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| Universe Freak 1 SRX-380 | |
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Volfield13 Compagnon de route
Messages : 169 Date d'inscription : 15/11/2016 Age : 38 Localisation : Marseille
| Sujet: Universe Freak 1 SRX-380 Mar 7 Jan - 16:26 | |
| Bonjour, avec l'aimable autorisation de Gruic, je vous propose ici de découvrir la saga Universe Freak écrite part votre serviteur. J’espère qu'il vous plaira et j’attends vos critiques etc... n’hésitè pas a posé des questions, si je peut répondre sans spoil ce sera avec plaisir. Chapitre 2 la semaine prochaine Universe Freak 1 : SRX-380 Prologue Le Soleil atteignit des températures si chaudes — cent-millions de degrés —, qu’il se dilata au point d’engloutir la Terre, dévorant au passage Mercure et Vénus. Il se transforma premièrement en une géante rouge, puis en naine blanche. Le vide sidéral s’étendait aujourd’hui jusqu’à Titan. Titan devint une colonie pendant plusieurs décennies. L’humanité développa de nouvelles technologies destinées à la navigation interstellaire. L’aboutissement de leurs recherches eut pour corolaire l’abandon du système solaire. Cette zone de la galaxie, ancien berceau des civilisations terriennes, se retrouve à présent désertée de toute vie. Au début du XXIe siècle, les observations réalisées par l’équipe d’HAARP — un instrument conçu comme un spectrographe chasseur d’astres — indiquaient qu’approximativement, 40 % de toutes les naines rouges disposaient d’une « superterre » en orbite dans leur région habitable, là où l’eau liquide peut exister à la surface de la planète. On dénombrait à l’époque 160 milliards de naines rouges dans la Voie lactée, conduisant à l’étonnant résultat, de la présence de dizaines de milliards de corps célestes de ce type, rien que dans notre galaxie. Conscient des risques de surpopulation, de désastres écologiques, de dégénérescences génétiques, ou de dépendances à la technologie, l’homo sapiens s’orienta vers la colonisation de systèmes solaires inconnus. Nous évoluons, à présent, en 9967 S.O. — (après) Système d’origine — dans un autre monde planétaire… Les descendants des terriens, les Terraniens — nom choisi en mémoire de leurs ancêtres — prospèrent dans leur nouvel espace stellaire. * * * Au cours de leurs voyages, les spationautes découvrirent de Nouveaux Mondes et classifièrent un grand nombre d’espèces douées de raison ou pas. Des inimitiés virent le jour, des alliances aussi. La nécessité, de parfaire l’existence des races intelligentes, mais également la rémanence des fléaux naturels, imposait de rechercher en permanence des réponses et des solutions. La quête du savoir constituait le socle commun d’entente. Les Terraniens, en accord avec leurs partenaires, conduisirent des explorations systématiques. Aujourd’hui, la liste, des quantas toujours non inventoriés, se réduit ; dans un même temps, les besoins demeurent importants. Les Terraniens se résignent à prospecter des planètes répertoriées, mais classées dans la catégorie à éviter. Elles s’affichent comme riches en faunes et en flores. Leur histoire particulièrement sensible pour des ethnies spécifiques empêchait, jusqu’à présent, les missions d’investigations. Un corps céleste, en particulier, perdure inexploré. Son statut implicite le catalogue comme interdit. A la périphérie de cette terre, nous devrions écrire de ce sanctuaire, orbite une infinité de légendes, de rumeurs, souvent terrifiantes, rarement empreintes de bienveillance. Ce nouvel objectif dépend territorialement d’une race alliée, les Slays. Ils viennent d’accorder leur aval. Les Terraniens prospecteront, avec respect, SRX-380. Ce nom énigmatique cache la seconde planète du système solaire Lapis. Les Slays, depuis toujours, se refusent d’en fouler le sol, par superstition. L’octroi d’une autorisation s’avère aussi inattendu qu’inespéré. Les Slays, depuis plusieurs dizaines d’années, suivent comme une règle impérieuse l’interdiction de se rendre sur place. En effet par le passé, cette terre, estimée comme un monde sacré, se retrouva souvent menacée… Toutefois, à ce jour l’astre demeure, vierge de toute intrusion extérieure. Pour la première fois, une première mission part en reconnaissance. L’Alliance nourrit une sombre inquiétude, depuis une semaine, le spationef Cook, chargé d’inventorier SRX-380, ne répond plus aux messages radio. Son commandant Marc Dave et son équipage, dont six membres hautement qualifiés, s’inscrivent à présent dans la funeste catégorie du personnel porté disparu. * * * L’amiral Éric Daniel York barre le vaisseau d’exploration Burma. L’astronef transporte une mission de sauvetage. Dix spécialistes en expéditions distantes accompagnent l’officier supérieur. Ces hommes et ces femmes s’adaptent à toutes les circonstances, même les occurrences extrêmement improbables. Cette aptitude précieuse et indispensable révèle toute son utilité, lors des rencontres, avec des formes de vie indigènes inusuelles. L’absence de communications radio oblige l’amiral York et son unité à se rendre rapidement sur SRX-380. La mission de secours, provoquée par ce silence, s’avère essentielle pour l’Alliance. Leur objectif principal consiste à retrouver l’équipage et les explorateurs ; accessoirement, ils collecteront un maximum d’informations et d’échantillons sur la faune et la flore de la planète. Chapitre 1 À la recherche des disparus L’amiral York se campe sur la passerelle principale, rigide, à l’instar du Dratanide. Ce métal concourt majoritairement à la fabrication des coques des astronefs. Ce central opérationnel se réplique à tribord, et à bâbord, par deux compartiments adjacents de moindre superficie. Ils disposent d’équipements analogues. Des sas de confinement séparent chaque salle. Ils restent en permanence ouverts et se referment automatiquement en cas de dépressurisation. Ces postes de navigation auxiliaire — PNA — remplissent les mêmes fonctions que la passerelle principale. Ils s’utilisent pour les manœuvres délicates, essentiellement dans les chantiers spatiaux ou en cas d’avaries. Les différents terminaux s’adossent aux parois, des sièges ergonomiques adoptent la forme la plus confortable possible afin d’assurer un bienêtre optimal aux usagers. Un observateur averti remarquerait que les écrans s’animent sans aucune intervention humaine. La passerelle principale prend automatiquement l’ascendant sur les dispositifs des PNA. Un technicien, étendu sur le sol, parait à moitié aspiré par une gueule béante, née d’un panneau déposé, afin de permettre l’accès au cœur de la console. L’électronicien s’affaire entre les boyaux électriques qui irriguent les organes de commande de la bête. Il mobilise toutes ses forces, et donne par instant, la sensation de lutter contre un adversaire invisible ! Il s’arcboute sur ses jambes, en un ultime effort, et cherche à s’échapper de l’étreinte de l’animal ; il arrive à le dominer en raccordant deux connecteurs de rechanges. Cet électrotechnicien appartient à ce peuple des fourmis indispensables à la maintenance du spationef. Ses taches modestes se noient dans la masse des travaux secondaires, mais cruciaux au fonctionnement optimal du navire. L’homme absorbé par son labeur ne voit pas Célina le sauter machinalement pour s’avancer vers l’entrée d’un des sas. Comme à son habitude, York observe au travers d’un hublot, en Transpacier, les trainées lumineuses produites par la vitesse de l’astronef. Un bruit furtif l’incite à tourner la tête. La passerelle centrale parait déserte. Debout devant un accès, revenant du gymnase, Célina R. Ling, dont le visage luit de sueur, tente de dissimuler son malaise par un sourire emprunté. Elle regrette d’avoir surpris l’amiral ou d’avoir interrompu sa rêverie. Elle mesure pertinemment que l’officier ressent la nécessité de s’évader cycliquement afin de se soulager de son quotidien, exagérément prenant. Vingt pas derrière eux, une dizaine d’explorateurs, casqués, sanglés et impassibles attendent les ordres. Les spatiandres brillent faiblement sous les néons bleutés de la coursive. Le Burma navigue à présent à cinq kilomètres à la seconde et décélère. Dix minutes s’égrènent et SRX-380 émerge devant le navire. Ceux qui découvrent cette planète l’apprécient comme une sphère émeraude. Le vaisseau évolue, maintenant à la vitesse de 1 925 km/s, en suivant une orbite héliocentrique. L’astre n’abrite aucune civilisation, tout au moins d’après les dispositifs de balayage du Burma. La faune se révèle extrêmement primaire, du moins en apparence. Ce quantum tourne sur lui-même en vingt-six heures et supporte un climat tropical. Ce monde offre de gigantesques forêts, mais aucun océan, seulement une poignée de lacs clairsemés, alimentés par de maigres rivières qui s’écoulent des hauteurs enneigées. Plongé dans ses pensées lugubres, York abandonne la plateforme de commandement au chef de quart et traverse toute la longueur du corridor, sans porter attention aux membres de son équipe. Les techniciens absorbés par leurs tâches journalières s’effacent, machinalement, sur son passage. La vision holographique de SRX-380, observée auparavant, obsède l’amiral. L’aspect de la planète lui rappelle la disparition de Félia, un être très cher pour lui. L’officier supérieur se dirige mécaniquement vers sa cabine. Il aspire à s’isoler dix minutes avant l’atterrissage prévu pour ce matin, à 900 — neuf heures zéro minute. Les parois métalliques argentées, des coursives désertes, brillent sous l’effet des diffuseurs de lumière. Les couloirs, mystérieusement, restent plongés dans une pénombre modérée. York dispose d’une liberté de trois heures, pour se détendre, avant que le vaisseau amorce sa descente. L’amiral pose sa main sur le récepteur qui commande l’ouverture du sas. Il coulisse et dévoile l’intérieur des quartiers de l’officier. L’homme s’avance vers le hublot et son regard croise à nouveau les délinéaments de la planète verte. Elle continue à émerger du noir sidéral. Il soupire. Une lassitude intense le submerge à l’orée de son ultime mission ; doubler ce cap lui donnera le droit à une retraite, bien méritée. Il a consacré cinquante ans de sa vie à l’exploration spatiale. D’aucuns l’estiment comme un des meilleurs dans son domaine. Confortablement avachi dans son fauteuil, un verre de boisson énergisante à la main, l’officier se remémore les évènements extraordinaires observés et sa chance insolente qui lui permirent de se trouver là où des phénomènes insolites survenaient. Ces voyages riment avec aventures et avec rencontres agréables en d’exceptionnelles occasions, mais aussi, fréquemment, avec surprises déplaisantes. York se souvient de chaque visage, de chaque silhouette des femmes et des hommes disparus lors de ces missions. Il revoit les corps de ses compagnons, livrés à l’espace, rejoindre l’infini, comme l’exige la tradition. York demeure l’un des rares spationautes expérimentés, toujours fascinés, par le vide sidéral ; il en apprécie sa pureté et son dépouillement. Pour la plupart des gens, l’univers apparait sombre et inquiétant et inspire répulsion, folie et désintérêt. Bien évidemment, l’officier réalise que d’innombrables quantas emplissent l’immensité céleste. Un frisson parcourt l’échine de l’amiral et finit par l’envahir totalement. Il se sent submergé de terreur confrontée à ce monde inconnu, vraisemblablement à cause des légendes transmises par les Slays. Il contient, grâce à son extraordinaire volonté, cette peur irraisonnée. Son effroi provient probablement de la disparition de sa femme et non du caractère mystique de la planète. York contrôle sa frayeur et s’assoupit, terrassé de douleurs. Dans un autre secteur du navire, les explorateurs se réunissent dans un compartiment vitré pour échanger leurs anecdotes et surtout pour se détendre en jouissant d’un environnement serein. Tous les vaisseaux terraniens disposent d’un local conçu comme une serre afin d’offrir un havre de paix aux marins des étoiles. Ils se relaxent, là, au milieu des cultures hydroponiques. Les trop rares moments de relâchement, lors des missions, s’avèrent toujours les bienvenus, leurs métiers les obligent à rester perpétuellement sur le qui-vive. L’équipage, parlons-en, deux factions complémentaires cohabitent. D’une part, les spécialistes. Nous trouvons Jo, un militaire chargé de la logistique ; Gilbert, un archéologue premier traducteur émérite des écrits slays ; Jonas, un biologiste ; Marie-Ange Risariku, surnommée M.A., dans l’intimité, benjamine de l’équipe, avec seulement vingt ans et diplômée en sciences extraterrestres. Six soldats-polytechniciens et un médecin complètent les effectifs. Ces experts se connaissent parfaitement bien. Ensemble, ils avaient déjà exploré trois astres. D’autre part, un personnel polyvalent. Il compose l’équipage règlementaire du vaisseau, chargé de la navigation, du soutien et des secours. Soudain, Marie-Ange rompt le silence assourdissant de la serre. — Jonas, quelque chose ne va pas avec York ? — M.A., il a perdu Félia, sur une planète étrangement identique à celle où nous nous rendons. — Je l’ignorais, répond la jeune femme embarrassée. — J’admets qu’il se montre rarement loquace sur son passé, précise Jonas. — C’est un solitaire ? — Non, M.A.. Il reste juste discret. — Tu omets de prendre en compte son obstination, intervient Gilbert, un défaut que j’apprécie beaucoup chez lui. Il se révèle veinard aussi… — Je ne crois pas en la chance, proclame M.A.. Je me fie exclusivement aux faits, comme tout vrai scientifique. — Comment expliques-tu, toutes les fois où il se tire de situations désespérées ? Ricane Jo. — Extrêmement simple. Il a de la chance, voilà un fait, et ce n’est pas un scientifique ! Pour info, ma montre indique neuf heures, répond la jeune femme. Elle quitte la serre sous les regards amusés de ses compagnons. Ils se lèvent et se dirigent vers la sortie du vaisseau. L’astronef se posera dans une poignée de minutes. L’équipe vérifie, une ultime fois, les équipements avec une minutie redoublée. Le paquetage de base se compose d’une balise de détresse, d’un émetteur-récepteur, d’un viseur infrarouge, d’un grappin, d’un paralyseur et de couteaux et de trousses différentes de survie. Ces matériels, manufacturés avec soins et d’une grande fiabilité, nécessitent un contrôle rigoureux avant chaque mission. Ils complètent les spatiandres d’exploration indispensables aux excursions sur des quantums inconnus. Une lumière orange envahit le sas d’extraction. Ce dernier, inhabituellement vaste, permet simultanément de recevoir des véhicules et du fret volumineux. Il dispose, également d’une zone équipée de sièges organisés en cercle. Les navigants s’y installent et s’y sanglent durant les phases d’arrivée au sol ou de décollage. Les explorateurs prennent place. L’amiral York les rejoint, suivi de Célina. Au même moment, le navire pénètre dans l’atmosphère de la planète verte. Les compensateurs inertiels endiguent automatiquement les turbulences. Deux-ponts au-dessus, à travers les hublots, une douzaine d’admirateurs observent la couleur orangée émise par la coque, sous l’effet de la friction de l’air. Le vaisseau descend et rallie la clairière bord à bord avec le Cook. Un jet de gaz accompagne la sortie des trains d’atterrissage et les vrombissements des moteurs. Le Burma s’immobilise, soulevant un nuage de poussière. La faune locale détale dans les bois, les oiseaux s’égayent dans le bleu des cieux. L’équipe franchit la porte automatique qui dessert directement l’extérieur. Un rouge orangé, identique à un coucher de soleil, colore l’horizon. Le sol, de consistance spongieuse, parait encore humide de rosée. Les arbres circonvoisins évoquent des amas de branches difformes. Un lichen jaune et épais recouvre les troncs. La forêt proche, guère engageante, ne ressemble pas à l’image suggérée par les clichés satellites fournis lors de la préparation de la mission. Les données recueillies par les capteurs, intégrés aux spatiandres, indiquent un air respirable. La température frise les trente degrés. L’équipe d’exploration conserve les casques. La procédure exige de vérifier l’absence de gaz nocifs et insidieux sur le site d’atterrissage ; une réponse positive permettra de les retirer. À trois-cents mètres d’eux, face au groupe, le Cook git intact. Son sas ouvert. L’amiral York ordonne d’inspecter, en priorité, l’intérieur du spacionef. Optimiste, il espère trouver d’éventuels survivants. L’exploration des parages deviendrait de ce fait inutile. Une fois à l’intérieur du Cook, Joe branche son radar thermique. Il ne détecte aucune source de chaleur, si l’on excepte les néons et les ampoules disposés tout au long des cheminements déserts. Aucun signe de vie n’anime le navire. À bord, l’éclairage de secours, seul, fonctionne, il confère au bâtiment une allure de vaisseau fantôme, et donne une ampleur irréelle aux ombres. Le soleil levant commence à diffuser ses rayons au travers des hublots. Les coursives gagnent progressivement en clarté naturelle. En compagnie de deux militaires, York, Jonas et Jo, suivis de loin par le reste de l’équipe, s’avancent prudemment jusqu’à la passerelle principale. Celle-ci, organisée en arc de cercle, comme celle de tous les croiseurs légers nouveaux modèles, se révèle intacte. En l’absence de toute trace de lutte ou de tirs, les premières apparences indiquent que l’équipage abandonna le bâtiment, de son plein gré. Célina, Marie-Ange et quatre hommes rejoignent l’officier supérieur et son détachement. Ils échangent leurs trouvailles ou plus exactement leur absence de découverte. — Votre attention, intervient York. Formons deux groupes. Le premier, sous ma direction, s’assurera que le vaisseau s’avère en état de naviguer ; tandis que le second collationnera les infos des calculateurs de bord. Nous nous retrouverons dans trente minutes devant le sas d’accès. — Nos communications se relèvent susceptibles d’être écoutées, observe Célina. Je recommande de conserver le silence radio, amiral ? — La procédure l’exige en effet, approuve York, nous réaliserons le point en sortant. Je conserve trois militaires, Joe et Jonas, qu’il désigne, d’un geste de la main, comme pour renforcer son phrasé ; les autres avec Célina. Allons-y. M.A., trois soldats, et Célina demeurent dans le poste de pilotage afin de conférer — rassembler — les informations recueillies par les cerveaux biotiques des ordinateurs. Célina s’installe devant une console, et peste contre l’occupant précédent du siège. Elle lui reproche sa négligence et donc sa responsabilité sur la présence d’une matière spongieuse qui recouvre par endroit les équipements. Le détachement de l’amiral se dirige vers les compartiments cryogéniques. Les radars thermogéniques ne captent, actuellement, aucun signe de vie, en particulier en provenance des quartiers d’habitation. Ils escomptent, par excès d’optimisme, retrouver des rescapés dans les caissons de stases athermiques. Ces équipements de survie constituent leur ultime espoir de localiser les disparus. Découvrir l’équipage éviterait que les sauveteurs se lancent dans de longues recherches au sein de la flore inconnue de l’astre. À l’aide d’un databloc, Célina récupère les enregistrements et en compagnie de ses compagnons, elle gagne la sortie. À peine à l’extérieur, elle envoie, par la voie de son émetteur, la copie des données. Les cerveaux bioniques du Burma analyseraient et décoderaient les informations du Cook ; ils transmettraient en temps réel un rapport automatique à l’Alliance. La procédure maintenant éprouvée avait fait ses preuves par le passé. Arpentant les coursives, le groupe conduit par York découvre une étrange gelée noire, collante et visqueuse. Jonas en prélève un échantillon et ils reprennent leur progression. Une dizaine de minutes s’écoule et ils arrivent devant le compartiment cryogénique. Bizarrement, la porte se révèle grande ouverte. Cette salle parait avoir affronté un véritable ouragan. Des débris d’ordinateurs, des morceaux de plastique et du métal imparfaitement fondu jonchent le sol. Les capsules d’hibernation apparaissent éventrées et, ici aussi, une gelée ébène souille l’espace. — Hum… Très anormal. Cette pièce semble la seule dévastée. Je me demande pourquoi. — Comment veux-tu, Joe, que je réponde à cela, réagit York. — Je trouve ce silence oppressant, insiste Jonas, nous devrions entendre des bourdonnements ou des grincements issus des divers appareils ou au moins des systèmes électriques. — OK les gars. Ce qui m’intrigue réside essentiellement dans la présence de ce liquide noir et à l’absence de sang, d’indices ou de mots de l’équipage. Le carnage effectué ici, et le manque de toute trace restent incohérents... Tout en formulant cette accession, un des militaires secoue la tête en signe d’incompréhension. York jette un coup d’œil rapide tout autour de lui et déclare : — Etrange, effectivement. — Amiral ! Regardez ! crie Jonas. Du doigt, il montre le coin droit de la pièce. Là. Une chose bouge. Les hommes s’approchent de l’endroit désigné par Jonas, leurs paralyseurs à la main, tout en observant une prudence extrême. L’inconnu fouille les gravats. Il apparait rond, avec trois tringles, sans articulation visible, qui officient comme des membres. Trois gros yeux, comparables à des balles de pingpong, surmontent un trio de tiges souples. La créature tâte avec un de ses appendices les débris. Elle trébuche à intervalles répétés, offrant au groupe un spectacle comique. — Yai dore kega-Suzhou… Murmure Jo. — Ce qui signifie veut savoir York ? — Les ivrognes ne se cassent jamais rien… Très curieux, le radar thermique reste vide de tout écho… — Belle image. Tu penses qu’il s’agit d’un robot ? Demande Jonas. — Je penche pour une autre solution. Son corps émet une énergie froide. Nos détecteurs ne réagissent pas dans cette configuration. — Peut-être… Elle me parait inoffensive. Abstenons-nous d’initiative malheureuse, intervient York, conscient que la tension peut favoriser les incidents regrettables. La créature cesse subitement ses investigations et fonce sur Jonas. L’homme surpris recule et trébuche contre une caisse, en poussant un juron. Il se redresse et voit une membre de la chose, bandé vers lui. — Surtout, restez calme, ne tirez pas ! Lance précipitamment York, mettant la créature en joue par prudence. L’entité touche Jonas de sa patte centrale. Elle palpe ses bottes et monte vers la jambe droite, continue vers les hanches, jusqu’au torse et retire son appendice en gloussant, visiblement satisfaite. Soudain, elle disparait dans le couloir. — J’aimerais bien comprendre… C’est quoi, ce machin ? interroge Jonas. — Je pense à une sonde ou un biote d’exploration avancé. Je remarque que tu décroches un ticket avec elle, répond York. — Ne me charrie pas. — Je considère, Jonas, que nous nous trouvons en présence d’un être vivant, comparable à nous, statue Jo. Elle, disons cette chose, se montre curieuse, comme moi, comme nous. — En attendant, poursuivons nos recherches et rejoignons Célina, ordonne York perplexe. Le groupe de l’amiral termine sa reconnaissance et regagne l’extérieur. Dès leur sortie, ils observent Célina courir vers eux. Elle relate l’émergence d’une entité ronde et étrange et ponctue son récit de gestes explicatifs. Cette apparition impromptue heurta un arbre sans ralentir et disparut dans les bois. M.A. en revient, tenant dans sa main gauche une fiole remplie d’une substance couleur cobalt. — Je pense que ce fluide constitue son sang ; j’ai prélevé cette substance sur le tronc, à l’endroit exact où elle s’est cognée. — Le sang se révèle bleu… Comme celui des Slays interroge Jo, d’un ton surpris. — Leur biologie synthétise une protéine qui fixe le cuivre. Nous, notre corps recourt, comme liant, au fer. Il donne une teinte rouge en se combinant avec l’hémoglobine. Conséquence, les liquides organiques des espèces vivantes se parent de couleurs variables en fonction des éléments associés aux substances protéiques, explique Jonas. L’absence de chaleur dégagée par cet animal me semble étrange. L’amiral York et ses compagnons rejoignent le Burma en silence. Ils utilisent l’ascenseur électromagnétique et débouchent devant le laboratoire afin de transmettre les échantillons aux scientifiques. Ils se dirigent ensuite vers leurs quartiers. Demain, ils partiraient à la recherche de l’équipage disparu. Dans sa cabine, Éric Daniel York replie et étire ses jambes ; il s’installe aussi confortablement que possible sur l’étroite banquette et contemple ses maquettes. Ces reproductions miniaturisées, en métal léger, constituaient l’exacte duplication — leur aspect le donnait à penser — de véhicules terriens. Ces engins bizarres évoluaient dans des vidéos sur l’histoire de l’automobile. L’amiral s’endort inconsciemment au volant d’un bolide de rêve. Tôt le matin, York investit la salle de bains commune, déserte, pour se détendre sous la douche. Soudain, il grommèle contre son manque de discernement et l’oubli de sa tenue de rechange. Pour couronner le tout, le robot chargé de la lessive vient d’emporter le linge sale ! Une seule solution s’offre à lui : sortir nu comme un ver. Voilà le prix à payer pour disposer d’une occasion de reprendre ses vêtements. Cela, en admettant que l’automate évolue toujours dans les parages. Dans le cas inverse, il regagnera sa cabine sans aucun habit. Il peste, une nouvelle fois, contre lui-même et ouvre discrètement la porte des douches. La chance sourit à l’officier, le garçon d’étage en métal arpente encore la coursive. York réussit, après avoir bataillé avec son adversaire, à récupérer ses affaires. Le robot émet simultanément un son strident, probablement de dépit, et il s’éloigne en trombe. Une situation embarrassante en dissimulant une autre, York entrevoit M.A.. Elle l’observe avec amusement et réprime difficilement un fou rire. Elle lit, dans le regard gris de York, son étonnement et ne peut se retenir longtemps de glousser. — Déjà debout ? Articule l’amiral visiblement fort embarrassé. La jeune femme acquiesce. — Je brule d’impatiente de visiter cette planète. Pas vous ? répond-elle avec assurance. — Pour moi, il s’agit seulement d’une ultime mission. En revanche, j’avoue ma surprise de vous voir, ici, à cette heure aussi matinale. Je vous laisse, je vais réveiller Jo ! il a un sommeil de plomb. Je filerai ensuite à la cafétéria. À tout à l’heure. L’officier s’enferme dans la douche, tandis qu’un rire discret filtre. Un peu plus tard, York toque à la porte de Jo et entre. Il surprend son ami au saut du lit, nu, et visiblement au sommet de sa forme ! — Dis-moi Jo, le matin te fait de l’effet, à moins que cela soit la joie de me voir ? s’exclame York. Pour réponse, un coussin s’écrase sur son visage. Deux jours auparavant, Jo lui proféra la même remarque salace. — Je te rejoins Éric, et sors d’ici ! York referme la porte, non sans répliquer « au moins tu ne tomberas pas du lit » ! Un juron émane de la cabine. Dès son arrivée à la cafétéria, York se cale dans un large fauteuil à mémoire de forme. Le siège se règle instantanément à sa morphologie. Il commande un copieux petit déjeuner au robot de service. Au même moment, M.A. sort de la salle de bain. Elle regagne ses quartiers et après un rapide rangement, elle saisit son databloc. Elle programme la diffusion sur les hautparleurs d’une valse de Vienne. Elle apprécie cette musique, malgré le grand âge de ces merveilleux morceaux. Ces œuvres conservent, des millénaires après leur création, toute leur beauté. La jeune femme ferme les yeux et laisse vagabonder son esprit. À 855, elle se dirige vers le sas de sortie. Elle revêt son spatiandre, vérifie ses équipements. À peine a-t-elle terminé que les autres membres de l’équipe arrivent. _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
Dernière édition par Volfield13 le Mer 10 Juin - 14:17, édité 1 fois | |
| | | Volfield13 Compagnon de route
Messages : 169 Date d'inscription : 15/11/2016 Age : 38 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mar 14 Jan - 15:02 | |
| Bonjour à toute et à tous, voici le chapitre 2 d'SRX-380 : Chapitre 2
Premiers pas sur SRX-380 Ils s’avancent dans la forêt dense et humide. Nos explorateurs posent leurs pas sur un sentier tracé par le passage coutumier d’animaux. Ce chemin, à l’herbe sèche foulée et couchée au sol, serpente et offre de multiples carrefours. La faune foisonne dans cette contrée ; d’infimes frémissements dans les fougères proches du layon arpenté trahissent sa présence.
