Ça fait un petit moment que je me disais qu'un topic du genre serait sympa ! Certes on a l'open-bar, mais regrouper ce genre de choses peut être pratique !
Après-tout on en a un pour le Cinéma, pourquoi ne pas en faire un sur le jeux-vidéo ? Et plutôt que de faire un topic dédié à chaque jeux à chaque fois (surtout que certains ne sont pas des sagas), j'ai décidé de faire un topic pour parler des jeux qu'on fait en vrac, qu'on les finisses ou pas !
Je commence donc en parlant d'un jeu qui a fait pas mal parlé de lui récemment : Bioshock Infinite.
J'avais littéralement adoré le premier Bioshock à l'époque, et même si je n'ai pas eu l'occasion de faire le second (à priori un brin en déça), j'ai forcément voulu retrouver un jeu qui possède la même intelligence. Il faut bien comprendre que le FPS n'est pas franchement ma tasse de thé, mais de temps à autre il y en a d'assez originaux qui titillent mon intérêt. Bioshock était clairement de ceux là.
Et maintenant Bioshock Infinite ! Ce qui m'amuse d'abord c'est comment un jeu que beaucoup raillait à son annonce, prétextant qu'il n'avait de Bioshock que le nom et se contentait de passer d'une ville sous-marine à une ville aérienne, est devenu le jeu de l'année dans l'univers tout entier. Mais je suppose que tout le monde a le droit de changer d'avis, pas vrai ?
Pourtant, même si je conviendrai que ce jeu mérite vraiment d'être fait, je suis quand même beaucoup plus mitigé quant à cet enthousiasme général qui aurait tendance à oublier qu'il est loin d'être parfait. Je l'ai certes beaucoup apprécié, mais de là à en faire le jeu de l'année ? C'est un pas que je ne tiens pas à franchir. L'année est encore loin d'être fini quand même.
Mais commençons avec ce que fait l'âme de Bioshock : la ville
Adieu Rapture... Bonjour Columbia !Autant être clair d'être le départ : la ville de Rapture m'avait tellement marqué à l'époque que la découverte de Columbia en comparaison ne m'a pas transporté plus que ça. Le côté carton-pâte volontaire et l'aspect faux Paradis qui se transforme en Enfer (au sens propre comme au figuré) est très bien pensé et l'on sent que l'univers a été incroyablement bossé en amont, c'est juste que Rapture et ses pièces oppressantes ainsi ses panoramas sous-marins m'avait plus marqué en son temps. Probablement aussi le fait que lorsqu'on débarquait à Rapture, c'était déjà le chaos et l'on se demandait "Mais qu'est-ce qui s'est passé ici ?". On découvrait peu à peu, à travers les journaux audio la tragédie qui s'était déroulée et le jeu laissait la part belle à l'imagination en nous laissant deviner à quoi pouvait ressembler la cité à son apogée . A Columbia, c'est nous qui apportons le chaos et l'on assiste au fur et à mesure à la dégradation de la ville. C'est certes malin d'avoir fait ça différemment, mais ça m'a du coup moins marqué.
Maintenant il s'agit d'un aspect de préférence. Pour moi Columbia est trop ouverte, trop vivante... tout l'aspect stressant et malsain de Bioshock est du coup absent. Fini les moments de solitude, à écouter des enregistrements de gens morts ou devenus fous pour une dose de plasmide, place à un monde plein de vie et d'allées gigantesques; de bâtiment imposants et de statues rutilantes au soleil.
Ne vous méprenez pas : Columbia est superbe et réserve son lot d'émerveillement ! Je le répète, c'est un choix purement personnel : Rapture m'a baffé au visage alors Columbia n'était qu'une gifle. Mais selon vos propres goûts, il se peut que la cité dans les nuages vous fasse rêver plus que moi. D'autant qu'il y a dans Columbia une volonté de décrire quelque chose de plus politique, avec des questions plus sociales (racisme; religion; révolution) ce qui justifie parfaitement ces choix artistiques.
Mais là ou le goût ne rentre plus en jeu, c'est le gameplay... Aspect ou beaucoup de gens semblent avoir fermé les yeux.
Bioshock Modern WarfareNon ! Le gameplay de Bioshock Infinite n'est pas incroyable ! Non il n'est pas meilleur que celui de Bioshock ! Il est plus nerveux mais tellement... tellement... tellement moins profond.
Je ne comprends pas comment les gens peuvent à ce point considérer cet aspect comme une correction du premier opus alors que tout n'est que simplification à l'extrême.
Terminé les multiples armes à la ceinture; on reprend cette mode du réalisme ou le héros ne peut porter que deux pétoires à la fois. Pourquoi pas ? Mais dans un jeu ou l'évolution de l'armement et l’expérimentation de ces évolutions était une part du plaisir; on en revient finalement à se concentrer sur une poignée de flingues et en oublier les autres. D'autant que le nombre n'est pas très élevé. Sur le papier il y en a beaucoup, mais dans les faits la plupart ne sont que des déclinaisons sans réelles différences d'un modèle déjà existant (il doit y avoir au moins trois fusils-mitraillettes).
Quant aux vigueurs -remplacement des plasmides- le premier est tellement surpuissant une fois évolué qu'on l'utilisera les 3/4 du temps. Reste à complémenter avec un autre de votre plaisir (généralement les corbeaux) et vous tournerez uniquement avec ces deux pouvoirs, mettant rapidement les autres au placard. Non pas qu'ils sont mauvais, mais ils n'ont pas tant de valeur ajoutée lors d'un combat.
