maintenant, Je vais te le dire clairement. »
En entendant Zelgadiss, Miranda perdit encore plus sa volonté.
« Je vais mourir… tu veux dire… »
« Non.
Comme je m’en doutais, ce job n’est pas fait pour toi.
Pour parler franchement, ta blessure n’est pas sérieuse du tout.
Tu en fais beaucoup trop.
« … … … Quoi ? »
Et pour la première fois…
Miranda réalisa.
Ce n’était pas de la colère dans les yeux de Zel… mais de l’inquiétude.
Plusieurs années se sont écoulées depuis…
Miranda se souvient de temps en temps de Zelgadiss.
Est-ce qu’il va bien maintenant ?
A t’il déjà trouvé son remède ?
Et si il...
Que dirait-il, s’il me voyait maintenant, hôtesse d’une auberge ?Miranda avait le sentiment qu’un jour l’homme en blanc ouvrirait la porte de cette auberge.
Fin.
Hajime Kanzaka
Rui Araizumi
1998
Dragon Magazine