Le soleil perce avec difficultés les épaisses voutes feuillues de ces végétaux des climats tropicaux. Une véritable épreuve pour les nerfs. Des bruits furtifs semblent surgir du néant, ils s’estompent dans l’instant. Pour l’instant, aucune empreinte, aucun indice matériel n’attestent d’une occupation humaine.
Les aventuriers s’enfoncent profondément dans les bois. La flore se densifie et offre des myriades de couleurs aux regards des explorateurs. Cette forêt évolue au fur et à mesure de leur marche. Le paysage diffère de celui qui entoure le Cook.
La progression continue inlassablement. Brusquement, l’équipe débouche dans une vaste clairière. En son centre, à l’instar des gratte-ciels épais et massif, des cristaux orange se dressent. Leurs pointes ressemblent à des flèches. Elles s’élèvent vers le firmament, comme pour le transpercer, mais en vain.
Le silence règne ; les animaux se taisent ; seul le vent émet quelque chose de trop furtif pour s’appeler brise.
Jonas s’approche de la forme géologique et brandit un piolet afin de recueillir des échantillons. Les couleurs des minéraux se réfléchissent sur sa visière. Un son strident retentit au moment de l’impact. Le groupe grimace de douleurs, sans le dispositif de régulation auditif de leur casque, ils seraient devenus sourds. Dix secondes passent et les cristaux intacts cessent d’émettre ce signal aigu. Jonas s’apprête à renouveler l’opération. Gilbert le stoppe net. Il s’accroupit et fouille les herbes à la base du minéral insolite. Cinq longues minutes s’écoulent et il se redresse triomphant, la main gauche tendue. Au creux de sa paume, Jonas distingue un fragment orange aux arêtes acérées d’une taille comparable à la dernière phalange de son auriculaire.
— Puis-je ? Gilbert hoche la tête en signe d’approbation et Jonas empoigne l’objet entre le pouce et l’index. — Voilà, une substance curieuse, s’exclame-t-il. Elle se révèle chaude et dure. A première vue, il ne s’agit ni d’une roche ni d’un métal. — Je m’interroge sur la composition de cette matière, qu’en pensez-vous, questionne Jo ? — Donne-moi l’éclat, Jonas, que je le passe au spectromètre. Marie-Ange saisit le fragment pour l’analyser. Cinq minutes plus tard, elle annonce les résultats : — Le fer domine en grande partie, j’observe qu’il se manifeste en structure non cristalline. Le reste se compose de carbone, d’hydrogène, d’oxygène et d’azote, avec un soupçon de soufre et du phosphore, sans oublier un élément inconnu dans nos bases de données. Ça vous dit quelque chose ? — Je m’étonne que tu nous poses une pareille question, répond Jonas, cela correspond aux éléments substantifiques de la vie. Ce qui m’interpelle dans cette analyse, c’est que je croyais impossible une association d’un élément du tableau périodique avec la combinaison CHON. — Nous répertorions des comètes pierreuses et des comètes de type CHON ; certains scientifiques prétendent que ces quantums s’avèreraient susceptibles d’abriter une forme d’existence ; sans en apporter à ce jour de preuve. Les autres composants me semblent très inhabituels, précise Jo. — Vous supposez que ces cailloux vivent ? intervient M.A.. — Notre imagination permet de tout supposer, ne pensez-vous pas ? Nous avons déjà observé des phénomènes extrêmement bizarres. Gilbert, tout en prononçant cette assertion, récupère l’échantillon. Il le place dans un contenant isolant et l’enfouit dans une poche de son spatiandre. Il toise d’un air interrogateur ses acolytes, à la recherche de regards approbateurs. — Moi, je penche pour une expérience scientifique, éventuellement pour un phénomène naturel de constitution de cristaux. Cela n’engage personne sauf moi. Célina termine juste sa phrase, qu’elle scrute brusquement vers sa droite. Elle pense avoir aperçu une ombre, à l’extrémité de la clairière. Face aux regards surpris de ses acolytes, Célina formule une argumentation sibylline et incite l’équipe à reprendre leur progression, afin d’éluder toute explication qu’elle ne peut ou ne souhaite pas donner.
Quarante minutes de marche, sans incident, au travers de sentiers à peine dessinés émoussent la résistance de nos explorateurs. Ils s’accordent, alors une pause. Jo organise le campement et les tours de garde, avec l’assentiment muet de l’amiral.
La nuit tombe rapidement et avec elle, la chaleur. La température chute pour se stabiliser à deux degrés Celsius au-dessous de zéro. Chaque membre de l’expédition de sauvetage, dans cette configuration climatique, apprécie la fonction isotherme des spatiandres. Un repas à base de barres énergétiques permet au groupe de se revigorer. Légèrement à l’écart, près d’un second feu de camp, les soldats évoquent les batailles qui rythmèrent leurs vies d’antan, sur diverses planètes. Ils se narrent avec forces gestuelles leurs épopées passées et revivent leurs combats spatiaux à bord des fantastiques vaisseaux de guerre. Ceux-ci sillonnent l’espace tampon, utilisé comme bouclier destiné à la protection de l’Alliance. Ils échangent leurs histoires, leurs joies, mais aussi leurs peines.
Ils se remémorent, en particulier, cette mission sur HS-9715 et leur première rencontre avec les Slays. Cette espèce les aida à réparer leur astronef. Les Slays intriguèrent beaucoup les militaires, surtout du fait de l’impossibilité de voir leurs crânes.
Les Slays recouvrent leur tête d’une épaisse capuche d’où seules quelques mèches s’extirpent. Ils portent autour du cou des écharpes aux dessins splendides et arborés sur le visage des lignes tatouées esquissées à partir des yeux. Enfin et surtout, les Slays maitrisent les quatre éléments de façon parfaitement singulière.
Une étrange légende circule sur eux, une déesse, située dans un plan d’existence alternatif, pourvoirait à leur survie et à leur pouvoir. D’autres personnes proclament que certains Slays disciplinent l’art de guérir tous les types de blessures ou domestiquent la foudre.
Aujourd’hui, ils se révèlent de précieux coalisés, les Terraniens commercent avec eux. Ils échangent leur savoir médical et militaire. Ensemble, ils appartiennent au clan confidentiel des fondateurs de l’Alliance.
Après le repas et quelques conversations banales, l’équipe se glisse dans les draps isothermiques ; ils se relaieront, toutes les deux heures, pour prendre la veille. Au matin du deuxième jour, Célina se lève la première et ravive le feu. Elle invite York, qui assure le dernier tour de garde, à rejoindre un couchage de fortune pour se reposer avant le départ. Il acquiesce sans discuter. Bâillant sauvagement, il dévoile une rangée de dents parfaitement blanche et droite.
Une demi-heure plus tard, tous les membres vaquent à leurs occupations, à l’exception de York, toujours suspendu aux bras de Morphée et immergé dans son monde secret. Célina et M.A. décident d’explorer les environs immédiats du campement. Elles tombent sur une étendue d’eau alimentée par une cascade de trois ou quatre mètres de haut. La surface parait par instant troublée par quelques créatures aquatiques inconnues. Les deux femmes en profitent pour photographier les alentours.
Le torrent à l’origine de cette cataracte se perd sous le couvert végétal et serpente dans une petite vallée partiellement masquée par d’épais bosquets. Les grands arbres en surplomb occultent la lumière du soleil. Si l’étoile pouvait baigner de sa clarté la mare, celle-ci gagnerait en beauté. Après, quelques instants, d’intenses observations, les deux exploratrices, d’un commun et silencieux accord, repartent vers le campement.
L’amiral se lève et regarde son chronographe, il indique neuf heures et quart. Il prend rapidement son petit déjeuner et contacte le Burma afin de lui transmettre les dernières nouvelles. Les chercheurs demeurés à bord de ce spationef lui communiquent les découvertes liées à l’expédition sur le Cook. Le rapport reste empreint d’ambigüités et de questionnements. Impossible de caractériser l’origine de la matière noire proche du sang. L’analyse montre un élément étrange : de microscopiques cristaux orangés au milieu de la substance visqueuse. La nature exacte de ce corps persiste indéterminée. Les informations récupérées dans les cerveaux bioniques résistent aux tentatives de décryptage. Pour une obscure raison, l’encodage des données suit une norme inusuelle.
À 1000, nos amis prennent la route vers le sud, dans cette direction le relief rend la progression du groupe relativement facile. Des pierres plates superposées ressemblent à du schiste bleu. Ces dalles jonchent la voie ; elles se retrouvent fortement enracinées au sol, par une herbe ligneuse qui les empêche de riper. La marche sur le sentier devient aisée en rapport de la piste proche de l’éboulis. Par logique, des rescapés hypothétiques emprunteraient cet itinéraire, plus accessible. Ce cheminement, bordé de surplombs rocheux et d’excavations, permettrait à des survivants de s’abriter en cas de danger.
Après cinquante minutes de déplacement facile, la troupe découvre un corps, rapidement identifié comme un membre du Cook.
Manifestement, un animal s’acharna sur le malheureux. Seuls quelques lambeaux de chairs et d’os subsistent. Le prédateur les délaissa probablement repu ou dérangé, lors de son macabre festin. Le sol et les herbes alentour portent encore des trainées de sang. Horrifiés en imaginant l’effroyable fin de l’homme, ils détournent un instant les yeux. Célina retire son casque et régurgite son petit déjeuner. Jonas, le biologiste, scrute les restes du Terranien, sans défaillir. Il s’approche à la recherche d’indices ou de traces de lutte, en vain. Jonas déclare :
— Il n’a pas eu le temps de se défendre. — Écoutez tous, désormais nous conserverons nos armes à notre portée. J’exige, de vous tous, une vigilance accrue de tous les instants et surtout nous devons nous protéger mutuellement. Lance York d’une voix ferme. Je vous autorise à vous servir des armes non paralysantes. Cette disposition s’applique à vous, ordonne-t-il en ce tournant vers les scientifiques ébranlés par la macabre découverte.
Le corps reposera sur place. Les explorateurs décédés en service ne retrouvent jamais leur patrie ; leurs connaissances se transfèrent automatiquement vers les banques de données de l’Alliance. Un dispositif de sauvegarde génère un petit diamant d’une couleur aléatoire. Le cristal contient l’intégralité de la conscience et du savoir du défunt sauf si le cerveau est détruit lors de la mort. Ils repartent sans mettre un nom sur le malheureux et chassent, tant bien que mal de leurs pensées, cette tragédie. Ils n’ignorent pas que sur un des territoires de l’Alliance l’identité de la victime sera retrouvée, et cela est peut-être déjà le cas.
Ils s’efforcent de rester concentrés pour survivre. York transmet au Burma le rapport de la trouvaille macabre et précise qu’ils poursuivent leur marche. Tout en progressant sur la piste, chacun redoute une nouvelle surprise désagréable. Quelques buissons ou rochers obstruent régulièrement leur cheminement. Nos amis, dans ce cas, se livrent à des travaux de dégagement éreintants. Le soleil énorme et gonflé darde ses rayons à travers la frondaison de la jungle. Le groupe parcourt juste trois-cents mètres lorsqu’il tombe sur une créature semblable à celle aperçue dans le Cook. Elle les fixe. En l’absence de toute menace, l’équipe poursuit sa route.
La chose, par curiosité, prend en filature ces êtres étranges. Ils paraissent chercher quelque chose… Une heure de marche s’écoule sans incident. Un des trois militaires, chargés de l’arrière-garde, remarque tardivement le pistage dont l’escouade fait l’objet.
— Amiral York, regardez derrière nous. L’homme pointe le fusil plasma dans la direction de la créature à présent immobile. — Ne tirez pas. Nous en avons déjà aperçu une, d’assez près, elles semblent inoffensives, informe York. Nous suit-elle là depuis longtemps ? Le soldat abaisse son arme et répond d’un air embarrassé : — Aucune idée. Elle se dissimulait dans les buissons. York le toise, d’un regard plein de reproches. — Amiral, ce fait se révèle sans conséquence, intervient Jonas, pour désamorcer la tension naissante. Ces bestioles n’agissent que par curiosité, sans animosité. Jonas s’accroupit et essaie d’attirer l’animal. Ce dernier l’observe un long moment. Une poignée de secondes plus tard, séduit, il s’élance vers ses jambes. De sa patte gauche suinte un liquide bleuâtre, plutôt collant. Célina se rappelle la « chose » lors de sa sortie du Cook, sa collision avec un arbre, puis sa disparition dans les bois. — Elle est blessée ! Regarde, lance-t-elle à Jonas. — Vous avez raison, Doc, passe-moi un bandage s’il te plait. Notre ami se penche vers l’être. Il saisit doucement l’appendice sanguinolent. Il panse, avec délicatesse, les blessures de la créature. Elle le contemple stoïquement et semble comprendre que Jonas ne lui veut aucun mal, et qu’en fait, il s’affaire à la soigner. — Voilà, cela la soulagera. L’animal glousse et saute sur l’épaule de son nouvel ami. — Tu gagnes un compagnon, remarque York. Nous campons ici, décide-t-il.
A suivre chapitre 3, L'Ombre. N’ hésitè pas à me posé des questions etc... Il y a énormément de clins d’œil plus au moins subtil dans les écrits que je vous propose de découvrir sans omettre certain emprun au Latin ou dialecte de la marine entre autre, pouvant être parfois obscur. P.S. tout est rédigé en orthographe moderne _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Jeu 23 Jan - 14:58 | |
| Bonjour a tous, je vous prie de m'excusé pour le retard, j'ai des jours très/trop chargé en ce moment. Chapitre 3 L’Ombre Vers dix-sept heures, Jo se lève et allume un feu, sur la rive, sous le regard curieux de Nébula. Il s’assure que le foyer se trouve correctement alimenté et décide d’aller pêcher ; ce soir, ils mangeront du poisson.
Le garçon observe la rivière. Elle coule impétueusement et se jette dans un lac en contrebas. Ses eaux vives heurtent les rochers, recouverts de quelques lichens, qui affleurent à la surface. Un grondement sourd émane de ces chocs. Pour un connaisseur, le coin se révèle riche en faunes halieutiques.
A une vingtaine de mètres de là, sur la même rive, Gilbert scrute les flots, d’un air pensif. Il se remémore la prose de Victor Hugo, et en particulier cette sentence de circonstance : « Les ondes, ce flux et ce reflux, ce va-et-vient terrible, ce bruit de tous les souffles, ces noirceurs et transparences et ces végétations propres au gouffre… ». L’auteur transcendait ses écrits, par sa plume si lyrique lorsqu’il évoquait la mer. Ces mots charmaient Gilbert, et cela depuis son plus jeune âge. L’homme, à regret, secoue la tête comme pour chasser ces vers sources de sa rêverie. Il regagne le campement tout proche.
Jo revient de sa pêche avec un maigre butin. Il s’acharne à lancer sa ligne durant trois heures, pour en retirer seulement six poissons de bonnes tailles. Ils résistent longuement et plusieurs fois le fil casse. Outre les hameçons, six mouches disparaissent dans les profondeurs du torrent. Assisté par deux compagnons, il vide et écaille ses prises. Elles ressemblent à de grosses carpes roses dotées d’un unique œil au sommet de leur tête. Six pièces pour l’ensemble du groupe, les portions s’avèreront congrues.
C’était sans compter sur Nébula, qui, saute de l’épaule de Jonas, saisit un poisson avec ses deux mandibules et plonge ensuite dans le lac, sous les regards étonnés de tous.
— Elle agit comme une argyronète, clame Célina. — Une, quoi ? Questionne Jo qui vient de perdre sa plus belle prise, avec résignation. — Une araignée des marais qui vit sous l’eau. N’en déplaise aux scientifiques qui prétendent que les araignées détestent le noir et l’humidité. Elle tisse entre les plantes aquatiques une sorte de cloche remplie d’air. Elle le renouvèle régulièrement en remontant à la surface et en le collectant sous forme de petites bulles fixées aux poils de son abdomen ; elle agit de la même manière avec ses proies. Nébula reproduit ce comportement avec ton poisson, me semble-t-il. — Elle vivrait dans l’eau ? — Non, Célina, souviens-toi. Nous l’avons rencontré dans le Cook, je pense qu’elle s’adapte en fonction du milieu ou elle se trouve, estime Jonas.
Ils terminent leur léger repas qu’ils complètent de barres énergétiques au gout prononcé de plastique. Paradoxalement frugal, ce banquet revigore nos aventuriers.
Les lieux laissent filtrer une atmosphère apaisante. La faune ne représente toujours aucune menace, avec pour corolaire un sentiment de sécurité et l’absence de tout stress. Leurs investigations ne se trouvent pas impactées négativement par des considérations existentielles. La mission, de ce fait, bénéficie de l’implication sans retenue des sauveteurs. La seule préoccupation de York réside dans le manque d’indices, relatif à d’éventuels survivants. L’amiral part se coucher le premier, il laisse à ses hommes, le soin d’organiser les quarts de surveillance de rigueur en cette situation.
Le bivouac s’orchestre et la nuit balaye les évènements pour plonger les explorateurs dans un sommeil réparateur.
La troisième journée de marche se montre épuisante, par opposition aux placements de la veille. Une fois encore, les aventuriers ne découvrent rien de significatif, susceptible de favoriser la progression de leurs recherches. Fourbus, ils installent leur campement sur une berge. La rivière plus calme, à cet endroit, charrie dans son cours occasionnellement quelques feuilles multicolores tombées d’arbres inconnus. L’eau offre à ces radeaux improvisés un cheminement qui valorise leurs teintes variées. Elles alternent du rouge sang au jaune pastel, en passant par le vert pomme ou le mauve.
York avec l’aide d’un filet de camouflage, détourné de son usage, capture le diner, en fin d’après-midi. Des poissons, à nouveau, composent l’essentiel du souper. De fait, ils constituent la seule source de protéines disponibles sans mobiliser trop d’énergie. Les explorateurs s’assoient sur des pierres autour du feu. La flagrance du repas, qui s’annonce, rappelle de fortes odeurs d’épices proches du cumin et du curry. Le groupe dévore la chair tendre et grasse. Toutefois, les trop nombreuses arêtes gâchent la dégustation. Une nouvelle nuit s’avance timidement.
Une myriade d’étoiles constellent le ciel dépourvu de pollution lumineuse, pour le plus grand plaisir de M.A. qui scrute le firmament avec des jumelles. Aucune lune n’orbite autour de SRX-380. Cette configuration demeure rare pour une planète aussi vaste.
Le paysage nocturne environnant dévoile son indescriptible beauté. Il se montre fort différent du site d’atterrissage. Ici règne une atmosphère apaisante. Toute la tension nerveuse de la troupe
s’évacue ; les images terrifiantes et les craintes infondées s’évanouissent d’elles-mêmes. Les arbres s’élèvent démesurément, une herbe jaunâtre recouvre le sol pierreux. Des buissons pourpres colonisent l’espace disponible. Aucun son ne retentit aux alentours. Une oreille entrainée ou attentive percevrait les bruissements des insectes et quelques autres remuements qui trahiraient une présence animale près du camp. * * * Penseurs et philosophes depuis la lointaine Antiquité cherchent à socialiser le cœur des hommes. Leur échec demeure récurrent. Le mensonge, l’égoïsme, le matérialisme perdurent, aussi présents qu’autrefois. Changer la nature atavique de notre espèce resterait une utopie. Ici, sur ce monde inconnu, la sérénité nocturne apaise et réconforte les âmes. Cette nuit étoilée permet à nos aventuriers de prendre conscience, l’espace d’une soirée, que l’essence des choses prime les apparences. L’ambiance favorise la réflexion philosophique.
Nébula émerge de l’eau verte et froide vers huit heures, visiblement, l’élément liquide semble plaire à la bête qui ne perd aucune occasion de s’y plonger. Jo savoure son café. Une fumée légère diffuse l’odeur forte, caractéristique d’un moka. Il observe la créature s’ébrouer. Vraisemblablement, elle parait ignorer sa présence. Nébula joue dans les graviers de la rive. Elle sautille et se roule sur le sol, sous les yeux amusés de son ami. Elle interrompt brusquement ses ébats, en apercevant l’homme qui l’espionne. Sa couleur change, elle passe du gris bleu à un rouge de toute beauté. Elle semble raisonner intensément et brièvement ; le fruit de ce reploiement — réflexion — conduit l’animal à s’approcher de Jo, et à le regarder boire. Elle s’intéresse, par association d’idées, à la casserole installée sur les braises encore chaudes, vestiges du feu de la veille. Elle pose sa patte centrale sur les charbons incandescents ; elle retire son appendice dans l’instant en émettant un gloussement de surprise. Nébula penche, ce qui semble constituer sa tête, sur le côté tel un chien curieux ; elle réitère son geste et gazouille de plaisir. Jo lui sert un café dans un récipient creux en aluminium et observe la réaction de la créature. Cette dernière regarde l’assiette, puis Jo, l’assiette, Jo… Il lui mime de boire. Elle hésite, se dandine d’une jambe filiforme à l’autre et se décide à gouter le breuvage noir. Une sorte de paille organique apparait à la place des pinces qui équipaient un des appendices. Nébula avale avidement le liquide. Elle saute sur l’épaule de Jonas qui vient de les rejoindre. Jo lui raconte les facéties de l’entité. Gilbert arrive et s’assoit à côté d’eux. Il se sert du café et laisse ses yeux scruter les alentours. — Admirez ! Aucune lubie d’être vivant n’altéra cet habitat vierge. Seuls les caprices des éléments sculptèrent cet environnement originel. — Exact, Gilbert, ce type de paysages devient de plus en plus rare. J’ai construit, sur mon monde, ma maison loin de la ville afin que mes enfants puissent un jour profiter de la nature. — En parlant de biotopes, je vous quitte pour faire pleurer le colosse, intervient Jo en se levant.
