Et voila ! J'ai reçu mon bluray Japonais tout joli sans son décalé et j'ai donc pu en profiter ! Parce-que oui : la puissance de ce BRD, c'est qu'il est free zone ! Donc même si j'ai un lecteur dézoné, vous pouvez tous en profiter si vous le souhaitez !!! C'est con mais je tenais à le saluer. Puis j'ai enchaîné le fansub en VOSTA ! Histoire de comprendre un minimum de quoi ça parlait. Eh bien figurez-vous que j'avais déjà compris pas mal de choses. Je me surprend moi même.
Maintenant, comme tout le monde (j'en suis sûr) attend avec impatience mon avis sur la question... Je vais plutôt vous parler des tomes 12 et 13 de l'adaptation de Sadamoto ! Parce-que j'ai enfin eu le courage de les lire également !
Evangelion 12 et 13: The Fun has been doubled !Parce-que Glénat doit sacrifier 100 vierges afin d'obtenir les droits d'un volume d'Evangelion, l'éditeur a préféré grouper la sortie de ces deux tomes créant pour le coup un pseudo mini-événement qui collait également à la sortie du 3ème opus dans les salles Japonaises. Résultat ? J'ai laissé
pourrir mûrir ces deux merveilles sur mes étagères, le temps d'être prêt psychologiquement à les affronter. Il faut dire qu'ayant déjà "lu" le 12ème volume en Japonais, je savais grosso-modo à quoi m'attendre.
Finalement c'est reboosté par le dernier film que je fus enfin prêt à lire de quelle manière tonton Sada avait charcuté "The End of Evangelion" sauce nanar. Eh bien soyez tranquille ! L'équilibre de la Terre n'aura pas été bouleversé cette fois encore ! Ces tomes sont des véritables massacres. Car en dehors d'un bus qui croiserait malencontreusement sa route, rien n'arrêtera notre chara-designer favori/Mangaka détesté de mutiler l'oeuvre d'un homme plus talentueux que lui.
On commence petit bras, avec un tome 12 qui a décidé de me donner tort. En effet, j'avais à l'époque du onzième meurtre prédit que tonton Sada allait faire l'impasse sur bien des choses du film tant sa vision bisounours d'Evangelion ne correspondait pas à la couleur malsaine de cette fin. Bien entendu, juste pour me faire chier (car il lit mes critiques, c'est bien connu) il a décidé de mettre tout ce que je pensais qu'il zapperait : oui Misato embrasse Shinji; oui Asuka broie les Eva-Series dans des gerbes de sang... Le vil paltoquet serait-il en train de vouloir jouer au plus malin avec moi ? Franchement... Vieux fou naïf ! Depuis 15 ans qu'il me pourrit Evangelion, il va falloir plus pour me mettre à terre. J'ai maté des volumes bien plus coriace que ça ! D'autant que pour chaque adaptation fidèle, une trahison est faite dans la foulée. Et puis je dis fidèle... fidèle comme un chanteur Hip Hop l'est avec sa prostituée. En clair, tonton Sada veut ravaler la façade d'Evangelion, mais n'a qu'un marteau pour faire le boulot. Forcément le résultat est un peu dégueulasse.
D'abord c'est très chiant. Forcément, nous sommes dans les passages les plus "action" du film et l'on se rappelle à quel point tonton Sada ne sait pas dessiner des combats d'Eva. Entre les mouvements trop décomposés et ceux qui ne le sont pas assez, plus la bonne couche de cases illisibles, c'est une véritable bouillie triste qu'est devenue le quart d'heure de gloire d'Asuka. Croyant faire du Naruto, l'Eva 02 d'Asuka saute comme un cabri d'Eva Series en Eva Series perdant au passage tout l'intérêt du combat. Non les Eva ne sont pas des putains de danseuses qui se déplacent avec souplesse! Ce sont des machines lourdes et l'on sentait dans la séquence que chaque mouvement que faisait Asuka mettait en branle une structure de plusieurs milliers de tonnes. Certes Sadamoto tente de reproduire l'effet en décomposant certains mouvements en détail... Mais c'est juste embarrassant. En définitive le mangaka aurait du se contenter de reproduire la force brute de l'Eva mais opte finalement pour un entre-deux débile qui n'a jamais fonctionné auparavant. Mais bien entendu ça en 15 ans, il ne l'a toujours pas pigé.