Pour le reste, adieu le piratage des bornes et des tourelles; tout se fait maintenant avec un sort (le premier) qui prend le contrôle temporaire des machines, simplifiant un peu trop drastiquement le concept. Quant au bidouillage des munitions, ça aussi c'est au placard.
Du coup, on finit par jouer avec deux pouvoirs et à shooter tout ce qui bouge comme un furieux sans trop se poser de question, sans se soucier des munitions ou de votre barre de vigueur(mana), vu que vous en trouverez des caisses dans tous les coins. Et au passage : oui ça bouge... de partout.
Là ou les ennemis se faisaient rare dans Bioshock, c'est tout l'inverse dans Infinite, ou on passe son temps à tuer par paquet de 12 les débiles qui nous foncent dessus avec un bâton. Le jeu est donc orienté plus action que l'original, ce qui n'est pas un mal en soi, mais le rendant au passage un peu plus basique. Mais c'est surtout dérangeant dans le fond quand on sait que notre personnage est censé vouloir se racheter de mauvaises actions qu'il a faite par le passé et qu'il s'y emploie en massacrant violemment (vous devriez voir les "finish moves") des centaines de gens.
Heureusement ! Il y a Elizabeth. Et je dis heureusement, car pour la première fois un personnage non-joueur qui vous accompagne durant toute l'aventure ne m'a pas donné envie de le flinguer. Je n'ai d'ailleurs jamais tiré une balle sur elle, là ou j'ai bien du vider quelques chargeurs sur d'autres à l'époque.
Comme le jeu aime à nous le dire d'office : ce n'est pas une quête d'escorte, elle peut se débrouiller seule. et pour le coup... C'est vrai !
Elle fait d'ailleurs même mieux que ça et nous aide en nous trouvant de l'argent; des kits de soin et des munitions. Rien n'est plus badass et satisfaisant lorsque dans une séquence d'action elle vous balance un fusil que vous chopez en plein vol afin de vous défendre face à ces rascals qui veulent votre peau.
Et en plus de vous aider dans les combats elle n'hésite pas à regarder le décor, attirant parfois votre attention sur des endroits ou des objets que vous auriez peut-être loupé sans elle.
Bref ! Elizabeth est un personnage qui offre la seule dose d'originalité dans le gameplay et on la remercie pour ça.
Maintenant je critique mais en soi il n'y a rien de catastrophique. Le jeu n'est pas mauvais, loin de là, mais ses mécaniques ne sont juste pas celles que tout le monde vantent. Certes le feeling lors des combats est meilleur (et vaut mieux vu que y'en a des tonnes), mais le premier compensait ses lacunes avec plus d'imagination.
Mais bon... On ne joue pas à Bioshock pour son gameplay pas vrai ?
InfiniteEt de ce point de vue là, le jeu ne me déçoit pas. Le scénario de Bioshock Infinite est extrêmement bien monté et sa fin brillante. Rien que par elle d'ailleurs; une bonne expérience s'est mise à réellement me donner des frissons de bonheur, rattrapant pour moi une bonne part des égarements du jeu. C'est simple : lors du final j'ai retrouvé tout ce que j'aimais dans Bioshock. Et quand un jeu offre une fin aussi satisfaisante elle justifie qu'on se soit défoncé pour arriver jusque là (bien qu'en normal, le jeu ne soit pas bien difficile).
La narration par audiologs est un système auquel je continue d'adhérer et le concept des failles donne forcément envie de refaire le jeu juste pour saisir tous les petits indices qui nous ont échappé la première fois. Pourtant j'ai vu la fin venir ! J'ai deviné le cliff plusieurs heures avant qu'il débarque, mais ce n'est pas parce qu'on peut le deviner que c'est pour autant mal foutu, car il fait bien plus que de balancer une grosse révélation histoire de passer pour un jeu malin. C'est un jeu malin ! Et rien que pour ça Bioshock Infinite vaut la peine d'être fait que ce soit pour l'aimer ou non.
Après je ne tiens pas à vous en dire trop au cas où vous souhaiteriez tenter l'expérience, mais quoiqu'il en soit, la force de la série est toujours intacte et c'est déjà ça.
Ecrit avec talent et avec des personnages réellement attachants... Rien à dire ! Bioshock Infinite aurait fait un grand film !... Sauf que c'est un jeu.
C'est un peu la tragédie dans cette histoire. Là ou Bioshock était un excellent jeu tout court; Bioshock Infinite possède une histoire fantastique et probablement meilleure, mais n'est finalement qu'un bon jeu.
Trop de simplification de gameplay font que j'ai traversé le jeu plaisamment, mais sans jamais retrouver le frisson que je pouvais ressentir lorsque je croisais un Big Daddy au détour d'un couloir.
L'univers est incroyable; l'histoire est incroyable; mais le gameplay n'est pas celui que j'espérais.
Bien sûr à défaut d'être parfait, on ne peut décemment pas le comparer à tous ces FPS décérébrés qu'on nous sort tous les mois.
Donc oui Bioshock Infinite est un jeu au dessus du lot et mérite qu'on y joue, mais il aurait pu être tellement plus qu'évidemment on est en droit d'être plus sévère qu'avec les autres. De ce fait, Bioshock Infinite est un bon jeu, voir un très bon jeu, mais malheureusement pas le chef-d'oeuvre qu'il aurait pu (dû) être.