Il se dirige vers la lisière des bois. Un genre de conifère colonise la forêt. Ses aiguilles, d’un vert foncé, longues et larges se groupent autour de nœuds issus de branches biscornues. L’écorce des arbres révèle un grain fin comme de la peau. À la base des plantes s’entassent des racines étrangement rectilignes. Jo se soulage. Il remarque, soudain, ce qui ressemble à un escargot à la coquille pyramidale qui se meut lentement. Sa tête, surmontée d’une seule tige pourvue d’un œil curieusement grand, se balance aléatoirement. Sa couleur vert foncé lui donne un aspect comique. La créature rampe paresseusement sur le tronc du conifère que Jo arrose tout naturellement.
Le camp revient à la vie et s’anime de mille bruits qui résonnent derrière lui. Le garçon se penche pour saisir l’étrange gastéropode, ses doigts effleurent la chair de l’animal. Immédiatement, ce dernier crache un fluide ocre sur le bras droit de l’explorateur. Surpris, il recule, le liquide commence à ronger sa combinaison à la manière d’un acide puissant. Jo désassemble vivement la manche endommagée. La rapidité du soldat, à ôter partiellement son spatiandre, se révèle insuffisante, la matière entre en contact avec sa peau. L’homme hurle comme un damné et pousse des jurons particulièrement grossiers et inventifs.
Les cris alertent le camp. Interloqués, tous se figent un instant, et sans hésiter, ils se précipitent l’arme au poing, vers le malheureux.
Après un examen sommaire, le médecin traite diligemment la plaie. Il isole, à l’aide de bandages énergétiques, la zone du bras atteinte par la substance ocre. — Que s’est-il passé ? interroge York. — Demande à cette saloperie, sur l’arbre, à ce vulgaire escargot ! — Ce petit machin-là ? York approche de la créature maintenant immobile. — Méfie-toi ! Il n’en a pas l’air comme ça, l’animal est féroce. Préviens Jo. — Incroyable, s’exclame Jonas, cet acide a complètement rongé la manche de ton spatiandre de Dratanide ! Mon vieux, sans lui… — Plus de peur que de mal, formule le médecin. Peux-tu marcher, Jo ? — Oui. J’ai enduré, bien pire ! — Parfait, j’en suis heureux. Que tout le monde se prépare ! ordonne York. La journée commence à peine, intime York. N’oubliez pas de prélever un échantillon de cet acide ; son aptitude à ronger le Dratanide m’intrigue. Ne manquons pas cette occasion ! Ils retournent au camp, sans se rendre compte qu’une ombre aux yeux jaunes les espionnent...
* * * L’entité les suit depuis leur arrivée sur SRX-380. Elle les observe et les étudie. Elle se remémore avoir vu, il y a plusieurs jours, un autre groupe constitué de créatures semblables. La chose tenta d’aborder ces inconnus. Une de leur jeune femelle essaya de communiquer avec elle. Hélas, le contact entre eux s’avéra mortel. L’humaine hurla de douleur ; pour la défendre, ses compagnons tirèrent dans sa direction. L’ombre se rappelle sa fuite non par crainte d’être blessée, uniquement par crainte de tuer ces étrangers par mégarde. Elle trouva refuge dans l’oiseau de fer, au niveau d’une pièce circulaire, des boites de verre en occupaient le centre.
Logiquement, quelques individus la suivirent. Elle esquiva de nombreuses salves de paralyseurs — nom que donnaient les êtres bizarres à ces armes — et elle réussit à s’enfuir dans une coursive. Un rayon la frôla et toucha une forme de vie ronde et maladroite. Celle-ci enfla, explosa et se désintégra en un liquide noirâtre et visqueux qui tapissa le sol et les murs. L’ombre se souvint avoir pu s’échapper vers la forêt.
Un autre fait lui revient en mémoire, son retour en sécurité correspondait exactement à l’arrivée des insectes volants géants. Ses poursuiveurs hurlèrent que des pirates arrivaient, ils abandonnèrent leur chasse pour se défendre, sans succès et finirent exterminés.
Elle se rappelle, aussi, qu’une créature, au moins, survécut. Les yeux de cet être ressemblaient au sien. Ce dernier possédait l’aptitude à projeter des sphères de feu sur les assaillants. À lui seul, il élimina les insectes. Le combat achevé, il retourna dans l’oiseau de fer et manipula des touches étranges. L’humanoïde poussa un juron. Vraisemblablement, les communications dysfonctionnaient et l’animal de métal refusait de collaborer. L’être dicta un ultime message à une machine et s’enfonça dans les bois, possiblement à la recherche de plus de sécurité. L’ombre perdit cette survivante dans la forêt, sans comprendre réellement comment. Ce fait la déroutait. Le rescapé n’avançait pourtant pas très rapidement, trop préoccupé à observer le ciel. Il redoutait probablement le retour des insectes.
Comme l’oiseau de fer s’avérait maintenant inoccupé, l’ombre s’installa dans cette nouvelle tanière. Elle fut stupéfaite de l’apparition soudaine d’autres êtres semblables à ceux qui l’avaient pourchassée. Elle décida de les suivre de loin afin de connaitre leur intention. La chose analysa l’attaque qu’elle essuya comme un réflexe d’autodéfense de ces surprenants étrangers. Elle ne pouvait pas leur en vouloir, elle aurait dû faire preuve de plus de prudence. A suivre,chapitre 4 : À la recherche du Slay. _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mar 28 Jan - 16:25 | |
| Chapitre 4
À la recherche du Slay York contacte le Burma, afin de se renseigner sur l’évolution des investigations. Elles se concentrent sur les matériels collectés. La recherche des survivants peut se trouver optimisée par les informations obtenues. Bien lui en prit, entre temps en effet, l’équipage de leur vaisseau venait de décrypter les données récupérées. York apprend, par ce biais, la présence des Pirates sur ce monde.
L’amiral les affronta à maintes reprises. Les rencontrer ici, constituait un véritable mystère. Comment ces créatures insectoïdes réussirent-elles à investir cet astre sans se faire repérer ?
Le rapport en provenance du spationef, l’informait sur le déroulement de la tragédie du Cook. Selon le journal de bord, décrypté par les meilleurs experts, l’astronef croisait en haute atmosphère lorsque des nefs hostiles surgirent et l’obligèrent à rejoindre d’urgence la surface de la planète. Les assaillants parvinrent à neutraliser temporairement les commandes de navigation, et à brouiller toutes les communications. Le navire désemparé toucha le sol, sans dégât ; les membres d’équipage se défendirent vaillamment. Les agresseurs en capturèrent peu et en tuèrent beaucoup.
Les spécialistes du Burma rencontraient des difficultés à déchiffrer certaines données. Elles semblaient cryptées en un langage voisin du Slay ancien. Cette précaution relevait d’une volonté délibérée ; elle empêcherait les Pirates d’accéder aux informations concernées. Le problème résidait dans l’origine des écrits. Seul un confidentiel nombre d’experts linguistiques maitrisait la traduction de cette langue morte. La transcription demandera beaucoup de temps pour obtenir un résultat, tant les moyens du bord se montrent anémiques . York interroge son interlocuteur et requiert quelques précisions. Il s’assure que sa compréhension des échanges radio concorde à la véridicité. L’officier s’accorde quelques secondes de réflexion afin d’analyser les informations et d’en déduire ses propres conclusions. Son regard plonge dans le paysage, sans le voir, signe d’un intense questionnement. Cette brève déconnexion de la réalité constitue le signal coutumier d’un « briefing ». Les autres membres de l’expédition de secours se rapprochent silencieusement, parfaitement renseignés sur la suite des évènements. Ils attendent religieusement que leur chef émerge de sa méditation. Ils escomptent que York leur retransmettra de bonnes nouvelles. L’officier se retourne vers eux, les toise amicalement et dévoile la teneur de ses échanges avec le Burma.
— Les dernières recherches répondent à quelques-unes de nos questions. Je regrette qu’elles se montrent fort peu rassurantes. Interviens, Célina. — Pas sécurisant, effectivement. Nous ne devons pas abandonner le Burma avec des défenses réduites, dans le cas où les insectes reviendraient… Agissons, décide York en se tournant vers l’escorte, vous retournez au vaisseau. Surveillez les alentours en retournant à notre vaisseau. Vous transmettrez mes ordres au commandant en second. Ils s’avèrent extrêmement simples, le Burma appareillera, si la situation dégénère. N’oubliez pas, asservissez le Cook à notre pilote automatique. Prenez le toubib avec vous. Au cas où… Les soldats s’éloignent accompagnés du médecin. — Éric, penses-tu vraiment qu’à nous six, nous retrouverons les survivants ? Nous manquons de combattants, surtout si nous subissons une attaque. — Je sais Jo. Répond York, j’espère que les Slays enverront rapidement des renforts. La transmission des rapports d’investigations préliminaires doit actuellement faire l’objet d’une étude approfondie par nos alliés. Quelle aubaine, cet article 12 du code des explorateurs, ne trouvez-vous pas ? En stipulant opportunément, l’obligation d’informer quotidiennement nos amis, sur l’avancement des recherches, nous venons d’envoyer un S.O.S. implicite. Les Slays ne tolèreront jamais l’intrusion des pirates sur cette planète. Pour la suite, nous aviserons. Gilbert… — J’écoute. — Arrives-tu décrypter les écrits slays ? — J’estime que oui. Je t’alerte sur le fait qu’ils se révèlent astronomiquement anciens. Je ne te promets pas une traduction parfaite, ou rapide. Yéna réaliserait cette tâche, bien plus facilement que moi. — Ça ira, agit pour le mieux. L’amiral donne son databloc à Gilbert. L’appareil contient le rapport et le texte complet. — Alors, voyons voir : « Je me nomme : Star Fire, de la nation des Slays, seul rescapé du Cook… ». Je ne me souviens pas de la signification des runes suivantes... — Nous conviendrons à présent qu’il n’y a qu’un survivant… relève Jo. — Attends, laisse-moi continuer, je déchiffre quelques bribes de phrases : « Vers le sud, attaque éventuelle... » — Précise-t-il, où il se réfugiera ? questionne York. — Je crois que oui : « ... j’attendrais... la grotte... » Je ne parviens pas à en décrypter davantage. Désolé. Ce langage diffère de l’ancien classique, préférentiellement du Protoancien slay. Cela dépasse de loin mes compétences. Star Fire, effaré et certainement traqué par les Pirates, préféra sans nul doute brouiller les pistes. Les insectes se montrent habituellement d’exécrables linguistes. Notre fuyard, conscient de cette lacune, n’a pas voulu prendre de risque ; il a codé les données. — Pas si mal déjà, nous supputerons que notre rescapé se loge probablement dans les montagnes, merci, Gilbert. Tout le monde en route. Ordonne York. — Juste une observation, le cadavre découvert ne correspondrait-il pas à la personne que nous recherchons ? demande Jo. — Je ne pense pas, déclare l’amiral. Un Slay surpris par un animal sauvage reste invraisemblable. Continuons en direction du sud. Tu soulèves un point intéressant. A qui appartient ce corps ? Le communiqué stipule bien un survivant et non deux. Sans oublier que le message slay se trouvait dans le Cook, il me parait logique d’en déduire qu’il précédait la fuite de Star Fire. — Il supputait, peut-être, que les Pirates stopperaient leurs recherches, s’ils croyaient à la présence d’un unique rescapé. Suggère M.A. sans interrompre la vérification de son équipement, aussitôt imité par ses compagnons d’armes. L’équipe entame sa progression en se dissimulant au maximum. À six, ils ne pèseraient pas bien lourd face à une attaque massive des Pirates. Pour pallier ce risque, ils utilisent la topographie et en particulier les surplombs qui bordent le sentier. Lorsqu’ils estiment courir un moindre danger, ils s’écartent un peu de ce dernier, pour avancer sous la protection du maigre couvert végétal. La vitesse du groupe fluctue avec le relief du cheminement.
En marche forcée, ils atteindront, en trente-deux heures environ, les montagnes. Ils leur resteront, dans ce cas, à se lancer à la rechercher la grotte. * * *
Les Pirates s’avéraient une race hostile particulièrement dangereuse. Leur planète d’origine restait à ce jour non localisée. Leurs attaques suivaient un schéma répétitif et invariable. Ils phagocytaient les civilisations avancées. Les Insectoïdes s’emparaient des richesses et des technologies. Ils arraisonnaient et pillaient les astronefs. Ils furent identifiés à l’occasion d’un conflit, tandis qu’ils agissaient comme des charognards. Profitant du chaos, ils inféodaient les épaves des spationefs terraniens et slays et éliminaient les rescapés. Lorsque des vaisseaux demeuraient viables, ils les remorquaient pour les réhabiliter et les réutiliser. L’appareillage d’un navire, gravement endommagé et immobilisé, alerta les Terraniens, surpris de voir leur spacionef s’éloigner. Ils affrontèrent pour la première fois les Pirates et se montrèrent déstabilisés face à leurs formes insectoïdes. Leur technologie de ses nouveaux adversaires se développa, encore davantage, durant le conflit qui opposa Slays et Xéllosiens.
L’alliance ne détenait que peu d’éléments sur ces adversaires. Ils vivaient en clan et se nourrissaient de dragées multicolores, exagérément riches en protéines énergétiques. Leur ingénierie évoluait sans cesse, les rendant totalement imprévisibles. Seuls, leurs propres vaisseaux subirent une étude sommairement. Les Terraniens découvrirent que dès leur conception, des capteurs-espions autoévolutifs équipaient les astronefs insectoïdes. Ces dispositifs épiaient tous les faits et gestes de l’équipage et renseignaient la planète mère. Il y avait là, une faille à exploiter. Ces récents adversaires possédaient diverses installations de recherches réparties aléatoirement dans la galaxie. Ils se jouaient, avec un mépris évident, de toutes les créatures soumises à leur joug. Les Pirates asservissaient allègrement les autres races et menaient, sur eux, des expériences génétiques. Leur but consistait à acquérir de nouvelles armes biologiques, ou à les optimiser.
L’annonce d’une probable proximité avec des Insectoïdes expliquait la tension de tout corps expéditionnaire. Les militaires projetaient sans cesse autour d’eux un regard vigilant ; les mains positionnées sur leurs paralyseurs trahissaient cet état d’esprit, pour tout observateur attentif. Les Pirates provoquaient cet effet-là, à tous les explorateurs ou soldats. Même pour ceux formés aux opérations ardues et aux conditions extrêmement hostiles, une angoisse irraisonnée les submergeait toujours. Lors des expéditions ou des confrontations, rien ne devenait plus dur à gérer qu’une menace connue, ponctuée de périls ignorés. Qui peut dire quelles horreurs, ces créatures se rendraient coupables aujourd’hui. * * * Depuis maintenant une heure, le groupe progresse sur un terrain de plus en plus difficile. Mortellement pentu, le sol se compose de feuilles d’ardoise empilées, extrêmement glissantes. Tout à coup, Nébula saute de l’épaule de Jonas et le guide vers un étrange minéral en forme de trapèze. Elle monte dessus et agite une patte dans la direction de son maitre d’adoption et désigne la roche. Jonas intrigué par le comportement de l’animal se dirige vers elle, le paralyseur en main. Les sens en alerte.
Une fois à proximité, Jonas incite Nébula à regagner sa place, il se penche sur la pierre. En son centre, une flèche gravée apparait. Il appelle York, ce dernier aimerait sans doute observer un tel indice. Des symboles vraisemblablement slays ornent le minéral. Gilbert s’incline sur les glyphes, pour mieux les distinguer. — « Fire Star » : voilà ce que signifie cette inscription. Il nous facilite la tâche, il se sent en sécurité, dans le cas contraire, il n’indiquerait jamais sa direction. Avec un peu de chance, il se dissimule dans les parages. — Jo, demande Célina, peux-tu vérifier le fonctionnement de la balise du Slay ? J’espère qu’il respecte la règle numéro deux relative aux missions en zone inexplorée. Tous les astronautes s’engagent à conserver sur lui un géolocalisateur actif. — Non, répond Jo, au bout de quelques secondes, je ne capte aucun écho, mais avec ce type de relief rien d’étonnant. Il existe la possibilité que les satellites-relais soient détruits. Ce qui expliquerait l’absence de signal. — Réessaye régulièrement et tiens-moi au courant. Intervient York. Il me semble que Fire Star a coupé, tout simplement, son géolocalisateur à cause de la menace ennemie. * * * En hauteur, dans une grotte en flanc de montagne, Fire Star essaie en vain de joindre un vaisseau allié. Son hyperémetteur ne lui sert à rien. Les ondes ne passent pas au travers des épaisses couches de roche. Cela dure maintenant depuis trois jours et demi, qu’il patiente, ici, après de longs jours d’errance destinés à perdre d’éventuels poursuivants.
Il ressent un terrible épuisement et une faim de loup. Il n’a pu se munir de rations de survie, avant sa fuite. Depuis, il se nourrit avec les racines et les baies à sa portée, il restreint volontairement sa quête de subsistances, soucieux de laisser le moins de traces de sa présence. Le Slay se rappelle sa première mission, à bord d’un navire terranien. Il se revoit s’engouffrer dans les couloirs, observant tous ces visages inconnus ; il partage avec eux, le même feu qui brule dans leurs veines, celui d’une ardeur commune. Cette passion dévorante, pour l’espace et les mystères qu’il recèle, consume l’âme des aventuriers. Il apprend à tolérer les différentes races et à respecter leurs diverses religions. Elles ne divergent que par les rites et les interprétations.
Aujourd’hui, il se trouve isolé, sur une planète décrétée sacrée, par son peuple. Selon leur croyance, cette terre symbolise le berceau de la vie, la maison de la Déité Nyü. Il admire sa pureté et sa virginité. Il se réjouit que nul jusqu’à ces derniers jours, ne l’eût violé, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive de la présence des Pirates. Pourquoi la Déesse n’intervenait-elle pas pour protéger SRX-380 ? En temps normal, elle chassait ces intrus. La situation actuelle reste pour lui incompréhensible.
La donne changea, avec les siècles, la soif de savoirs grandit. Un problème en particulier préoccupait l’ensemble des mondes habités, de nouvelles affections sévissaient, particulièrement virulentes, contagieuses et surtout mortelles. L’exploration de régions inconnues pourrait peut-être apporter l’espérance aux malades.
Le Slay jure, dans sa langue maternelle, il commence à s’impatienter, comme un fauve en cage. Il doit rester ici pour sa sécurité et il en demeure conscient. Les indices, qu’il laisse, représentent déjà trop de risques pour lui. Attendre, dans l’inaction, l’inquiète au plus haut point. Combien de temps tiendrait-il encore ? A suivre, Chapitre 5: Les anges de mort. _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mar 4 Fév - 15:04 | |
| Chapitre 5
Les anges de mort À bord du spationef Inverse, le capitaine Marcus Hopper reçoit des informations en provenance du Burma. Il prend rapidement connaissance de la teneur du message. Conscient des dangers que représentent les Pirates pour l’escouade sur place, il alerte par hyperémetteur les Slays. Il fait preuve de constance et parvient à joindre le sage Enema Pan.
D’un commun accord, Pan contacte les Haut-Dignitaires terraniens et slays. Dominique Bed et Yéna Star, alarmés sur le contexte, affrètent quatre vaisseaux de l’Alliance et les dirigent vers la planète sacrée. Ils empêcheront les Insectoïdes de s’installer sur ce monde. Les astronefs disposent d’une force d’intervention au sol. Elle sera chargée de contrecarrer la colonisation de SRX-380. Les pirates infestent et phagocytent les territoires ou navires spatiaux dont ils se rendent maitres. Les Slays connaissent parfaitement cette procédure immuable propre aux Insectoïdes. L’Alliance s’engage dans un bras de fer belliqueux, elle ne tolère pas que la planète sanctuaire soit asservie. Espérons qu’ils n’arrivent pas trop tard.
Marcus, dans sa cabine, range son bureau. Un tourbillon de documents semble s’être déchainé. Des feuilles s’étalent fièrement de toute part. Elles recouvrent le databloc intégré, au plan de travail, comme pour dire : technologie obsolète, revenez au papier et à l’encre ! Le commandant du bâtiment vient tout juste d’empocher quatre-mille Alliards, simplement en caressant un gros chat noir qui déambulait dans le couloir. Le félin appartient à la catégorie des nombreux biotes de la société Utophilia. Cette entreprise philanthropique installée, sur toutes les colonies de l’Alliance, récompense les actes généreux envers ses robots multiformes. Ces I.A. indétectables revêtent de multiples configurations et offrent au premier acteur d’un comportement compatissant et désintéressé une prime d’un montant aléatoire.
Marcus exècre ces objets biomécaniques omniprésents dans l’Alliance. Il ressent la constante et désagréable sensation que ces machines l’épient. Cette fois, pourtant, grâce à la somme remportée, il se montre d’excellentes humeurs. Il médite sur son aversion pour ces ferrailles et conclut que ce qui le hérisse le plus réside dans l’occurrence de leur parfaite ressemblance avec leur modèle vivant. Il s’irrite de son impossibilité à distinguer le vrai du faux ; cela l’agace particulièrement.
Son statut de capitaine l’exempte de quart, il en profite pour rejoindre son cabinet de toilette privé. Marcus décide de tirer parti de ce répit dans ses obligations de service pour se délasser. Il remplit sa baignoire et se glisse dans un bain fumant. Il compte bien se délecter de cette rare occasion de détente. Il s’immerge totalement sous la mousse savonneuse. Marcus éprouve sa capacité à se maintenir en apnée. Des bulles remontent cycliquement à la surface. Une demi-douzaine de minutes s’écoulent, et à l’instar d’un kiosque de sous-marin, un nez émerge. Il précède le visage de l’officier rougi par la température excessive du liquide.
Une mouche tourne autour de lui. Il la chasse d’un revers de sa dextre et replonge dans la baignoire. Il se relaxe dans l’eau devenue tiède. Une mousse bleutée l’entoure. Marcus place deux doigts de chaque main sur ses tempes et les masses doucement en un mouvement circulaire délassant. Il agit là, sur prescription médicale de sa défunte grand-mère. Il jette un regard vers son hublot en Transpacier.
Dehors, le bouclier fluctue faiblement, sous l’impact vraisemblable d’une micrométéorite. Elles gravitent en abondance dans ce secteur. Dans la majorité des cas, l’habillage en Dratanide du vaisseau suffit à le protéger de ces collisions. Le navire spatial demeure en permanence, sous la menace de débris massifs. La circonstance, que les Pirates évoluent souvent dans cette région, provoque une insécurité croissante. Les Insectoïdes représenteraient des coupables très crédibles à l’origine de ces impacts sur la coque. La prudence s’avère de mise. Le capitaine secoue la tête pour effacer ses pensées de son esprit.
Marcus se shampouine soigneusement. Il affectionne ses cheveux longs châtain clair, doux comme de la soie qui attirent la convoitise des femmes. Il appartient à ces rares hommes qui provoquent une grande frénésie sexuelle sur son passage. Qu’importe sa vêture et l’endroit où il se trouve, la gent féminine le courtise, au grand dam de ses compagnons.
La mouche recommence à le harceler. Il l’attrape au vol, surpris lui-même par sa dextérité. Un bourdonnement métallique s’entend. — Krrr… Vous gagnez… Marcus broie le biote. — Que n’inventent’ils pas ! N’arrêteront-ils jamais avec leurs gadgets ? Il peste d’une voix amusée et réalise le contraste entre sa présente réaction et sa légendaire et accoutumée irritation face à ces organismes artificiels.
Marcus achève à ses ablutions avec regrets. Marcus s’empare d’une serviette et se frictionne vigoureusement. Son regard accroche la cabine de toilettes. Il n’aime pas ces dispositifs soniques qui éliminent la crasse à grand renfort de modulations de fréquence ou autres vibrations issues de la technologie. Un bain ou une douche se doivent de respecter la tradition ; l’eau subsiste indispensable à cette cérémonie. Nous ne sacrifions pas au nécessaire besoin de propreté, en déférant à cette coutume sacrée. L’onde salvatrice, qui coule, sur les corps dénudés, sacralise un exquis exutoire. Elle sanctifie une douce relaxation. Marcus secoue de droite à gauche sa tête pour évacuer ses introspections lyriques, et s’habille.