L'auteur s'est toujours défendu de dessiner son manga par rapport au story-board... J'aimerai bien voir son foutu story-board. J'en veux pour exemple une autre séquence : celle ou Misato arme son flingue avant de partir à la recherche de Shinji.
En soi cette séquence toute bête avait un impact important dans le film car elle exprimait l'aspect "Serious Business" de la situation. Jamais Misato ne s'était vraiment servi de son arme autre que pour menacer et soutirer des informations. Dans cette séquence c'est différent. De par le découpage et le cadrage agressif de l'arme, on comprend qu'elle va s'en servir pour faire feu. Elle ajoutait de la tension à l'intrigue et augmentait l'aspect badass du personnage.
Alors comment une séquence découpée comme ceci :
- Spoiler:
Est devenue ceci ?
- Spoiler:
Mon cher Sada... tu ne sais définitivement pas faire un manga.
Sauf que bon voila ! Je vais pas continuer de tirer sur l'ambulance ! Son manque de dynamisme ça on le sait ça depuis le premier volume ! Non ce qui nous intéresse ce sont les changements de fond... pas ceux de forme. Et bien à ce niveau le mangaka s'est surpassé. Moi qui croyait qu'il ne pouvait pas faire pire que sa purge qu'était la confrontation entre Shinji et Kaworu, je me trompais lourdement. Le challenge a été relevé et accompli haut la main !
D'abord nous avons ce bon vieux Gendo ! Gendo qui va secourir Shinji avant Misato et qui lui somme de piloter l'Eva, lui expliquant froidement au passage pourquoi il lui a toujours parlé comme s'il s'agissait d'un sale bâtard et non de son fils légitime. Eh bien c'est tout simple ! Dans la tumeur croissante qui remplace le cerveau de notre mangaka, Gendo ferait tout simplement une crise de jalousie aiguë envers son fils, car ce dernier accaparait toute l'attention de Yui. En résumé : papa est jaloux de fiston car à cause de lui il ne peut plus téter les nichons de maman. Un doute affreux me pénètre soudainement ! Je vous ai dit que je détestais ce dessinateur ?
D'une part ce changement -si tenté est qu'on pourrait croire à une part de vérité dans ce discours- est amené sans aucune subtilité, mais en plus c'est juste cracher sur la séquence finale du personnage qui démontrait que c'était surtout lui-même que Gendo détestait. Une sorte de "tel père tel fils" quo rendait presque le bonhomme sympathique. Mais non trop subtil pour tonton Sada qui en fait juste un salopard avec un flingue (et un A.T Field). Heureusement Misato arrive pour sauver Shinji ("Pose ce flingue Frankie ! Relâche l'otage !") et ils profitent d'une diversion pour s'enfuir tandis que les balles fusent comment dans un western de John Ford.... Bordel !
D'ailleurs Misato ! Parce-que la faire mourir dans son sang était trop triste, il a fallu rendre sa mort héroïque ! C'est donc grenade a la main, goupille dans la bouche que la belle se suicidera le sourire au lèvres. Parce-que c'est ça le vrai esprit d'Evangelion ! Sacrifice moral ! Méchants manichéens et gros robots qui se foutent sur la gueule ! Heureusement qu'il y a le manga pour remettre à sa place une série boursouflée de prétention ! Hein hein hein ?!
Oh je vois bien que vous me croyez au bord de la crise de nerf limite nervous breakdown. Pourtant je n'ai fait que gratter la couche superficielle du manga, croyez moi ! Car tout ça ce n'est rien face au plus superbe massacre orchestré par le chara-designer officiel (faut quand même le rappeler) : Shinji et Asuka.
Commençons par les dames : Asuka est devenue une petite fille qui crie et qui pleure sa maman. Fini donc le rôle de bimbo qui se dessapait histoire de caler du fanservice dans certains volumes (véridique), voici maintenant la demoiselle en détresse qui accueillera son prince charmant les larmes aux yeux... mais ça j'y reviendrai.
Comment on peut se planter à ce point ? Asuka n'est pas une petite chose fragile. C'est un personnage fier mais brisé, qui est tombé au plus bas c'est vrai. Qui a rampé pendant longtemps ! Mais ce combat c'était le symbole de sa résurrection. C'est avec furie qu'elle se bat, avec la rage de vivre et un ego surboosté... pas avec crainte. Asuka dans "The end of Evangelion" c'est le personnage qui cherche encore a en découdre après s'être fait boulotté les intestins et crever un œil... et ça sans verser une larme m'sieurs dames ! Sauf que Sadamoto ça l'emmerde les filles fortes. Il préfère transformer la résurrection du phoenix en misérable réveil gueule de bois. Alors Asuka chouine; Asuka se balade dans un champ de tournesols; Asuka supplie... Asuka est humiliée dans ce manga. Plus que jamais auparavant.