Marcus se dirige vers le mess ; il désire converser avec Charas, un jeune soldat. Il effectue sa première mission. L’officier appète à le rassurer ; son expérience n’a pas effacé le souvenir de l’appréhension qu’il éprouva à ses débuts ; il n’ignore rien des frayeurs des nouvelles recrues face à l’inconnu. Il avise le garçon, au fond de la salle, seul. Il s’approche. — Salut, Charas ! Marcus interpelle amicalement le jeune aspirant qui se place au garde-à-vous, par réflexe. Repos. — Bonjour, mon capitaine, que désirez-vous ? — Eh bien ! pour commencer, appelle-moi Marcus, comme tous, ici et tutoie-moi. Tant qu’il n’y a pas un de mes supérieurs ici, oublie le protocole, mon garçon. — Euh… Très bien capitaine, pardon Marcus. Réponds Charas déconcerté, les yeux écarquillés. — Pas trop stressé ? — Je ne sais pas en vrai ; je me pose des questions… balbutie-t-il. — Tu sais, c’est pareil pour tout le monde. Tu dois juste te montrer toujours sur tes gardes. Un ennemi, capable de nous nuire, n’hésitera pas. Nous connaissons nos adversaires, ils demeurent imprévisibles. Es-tu effrayé ? — Oui ! Rétorque le soldat, timidement, en diminuant la voix. — Voilà une attitude salvatrice. Sourit Marcus, le visage rayonnant. Elle t’obligera à te tenir sur tes gardes, n’oublie jamais qu’à l’instant où la peur disparait, correspond l’instant où tu encours le plus de risques.
L’alarme du spacionef Inverse hurle intempestivement. Une dizaine de navires, des Pirates, émergent de l’hyperespace. En guise de salut, ils détruisent le Carrerre, le second bâtiment terranien positionné à gauche du spationef de Marcus.
— Comprends-tu, maintenant ce que je veux dire Charas ?
La question de Marcus résonne dans les coursives. Il se précipite vers le poste de pilotage, sans attendre ni entendre la réponse. Il hurle dans sa course une ultime sentence.
— Cette alarme en constitue une illustration parfaite... * * * Sur SRX-380, la situation vient tout juste d’évoluer.
— Amiral York ! La transmission avec le Burma est rompue ! — Comment ? As-tu réessayé, Jo ? — A plusieurs reprises. Hélas rien. — Célina ? — Je rencontre le même problème, impossible d’établir le moindre contact.
Au même moment, surgit dans le ciel une vision apocalyptique. Une armada d’anges exterminateurs, aux canons en surchauffe, s’approche rapidement. Vingt-cinq Pirates vêtus de noir flottent dans les airs grâce à leurs turbopropulseurs dorsaux. Ils foncent vers leur proie.
— Merde ! à couvert, hurle York en remarquant l’escouade meurtrière. Un déluge de feu transforme vitement la région en zone de guerre. Les rayons des armes ennemies consument arbres et buissons et infligent des dégâts tout aussi considérables à l’environnement. Les roches touchées par les tirs mortels fondent ou se trouvent transpercées de part en part.
L’enfer sur cinquante mètres carrés s’impose aux yeux incrédules de l’Ombre, dissimulé derrière une formation minérale dense. Un projectile perdu file accidentellement dans sa direction.
L’équipe d’Éric dispose seulement de paralyseurs et de plasmas. Cet armement minimaliste les rend vulnérables. Leur arsenal se révèle trop juste contre autant de Pirates. Nébula se réfugie derrière une grosse pierre. Cette dernière reçoit une décharge d’énergie et se délite lentement.
— York ordonne sans hésitation, branchez vos boucliers, sur pleine puissance !
L’officier tire concomitamment une salve meurtrière sur les insectes. Deux assaillants, touchés, succombent sur le coup. Le troisième, blessé, s’effondre en criant des injures particulièrement salaces. Une vague violette jaillit du canon d’un pirate, positionné à la tête du groupe. Son rayon ondulatoire se braque directement sur Gilbert. L’instant fatidique se trouve suspendu par une surprenante intervention. L’Ombre surgit et s’interpose. Elle encaisse de plein fouet le terrible choc, elle absorbe, sans dommage, cette vague assassine. La réaction de l’étrange créature laisse pantois nos sauveteurs en péril. Elle lance dans la direction des assaillants une salve de dards sombres. Ceux-ci annihilent tous les agresseurs simultanément. Une onde électrique mauve parcourt toujours son corps, circonstance inexplicable en regard de la totale destruction des attaquants. Cette lueur violette perdure sans effet observable et sa présence disparait des préoccupations du moment. La troupe d’Éric n’en revient pas, cet être vient d’accomplir un tour de force des plus surprenants. Gilbert s’approche de l’entité et tend la main vers elle, en un signe amical. L’Ombre recule d’un bond et regarde tout autour d’elle. Elle localise l’ennemi blessé par Éric. Elle vérifie que le groupe l’observe et d’un ample geste destiné à attirer l’attention, touche le Pirate. Ce dernier pousse un cri strident, il convulse longuement. Cette terrible agonie s’achève dans un râle plein de rage et de douleurs. Cette démonstration tragique permet à l’amiral et à ses compagnons de comprendre qu’un contact direct avec la créature se révèlerait fatal. L’équipe conserve opportunément une distance sécurisante ; ils réalisent que l’ombre ne leur veut aucun mal.
A suivre, Chapitre 6 : Le rituel de feu _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mar 11 Fév - 15:02 | |
| Chapitre 6 Le rituel de feu Marie Ange remarque l’absence de Célina. Du regard, elle cherche dans les débris fumants de la bataille. Avec effroi, elle la trouve totalement congelée entre deux rochers. Touchée par un faisceau cryogénique, la dépouille de Célina brille légèrement sous les rayons du soleil à son zénith.
Apparemment, elle manqua de temps pour activer son bouclier. Son doigt figé, à quelques millimètres de l’interrupteur situé sur la ceinture de son spatiandre, l’indique. M.A. se penche sur le corps. Elle embrasse l’idée folle que la jeune femme respire encore ; dans les faits, elle a cessé de vivre.
Le reste du groupe s’avance, au fur et à mesure qu’ils approchent, ils aperçoivent M.A.. Elle apparait inclinée sur une forme allongée. Sans concertation, ils forment un cercle autour de la dépouille de leur équipière. Ils mesurent tous les risques de leur métier, toutefois face à la situation présente, ils éprouvent une peine terrible difficilement contenue et se révèlent bouleversés. Le mot peut paraitre désuet, il demeure pourtant le terme exact. Leurs instructions, leurs entrainements, leurs expériences les endurcissent et préparent à affronter la mort. La perte de leur amie les affecte profondément. En silence, ils se recueillent pour un dernier hommage. Gilbert transfère à l’aide de son databloc, les connaissances de la défunte. Son savoir et ses souvenirs intègreront les banques mémorielles de l’Alliance.
— Salut à tous, articule une voie surgissant de nulle part. Nos sauveteurs sursautent et se déploient en un instant en position défensive. Ils restent cois, égarés au plus profond de leur chagrin nouveau. Enema Pan s’avance. L’affrontement incita le Slay à sortir de la grotte. Il dévala vers la zone d’engagement, hélas, il arriva trop tard pour se joindre aux combats. — Nous te cherchions, réplique York. Voilà au moins une bonne chose, cette journée ne sera pas totalement pourrie. Je suppose que nous nous retrouvons devant le seul survivant de l’équipage du Cook. Tu nous excuseras, nous ne sommes pas d’humeur à fêter ces retrouvailles. Nous venons de perdre une des nôtres et le Burma ne répond plus. La situation s’avère peu réjouissante. Je m’exprime, cependant, au nom de tous, nous éprouvons un vif plaisir pour ton retour, parmi nous. — Je comprends, je suis désolé. Le Slay s’approche du cercueil de glace éternelle. Enema Pan se penche et saisit un bâton. Il le brandit et des flammes jaillissent. Plus loin, l’Ombre recule, probablement effrayée. — Gilbert, que fait-il ? Questionne M.A.. Ma connaissance des rites et coutumes slay se révèle aussi vaste qu’un ongle de petit doigt. — Il semble originaire de la première planète slay, Therapeuein. Cette pratique constitue une coutume d’accompagnement ; il exécute un rituel autour de Célina afin que son âme trouve la paix.
Comme pour confirmer les propos de Gilbert, le Slay se met à valser autour du cercueil de glace en remuant son bâton de haut en bas. La baguette s’arrête d’émettre du feu, il se pare maintenant de symboles incompréhensibles. Des petites flammes sphériques gravitent près des extrémités du morceau de bois, sans l’endommager.
La danse s’intensifie, la cérémonie se déroule visiblement en plusieurs parties. Très vite, ils doivent reculer afin d’éviter les escarbilles et les orbes incandescents qui effectuent diverses pirouettes comme animées d’une volonté personnelle. Des runes se dessinent dans les airs et plongent pour s’évanouir dans le corps de la malheureuse. Des étincelles bleutées rejoignent une grande langue de feu violacée immobilisée au-dessus de Célina. Au contact de la dépouille, les brandons explosent et forment une colonne verdâtre, sans transition, ils disparaissent tel un mirage. — Les Slays se conforment aux conventions locales pour les vêtements, pour la nourriture, et ils adaptent leurs attitudes afin de se fondre dans le paysage. Ils s’astreignent simultanément au respect de leurs propres coutumes extraordinaires. Paradoxe incompréhensible, pour les Terraniens, les Slays arrivent à concilier leur intégration dans les planètes de l’Alliance et préservations de leurs manières de vivre. Il réside chacun dans leur patrie d’origine ; comme des étrangers de passage, ils s’acquittent de toutes leurs obligations de citoyens et en supportent toutes les charges. Ils obéissent aux lois établies de chaque état. Explique Gilbert à M.A., qui ne l’écoute guère, trop occupée à observer l’étrange chorégraphie rituelle qui s’achève. — Si je comprends bien, l’accompagnement d’un défunt relève de ses devoirs. Interviens, Jonas. Le Slay termine sa danse, et remarque l’Ombre. — C’est quoi, ce truc-là, questionne-t-il ? — Nous l’ignorons, Enema. Elle est apparue d’un seul coup, répond Jo. L’entité esquisse un signe afin de capter l’attention du groupe. — Elle désire nous montrer quelque chose. Regardez, Nébula m’entraine vers elle, les avertit Jonas. La créature saisit, à l’aide de son appendice, la jambe de son ami et l’incite à avancer vers l’Ombre. — Je pense qu’elle ne nous veut aucun mal, précise Jonas. — Son interposition, tout à l’heure, semble accréditer cette hypothèse, surenchérit M.A. en s’adressant à l’amiral York. — Je partage cet avis. Nous allons attendre ici, ordonne-t-il. J’ai reçu un message du bâtiment interstellaire Inverse, mon vieil ami Marcus Hopper nous annonce son arrivée imminente. Il nous prévient que les Slays se placent en orbite avec quatre vaisseaux afin d’empêcher d’autres intrusions. Au total, nous disposerons de huit navires à proximité, dont quatre Terraniens. — Voilà une bonne nouvelle ! s’exclame Jonas enthousiaste, et pour le Burma ? — Toujours aucune nouvelle, informe Jo. Gilbert, avec de grandes difficultés, parvient à faire comprendre à Nébula qu’ils doivent rester là, pour l’instant. Cette dernière soupire, elle s’isole, en attendant. * * * Dans l’espace, le Capitaine Marcus Hopper coordonne la riposte contre les ennemis. Les trois croiseurs terraniens ciblent l’astronef le plus proche, probablement le chef d’escadre adverse. Ils tirent simultanément une seule salve, particulièrement dévastatrice. Un triple rayon d’énergie frappe la coque du navire-agresseur. Une explosion silencieuse enveloppe la nef interstellaire. Le nuage de débris vaporisés se dilue avec une lenteur paresseuse.
Le spationef pirate de tête vient d’être anéanti, sonnant comme un avertissement. Cette désintégration entraine la fuite de leurs vaisseaux. Visiblement, les insectes bluffaient, ils n’étaient pas préparés à un affrontement. La chance sourit à l’Alliance cette fois.
— Ouf, soupire Marcus. Nous avons de la veine. Nos adversaires se montrent peu teigneux aujourd’hui ! Branchez les détecteurs, recherchez d’éventuels survivants… — Nous captons une balise de détresse au milieu de l’épave du croiseur Carrerre. Dans le vide intersidéral, Gourry flotte entouré d’objets divers. Il baigne dans cette absence, de bruits, profonde, absolue… Un silence de mort. Il grelote et vérifie la fonction isotherme de son spatiandre. Elle assure parfaitement son rôle.
La bataille se déroule rapidement ; il observe les gerbes d’énergie convergentes et l’impact sur la coque du pirate. Des dizaines de vies se volatilisent en un instant ; aucun cri ne lui parvient. Le son ne se propage pas dans l’espace, le naufragé des étoiles le sait ; cette absence de plaintes des mourants effleure son esprit. Son spatiandre absorbe l’onde de choc consécutive à la destruction du bâtiment ennemi. Il flotte, et admire la pureté du vide, l’estomac noué d’une appréhension diffuse. Il prend conscience de sa prodigieuse chance. Il vit, du fait, qu’il vérifiait le fonctionnement d’une capsule de sauvetage, au moment de la désintégration du Carrerre. Il quitte, par obligation, le dispositif de survie partiellement endommagé par l’explosion. Sans lui...
Une nef de secours s’approche de Gourry. L’équipe d’assistance le récupère et le rapatrie dans l’Inverse. Après un bilan médical favorable, le rescapé rejoint les quartiers qui lui sont affectés. Gourry se place devant la glace de sa nouvelle demeure. Il vient de perdre un incalculable nombre d’amis. Des liens émotionnels empreints de respects mutuels, tissés solidement au fil du temps, se disloquent en un instant, annihilés par la mort. Un peu de lui-même se dissipe dans le néant. Il a vécu tellement d’aventures aux côtés de ses acolytes ; ils ont frôlé la fin des dizaines de fois. Il se remémore en particulier les affrontements de la guerre des Géants sur la planète GX-751. Gourry se retrouve seul à présent, il pleure, submergé par des sentiments contradictoires. Tous savent que les Pirates n’abandonnent jamais aussi facilement. Cette attaque parait insensée et leur fuite s’avère inexplicable. Le spationef arriverait en vue de la sphère verte dans deux heures. Il risque de se passer beaucoup d’évènement en deux heures. SRX-380 joue-t-il le rôle d’un répulsif naturel et oblige-t-il les insectes à des raids éclair ? Des technologies perdues ou des minéraux extraordinaires, pourraient-ils en constituer l’origine ? Face à ces interrogations, les théories à bord de l’astronef Inverse vont bon train.
Marcus, accompagné de Charas, désire s’entretenir avec le naufragé. Le Capitaine pense que le jeune soldat, doté d’une exceptionnelle empathie, l’aidera à communiquer avec le rescapé. Ils s’annoncent, et entrent dans sa cabine. — Tu demeures, nous le pensons, l’unique survivant, du Carrere, l’informe Marcus, sans cérémonie, afin de tester les réactions de son hôte. Sa rage succède à sa peine. Le regard de Gourry devient froid et indifférent. Il jure d’impuissance, et se laisse tomber sur sa couchette. _ Vous allez bien ? interroge maladroitement Charas. Gourry reste silencieux. Vous voulez consulter un psychologue ? demande le jeune soldat d’une voix hésitante. — Un psy ? À quoi cela me servirait-il ? Ces docteurs Knock discourent sur le mécontentement. Ils pérorent que nous ne nous déclarons jamais heureux, jamais satisfaits et sur nos tracas imaginaires. Ils prétendent s’occuper de nos problèmes, en réalité nos maux se révèlent les remèdes de leurs frustrations et de leurs déséquilibres. Ils écoutent nos états d’âme et exploitent nos détresses que pour assouvir leurs propres fantasmes, réplique Gourry, avec force. — Bien, je vois que vous retrouvez votre verve et vous me semblez en forme, s’exclame Marcus d’une voix calme. Nous désirons juste prendre de vos nouvelles. Nous nous rendons sur SRX-380 afin de sauver une de nos équipes et d’évaluer la situation sur cette planète. J’ignore votre niveau d’accréditation, sachez qu’à mon bord, je souhaite que chacun connaisse à quoi il doit s’attendre durant la mission. Nous constatons avec plaisirs que vous vous montrez d’attaque. — Vous vous appelez... — Le Capitaine Marcus Hopper. — Ah ! Oui ! Le commandant de l’Inverse, le bruit court que vous êtes spécial dans votre genre. — Ravi de l’apprendre, reprend Marcus avec un sourire amusé. Vous me parlerez de vous plus tard.
À ces mots, l’officier quitte la cabine et, dans ses pas, Charas. A suivre, Chapitre 7 : Intrusion _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mar 18 Fév - 14:54 | |
| Et voici le chapitre 7 Chapitre 7 Intrusion Quarante-cinq minutes s’écoulent, le croiseur stellaire Inverse entre en orbite. Il envoie une navette vers la planète verte. Le petit vaisseau, d’une capacité d’emport de seize hommes, apparait comme une tache scintillante dans la haute atmosphère ; au fur et à mesure de son approche, sa surface vire du brillant au bleu argenté. La « pyramide couchée de métal » se pose près de York. — Salut à tous ! Quel soulagement de vous retrouver sain et sauf, rugit Marcus ! — Salut, Marcus, répond York, heureux de te voir. — Cela ne va pas durer, Éric, mes nouvelles s’annoncent préoccupantes. — Au point où nous en sommes, nous t’écoutons, déclare l’amiral d’une voix résignée et lasse. — Nous avons localisé une installation des Pirates. Nous devons recenser ses activités, à n’importe quel prix ; récupérer un maximum de données et la détruire. Je te communique là les directives du Haut-Dignitaire terranien, Dominique Bed. Votre équipe nous prêtera mainforte. Le reste, de vos ordres, se chronicise inchangé. — Aucun problème, maugrée Éric. Les informations collectées pourraient se révéler d’une importance capitale. Exception faite, que notre groupe s’avère trop nombreux ! Pour marcher sur leur base, une unité restreinte s’impose. — Au fait, poursuit Marcus, une autre navette vole actuellement vers le Burma. J’attends leur rapport d’une minute à l’autre. L’amiral et le capitaine confèrent un long moment. Le choix du détachement d’intervention requiert une attention spéciale. Les Pirates protègent jalousement leurs secrets aussi, ils défendraient certainement leurs positions avec opiniâtreté.
Éric et Marcus s’accordent aisément sur l’effectif, six équipiers leur apparait, un nombre suffisant. Un petit commando se révèlera plus discret qu’un contingent important, du moins dans l’attente d’une attaque à grande échelle.
Pour la composition de l’escouade, une configuration standard convient parfaitement. Un biologiste s’impose, Jonas participera au détachement. Ils auront vraisemblablement besoin d’un traducteur, Gilbert s’y collera. Jo et Gourry, militaires expérimentés, connaissent excellemment les Pirates, ils s’associeront à l’unité d’intervention.
Ils troquent leur tenue d’explorateur pour des spatiandres lourds de combats, mieux appropriés à la mission. Ils modifient leurs équipements de base pour l’adapter aux probables perspectives d’affrontements. Un bouclier énergétique optimisé et des servomoteurs spéciaux faciliteront les avancées furtives. Un lance-câble et divers gadgets complètent les paquetages. Ils s’apprêtent à partir lorsque Vislaine leur amène Charas.
— Oh ! Attendez les gars ! Leur crie-t-elle en courant, ce néophyte souhaite se joindre à vous. — Charas ? Négatif. Pas cette fois. Tu ne corresponds pas au profil de ce type de mission, s’oppose York. — Amiral, Monsieur Hopper, je suis jeune, d’accord. Je manque d’expérience, certes. J’ai combattu les Pirates, uniquement en simulateur holographique, j’en conviens. Je vous assure que vous vous féliciterez de m’adjoindre à votre unité. N’oubliez pas que je détiens un diplôme d’inspecteur de haut niveau. Mon expérience s’avèrera utile, réplique le néophyte en chassant une mouche à tête blanche qui tourne autour de lui. — Absolument pas, martèle York ! Mon petit, hors de question, tu constitues un élément prometteur, nonobstant, j’estime dangereux de nous encombrer, d’un bleu. — Écoutez, ces bestioles ont détruit tout ce que je chérissais. Je me suis engagé dans le seul but d’empêcher que des tragédies semblables ne se reproduisent. Je vous assure que je n’agis pas par vengeance mal placée, mais uniquement, car je sais à quel point ils se conduisent en nuisibles. York et Hopper se regardent et soupirent. — D’accord, tu nous accompagnes. Attention, si tu nous retardes ou que tu n’exécutes pas, à la lettre, nos consignes, tu retournes à la navette illico presto, insiste lourdement York, l’index pointé sur le torse de son motivé néophyte. — Bien pris, amiral. Les deux gradés s’amusent silencieusement de l’acquiescement de Charas en des termes règlementaires, utilisés dans la marine militaire autrefois sur la Terre et toujours usités officieusement dans la flotte spatiale terranienne, par tradition. — OK, les gars, je prépare une seconde unité de renfort par sécurité. Pensez à me biper, sous le code quatorze, en cas de besoin, intervient Vislaine. Bonne chance. La femme regagne la navette sans se retourner ni attendre la réponse, en compagnie du Slay et du personnel écarté pour cette nouvelle mission. Le commando les regarde s’éloigner, avant de prendre la direction de la base des Pirates. Nébula stationne toujours sur l’épaule de Jonas et se montre inquiète. L’Ombre, quant à elle, manque à l’appel. — Qu’elle est cette bestiole ? questionne Charas. — Une créature qui m’a adopté. Nous ignorons encore sa nature exacte, pour l’instant, elle se comporte amicalement. Dis-moi, tu effectues ta première mission hors simulateur, d’après ce que j’ai compris. — En effet. — Reste près de moi, je t’apprendrai quelques astuces, conseille Jonas, il adresse un clin d’œil au jeune soldat. Ne crains pas la peur ; seuls les fous n’ont pas peur, crois-moi. Après une longue marche, ils tombent sur des ruines au beau milieu de la forêt. La végétation dense les rendait impossibles à détecter en visu. Un peu partout, de la gelée noire tapisse le sol et les murs. Ici et là, des traces de plasma marquent les colonnes de calcaire, vestiges des tirs et de sa cohorte de victimes.
Curieusement, aucun cadavre ne git ; soit les dépouilles mortelles ont été emportées, soit elles ont été désintégrées. L’équipe se captive pour des inscriptions bizarres. Cette forme d’écriture perdure inobservée à ce jour. Gilbert s’y intéresse et s’attarde à étudier les symboles en compagnie de York qui élabore des théories diverses. Entre temps, Jonas et Charas considèrent Nébula, qui fouille, avec entrain, les décombres, remuant les pierres et soulevant de la poussière sous le regard réprobateur des insectes qui fuient leur habitat mis à mal.
Les autres membres du commando parcourent les ruines à la recherche d’un survivant éventuel. Ils espèrent comprendre le déroulement des évènements. Marcus trouve le premier cadavre, un assaillant équipé d’une sorte de caméra. Il semble transpercé de part en part. À quelques pas derrière elle, des dards noirs se dévoilent fichés dans la roche. Ces derniers confirment les spéculations du pacha de l’Inverse sur l’origine de la mort de l’Insectoïde. En analysant les projectiles, ils se dégagent comme identiques à ceux lancés par l’Ombre. Nos explorateurs collectent les données de l’appareil enregistreur de leurs agresseurs et attendent le retour de Jonas et Charas. Ceux-ci aident Nébula à pousser les gravats. Ils trouvent la dépouille d’une Ombre, semblable à celle rencontrée plus tôt, ils se gardent soigneusement de tout contact non protégé avec le cadavre.
Une munition avait calciné la partie gauche du corps. Elle n’avait probablement pas souffert. La suite de leurs recherches demeure infructueuse aucune empreinte, aucun document ; les victimes et les traces de tirs attestent, de la présence d’ennemi en ces lieux. Ils rejoignent le groupe et effectuent leur rapport. Sans la découverte de Marcus, jamais ils n’auraient identifié ce qui s’était réellement déroulé ici.
— Nous avons localisé un cadavre d’Insectoïde avec ceci, Marcus leur désigne la caméra. Gilbert abandonne ta traduction quelques minutes et arrive ! L’homme s’arrache à ses travaux en grommelant. — C’est toujours pareil, impossible de bosser tranquille, bon ! Qu’as-tu pour moi ? L’enregistrement présente une douzaine d’assaillants qui inspecte les ruines. Brusquement, des formes diffuses sombres apparaissent. Elles se montrent curieuses, et non hostiles. Contre toute attente, les Pirates activent leurs boucliers et ouvrent le feu. De premiers abords, les créatures s’affichent insensibles aux rafales énergétiques. Les agresseurs changent soudain de tactique. Ils utilisent leurs armes à plasma et concentrent leurs rayons sur une Ombre à la fois.
Les entités touchées et blessées tombent. En guise de représailles, elles ripostent par une nuée de projectiles noirs qui émanent de leur corps. Un Pirate disparait désintégré. Les boucliers restent impuissants contre les dards sombres. Celui équipé d’une caméra s’effondre frappé par un trait ; ses fonctions vitales se détériorent, pourtant il continue à filmer. Un Insectoïde, peut-être le chef du groupe, souffle dans une sorte de trompe en forme de sept et il se jette à couvert. Les tirs s’entrecroisent, se neutralisent parfois. Six autres insectes meurent.
Les Ombres paraissent l’emporter lorsqu’une créature immense apparait. La chose se déplace sur un pied et ressemble vaguement à un poulet géant. Elle se pare d’un œil unique et de cristaux orange en guise de plumage. Les Ombres trouvent la bête ridicule. Elles la regardent, l’air amusé. Elles font fi de sa présence pour se concentrer sur les Pirates. Mal leur en prend.
Le volatile émet une lumière vive et ses rayons foncent sur les Ombres. Il les annihile avec une étonnante facilité. Ces dernières paraissent fondre au soleil. Elles se transforment en gelée couleur Jais. L’enregistrement s’arrête là. — Voilà qui explique la purée, les empreintes et les traces de tirs du Burma, observe Gilbert d’un air préoccupé. — Ce site représente un endroit sacré pour les Ombres, suggère Charas, elles voulaient probablement le protéger. — Possible. Jonas transfère les données au vaisseau Inverse, pour retransmission aux autres navires. — Immédiatement York. Opération en cours. — Gilbert, éclaire-nous sur ces inscriptions. — Pas encore Marcus. Les symboles ne semblent pas cohérents. — Tu sais traduire les écrits des Pirates, je crois. En prononçant ces mots, Jonas observe le corps du « pseudocaméraman ». — Oui. Où veux-tu en venir, Jonas ? Ah ! Je comprends ! Gilbert se penche sur le cadavre et il se saisit d’un databloc ; il dépasse d’une des poches de la victime.
En fouillant la mémoire de l’enregistreur, il repère des archives sur la génétique. Les Pirates jouent à Dieu avec beaucoup de talent. Gilbert présente à l’équipe des codes ADN et ARN modifiés. Ils appartiennent à l’ersatz du poulet, que nous venons d’observer. La chose provient d’un croisement d’un « marcheur » avec une créature locale inconnue et les cristaux aperçus au début de leur mission. Le commando en conclut que les Insectoïdes réalisent des expériences sur la planète, et précisément sur la faune et la flore autochtone, probablement pour les exploiter dans l’optique de futurs conflits.
Ils découvrent des rapports de précédents combats, des plans d’armes et de vaisseaux aux technologies avancées, mais aucune donnée sur les ruines. Nous détectons tout juste quelques images, indications que les Pirates s’intéressent effectivement à ces vestiges. Les renseignements collectés naviguent informatiquement vers les navires de l’Alliance. — Dommage, reprend Gilbert. J’aurais souhaité disposer d’éléments sur cet endroit. Point positif, nous n’aurons pas tout perdu, ces informations nous demeurent précieuses. — For curieux. Ils semblent résider ici depuis un fameux moment, déclare Charas. — Aucune certitude, avec ces insectes, la circonspection s’impose ; défions-nous des apparences. Vous avez remarqué leurs armes ? Ils n’en utilisaient pas autant de différentes habituellement. Ils ont dû mettre la main sur de nouvelles technologies très avancées. A moins, qu’ils bénéficient d’une aide matérielle. Je me demande qui pourrait bien être cet allié. Ils poursuivent leur progression. Gilbert boude. Le professeur, qui l’habite, souhaitait s’établir dans les ruines et les étudier. York venait de lui rappeler que leur objectif premier demeure l’élimination du repaire adverse et que les Pirates reviendront certainement. Ils se rapprochent de la base à présent. La végétation laisse place à la roche. À environ un kilomètre d’eux, l’implantation ennemie s’élève à dix mètres au-dessus du sol. — Je pensais qu’elle serait dissimulée, s’étonne Charas. — Tu dois encore beaucoup apprendre, en fait les insectoïdes cachent leur repère à l’aide d’hologramme. N’oublie pas que nous évoluons ici sur une planète considérée comme inhabitée. Les Pirates, lors de leur installation sur ce site, estimèrent un camouflage superflu. Je veux que tu examines la conception de leur repaire, qu’en déduis-tu, demande Marcus ? — Ben… Il se dresse entre des falaises… Son architecture me parait bizarre. — Bien analysé, Charas. Observé du ciel, le complexe ressemble à des éboulis. — Merci, Marcus. Je trouve très surprenant qu’ils aient réussi à réaliser un tel complexe à la barbe de tout le monde. — Oui, très forts. Reste sur tes gardes, désormais la situation risque de se dégrader très vite. A suivre, Chapitre 8 : Victoire des Pirates _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mar 25 Fév - 14:45 | |
| Chapitre 8
Victoire des Pirates Pendant ce temps, à bord de l’Inverse, Vislaine étudie, avec attention, les données envoyées par le commando déployé sur la planète. Elle découvre, avec surprise, que les Pirates bénéficient de de nouvelles protections. Elles les préservent parfaitement des munitions — projectiles — en service dans l’Alliance.
Un prototype d’armure expérimentale similaire occupe son casier dans sa navette. Apparemment, des espions sévissent soit sur les navires, soit sur les territoires alliés, ou pires sur les deux. Elle décide de prévenir l’équipe, hélas, aucune transmission n’aboutit. Elle tente de communiquer avec l’Alliance, en vain. Elle comprend que ce problème risque de dissimuler une menace imminente. * * *
Le groupe progresse. Il fait preuve de circonspection. Le relief se montre difficile. Les possibilités de se dissimuler ou de s’abriter s’avèrent fort réduites. À cette allure, le commando atteindra la base ennemie dans une heure. Marcus souhaite informer l’Inverse, sans succès. Il alerte York. — Les Pirates brouillent probablement les transmissions. Restons prudents et continuons, ordonne York. Un gros papillon virevolte autour d’eux. Il présente une beauté stupéfiante. Son anatomie ronde ne laisse voir aucune patte. Deux plumes vertes partent de l’extrémité de ses ailes et dépassent de dix bons centimètres à l’arrière de son corps. Il ressemble aux oiseaux de paradis.
Nébula se montre d’un coup très intéressée. D’un bond, elle saute de l’épaule de son compagnon. Alors qu’elle plane encore, elle projette sa langue d’une longueur incroyable et engloutit le papillon comme une grenouille gobe une mouche. Elle éructe bruyamment et provoque l’hilarité du groupe. Leur rire s’étrangle brusquement à la vue d’une troupe de Pirates. Ils fondent sur eux. L’effet de surprise, sur lequel compte le commando, tombe à l’eau. Ils ne rejoindront pas la base sans combattre, et surtout furtivement.
Les insectes approchent par la terre, mais aussi par les airs. Au loin, un « poulet » s’avance dans leur direction par de grands bons ridicules. La créature penche dangereusement sur le côté, tel un culbuto. Le groupe de York se retrouve piégé. Aucune issue ne s’offre au détachement ; seule la reddition représente une alternative raisonnable. Leurs ennemis partagent cette vision tactique. Ils les encerclent sans ouvrir le feu. Ils escomptent une capitulation des envahisseurs, unique conjecture logique. York, à son corps défendant, s’y résout afin de préserver la vie de ses compagnons. Un affrontement constituerait un baroud d’honneur, sans perspective d’échapper à la mort.
Les Pirates les désarment, et les emmènent vers la base. Le commando emprisonné dans un des sous-sols profère moult protestations qui se perdent au cœur des nombreux couloirs et pièces dont regorge l’installation. Jonas et Nébula se découvrent confinés dans un conteneur transparent de forme cylindrique. Bien que leur geôle se révèle très vaste, l’homme et la créature réalisent leur impossibilité de bouger ; des sangles, curieusement fines au regard de leur résistance, les entravent fermement. Ils distinguent un Pirate qui s’affaire sur une étrange console. Jonas perçoit un vrombissement discret. Jonas ressent tout à coup une douleur aigüe au niveau de ses lombaires, telle une aiguille chauffée à blanc, qui le pénètrerait jusqu’à la moelle. Nébula émet un son strident qui déclenche chez l’homme sueurs et peur indescriptible. Ils sombrent dans un sommeil sans rêves.
Le capitaine Marcus Hopper tourne en rond, il observe sans relâche la prison étriquée. Il cherche une manière de s’échapper. L’équipe ne dispose plus de leurs spatiandres et de toutes leurs armes confisqués par les Pirates. Charas, le benjamin, se montre solide et impavide, face à cette situation désespérée. Tous savent pertinemment qu’ils se trouvent dans une sacrée panade. Les Pirates ne sont pas connus pour leur penchant pacifique et diplomate. — Eh ! Jo, tu te rappelles les géants de GX-64 ? — Tu parles, Gilbert ! Je m’en souviens comme une de nos pires missions ! — Nous avons bien rigolé. En particulier la fois où tu tirais comme un damné, sur un colosse ! Et surtout lorsqu’à la fin, tu réalisas que tu vissais une simple statue ! — Ouaip, vous m’avez chambré pendant une semaine, répond-il en ricanant. — Nous savions, à cette époque, ce qui nous attendait, et la manière de réagir. Là, j’avoue me sentir impuissant et je n’aime pas cela. — Ne vous billez pas les gars, intervient York, d’une voix assurée. Un lourd silence s’installe. Ils n’avaient jamais connu pire situation. La peur les empoigne et l’angoisse causée par l’absence de Jonas s’accentue chaque minute passée. Jonas demeure inconscient dans le conteneur hermétique. Il dort tandis que son corps subit d’étranges mutations, fruit de l’expérience des Insectoïdes. Nébula, qui ne le quitte jamais, commence à fusionner avec lui. Aucun d’eux ne le soupçonne, prisonniers du néant.
Les Insectoïdes, fiers de leurs essais, pavoisent, fascinés par la rapidité de la métamorphose de leur sujet. Régulièrement, leur scientifique injecte une solution mauve dans l’organisme du cobaye à l’aide d’un tuyau fixé au niveau des lombaires. Nul doute que cette substance cause la dégénérescence et la mutation cellulaire du terranien.
Le conteneur rejoint une salle gigantesque de forme octogonale. Les Pirates ouvrent la cuve à présent entièrement remplie par leur nouvelle créature. Une fois à l’air libre, l’entité grossit encore. Elle ressemble de moins en moins à un humain. * * *
Aux abords de l’Inverse, qui vient de se poser sur SRX-380, Vislaine optimise le dispositif de défense. L’équipage travaille fébrilement, mais avec une réelle efficacité, lorsque les Pirates surgissent de toute part. Les radars n’avaient rien détecté. Seule la présence d’esprit de Vislaine, alerté par ses tentatives infructueuses de communications, lui permit d’anticiper l’attaque. Les hommes de l’Inverse réagissent presque instantanément. Hélas, personne ne pouvait prévoir l’arrivée des « poulets » de cristal qui accompagnent les insectes destructeurs.
Les tirs fusent, les rayons ondulatoires côtoient les plasmas et les faisceaux des paralyseurs. Des roquettes s’associent aux lasers et aux projectiles de glace. Hélas, la force de frappe demeure insuffisante face aux nouvelles armures pirates.
Ils ne cessent de gagner du terrain. Les traits pénètrent leurs protections sans causer de dommage. L’équipage s’imagine entendre leurs assaillants rire de cette futile résistance. De temps à autre, un insecte voltige, soufflé par l’explosion d’un missile ; le Pirate se redresse miraculeusement sans blessures et reprend son attaque à grand renfort de tirs meurtriers.
Vislaine lance une grenade à J-X5. Le casque du spatiandre de ses compagnons les isole du gaz mortel. La terrible substance, inhalée par une bonne trentaine d’ennemis, gèle leurs poumons, les tuant instantanément. La fureur des Pirates s’intensifie.
Une nouvelle vague d’agresseurs arrive. Elle fonce littéralement vers les défenseurs et leur bâtiment. La bataille s’avère perdue d’avance. Les « poulets » concentrent leur énergie, leur corps devient de plus en plus brillant. Les lances de lumière, qu’ils envoient, transpercent les trois quarts des Terraniens. Vislaine n’échappe pas à la pluie meurtrière et reçoit une blessure à la jambe droite. L’inverse voit sa coque percée, de part en part, sous l’assaut de ces mystérieux rayons.
La femme se traine dans le navire, le temps joue contre elle. L’équipage se réduit à une peau de chagrin, presque totalement exterminé. Les Pirates ne doivent pas, impérativement, s’emparer de l’Inverse. Elle gagne avec difficulté le poste de pilotage. Les cris d’agonie de ses compagnons parviennent jusqu’à elle, témoignant de la violence du combat. Elle programme et verrouille l’autodestruction. Dans exactement trois minutes, l’Inverse disparaitra ; beaucoup de ses agresseurs l’accompagneront, les secrets contenus ici seront perdus pour les assaillants.
Vislaine se dirige, aussi rapidement que sa jambe droite l’autorise, vers l’armurerie. Elle revêt, avec difficulté, le spatiandre « super lourd ». Il provient, tout droit, de sa navette. La combinaison ne dépasse pas le stade de l’état de prototype. Elle achève à peine de fixer son casque, que l’Inverse se désintègre. Sa visière se pare d’une lumière si forte qu’elle ferme les paupières ; trop tard pour son œil droit, il se retrouve avec la cornée brulée.
Les environs immédiats du vaisseau subissent une destruction totale. Le souffle de la déflagration couche les arbres sur une centaine de mètres. L’explosion ne laisse aucun survivant. Ce qui ressemble à des corps fondus, mêlés au métal, témoigne de la haute technologie employée par les Pirates. Jamais, ils n’auraient repoussé leurs agresseurs.
Vislaine se redresse en appui sur les débris qui jonchent le sol, autour d’elle. Véritable miraculée, elle contemple, les larmes aux yeux, les ravages de la détonation. Le prototype de cuirasse a résisté ; il semble irrémédiablement détérioré. Son armement ne présente pas de dommage grave, en revanche le bouclier, les viseurs spéciaux, le grappin électromagnétique, le monofouet biomoléculaire et la fonction isotherme se révèlent hors service. Elle espère que le blindage du spatiandre la protègera des attaques classiques, pour le reste elle verra à l’usage.
Elle se dirige vers le casernement ennemi en titubant. Elle grimace de douleurs, chaque pas lui arrache un gémissement. Une haine irrépressible la saisit, et lui donne le courage de poursuivre. Sa colère ne cesse de s’amplifier. Les Pirates venaient de transformer un monde vierge de toute interaction en un lieu de cauchemar. Elle escompte arriver à leur base d’ici deux ou trois heures ; si elle parvient à surmonter les algies croissantes ; elle se demande si elle tiendra, jusqu’à sa destination.
Vislaine avance mue par ses sentiments négatifs. Elle s’accommode progressivement à la douleur. Elle serre les dents à chaque pas. Elle essaie de communiquer avec les vaisseaux en orbite, en vain, son émetteur ne fonctionne plus. Comprenant qu’elle subit un isolement forcé, elle ressent lourdement le poids de la solitude ses épaules contusionnées. Jusqu’à présent, le recours intensif à la technologie l’a conduite à négliger les relations sociales. Elle réalise soudainement que son spatiandre ne constitue rien d’autre qu’une coquille sans âme. Depuis trop longtemps, elle et ses semblables donnent trop d’importance aux biens matériels. Ils vénèrent le pouvoir des armes ; ils se complaisent trop dans l’individualisme, pour concevoir de s’aider ou construire une paix durable entre eux. Elle navigue aux frontières de la conscience.
Elle délire parfois, à cause de la fièvre provoquée par ses contusions et ses hématomes. Ses dernières visions la conduisent à déduire que son espèce se révèle tout aussi barbare et égoïste que celle des Pirates. Les deux peuples partagent la soif de puissance. Une exception notable, les Insectoïdes ne s’entretuent pas, à sa connaissance, par opposition aux membres de l’Alliance. Elle-même détruisit l’Inverse. L’explosion annihile tout sur son passage, paradoxalement sa mission consiste à protéger cette planète.
Elle marche encore longuement. Ses pensées se rationalisent. Sa rage s’estompe au fil de ses pas. Elle progresse de plus en plus apaisée. Son but ne siège plus dans la néantisation des Pirates, elle aspire à porter secours à ses amis. Elle cherche, parallèlement à établir un périmètre de sécurité afin que d’autres soldats s’occupent de chasser les Insectoïdes de SRX-380.
Vislaine se remet en question. Isolée sur un astre inconnu, avec une espèce hostile aux trousses, donne à réfléchir. Quel sens anime son existence jusqu’à présent ? Elle vit sans attaches et collectionne les aventures. Une vie pathétique, son attirance pour les étoiles la complique. Pour autant, elle demeure heureuse de la réalisation de son rêve, voyager de monde en monde.
A suivre, Chapitre 9 : Jonas _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mar 3 Mar - 14:21 | |
| Chapitre 9 Jonas Vislaine arrive, péniblement, en vue de l’installation des Pirates. Sa progression se révèle moins lente que celle du groupe d’Éric. Être seule représente un énorme avantage, personne à surveiller ou à attendre.
Elle vérifie, une dernière fois, le bon fonctionnement de son matériel ; elle sourit satisfaite. La femme se dirige vers ce qui semble constituer l’entrée du repaire des insectes. Étrangement, elle note l’absence de gardes ou de capteurs traditionnels, qui habituellement protègent ce genre d’installation. Les Pirates pensent, certainement, que toute menace se révèle écartée. Cela lui confère un avantage non négligeable.
Vislaine s’avance ; la porte devient transparente et s’ouvre lentement. La Terranienne pénètre dans la base. À l’intérieur, le premier espace présente des parois nues et une pénombre inquiétante. Elle progresse avec prudence dans le couloir qui serpente face à elle. Il débouche sur un petit local vide de tout meuble et dépourvu du moindre décor.
Les murs se parent d’une teinte claire ; l’éclairage bleuté ne projette aucune ombre. Tout à coup, le plancher disparut sous ses pieds. Sans le vouloir, Vislaine vient de s’engager dans un ascenseur. Elle regarde la paroi défilée. Toutes les dix secondes environ, de fins traits turquoise apparaissent ; ils correspondent aux repères de profondeur. Ils se succèdent rapidement sous ses yeux.
Un carré blanc monte bientôt vers elle et pour former le sol. La femme pénètre dans une coursive très courte, elle débouche sur un escalier. Il descend encore et s’ouvre sur un second couloir. Poursuivant sa progression, elle arrive au bout de celui-ci, un nouveau sas se dessine. Au même moment, elle entend des bruits de pas et se prépare à l’offensive.
Rapidement, elle réfléchit à la bonne arme à employer ; le plasma semble exclu. Il provoque, certes, beaucoup de dégât, à fortiori, il laisse trop de signes de son passage sur son chemin. Elle peste contre la panne de ses viseurs spéciaux. Le dispositif thermique ou spectral lui indiquerait combien d’adversaires se dissimulent derrière la porte.
Elle opte pour le rayon ondulatoire, celui-ci n’affecte que les tissus organiques. La surprise des deux Insectoïdes s’exprime par une totale inertie, ils n’ont pas le temps d’effectuer le moindre geste, les tirs mortels les frappent en plein cœur. Leur barda tombe au sol privé de corps biologique. La jeune fille s’affaire à fouiller les équipements de ses défuntes ennemies, récupérant au passage deux grenades à champs quantiques.
Vislaine soupire longuement. Elle progresse plusieurs minutes sans rencontrer d’adversaires. Elle parvient devant une console. Elle se glisse, tant bien que mal, dans un étrange fauteuil. Elle tente de pirater leur système informatique. Hélas, un mot de passe protège l’accès. Paradoxalement, les Pirates affichent une sainte horreur du pillage. Vislaine bataille durant d’interminables minutes à la recherche du « password ». Elle l’identifie, non sans mal. Elle saisit « Kijata », la Némésis de la religion des Insectoïdes. La femme remercie silencieusement ses professeurs, ils insistèrent grandement pour qu’elle daigne suivre des cours sur les coutumes et mœurs des ethnies extraterrestres.
Rapidement, elle se connecte à la base de données. Elle en profite pour récupérer de précieuses informations et les télécharge de l’ordinateur dans la mémoire de son spatiandre. La carte de la base ennemie s’affiche en haut à gauche de son viseur de combat. Elle localise en un seul coup d’œil sa position dans les installations complexes du bâtiment. Grâce aux données transférées, elle apprend que les insectes détiennent un groupe de sept hommes, ainsi qu’une créature inconnue qui ne quitte pas l’un d’eux. Six d’entre eux demeurent enfermés ensemble, le septième se situe dans une autre salle exceptionnellement spacieuse.
Elle en conclut que l’équipe de York s’avère captive, en ces lieux, confirmant ses craintes. La militaire repère l’emplacement des cellules ainsi que le meilleur parcours pour les rejoindre. Elle rebrousse chemin et reprend l’ascenseur.
Cette fois-ci, elle ressort dans un local très vaste où trônent des dizaines de réservoirs en Transpacier. Chacun d’eux contient d’étranges êtres aux formes très dissemblables. Certaines ne peuvent, en aucun cas, provenir de l’évolution tant l’entité, prisonnière de la cuve, se montre biscornue. La nature engendre des créatures complexe et belle ; seul un esprit tortueux bricola la vie de ces cobayes de cauchemars.
Comprenant que ces locaux constituent un laboratoire de manipulations biologiques, Vislaine redouble de prudence. On répute les insectoïdes comme de très compétents généticiens ; les expériences organiques s’érigent innées, chez eux. Au fond de ce vaste espace, un Pirate revêtu d’une armure rouge s’affaire sur une console. Face à lui, un hologramme représente une créature immense accompagnée d’une série d’algorithmes mathématiques et autres formules chimiques trop obscures pour elle. L’insecte semble seul. Profitant, du fait que l’Insectoïde se concentre sur son travail, Vislaine fouille dans les éléments numériques récupérés plus tôt.
Elle s’aperçoit avec stupeur que le spatiandre pourpre neutralise tout son arsenal. Si le Pirate la découvre, elle ne donne pas cher de sa peau. Elle lance une recherche approfondie sur l’équipement écarlate de son ennemie et esquisse un sourire malicieux.
Si l’armure bénéficie de l’aptitude à résister aux rayons destructeurs, elle se révèle inefficace contre des micromissiles MM2. Elle comprend qu’employer ici ces munitions ne serait pas une mince affaire. Des conteneurs gênent sa ligne de mire et risquent de compromettre son attaque. Sans oublier, que si elle vise mal, les projectiles pulvériseront le terminal et l’alarme se déclenchera ! Elle souhaite s’approcher de son ennemie furtivement et lui asséner un coup mortel. Vislaine inventorie les alternatives. La chaleur de l’explosion fusionna son couteau, fixé à sa jambe droite, avec son équipement de protection. L’arme blanche n’existe plus. Le fouet biomoléculaire se révèle hors d’usage. Elle ne dispose d’aucun choix.
Pour se débarrasser de lui, elle réfléchit. Elle recherche un meilleur angle. Elle se remémore qu’un tir multiple se compose de cinq petits missiles. Pour que son offensive réussisse, la majorité d’entre eux devront atteindre la cible. Elle se positionne dans un coin, qui semble constituer l’endroit idéal pour ses projets. Vislaine ouvre le feu, en priant de toucher au but. Quatre projectiles frappent le Pirate qui vient de se retourner : le dernier heurte, dans sa course, le terminal. Par une chance extraordinaire, aucune alarme ne se déclenche.
Vislaine s’approche de son adversaire, il ne donne plus signe de vie. Afin d’en acquérir la certitude, elle balance un coup de pied au corps, il se convulse un instant, et s’immobilise. Soulagée, la Terranienne s’octroie un moment de repos. Elle se résigne à bouger et s’avance vers la porte de gauche. Trois-cents mètres la séparent des cachots.
Elle franchit le seuil et pénètre dans un compartiment rectangulaire. En son centre trône un petit appareil sphérique. Vislaine l’approche avec curiosité et le touche. L’espace se recouvre doucement de nuages noirs, à l’exception d’un minuscule rai de lumière, à la verticale de la boule. Le filament s’étire et engendre un magnifique hologramme. Il représente le système solaire Lapis. Émerveillée, la jeune femme recule afin de mieux appréhender le spectacle qui se dévoile à ses yeux. Aucun détail ne manque. Dommage, que les Pirates embrassent une nature belliqueuse ! Vislaine veut sauvegarder ces données, hélas, un codage rend l’opération impossible. Elle essaie de le casser, en vain.