Heureusement que y'a Shinji ! Celui qui avait perdu toute envie de vivre a décidé de secourir notre pauvrette d'Asuka, parce-qu'il l'a promis à Misato. Et c'est plein d'énergie qu'il va réclamer l'aide de l'Eva 01 (alors que normalement c'est l'Eva qui fait la démarche . Ouuuups ! Trop subtil ! Pardon !). Bref, au moment ou Asuka pleure pour sa vie, Shinji arrive a la rescousse avec sa grosse épée et la sauve d'une mort certaine ("je viens te sauver poupée"). Quant à son cri, ce n'est plus un cri de terreur, mais un cri avec la rage de vaincre ! Et c'est tel Son Goku que l'Eva 01 se verra pousser des ailes.
- Spoiler:
Super Saiyan Style Baby !
Et j'ai envie de dire "merde" en fait.
A ce moment, on est à peine au début du tome 13 et le "bullshit" était déjà tellement fort qu'hormis un hoquet d'insulte, je n'étais plus capable d'exprimer quoique ce soit lors de ma lecture. Pourtant je pensais être guéri des pitreries de Sadamoto depuis le temps. Mais son final est tellement explosif, j'aurai dû prévoir que ce serait pire que tout.
Le reste du tome après ce passage n'a plus aucun intérêt. Le mangaka tente vaguement de reproduire les séquences du film sans rien y comprendre. Oui, un peu comme le tome 10 en son temps, on pourrait croire que le manga a retrouvé le feeling Evangelion un court instant, mais la supercherie ne prend plus. D'ailleurs au cas où on se serait laissé prendre quand même au jeu, le gredin conclue son tome sur dernier flash-back de Shinji et sa mère histoire de bien nous rappeler pourquoi ce manga n'est qu'une parodie d'Evangelion.
Parodie ? Trahison ? Je dois avouer que je suis à court de quolibets. Pourtant j'en ai lu des conneries estampillées Evangelion. Mais aussi stupide qu'elles étaient, ces dérivés n'étaient là que pour satisfaire le fan moyen de la série (fanservice; triangle amoureux cucul et bastons de robots). Bref des crétineries détectables des kilomètres à la ronde et qui étaient finalement aussi inoffensif qu'Adam dans sa bakélite et qui satisfaisait le lecteur basique qui avait été très déçu qu'on ne sache pas dans la série qui de Rei ou d'Asuka Shinji allait
tringler choisir.
C'est peut-être ce qui me désole le plus en fait. Ce manga est le plus insultant envers Evangelion car il a le culot d'être l'adaptation officielle de la série, par son véritable chara-designer. Pas la basique adaptation basse-gamme qu'on aurait publiée en 6 mois et étalée sur cinq tomes, le tout dessiné par un assistant durant les pauses et qu'on aurait oublié deux semaines plus tard. Non ! Un putain de manga fleuve étalé sur quatorze volumes et qui existe depuis plus d'une décennie. Fallait qu'il y ait écrit Evangelion sur la couverture pour que se produise un tel miracle (de quoi faire jalouser Seiya).
Le pire étant qu'un grand nombre de fans continuent de louer ce manga tout comme les critiques. Probablement les mêmes qui crachaient sur la fin filmique à l'époque... Mais avec tonton Sada, tout est tellement plus mieux ! Il faut croire que chez certains ça ne veut pas rentrer. Alors laissez moi vous le redire un petit coup histoire que ça s'imprime : Evangelion en manga c'est complètement con. Si vous aimez, c'est que vous n'avez absolument rien compris à la série. (Et bon sang que vous êtes beaucoup !)
Vivement le tome 14 qu'on en finisse une bonne fois pour toute. Même si ma curiosité malsaine a hâte de voir à quoi elle va ressembler. Car de ce que j'ai feuilleté, c'est barré pour être le summum du crétinisme.
- Spoiler:
Keel a vu la lumière
Vous savez quoi ? La prochaine fois on parlera vraiment d'Evangelion !
.... Punaise, en espérant qu'après Sadamoto ne s'amuse pas à adapter les Rebuild en manga !