Elle se dirige vers la droite de la pièce, pousse une porte et pénètre dans le couloir. Celui-ci, plus large que les autres, offre une dizaine de sas, répartie exclusivement sur le côté gauche. Sur chaque accès, des caractères pirates gravés apportent une précision. Elle apprécie son traducteur automatique et le fait, qu’il demeure en état de marche après tant de péripéties. Encore une fois, il démontre son incontournable utilité.
Elle investit un second laboratoire de génétique, ainsi qu’un centre de recherche informatique. Elle souhaite y pénétrer, lorsque des voix issues de l’endroit l’en dissuadent. Elle perçoit tout à coup des bruits de pas, ils se dirigent vers eux. Elle se réfugie en hâte dans la salle la plus proche d’elle, pour se dissimuler. Elle espère ne croiser aucun occupant.
Vislaine découvre un grand espace octogonal, habité par une créature immense. La chose ne ressemble à rien de connu. L’officier remarque cinq yeux, deux d’entre eux semblent étrangement humains. La bête arbore un regard empli d’une profonde tristesse. Elle observe la Terranienne et esquisse ce qui s’assimile à un sourire. La curiosité domine sa peur, Vislaine s’avance vers l’entité. Cette dernière s’excite tout à coup. Elle agite ses membres ridiculement petits et parait atteinte de folie, à moins qu’elle cherche à communiquer, ou qu’elle supplie.
Elle aperçoit, avec horreur, des plaques d’identification. Vislaine comprend que l’être appartenait à l’équipe de York. La militaire recule en pointant son arme. Elle appuie le canon sur la tempe de l’être et actionne la détente, en pleurant silencieusement. La créature s’écroule en soupirant de gratitude. Vislaine récupère les rectangles de métal, elle vient d’abattre Jonas. Curieusement, la détonation donne l’alerte et une sirène retentit. Les pirates avaient pris soin de mettre la chose sous surveillance contrairement aux restes de la base. Des bruits de cavalcade emplissent le couloir. Une douzaine de Pirates font irruption en poussant des cris de rage. Ils allument immédiatement l’intruse et certains d’entre eux profitent du grand espace disponible pour activer leur unité dorsale et s’élèvent dans les airs.
Vislaine esquive les premiers projectiles. Elle riposte sans succès. Les insectes se montrent trop véloces. Une décharge atteint sa jambe gauche, provoquant une perte de puissance de son spatiandre. La Terranienne se sert de son grappin électromagnétique pour saisir l’ennemi volant, à sa droite, et le projette violemment à terre. Elle tire. Le rayon ondulatoire fonce sur sa proie et l’annihile. Des cris de fureur émanent aussitôt des assaillants qui l’inondent d’un feu si nourri, que la jeune fille se trouve acculée sous un mur énergétique.
Tant bien que mal, elle se met rapidement à couvert dans un renfoncement et lance son unique missile à diffusion de glace sur le plafond, le projectile explose. Il éjecte son gaz cryogénique à travers tout l’espace. Elle se réfugie sous un cadavre afin d’éviter les retombées mortelles. L’armure de son adversaire et son spatiandre devraient la préserver. Lorsqu’elle émerge son abri de fortune, le laboratoire offre une lividité éclatante. La créature — autrefois Jonas —, les murs, les pirates et le plancher se retrouvent figés dans une gangue de givre éternelle de dix centimètres d’épaisseur.
Vislaine utilise son plasma pour fondre la glace qui recouvre les portes et sortir. Se fiant à la carte, incrustée sur sa visière, elle court jusqu’à un ascenseur blanc, il conduit aux geôles. * * * L’équipe emprisonnée observe, interloquée, les Insectoïdes s’agiter dans le corridor et se précipiter dans les sous-sols de leur base. Une explosion retentit et huit corps défilent devant les barreaux énergétiques de la cellule, un neuvième s’y écrase. — Merde ! Que se passe-t-il ici ? s’exclame York éberlué. — Gilbert, une idée ? — D’après ce que j’arrive à traduire, ils ont un problème avec une créature nommée Asmoday. — Asmoday ? — D’après les écrits de démonologie, Asmoday est un roi de la hiérarchie. — Tu veux dire que Satan les attaque ! — Pas le Diable, un de ses sbires. Je pense qu’ils affrontent une de leurs expériences de génétique qui tourne au vinaigre. — Nous profiterons de la situation. Marcus se dirige vers le corps d’un Pirate : il brave l’écran énergétique et se saisit d’un pistolet laser lorsqu’une porte s’ouvre. Il s’apprête à appuyer sur la détente, l’arme dans sa main droite, son visage trahi une douleur cuisante ; son bras gauche s’anime involontairement de spasmes. Une forme humanoïde s’avance. La chose porte une carapace très épaisse. Cette dernière d’aspect ultramoderne incite à croire qu’elle recèle des technologies de pointe et des gadgets. Elle s’approche de la cellule avec prudence. Les insectes jaillissent de derrière elle et tirent de tout leur arsenal. L’armure encaisse les rayons sans broncher et se retourne. Elle riposte de son plasma, calcinant ses adversaires. La forme reprend sa progression vers York et ses compagnons. Marcus recule de surprise.
— Salut, annonce une voix féminine qui émane du spatiandre. — Putain ! Vislaine ! jure Gourry. Tu viens de nous foutre une sacrée trouille ! La nouvelle venue ricane et débranche les barreaux énergétiques grâce aux codes récupérés dans le laboratoire. Une fois libres, les six hommes lui expriment leur reconnaissance. Ils s’équipent des armes ennemies abandonnées au sol. — Vislaine, connais-tu où ils retiennent Jonas ? Ils l’ont emmené, Dieu sait où, Nébula, avec lui. Depuis, nous ne l’avons pas revu. Questionne York. Pour unique réponse, elle leur tend les plaques du défunt. Les six Terraniens les observent et jurent. — Vous ignorez une chose importante, j’ai réduit en poussière l’Inverse lors de l’attaque. Nous devons envisager un autre moyen de rentrer chez nous. — Bah, piquons un vaisseau ennemi, reprend Charas avec optimisme. — Inutile, les forces alliées, en orbite, le détruiraient immédiatement. Sans oublier que nous ne disposons d’aucune possibilité de les contacter et si nous y arrivions les consignes s’avèrent claires, annihiler tout engin pirate sans sommation. — Une créature, échappée, erre, Eric, gageons que ses cafards de malheur se montreront trop occupés pour nous arrêter. Vislaine, tu sais par où passer. — Je vous propose un plan. Je ne garantis rien. — C’est toi qui as libéré la créature qu’ils tentent d’arrêter ? questionne Marcus, qui reprend des couleurs. — Non ! Cela tombait à point nommé ! J’ignorai comment vous rejoindre sans attirer l’attention. J’ai profité de l’effet de surprise causé par cet animal, pour m’infiltrer. Je ne sais pas où elle se trouve, à présent. Je vous conseille la plus grande prudence.
A suivre, Chapitre 10 : Dans les lignes ennemies _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mar 10 Mar - 14:46 | |
| Chapitre 10 Dans les lignes ennemies A l’étage inférieur, les Pirates combattent Asmoday. Les murs se criblent d’impact en tout genre. L’air se charge d’une odeur de feu. La créature, engendrée par les généticiens insectoïdes, se montre capable de survivre dans un milieu dépourvu d’atmosphère. Elle mesure au moins deux mètres de long, pour soixante de large, ce qui lui donne un aspect risible. Elle dispose d’un arsenal impressionnant situé au niveau de son dos. La chose tend le bras pour attraper une des armes meurtrières de son équipement.
Dans leur folie, les scientifiques réussissent à manipuler et greffer des cristaux orange sur le corps de l’entité. Ceux-ci absorbent les décharges énergétiques et les transforment en électricité dont Asmoday se nourrit.
Les Pirates malgré leurs efforts incessants parviennent juste à ralentir le monstre. Leurs soldats tombent sous les assauts répétés de l’expérience fugitive. Dans une zone secrète de la base, une créature à la peau verte et écailleuse se frotte les mains. Elle a atteint son but. Le potentiel d’Asmoday dépasse ses espérances, malheureusement, elle devient incontrôlable. Il convient de la stopper à tout prix. Elle risque de localiser et de libérer ses semblables. Pourtant, la chose squamée se réjouit de la voir aussi forte. Après tout, si les Pirates contiennent difficilement ce genre de menace, l’Alliance subira d’énormes pertes lorsqu’elle affrontera un régiment de ces bêtes, lâchées dans leur capitale.
Les rescapés de l’équipe de York retrouvent leur liberté de mouvement. L’escouade se dirige vers le tumulte qui émane des échauffourées et cela, contre toute logique. L’amiral estime impératif d’achever leur mission. Il considère que les Insectoïdes ne représentent plus un danger, car trop accaparés par leur lutte. York répute le risque encouru minime. Malheureusement, le groupe se trouve dans l’obligation de traverser la zone des combats pour atteindre leur objectif.
Ils pénètrent furtivement dans un vaste espace, siège des heurts. Le chaos règne autour d’eux. Partout, des escouades pirates pédestres ou volantes canardent la même cible sans succès. Lorsque le commando de York aperçoit enfin Asmoday, un frisson collectif le parcourt. La créature apparait épouvantable, à un point tel, qu’aucun mot n’existe pour la décrire.
York souhaite traverser la salle en catimini, hélas, lui et ses hommes sont repérés, presque aussitôt. Les tirs deviennent complètement désordonnés. Tout le monde vise tout ce qui bouge ! Gilbert tombe le premier frappé par un laser au niveau de l’estomac. Rapidement, Charas et Jo s’effondrent. Trente secondes suffisent pour qu’il ne reste de l’équipe que Marcus, Éric et Vislaine. Ils se dissimulent tant bien que mal derrière de gros conteneurs et se battent avec pugnacité. — Nous ne nous en sortirons pas, si nous continuons comme cela ! Hurle Éric, débarrassons-nous de ce machin ! — Tu as raison, tentons le coup. Peut-être, que si nous attaquons Asmoday, les Pirates cesseront de nous canarder, du moins pour un temps, appuie Marcus. — Super idée ! Attention, les gars nos munitions ne l’affectent pas. Je vais essayer de m’en occuper. Je bénéficie de la protection du spatiandre. Vous deux, éliminez un maximum d’adversaires. — OK, nous ne disposons pas d’autre alternative. Bonne chance. Vislaine sort de sa cachette et se place face à la créature, qui la défie du regard. Asmoday fait feu sur elle. Vislaine esquive les rayons mortels, par une roulade ; à peine rétablie sur ses pieds, elle tire son dernier missile lourd en direction du monstre. Elle espère le toucher. Un éclair bleuté émane d’Asmoday, il désintègre le projectile et blesse Vislaine au niveau du genou droit. Elle hurle de douleur et de colère.
La jeune femme tombe au sol, sa jambe meurtrie, séparée de son corps, bouge dans d’ultimes spasmes. La plaie, toutefois, ne saigne pas, le rayon de la bête a cautérisé la chair de la malheureuse. Elle lance un œil en direction de ses compagnons. Tous deux affrontent une horde d’insectes qui fonce sur leurs positions. Ils profitent du fait qu’Asmoday se concentre sur cette nouvelle proie.
Vislaine dégoupille les deux grenades récupérées plus tôt et les jetés sur les Pirates. L’explosion assainit leurs rangs. Eric et Marcus toujours à couvert échappent à la déflagration non sans un bourdonnement incessant dans les oreilles et quelques égratignures. Les cris de fureur des Pirates survivants alertent Vislaine qui frissonne.
Rassemblant ses forces, elle arme son dernier missile multiple. Son lancement vers Asmoday la laisse sans défense. Un second trait la heurte et transperce le spatiandre au niveau de l’abdomen. L’arsenal utilisé dépasse de loin ce que la technologie la plus avancée de l’Alliance se montre capable d’encaisser. Vislaine s’écroule. Simultanément, les roquettes percutent Asmoday. L’explosion se révèle terrible, le cri de la créature horrifique. Les tirs cessent.
La fumée se dissipe avec une lenteur extrême. Il ne reste d’Asmoday qu’un tas informe de chair sanguinolente parcourue d’éclairs bleutés. Les Pirates survivants hurlent de joie et se replient afin de réorganiser leurs forces. Éric et Marcus se précipitent vers la jeune femme. — Vislaine ! rugit Marcus en arrivant à sa hauteur. Elle lui tend dans un dernier effort la balise et le disque dur extrait de son spatiandre. — Je suis désolé, articule-t-elle avec difficulté avant de s’endormir pour toujours. Les deux hommes échangent un regard d’impuissance et d’affliction. Ils quittent la pièce. Malheureusement, ils ne connaissent pas la configuration architecturale de l’installation pirate. Ils se dirigent, inconsciemment, à l’opposé de l’accès principal de la base. Certes, les plans se cachent dans le disque dur remis par Vislaine, mais sans spatiandre, ils ne peuvent pas les consulter. Ils marchent longtemps dans un immense corridor, de chaque côté se dessine des dizaines de portes. Fusil laser à la main, Éric s’approche de la première issue, tandis que Marcus surveille le couloir. L’alarme, jusqu’ici sempiternelle, cesse brutalement. Ils regardent les veilleuses verdâtres s’éteindre les unes après les autres avec soulagement. York déverrouille l’accès. À l’intérieur de la salle s’empile une quantité incroyable de caisses. Poussés par la curiosité, ils en forcent une et découvrent des tablettes, en fait des carrés multicolores de dix centimètres de diamètre. — Je connais ce truc, les Pirates mangent cette nourriture. Marcus, pour nous, tu penses que c’est comestible ? — Je n’en sais rien, mais j’ai trop faim pour ergoter. Ils se saisissent chacun d’une plaquette. Les deux hommes se regardent, attendant probablement que l’autre croque le premier dans l’étrange aliment. Finalement, Marcus s’y risque le premier. Il mord dans la tablette et mâche longtemps avant de déglutir en grimaçant. — Alors ? — Cela à un gout de carton et ça se transforme en une pâte gluante et épaisse, difficile à avaler. Un peu comme la nourriture des prisons. — Je vois… Bon, quand « faut y aller, faut y aller… » Les deux hommes mangent par obligation. Ils meurent d’inanition, impossible de jouer, à la fine bouche. Une fois rassasiés, ils pénètrent dans la salle suivante. Cette dernière s’avère vide, Marcus et York continuent à explorer les autres pièces. Ils se dissimulent régulièrement derrière des caisses lorsque des patrouilles ennemies passent. Ils rencontrent à maintes reprises des compartiments cryogéniques, des laboratoires, et même des couchettes.
Après deux heures de recherches, ils découvrent l’armurerie. Marcus et York éliminent les deux Pirates qui travaillent à l’intérieur, en profitant du fait qu’ils se penchent sur une sorte de combinaison rouge et orange. Ils se lancent dans une fouille minutieuse du local, ils mettent la main sur leurs spatiandres.
Marcus et York les revêtent après une vérification des fonctionnalités, tout parait en ordre. Ils téléchargent les données de Vislaine dans le disque dur de leurs tenues de combat respectives. Le plan de la base s’affiche en haut à gauche de leur visière.
Grâce aux informations collectées par la défunte, ils analysent la curieuse armure rouge orangé. Leur surprise s’avère de taille. L’équipement pirate offre une protection d’un genre nouveau. Sa structure biomécanique lui permet de résister à n’importe quels projectiles de matière ou d’énergie connue à ce jour. Elle s’adapte à tous les environnements existants ; et elle se révèle parfaitement capable d’évoluer dans le magma, et même dans des bains d’acide.
Cette aptitude autoriserait un accès à la planète Sulfuria. Elle appartient au système Alabatrice. Il se compose de trois astres encore inexplorés, mais où de nombreuses installations extraterrestres semblent présentes. L’Alliance veille à sécuriser ce secteur de toute intrusion.
La mise au point de ce nouveau spatiandre de protection au seul profit des pirates les rendraient invincibles. Que découvriraient-ils sur Sulfuria, lors de leurs investigations des cités ou des bâtisses ? En fait, l’unique faiblesse de l’armure réside dans le fait qu’elle s’approvisionne en électricité. Son porteur devient extrêmement vulnérable s’il tombe à court d’énergie. Cependant, une décharge ondulatoire régénère le dispositif. D’autres données évoquent le futur mode alimentation de la combinaison blindée. Les scientifiques pirates semblent vouloir mettre au point des équipements, un arsenal, et même des vaisseaux muent grâce à la force psychique. Cette technologie s’étudie depuis deux ans au sein de l’Alliance. — Une belle saloperie, s’exclame Éric en regardant Marcus. — Une abomination, je te l’accorde, cependant, quel génie ! Dommage que nous ne puissions pas la rapporter ! — Bah, nous disposons des plans grâce à Vislaine, nos savants en fabriqueront une.
Maintenant, les survivants embrassent l’objectif de fuir la base adverse rapidement. Ils craignent de croiser d’autres monstres, issus des expériences ennemies. Ils emportent un grand nombre d’informations récupérées qu’il convient d’urgence de mettre en sécurité. Leur mission de renseignements s’avère payante, même si le cout, en vies humaines, s’affiche exorbitant. L’absence des insectes dans les couloirs les inquiète. Les Pirates, en temps normal, les talonneraient. Leur échappée, trop facile, indique que quelque chose cloche.
Ils débarquent dans la pièce octogonale encore totalement gelée, où Vislaine s’était battue. Un peu partout, les cadavres réfrigérés singent les sculptures sur glace. Ils s’approchent de l’immense créature qui git inanimée au centre de la salle. Ils comprennent qu’ils regardent les reliefs de leur ami Jonas. Ils partent sans dire un mot, les bras couverts de chair de poule. Leur moral baisse tant la vision d’horreur les affecte.
Ils parviennent sans encombre à sortir du repaire adverse. Une fois hors de portée des brouilleurs d’ondes, ils contactent les vaisseaux en orbite et attendent. Dans quelques dizaines de minutes, une nef viendrait les chercher et le cauchemar serait terminé pour eux.
***
Au même moment, dans le dernier sous-sol du quartier général Insectoïde, l’humanoïde à la peau verdâtre déguste tranquillement un verre d’alcool. Il visionne les enregistrements effectués par les capteurs des parois disséminés dans toute la base. Il n’a pas souhaité que les Pirates arrêtent les deux Terraniens. Il observe la mort d’Asmoday. Il suit l’évasion des deux militaires terraniens.
Il s’amuse, ses yeux luisent étrangement dans l’obscurité. Il se lève de son siège sans dossier et s’approche de l’écran holographique sur le mur gauche de son bureau. Il regarde les deux fugitifs embarquer dans la navette de récupération. Il sourit une seconde fois, et dévoile des dents pointues d’une blancheur effrayante. Un quart d’heure s’écoule et son databloc sonne. Il l’avertit que les données volées, par ses ennemis, transitent vers tous les navires en orbite. Il rit, appuie sur un bouton et se délecte du spectacle.
Les vaisseaux explosent, les uns après les autres. Les boules de feu et de gaz se dissipent lentement dans le vide spatial. Il conserve, dans sa vacuité terrifiante, les souvenirs et émotions de ces hommes, qui viennent de périr sous le doigt d’un personnage, dont ils ne soupçonnent aucunement l’existence. — Pauvres fous, ils croyaient s’en tirer. Ils ne se doutaient pas que nos données recelaient un piège. Pour ponctuer ses paroles, la peau verte s’oublie dans un rire de dément. Il s’approche de son télécommunicateur et contacte l’Ambassade de l’Alliance. Ils demandent à s’entretenir avec les Haut-Dignitaires terraniens et slays. Sa requête subit naturellement un refus. L’homme expédie alors l’enregistrement de la destruction totale de la flotte en orbite autour de SRX-380. Un silence assourdissant saisit ses interlocuteurs. — Prenez votre temps, vérifiez ses images si cela vous chante, votre désarroi s’accentuera. Je vous rappellerai à dix-huit heures. La peau verte coupe la communication. Dans sa villa, sur Giraudoux, alias « T25 », le H.D. terranien, Dominique Bed arrose tranquillement son jardin quand son téléphone retentit. Il décroche. — J’écoute. — Monsieur le Haut-Dignitaire Bed ? — Lui-même. Que voulez-vous ? Son correspondant lui explique brièvement les évènements en cours sur la planète émeraude. — Très bien, reprend Bed, je vous rejoins immédiatement. Avez-vous mis au courant Yéna ? — Oui, l’H.D. slay se trouve déjà ici. — Très bien. Je viens au plus vite. Dominique raccroche l’air grave. L’homme affiche cinquante ans, il porte des cheveux grisonnants et un barbe de trois jours. Il se rase en hâte et part pour l’astroport.
À son arrivée, aux bureaux de l’Alliance, Yéna Star l’accueille. Elle assume bien ses trente-six ans, possède des formes généreuses et son regard glacial lui confère un certain charme. Comme ses compatriotes slays, son crâne et la majorité de sa coiffure disparaissent sous une capuche de couleur sombre.
— Bonjour ! Dominique, j’ai pris la liberté de convoquer l’amiral Ermine Fayard et deux officiers des unités spéciales, Stéphane Rosse et Marcel Vareu. — Aucun problème, je t’accorde ma totale confiance. Ça va, les gars ? questionne Dominique en effectuant un signe amical aux hommes qui se tiennent derrière Yéna. Cette dernière lui adresse une œillade noire. — Nous n’avons pas le temps de jouer à « amis-amis » Dominique ! — Je sais, répond l’intéressé en haussant les épaules. — J’ai aussi convoqué un anthropologue, attendons-le. Je pense commencer le briefing, une fois tout le monde arrivé. — Entendu, qui d’autre connait les nouvelles ? — Avec nous cinq, Michel, l’opérateur radio, et le scientifique, donc sept au total. J’estime que cela représente déjà beaucoup trop de personnes, constate Yéna. — Certes, je préfère ça, nous éviterons les fuites. Nous disposerons d’un petit délai pour agir, sans pression, même si l’information se répandra vite. Nous ne parviendrons pas à cacher longtemps autant de morts. — Je sais. Pour le moment, inutile d’affoler les populations. A suivre, Chapitre 11 : Le Xélloscien _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mar 17 Mar - 11:19 | |
| Chapitre 11 Le Xélloscien
Sur Delibes, loin des péripéties qui se déroulent dans le système slay, Guy Tard enseignant en science physique et en anthropologie, donne un exposé sur les emplois conscients des énergies. Son nom de famille lui cause bien des affres, il inspire ses élèves les plus moqueurs. Pour l’heure, Guy se livre au difficile exercice du cours magistral :
— L’énergie forme une force ou une essence, qui unit l’ensemble de l’univers. Elle anime la vie et coordonne tous les éléments. Nos sens embrassent la responsabilité de la perception des choses comme solides ou non, et comme liées ou dissociées. Infiltrons-nous dans la matière dense. Nous apercevons, arrivés au niveau de l’atome, le noyau, assimilable à un mini soleil. Guy présente un croquis sur l’holoécran, et il reprend : — De petites planètes, semblables aux électrons, entourent la microétoile. Un immense vide s’étend entre eux. Imaginez que nous possédions un doigt minuscule et que nous voulions l’insérer dans cet espace, nous n’y parviendrons pas. Notre appendice serait repoussé par l’intense énergie qui soude les parties de l’atome, ou pour revenir à notre image, qui lie les quantums à leur soleil. En reportant notre attention sur le noyau et les électrons, nous remarquons que leur enveloppe a disparu ; je parle de l’apparence, que nous identifierons comme la densité. Dans la nature, une impalpable énergie existe. En conséquence, ce que nous percevons comme un univers physique ne relève pas de la matière, mais d’un type de force que nous appellerons l’énergie… Une personne pénètre dans la salle. — Tous ceux qui se trouvent en nous et autour de nous, continue l’enseignant imperturbable, nous-mêmes et toute chose représentent la manifestation d’un large champ de forces, parce que tout forme un ensemble indissociable. Le cours s’achève là, pour aujourd’hui. L’individu avance en se dirigeant droit sur le pupitre du professeur qui range ses documents dans un porte-serviette suranné. — Vous nommez-vous Monsieur Guy Tard ? — Exactement. Monsieur ? — Jacques Arhma, Madame la Haut-Dignitaire Yéna Star m’envoie. Je dois vous conduire auprès d’elle. — Savez-vous pourquoi madame Star désire me voir ? — Je regrette, monsieur Tard, je l’ignore. — Sans importance. Je termine d’ordonner mes affaires et je vous accompagne. Une rencontre avec une Slay ne se refuse pas, ce peuple se révèle fascinant. J’éprouve toujours un grand plaisir, à converser avec eux. Les deux hommes quittent l’université. A l’extérieur, une splendide limousine ébène les accueille. Ils s’installent dans le véhicule, le chauffeur démarre pour l’astroport. Deux heures s’écoulent, le professeur arrive en face de l’immense immeuble, siège de l’Alliance. Il siffle d’admiration. Sous ses yeux, des murs de verres et de métal s’élèvent vers le ciel, comme un doigt brillant qui pointe vers la voute céleste pour désigner une étoile en particulier. L’enseignant découvre pour la première fois ce complexe d’administration ultra moderne. Jacques et Guy entrent dans le hall du bâtiment. Jacques le conduit jusqu’à un ascenseur, en retrait de la foule. Il lui indique le niveau ou il doit se rendre et le délaisse. Guy n’hésite pas une seconde pour satisfaire sa curiosité exacerbée, il appuie avec impatience sur le bouton et trop vite ; il ne remarque pas le stagiaire désappointé et essoufflé, qui regarde la cabine s’élever, sans lui ; elle l’abandonne les bras chargés de dossiers et le visage en sueur, devant une porte totalement hermétique à sa détresse. L’ascenseur se hisse, avec son hôte, sans bruit au vingt-deuxième étage. Là, un garde contrôle son identité. Il inspecte méticuleusement chaque détail : la photo holographique, l’empreinte digitale, sans omettre la séquence ADN-ARN. Une fois les vérifications terminées, il s’excuse et amène Guy directement au bureau de Yéna. — Bonjour ! Monsieur Tard, avez-vous fait bon voyage ? s’enquiert la Slay d’un ton préoccupé. — Bonjour. Oui, pas mal. Appelez-moi Guy, pas de cérémonie entre nous. Répond, le professeur, tout sourire. Il s’installe confortablement sur le siège vide, face à son interlocutrice. — Hum ! Nous vous avons demandé de venir, corolairement à de graves incidents qui se déroulent en ce moment. L’enseignant regarde, rapidement, autour de lui et remarque trois soldats qui se tiennent derrière lui. Une autre personne, qu’il identifiera dans quelques secondes, comme le Haut-Dignitaire Dominique Bed, affiche un air préoccupé. — J’en déduis que la situation se dénote intensément dangereuse, la présence de ces hommes me le laisse présumer. — En effet, intervient Dominique. Les militaires, ici invités, élaboreront une stratégie de riposte. Nous n’attendons plus personne, ne différons pas davantage, commençons. Yéna et Dominique expliquent à l’assemblée les évènements survenus sur la planète slay ; les H.D. n’omettent pas de relater l’anéantissement de l’importante armada de croiseurs. — Une aubaine dans ses épouvantables péripéties, nous gagnons sur un point, la récupération de toutes les données de la base pirate, transmises juste avant l’annihilation de nos spationefs. Elles subissent un décryptage en ce moment. Après une première vérification, un virus semble les infecter ; ce qui élucide la destruction totale de la flotte, annonce Dominique. — Une chance pour nous, le cheval de Troie, dissimulé dans ces informations numériques, a été immédiatement neutralisé, ajoute Yéna, remarquant les regards inquiets des auditeurs. — Je comprends mieux la présence des militaires. Pour autant, je n’appréhende pas réellement le rôle que vous me destinez, s’étonne Guy. Cette menace tangible ne pâtira pas de mes modestes compétences. — Tout simplement, à cause de la personne qui nous a adressé quelques mots, plutôt déroutants, je le reconnais, nous contactera dans quelques minutes. Nous lui répondrons via l’écran holographique de mon bureau. Sauf erreur de ma part, vous avez défendu une thèse sur le comportement. Cette dernière permit l’arrestation de plusieurs grands criminels, explique Dominique. — Vous voulez que j’étudie cet individu, afin de l’appréhender au plus vite, si je comprends correctement le sens de ma mission. Les deux Hauts Dignitaires approuvent. Guy reste en leur compagnie tandis que les militaires se retirent pour établir un point sur la situation actuelle. — Tiens ! Nous disposons d’une plante maintenant ! — Voilà, une semaine qu’elle trône ici, Dominique. Cela égaye un peu la pièce, j’ignore qui l’a mise à cette place. Je présumais que c’était toi. Dominique entreprend d’arroser le végétal. Certainement un coup de Jacques, annonce Yéna. — Krrr… Félicitations ! Utophilia vous offre avec fierté un lot de trois-cents Alliards. Une fente apparait sur la paroi du pot de la fausse plante. — J’abhorre ses trucs, affirme Guy, j’éprouve toujours l’impression d’être épié. — Bah ! Tu accordes beaucoup de crédits à ces biotes, objective Dominique en glissant une carte jaunâtre dans l’encoche pour empocher son prix. Je reconnais que la version animale, de ces machines, me donne la chair de poule.
Quelques minutes passent et l’holoécran grésille.
— Je constate que vous êtes nombreux, profère la voix de la peau verte. — En effet, je me nomme Domi… — Je n’ignore pas ce que vous croyez représenter, l’interrompt sèchement l’homme et je veux votre poste ! — Vous n’y songez pas, s’emporte Yéna. — Vous mesurez maintenant de quoi je me montre capable. Je me moque que vous détenez les informations dérobées dans mon QG et que vous en avez isolé le virus, cependant vous comprendrez que je n’hésiterai pas à vous anéantir. — Pourquoi réagir ainsi ? questionne Lepa. — Vous ne vous souvenez pas ? L’individu allume son bureau, et pour la première fois son apparence devient visible. — Un Xéllosien ! s’exclament les deux Haut-Dignitaires. — En effet. Réfléchissez sérieusement. Vous ne jouissez d’aucune alternative. Vous abandonnez vos postes, à mon profit, où vous subirez une annihilation totale. La communication stoppe aussi rapidement qu’elle s’établit.
Les Xéllosiens forment une race de reptiles dotée d’une technologie remarquablement avancée. Ils ressemblent à de gros lézards, les Terraniens essayèrent maintes fois de sceller un pacte et des partenariats avec eux, sans succès. Les sauriens s’avérèrent toujours hostiles. Les tentatives de paix avortèrent immanquablement dans des circonstances énigmatiques.
Afin d’éviter des problèmes, les Terraniens cessèrent tout contact avec eux. Ils structurèrent un barrage dissuasif à partir de plusieurs dizaines de vaisseaux de combats. Ils matérialisèrent une frontière à ne pas franchir. Cela fonctionna convenablement malgré de sporadiques enfièvrements. Hélas, des attentats se déclenchèrent sur Xellos, la planète mère des Xéllosiens, et sur de jeunes colonies terraniennes. Les tensions s’amplifièrent dangereusement, jusqu’au jour où une bombe tua l’ancien Haut Dignitaire slay.
Une guerre éclata. Des centaines de navires constituèrent la plus importante armada spatiale de l’histoire. Les Terraniens opposèrent ces vaisseaux, comme un véritable mur, face aux effectifs xéllosiens. Les affrontements causèrent un nombre incalculable de morts des deux côtés. L’issue de la confrontation resta longtemps incertaine. Deux évènements imprévus penchèrent la balance en faveur d’un camp.
Les Terraniens semblaient sur le point de perdre, quand Xellos explosa mystérieusement. En réaction, la flotte reptilienne devient terriblement agressive, le moral de ses équipages baissa. L’arrivée des Slays modifia les rapports de force. Les lézards capitulèrent et se retirèrent vers un monde inconnu.
Encore aujourd’hui, personne ne sait où les Xéllosiens vivent ou comment l’astre Xellos disparut. La présence d’un saurien dans une caserne pirate ne présage rien de bon. Cette situation et les premières données décryptées n’augurent rien de rassurant. L’installation ennemie nécessite une éradication rapide. L’Alliance souffrirait face aux armes nouvelles nées de la collaboration entre Pirates et Xéllosiens.
Une mission de la dernière chance s’apprête à partir pour SRX-380. Une opération embrasse le but de préserver des dizaines de territoires du danger que représente la folie d’un lézard. Les meilleurs soldats participeront à l’engagement. Une question reste, à ce jour, sans réponse. Pourquoi la créature a-t-elle aménagé son QG sur SRX-380 ?
Ermine Fayard s’approche, elle vient d’assister aux échanges verbaux. Du haut de ses trente-huit ans, elle s’exprime, habituellement, sans détour et arrête vivement ses positions.
— J’estime que nous ne bénéficions d’aucune alternative, rendons-nous sur place et anéantissons cette menace. — Je partage votre avis. Je recommande de modérer nos ardeurs. J’escompte un rapport des patrouilleurs, Madame Fayard, répond Dominique, d’une voix calme. Vous comprendrez que nous ne pouvons pas assaillir ce casernement sans la certitude de réussir. Nous nous attacherons, d’abord, à parer à toutes contrattaques. Ce Xéllosien nous démontre son aptitude au pire. J’éprouve, inexplicablement, le sentiment qu’il opère sans le consentement de son peuple. — Monsieur Tard, que déduisez-vous de tout ceci ? intervient Yéna, qui met soudainement fin à la discussion entre Dominique et Ermine. — J’estime le Xéllosien capable de tout ; rien que pour se venger. Son patriotisme l’honorerait s’il ne s’avérait pas totalement absurde. Il se révèle complètement cinglé, pour autant je suppute que ce repère demeure la seule ressource sur laquelle il s’appuie. Tout aménager sans se démasquer nécessita certainement énormément de temps pour. — Je partage vos vues, cependant, reprend la Slay, il détient une technologie extrêmement avancée d’après les comptes-rendus. Admettons qu’il ne possède que cette installation, l’attaque relève du suicide. Des pertes nombreuses s’imposeront comme inévitables. La discussion continue pendant de longues minutes, elle n’apporte rien d’autre qu’un sentiment de lassitude.
L’attente du rapport des patrouilleurs devient préoccupante, tous savent que les informations collectées permettraient de planifier la suite des actions. Guy Tard gagne un petit appartement, il désire se reposer un peu et surtout réfléchir, au calme. Il se doute qu’il participera à l’attaque de l’installation pirate. Il révise, en hâte, ses notions sur les écrits xéllosiens et insectoïdes, à tout hasard. Il tient à ne rien négliger ; au cas où… Dans une salle à l’écart, au même moment, Ermine, Stéphane et Marcel constituent, sur le papier, une équipe de choc. Le commando d’intervention recevra un équipement rationnellement réfléchi.
Trois heures s’égrènent, le rapport des patrouilleurs arrive dans le bureau de Dominique. Après l’avoir étudié, il rassemble ses compagnons. Le Haut-Dignitaire leur communique un bref compte-rendu.
— Nous n’observons aucune flotte ennemie sur cent années-lumière autour de l’astre. Des unités de surveillance stationnées sur place nous alerteront de tout mouvement potentiellement hostile. Nous connaissons l’identité de notre agresseur, il se nomme Tahara. Nous tenons cette information de lui même, il l’a affirmé lors d’un entretien avec un de ses subordonnés. Le patrouilleur, rapporteur de ce renseignement, a péri en s’exfiltrant du QG pirate. La télécommunication grésille soudainement, surprenant tout le monde. — Ah ! Monsieur Tahara, s’exclame aussitôt Dominique, pour prendre un ascendant sur le reptile. — Le temps de payer vos actes passés sonne ce jour. Vous semez le chaos. Cette fois, vous réaliserez que nous défier a un cout. — Croyez-vous sérieusement à ce que vous proférez ? Vos propos se dévoilent de plus en plus incohérents et sans fondement, de surcroit. Conjecturez-vous que vos nouveaux amis se révèlent fiables ? Ils pillent et assassinent tous les jours sans vergogne. — J’accorde une confiance totale à mes alliés. — A votre aise, préparez-vous infailliblement, soyez certain que nous agirons sans état d’âme. Dominique coupe le contact. Il a parfaitement conscience que son adversaire anticipe l’assaut de l’Alliance. — Tu aurais dû négocier, observe Yéna avec un air de reproche. — Inutile avec ce fou, un gros « con », comme nous n’en trouvons plus. — Le personnage présente un gabarit exceptionnel, appuie l’enseignant. J’estime hautement imprudent de s’adresser hostilement à ce Tahara. J’espère que nous ne le regretterons pas. — Je le souhaite aussi, répond Dominique. Yéna et Dominique ordonnent à Ermine et à ses compagnons d’armes de passer à l’attaque.
* * * L’équipe mise au point par le trio reçoit le nom de baptême de : ESM. Elle se compose de soixante-dix hommes et femmes spécialement entrainés à ce type d’action.
Leur mission se réduit à néantiser la base en infiltrant les installations. Certes, une solution simple consisterait à détruire le repaire par une attaque orbitale, les Slays s’opposent à cette action, ils désirent que leur planète sanctuaire conserve le moins de traces possible.
L’objectif vise principalement le démantèlement des générateurs. Un commando, constitué de six combattants, s’en occupera pendant que leurs compagnons réaliseront une diversion à l’extérieur du complexe.
Deux croiseurs légers, qui portent les noms de Mageus et Phybrizo, décollent du spatioport. Le Mageus, navire terranien, s’arme avec douze membres d’équipage et une trentaine de soldats. Le second vaisseau slay, un peu plus vaste que son homologue terranien, accueille quatorze navigants et quarante militaires.
Sous la poussée de leurs propulseurs ioniques, les deux spacionefs s’élèvent, dans un fracas assourdissant et un nuage de poussière très volumineux. À bord du Mageus, Ermine rassemble ses équipiers et expose les détails de leur mission. Dans le Phybrizo, Stéphane agit à l’identique. Marcel en profite pour communiquer les consignes au détachement qui se chargera d’infiltrer les fortifications pirates.
Tous revêtent des spatiandres lourds, chacun s’équipe de canons à rayons énergétiques ou à matière. Ils espèrent, grâce à eux, opposer une force de frappe améliorée. Les soldats paraissent confiants, ils bénéficient d’une non négligeable partie des données récupérées, afin qu’ils puissent mesurer exactement à quoi s’attendre.
Marcel explique au commando ce qu’il risque de rencontrer une fois à l’intérieur de la base et leur transmet les plans complets sous forme de puce électronique que les six militaires installent dans la mémoire interne de leur combinaison. Le groupe d’élite se compose de quatre hommes et deux femmes. Ils paraissent jeunes, ce qui ne les empêche pas de constituer les meilleurs spécialistes dans leur domaine.
Marcel les dévisage longuement.
Commençons par Aurore Carto, vingt-neuf ans, affiche un caractère solitaire et méfiant de nature, conséquence d’enfance perdue dans des orphelinats. Le ventre bedonnant, Jacques Daniel, vingt-six printemps, porte le surnom de « Scotch ». Il apparait imprévisible et chaleureux.
À ses côtés, Jean Thomson avec ses trente-six bougies soufflées s’avère l’ainé de l’unité. À droite d’Aurore, un petit jeune à peine intégré au groupe agite les mains nerveusement. Alain Béjard vient de se déclarer volontaire pour cette mission. Le soldat, à sa droite, Paul Coach l’a pris sous son aile. Âgé de trente-trois ans, il affiche un calme et une douceur exemplaire. Généralement, ses compagnons s’adressent à lui dès qu’ils rencontrent un problème.
Nous trouvons, pour terminer, Anne Seyca, trente-deux ans, une femme aux cheveux étonnamment longs d’un noir de jais très profond. A suivre, Chapitre 12 : L’assaut _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Jeu 19 Mar - 10:01 | |
| Chapitre 12 L’assaut Ils arrivent en vue de la planète slay SRX-380. Tout le monde gagne son poste. La fourmilière prisonnière du vaisseau s’active intensément ; les pilotes calculent la meilleure trajectoire pour atteindre le sol ; les soldats vérifient une dernière fois leurs équipements, spatiandres et armes. Le Mageus se pose sans problème, dans une petite trouée végétale, à mi-chemin entre les ruines et la base ennemie. Il débarque ses troupes et repart.
Les militaires s’organisent ; un camp provisoire se dresse rapidement. Il occupe la moitié de l’espace. Une forêt de tentes spacieuses aux voilures ocre recouvre l’ancienne clairière.
Un centre de secours émerge au milieu des toiles du bivouac, elles se démarquent par leur grande croix rouge, signe ancestral des équipements de soin. Déjà, l’infirmier-major presse son personnel et vocifère des propos peu élogieux aux trainards. Très vite, une montagne de caisse s’empile en un désordre organisé. Elles renferment en leur sein moult médicaments, perfusions, et autres appareils médicaux. Des conteneurs faussement délaissés attendent leur affectation. Ils excèdent l’impatient chef de la section, coutumièrement furieux.
Le Phybrizo pénètre à son tour dans l’atmosphère de l’astre vert. Il descend vers le sol, lorsque plusieurs flux de plasma le touchent et l’endommagent gravement. Des tirs désactivent les boucliers, ils prouvent, une fois de plus, que les Pirates disposent de bons renseignements sur l’imminence des navires alliés.
Sur SRX-380, l’explosion interrompt net l’établissement du camp en cours. L’alerte retentit, il convient de réagir vite, des débris commencent déjà à s’abattre aléatoirement sur la clairière. L’ennemi se rapproche dangereusement, les éclaireurs de l’Alliance, déployés dès l’arrivée, reviennent et donnent l’alarme, moins de cinq minutes après leur départ.
Les soldats et l’équipage du Phybrizo en perdition se précipitent aux nacelles de secours. Pour des raisons pratiques, le commando embarque dans un canot rapide préaffecté. Pour optimiser la mission distincte de ce détachement, il marchera vers la base des Pirates dès son atterrissage.
La troupe s’éjecte. Grâce aux hublots de Transpacier, ils prennent conscience que des combats au sol se déroulent âprement. Les maudits Insectoïdes ont attendu l’installation partielle du camp pour lancer l’assaut. Méthodiquement, les Pirates avancent en ligne parfaite. Cinq rangées d’agresseurs se suivent de près. Ils tirent des munitions de toute sorte, la cacophonie émise par les armes, rend les communications difficiles. Le manque d’ordres et de coordination entrave la riposte. Les soldats surpris subissent de fortes pertes.
Des salves proviennent de tourelles disposées dans les bois proches ; elles ciblent les astronefs toujours en haute en altitude. Les capsules de sauvetage émergent tour à tour des entrailles du Phybrizo. Des rafales adverses frôlent l’engin qui transporte le commando. D’autres nefs atteintes de plein fouet tombent en boule de feu.
Après maintes esquives, le vaisseau de l’escouade d’infiltration reçoit un coup direct d’un curieux rayon rose. Les dégâts importants limitent le choix des occupants. Ils abandonneront la navette et sauteront dans le vide. Ils se serviront des propulseurs dorsaux des spatiandres, pour contrôler leur descente. Cet imprévu leur coutera pas mal d’énergie et réduira la puissance de leurs boucliers. Par cette manœuvre, ils conserveront une petite chance de survivre et de mener à terme leur mission. Ils attendent le dernier moment et ils s’éjectent et allument leur dispositif de vol.
Alain ne peut activer le sien. Un dysfonctionnement de sa combinaison l’en empêche. Il tombe en vrille, désorienté. Ce qu’il ressent se révèle trop fort pour qu’il l’extériorise. Très vite, les flammes provoquées par la friction de l’air l’entourent. Malgré son armure, il s’avère dans l’incapacité de se protéger. Il descend sur une trajectoire trop verticale. Tel Icare, il traverse, embrasé, le ciel, et consume ses ailes. L’homme ne pousse ni cri ni gémissement. Il adresse un signe d’adieux à l’attention de ses amis, il sait que ces derniers ne peuvent venir à son secours. Ils s’épuisent à esquiver les projectiles ennemis. Alain les observe du coin de l’œil, il trouve la force de se retourner et d’ouvrir le feu en direction des Pirates. Il jouit de cet ultime baroud d’honneur, avant de s’écraser sur un rocher. L’impact le tue et met fin aux douleurs atroces de son corps embrasé.
Ces compagnons lui rendent un salut respectueux comme hommage funèbre ; ils négligent sciemment et momentanément d’accorder leur attention aux projectiles meurtriers. Ceux-ci fusent autour d’eux dans un chaos général.
Les survivants du commando poursuivent leur descente périlleuse. Ils tremblent, parfois, vivement secoués par le souffle de l’explosion d’une capsule de sauvetage, détruite par un missile. La cadence de la chute s’accélère. Un éclair mauve frappe Anne à la tête, en plein vol ; son corps se désarticule et se désintègre dans un nuage de poussière violet. La jeune femme se vaporise sous les yeux horrifiés de ses compagnons.
La bataille sévit avec une intensité rare. Les hommes se battent avec opiniâtreté. La grande diversité des armes aux rayons de couleurs donne un spectacle qui se qualifierait de magnifique, s’il constituait un divertissement. Sans les champs énergétiques des spatiandres, tous les militaires auraient été prestement décimés par les forces adverses. Les soldats de l’Alliance se ressaisissent sous la direction d’un officier qui les dirige. Ils adoptent une disposition en triangle qui leur permet de se couvrir mutuellement. — Impossible de progresser ! Nous allons nous faire tordre, si nous continuons comme ça ! hurle Daniel. Le fracas des salves les oblige à crier pour s’entendre. — Je pense que tu as raison, acquiesce Jean. — Une vague de missiles pourrait leur causer énormément de dégâts, leur suggère Aurore en esquivant un rayon de matière. Je ne sais pas ce que nous affrontons, mais attention. Nous ne connaissons pas les effets de leurs nouvelles armes et en particulier de cette lumière rose sur un corps organique. — Je préfère l’ignorer, répond Jean, qui effectue une roulade sur sa gauche, avant de riposter. Plus loin, le commando commence à se rassembler. Ermine réussit, non sans mal, à rejoindre Marcel et Stéphane. Marcel l’informe qu’ils occupent une position, dominante, mais qu’ils ne parviennent plus à avancer. Stéphane s’apprête à parler, lorsqu’un trait d’énergie de couleur bleue le traverse de part en part au niveau de l’estomac. Pourtant son bouclier fonctionne à pleine puissance. Il s’écroule sous les yeux écarquillés de ses compagnons d’armes. — On n’a plus le choix Marcel, frappons fort et maintenant ! — Comment ? Au même instant, une série d’explosions retentit. Le reste du commando vient de lancer une salve de roquettes à fragmentation. — Des tirs multiples ! s’exclament d’une seule voix Ermine et Marcel. Ils transmettent des ordres et en quelques secondes la zone de guerre se transforme en terre d’apocalypse. Tous les soldats encore en vie font feu. Un véritable mur de missiles annihile les deux tiers des Pirates présents. Occasionnant aux passages des dommages collatéraux très importants, les bois à proximité flambent littéralement au milieu des rochers réduits en miettes ou complètement fracassés selon leur taille d’origine.
L’unité d’élite d’infiltration profite du désarroi pour s’enfoncer dans les rangs ennemis et après quelques minutes d’une course intense pénètrent dans la base. Ils se dissimulent dans une petite pièce pour récupérer et se réorganiser. À l’extérieur, l’Alliance décime les derniers insectes. Une quarantaine de combattants morts et une quinzaine gravement meurtris, voilà le premier bilan du côté Alliance. Autant dire que sur les soixante-dix militaires envoyés seuls vingt demeurent capables de se battre. Et encore, le point de situation ne parle pas des pertes occasionnées aux secouristes, au personnel technique, etc. Les blessés rejoignent un centre de soins. Les médecins s’affairent à leurs chevets.
À cet instant, six poules mutantes et quatre Asmodays arrivèrent.
— Merde, il ne manque plus que cela ! réagit Jean en apercevant les étranges créatures. À vingt, nous n’allons pas tenir longtemps face à ses bestioles. — Au moins, les rescapés de l’autre unité viennent de pénétrer dans les installations, se console Aurore à haute voix. Alors que tout semble perdu pour les survivants, les Ombres apparurent, de nulle part, et entrèrent en action. Elles lancent des dards noirs sur les poules. Ces dernières s’écroulent sous les impacts. — C’est quoi encore, ces machins ? — Pour le moment, cela importe peu. Ce qui compte, c’est qu’en toute vraisemblance ils nous donnent un coup de pouce. Utilisez vos missiles sur les Asmodays. Ils ne les aiment pas. D’après le rapport.
Dans un ultime sursaut de courage, les survivants reprennent le combat avec ardeur. Grâce à l’aide providentielle des Ombres, ils éliminent rapidement leurs adversaires. Mais, à priori, le Xéllosien ne veut pas en rester là. De nouvelles créatures hideuses surgissent, fruits des manipulations génétiques qui se déroulent dans les installations pirates.
A suivre, Chapitre 13 : Le secret de la base _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mar 24 Mar - 13:17 | |
| Chapitre 13 Le secret de la base Deux membres du commando reprennent leur marche. Au fur et à mesure de leur progression, ils inspectent les laboratoires totalement vides, la situation des plus étrange. Ils frissonnent, avancer dans ces couloirs déserts se révèle particulièrement oppressant. Les bourdonnements émis par les divers appareils électroniques n’enlèvent pas le sentiment d’inquiétude, dégagé par ces lieux.
Ils parviennent devant une salle octogonale. Elle recelait, en son heure, le cadavre affreusement altéré de Jonas et Nébula, à présent il subsiste au centre de la pièce qu’une immense boule entourée d’une flaque d’eau sale. Ils franchissent le seuil. — Penses-tu qu’il s’agit d’un œuf, Marcel ? — Aucune idée, répond l’intéressé. Je préfère que nous sortions de cet endroit avant… Marcel ne termine pas sa phrase, les portes se verrouillent subitement. La sphère émet un bourdonnement et commence à se fendre. Des petites plaques brunâtres se détachent de l’œuf pressenti, enfin, il éclate et donne naissance à une chose « mi-lézard, mi-insecte ». — Un croisement entre Xéllosien et Pirate ? Ils sont vraiment fadas, ces mecs ! lance Marcel, les yeux écarquillés de stupéfaction. Il recule précautionneusement. — Tu comprends, quand on se montre doué en quelque chose, on s’y tient. — T’appelles ça, être doué, Ermine ? — Niveau génétique, nous ne pouvons pas dire le contraire, Marcel.
La créature s’étire en tremblant sur ces frêles membres. Elle se débarrasse de résidus semi-rigides, probablement placentaires ; ils demeurèrent collés, à elle, durant l’éclosion. Elle pousse un cri rauque et se jette subitement sur Marcel, tout griffe dehors. Surpris, ce dernier ne peut réagir. La chose le percute de plein fouet. Elle le capture et le tue instantanément, en lui labourant littéralement le visage et la gorge, provoquant un geyser de sang, sous le regard horrifié d’Ermine. La femme darde instinctivement un rayon laser sur la bête, qui hurle de fureur. La créature, saisie de démence meurtrière, saute sur la jeune fille. Elle l’esquive insuffisamment et reçoit une blessure profonde à l’avant-bras. La chose fait volteface et se dandine, elle nargue Ermine, sa nouvelle adversaire. Le monstre incline la tête sur le côté, à la manière d’un chien, ses yeux perçants évaluent la situation. Puis, il hurle de plus belle et se précipite, à nouveau, sur Ermine. La jeune femme ouvre le feu en vain, ses tirs se perdent, au fond de la salle.
L’hybride saute une seconde fois et projette sa victime à terre. La chose, casse son élan, se retourne et bondit sur la poitrine d’Ermine. Le monstre s’apprête à asséner le coup fatal. Au même moment, un sas éclate et deux militaires entrent. Surprise, par l’explosion, la bête se redresse et se jette sur les intrus. Les deux hommes appuient sur la détente de leur laser, les rayons verts atteignent l’entité et l’éliminent. — Scotch ? Tard ? Je vous croyais mort, s’exclame Ermine haletante et stupéfaite tandis qu’elle verse sur son bras un cicatrisant liquide, qui stoppe l’hémorragie. — En fait, nous nous sommes infiltrés dès le début des combats, depuis, nous errons perdus. Lui apprend Guy, l’air chagriné. Cet endroit s’apparente à un véritable labyrinthe et nous ne rencontrons aucun panneau indicateur pour nous aider ! L’humour de Guy ne reçoit aucun écho. Ermine et lui, examine rapidement Marcel, ils replacent le casque de son spatiandre sur sa tête, et enclenchent la balise de localisation. Son corps sera extrait des lieux plus tard. Non loin de là, Scotch tente en vain d’actionner la seconde porte qui barre l’accès aux autres secteurs de la base. Il décide d’avoir recours aux grands moyens. — Reculez, ordonne-t-il, en déposant une noisette d’explosif et allume la charge.
La voie présentement dégagée, ils avancent d’un pas alerte. Ils souhaitent atteindre au plus vite le centre névralgique de l’installation et le détruire. Ils parviennent dans un compartiment rectangulaire. À son extrémité, un sas marque la frontière avec le local des générateurs. La petite troupe reste sur ses gardes, elle se dirige prudemment vers le fond de la salle. Le calme règne dans la pièce et les oppresse. Le commando s’apprête à franchir la porte lorsque le Xéllosien apparait. Le reptile revêtu d’une armure rouge et orange pointe un canon sur ses invités-surprises.
— Je vous félicite pour votre arrivée jusqu’ici ! Mais, tous vos efforts ne serviront à rien. Vous ignorez à qui vous avez réellement affaire. Le lézard sourit, dévoilant des dents pointues et étonnamment blanches. — Vous savez déjà que vous avez perdu. Si nous avons réussi à infiltrer vos installations et à vous atteindre, le coupe sèchement Guy, d’autres le pourront. — Non. Je vous ai laissé le penser. Vous êtes là où je désire vous voir, répond le Xéllosien en disparaissant dans les airs. Les trois compagnons se regardent, interloqués. — Un hologramme, sans doute, constate Ermine, en haussant les épaules. Ils pénètrent dans la salle des générateurs, armes aux poings. Des câbles, immenses et d’une épaisseur exagérée, parcourent la pièce. Tous convergent vers un même point. Une sphère noire, semblable à cette Ombre bizarre évoquée dans le briefing, parait attendre sa délivrance. À la différence, qu’elle semble beaucoup plus grande !
Ses yeux dégagent une profonde tristesse. Une brume légère comparable à un voile de soie émane de la créature. Devant ce tableau, le groupe réalise qu’il ne doit pas, qu’il ne faut surtout pas détruire la base ! Il convient d’abord de sauver l’Ombre, reste à trouver comment.
Ermine, Guy et Jacques-Daniel observent la prisonnière, ils ne savent comment agir. Leurs esprits leur semblent se vider lentement. Jacques sent quelque chose s’emparer de son être, comme s’il perdait tout contrôle et toute volonté, tout en conservant la conscience de ses actes. Il se dirige vers le globe et il ouvre le feu. Ses deux compagnons se maintiennent immobiles et silencieux.
La sphère éclate. Une couche épaisse de brume se dégage de l’Ombre et emplit toute la pièce ; des flammes parcourent son regard. Un dard noir frappe Jacques. Il s’écroule sans un cri. Ermine, qui se réveille soudainement, vise la forme obscure. Le rayon ondulatoire touche son but, sans succès. La créature le remarque à peine.
— Guy ! Il vaut mieux foutre le camp ! dit-elle en secouant l’épaule de son ami. Je commence à estimer que le Xéllosien ne ment pas, lorsqu’il affirme qu’il voulait nous voir ici ! — Tu as raison. Nous venons de commettre une grosse erreur. Acquiesce l’homme d’une voix endormie. Ils tournent les talons et se sauvent, tandis qu’un râle rieur émane de quelque part, derrière eux. — On se croirait dans un mauvais film de science-fiction, lance le professeur en courant.
Pour unique réponse, il n’obtient que le bruit de ses pas. Il se retourne pour voir la créature saisir Ermine. Elle convulse, son corps parcouru de nombreux arcs électriques. Il jure et accélère.
* * *
À l’extérieur, la bataille sévit. Le reptile apparait soudainement, au milieu du carnage. Les tirs contre lui semblent inopérants. Il demeure totalement immobile, même lorsqu’un missile lourd le heurte. Il observe tranquillement les combats comme s’il connait à l’avance le déroulement de ces derniers.
Le lézard se retourne en direction des Ombres venus en renfort aux soldats de l’Alliance. Il ouvre le feu vers elles, des nuées de dards lumineux les frappent avec une efficacité terrifiante. Elles s’écroulent sous les horribles chocs. Elles émettent des cris de douleurs, à glacer le sang. Les Marcheurs et les Asmodays, renforts des Pirates, disparaissent, occis par les militaires. Ceux-ci remercient silencieusement les données récupérées dans la basse ennemie. Sans elles, ils ne se seraient pas débarrassés de ces créatures aussi facilement. Mais face au Xéllosien, ils demeurent pratiquement impuissants.
Soudainement, le reptile se prend la tête entre les mains et hurle. Les Ombres cessent le combat. Les soldats eux-mêmes se figent ; ils se rendent compte que quelque chose d’anormal arrive. Il ne survit que huit militaires, tous les gradés ont péri, la situation ne les avantage guère. À cet instant, Guy sort comme un fou de la base suivi de près par l’Ombre.
Le Xéllosien se calme, il parait aller mieux. Il regarde autour de lui, découvrant une terre brulée, jonchée de corps et de sang. Il semble complètement perdu. Ses yeux finissent par se poser sur l’Ombre géante, sa vision le choque. Subitement, il se rappelle. Il y a quelques mois, à l’occasion d’une mission de paix, il percuta un objet inconnu. Les radars de son vaisseau, pourtant perfectionnés, ne détectèrent rien. Il naviguait alors dans le système slay.
Son mandat consistait à informer les Slays que son peuple possédait un astronef Insectoïde. Dans les banques de données du spationef, ils trouvèrent les plans des attentats qui les conduisirent, eux, à entrer en guerre avec l’Alliance. Ils découvrirent avec rage que les Pirates endossaient seuls, la responsabilité de l’annihilation de leur planète. Avec ces preuves, les Xéllosiens devaient mettre un terme à l’état de conflit larvé qui les oppose aux Slays et à l’Alliance. Le premier éclair de lumière, depuis des années, brillait comme pour montrer le chemin d’une possible paix.
Les avaries de son navire l’obligèrent à se poser sur SRX-380. Le Xéllosien atterrit à l’endroit où aujourd’hui s’élève la base des insectes. Lorsqu’il sortit de son vaisseau, il tomba nez à nez avec une sphère noire. Derrière elle, les Pirates avaient déjà entrepris la construction des bâtiments. Le reptile voulut effectuer un demi-tour et envoyer un rapport à son peuple, mais il avait senti une énorme pression sur son cerveau. Il se retrouva très vite sous le contrôle de la créature inconnue. Il s’avérait incapable de résister.
Cette dernière fouilla dans ses souvenirs jusqu’à découvrir le passé de sa nation. Avec ses informations volées et celle des Insectoïdes, la chose nourrit une idée machiavélique. Elle comptait s’emparer des territoires de l’Alliance, sa soif de pouvoir devenant de plus en plus incommensurable. Elle voulait conquérir ces primitifs, les contrôler et se servir d’eux.
Bien que la créature disposa des moyens de se libérer des hommes qui la retenaient captive, elle s’en abstient. Elle préféra manipuler ses geôliers et rester enfermée le temps de mettre son plan à exécution. Elle pensa que, dans l’éventualité d’une attaque des Alliés, elle serait considérée comme une prisonnière et tandis que tous ces êtres pitoyables se battraient, elle en profitera pour s’échapper. Sa détention lui servira à apprendre tout ce qu’elle désirera de ses esclaves inconscients.
A suivre, Chapitre 14 : Illusion _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Lun 30 Mar - 13:08 | |
| Chapitre 14 Illusion Les Ombres foncent sur le monstre qui émerge du repaire adversaire. Beaucoup de ces entités disparaissent sous les tirs de leur homologue géante. Les soldats alliés regardent, stupéfaits, la scène qui se déroule devant eux.
Tahara, le Xéllosien se dirige vers les militaires les mains levées en signe de reddition. Un premier maitre, le seul gradé encore vivant fait signe à Tahara d’avancer. Une fois à leur hauteur, le reptile s’exprime en parfait Terranien. — Bonjour, ne voyez pas en moi un ennemi. Les apparences s’avèrent trompeuses. Je me trouvais sous l’emprise psychique de la chose qui vient de surgir, de la base, derrière moi. Je ne disposais pas de mon libre arbitre. Il relate rapidement son histoire. Les soldats acceptent cette explication, sans formuler aucune observation. Les combattants ne jugent pas les assertions de Tahara ; cela ne relève pas de leur compétence.
— Je comprends, repart le premier maitre, j’informe notre centre opérationnel. Dans l’attente de leur directive, vous entendrez, que par mesure de prudence, vous résiderez sous bonne garde. Après un court échange avec sa hiérarchie, l’officier subalterne reçoit des consignes immédiates. — Je ne pensais pas que l’Etat-major réponde aussi rapide. L’Alliance vous invite à vous placer sous notre protection. Les allégations du Xéllosien semblent corroborées, par diverses sources. Au travers des rapports, déjà transmis, abondent dans le sens du reptile. Les différents éléments militaires engagés narrent la sensation d’une perte partielle de leur volonté. Guy Tard, l’ultime rescapé du commando, les rejoint. La survie de Guy apparait ironique. Lui, le seul civil de l’opération, ne peut pas se prévaloir d’aucun entrainement particulier, à ce type d’action. Les Pirates observent les Ombres s’affronter avec acharnement, ils baissent leur garde. Les derniers soldats de l’Alliance profitent de l’aubaine pour repousser les insectoïdes. Ils s’enfuient dans les bois. Les tirs, entre les entités nébuleuses, se calment.
Soudain, un éclair les aveugle. Lorsqu’ils retrouvent leur sens quelques minutes après, les Ombres ont toutes disparu. Guy secoue la tête pour chasser, la lumière rémanente, de ses pupilles. Le réflexe se révèle inutile. Guy salue rapidement les militaires et le Xéllosien. Après un bref échange verbal avec le premier maitre, il contacte les Hauts Dignitaires et leur relate les derniers évènements. — Madame Star, Monsieur Bed, vous disposez maintenant des mêmes informations que moi. Quelles attitudes adopterons-nous à présent ? — Nous allons en discuter entre nous. Je place l’ensemble des effectifs sous votre autorité. Ne quittez pas l’écoute. Occupez-vous des blessées. Le croiseur Deep Sea Dolphin arrive. Son équipage vous rapatriera. Yéna Star salue Guy et coupe la communication. — Premier maitre, comme le souhaitent les H.D., j’assure la direction provisoire des opérations ; je n’embrasse aucune connaissance militaire, je compte sur vous pour m’assister dans cette tâche, reprend Guy qui s’adresse au soldat. * * * Les deux Hauts Dignitaires convoquent le frère de Guy dans leurs bureaux. Il possède le même cursus professionnel que son frère et part un humour bizarre de la part de c'est défunts parent, le même patronyme.
L’homme sirote un soda lorsque Dominique le contacte. Il compte tout de suite que quelque chose d’important vient de se produire. Il attend depuis des heures cette invitation. Il aurait souhaité participer à l’expédition, les décideurs préférèrent Guy. Il se veut froissé, en même temps, il sait que les H.D. ont choisi judicieusement.
Will part, son databloc sous le bras. Pendant le trajet, il se demande pourquoi on l’appelle maintenant. Le chemin lui semble plus long que d’habitude. Arrivé au niveau des ascenseurs, Jacques l’accueille. — Salut, Jacques, comment te portes-tu ? — Ça va, monsieur Will, ils vous attendent avec impatience. — Ne les laissons pas languir davantage. Ils montent dans une cabine et atteignent rapidement l’étage désiré. Ils s’avancent et entrent dans le bureau de Dominique. Cette fois-ci, Jacques reçoit l’ordre de les accompagner. Yéna leur communique les rapports d’Ermine et de Guy. — Je constate que les pirates nous ont encore bien manipulés, ce qui me réjouit, réside dans le fait que ces Insectoïdes se retrouvent comme nous abusés. Dans cette histoire, quel rôle joue exactement le Xéllosien ? Je croyais qu’ils ne hantaient, définitivement plus, nos systèmes. — Il semble mandaté, au nom de son peuple, pour établir une paix durable avec l’Alliance. — Sérieusement Yéna ? — Absolument, répond Dominique à la place de la Slay. — Vous voulez que je me rende sur place pour les formalités. — Non, nous aimerions que vous alliez chercher votre frère sur la planète ; vous reviendrez, tous deux, avec le Xéllosien. — D’accord ! Je vous avoue que j’aspire avec hâte de voir cet astre.
* * * Le croiseur Deep Sea Dolphin se pose sur SRX-380. L’équipage s’affaire à soigner les blessés. Le professeur reçoit l’ordre d’accompagner Tahara et de le protéger, jusqu’à leur arrivée au siège de l’Alliance. Dès la fin des opérations de secours, le spationef met le cap vers la capitale.
Le vaisseau atteint le spatioport à dix-neuf heures. Un émissaire accueille les deux hommes et il les escorte vers un glisseur. Le messager les dépose sur le toit du bâtiment du gouvernement.
À l’intérieur, tout le monde s’active. La sécurité semble renforcée. Les H.D. s’équipent de traducteurs universels automatiques. Ils ignorent que Tahara maitrise leur langue. Un entretien historique se déroulera bientôt avec leur vieil ennemi. La tension demeure palpable.
Tahara et Guy empruntent l’ascenseur et descendent au niveau des salons de réception. Ils pénètrent dans la salle de réunion.
— Madame, messieurs, je vous présente Tahara, ambassadeur des Xéllosiens, annonce Guy Tard, la voix trahissant son émotion. — Monsieur Tahara, installez-vous, je vous prie. Je m’appelle Yéna Star, je personnifie la nation slay. Le Xéllosien s’insère tant bien que mal sur le fauteuil, sa queue l’empêche d’adopter une position cosy. — Bonjour, je me nomme Dominique Bed, Haut-Dignitaire des Terraniens, je vous agrège — accueille — avec un, historique, plaisir. Veuillez accepter nos excuses, je constate tardivement l’inadéquation de nos sièges à garantir votre confort. Jacques, s’il vous plait, apporter une solution à ce problème. L’homme quitte la pièce. — Je vous remercie pour votre réception. J’aurais souhaité que cela s’opère en de meilleures circonstances, hélas, rien n’advint comme je l’espérais. — Ce n’est pas votre faute. Comment imaginer qu’une créature vous asservissait ? Je vous présente Will Tard, le frère de Guy, que vous connaissez déjà. — Voilà un réel plaisir, affirme Will. Il n’avait pas eu le temps de se saluer sur la planète slay. Will tend la main au Xéllosien.
Tahara, interloqué du geste, le regarde curieusement, soudain, il comprend qu’il s’agit d’une habitude terranienne et il lui serre la dextre en retour.
Durant de longues heures, nos protagonistes affinent mesures, dispositions ou règles qui régiront leurs futurs partenariats. Ils planifient d’autres rencontres en vue de consolider cette fédération élargie. Tous signent une Constitution provisoire des États de l’Alliance. Les intérêts économiques et stratégiques, les coutumes et la culture de chacun s’avèrent préservés. Ils s’inscrivent dans l’élaboration d’une nouvelle civilisation multiethnique. Il convient à présent d’informer la population. — Bien, sollicite Tahara, accordez-moi l’obligeance de me prêter un petit astronef afin que je rejoigne mon monde ? — Cela va de soi, acquiesce Yéna. Jacques, je vous prie de vous en occuper. L’homme quitte la pièce. — Madame, Monsieur avec votre autorisation et celle de monsieur Tahara, j’aimerais partir avec lui, demande Guy. Je désire observer comment vivent nos nouveaux amis, de plus je vise à découvrir leurs coutumes. — Je n’y vois aucun inconvénient, bien au contraire, cela permettra de consolider les relations entre nos nations respectives. La décision vous appartient, Tahara. — Avec plaisir, acquiesce Tahara, voilà une fortune à exploiter. Will, venez-vous avec nous ? — Non merci, je pense étudier davantage les écrits rapportés de SRX-380. Les négociateurs règlent les modalités en détail. À la grande joie de Guy, les plénipotentiaires ratifient le traité.
Tahara et Guy décollent, à bord de l’astronef Kadji, pour Illusion, la planète xéllosienne.
L’astre se dévoile entièrement entouré d’une brume opaque située dans sa haute atmosphère. Au-dessous de l’épaisse couche nuageuse se découvrent aux regards d’immenses forêts extrêmement denses et des signes nombreux d’agitation au sol, ils indiquent que cette terre accueille une faune très abondante.
Tahara explique à son compagnon terranien que l’air d’Illusion provoque des hallucinations et cela jusqu’à ce que l’organisme s’y habitue. Sa nation y trouva refuge, après la destruction de Xellos, durant la guerre qui les opposa.
Ce monde s’érige comme l’unique planète habitable du système Sibyllin. Celui-ci englobe deux étoiles. L’autre quanta, Torve, s’exploite seulement pour ses nombreuses mines, son atmosphère demeure irrespirable, des équipements spéciaux s’imposent.
* * * Dans les bureaux de l’Alliance, Yéna reçoit la traduction des écrits déchiffrés dans les ruines de SRX-380. Hélas ! à cause de l’érosion, la plupart des caractères se découvrent irrémédiablement endommagés. Des phrases trouvent un sens que Will vient de décrypter par ses efforts incessants : « ... vingt-quatre décas cycles, un quanta originaire du fin fond de l’Univers s’abattit sur le palais de Gnoll VII. Une maladie inconnue décime, dès lors, les trois quarts de la population. L’objet constitue la source de cette terrible pandémie. Nos scientifiques essaient en vain de traduire les inscriptions de cet objet maléfique. Les lettres identifiées se limitent à : V. yag.. r. Je m’éteins lentement, dernier survivant de ce fléau venu des étoiles, que la déesse d’or me protège… » Voilà les seuls écrits traduits. Le reste semble trop endommagé. Yéna mande Dominique dans son bureau. Celui-ci écarquille les yeux en voyant le nom.
— Incroyable ! Voyageur ! J’en demeure persuadé. Nous résolvons la fin du voyage d’une sonde envoyée depuis la Terre il y a des centaines d’années ! Que dis-je ! Des milliers d’années ! — Tu affirmes que votre robot d’exploration dériva jusqu’à s’écraser sur cette planète verte ? — Cela parait fou, je le sais, même après avoir lu « Star Trek ». Je pensais impossibles de telles choses. Normalement, un engin spatial se détruit sous l’effet de la friction de l’air. D’après les dernières données de Voyageur reçues par les ordinateurs de l’époque, la sonde gravitait à l’opposé de SRX-380. — Le virus ? Un cadeau de tes ancêtres ? — Aucune idée. Sa présence s’avère atypique. Très curieux, nous ne recelions pas sur Terre d’organismes capables de survivre dans l’espace, je parle de forme de vie pathogène. — En clair, cet engin constitue un mystère. Le seul moyen d’apprendre quelque chose consisterait à la repérer. — Exactement, j’en frémis d’excitation ! Le texte ne dissimule aucun indice. — Il évoque un palais. Si nous le retrouvons, nous localiserons la sonde, ou d’autres éléments.
Tous deux se regardent, une telle découverte se révèle d’une grande importance. Relancer une expédition pour l’instant s’avère impossible. Tous les hommes, sur place, viennent juste d’évacuer les lieux. Avec l’admission des Xéllosiens dans l’alliance, une forte surcharge de travail s’annonce. Ils décident, à contrecœur, de différer leurs recherches jusqu’au retour de Tahara et Guy. Cette planète sacrée recèle maintes surprises.
[b] * * */b] Tahara et Guy arrivent sur Illusion. Ils se posent et descendent du vaisseau. Guy sent sa tête tourner dès la première inhalation de l’air. Il attrape instinctivement le bras de Tahara qui comprend que son hôte subit le contrecoup de l’oxygène hallucinatoire de son monde. Il glousse, poliment. Une navette vient les chercher et les conduit vers le Sénat xéllosien. Ils annonceront la ratification et l’élargissement des accords.
Guy s’adapte lentement à l’atmosphère de l’astre. Il admire grâce aux hublots la cité qui défile sous yeux. Elle apparait comme constituée de sphères reliées les unes aux autres. Il s’avère bien différent des gratte-ciels en béton des Terraniens et de leurs panneaux publicitaires holographiques. Guy note l’absence des reproductions de monuments antiques qui jalonnent les localités qu’il fréquente d’habitude.
Ici, la ville parait fluide, claire et propre. La nature s’impose partout, aucun parking ne l’a supplantée. Les immeubles xéllosiens ressemblent à de grandes algues blanches. Les autres édifices s’affichent sphériques et parsemés d’alcôves, leur donnant l’apparence d’éponge géante.
Des animaux fantasmagoriques évoluent sans peur auprès des habitants. Le terranien reçoit présentement une vraie leçon de vie. L’argent n’existe pas, lui explique Tahara. Son peuple observa trop de civilisations se corrompre et disparaitre, esclaves de la monnaie. Ici, tout le monde œuvre pour le bienêtre de tous. La distinction de races se révèle un concept inconnu et les deux sexes se côtoient sur un même pied d’égalité.
Guy s’émerveille de cette société inédite, basée sur l’entraide et le respect. La technologie, très avancée, s’harmonise avec leur façon de vivre. Les machines effectuent le travail des hommes. Guy et Tahara arrivent au Sénat, où l’empereur les attend. Guy note une effervescence intense de la part des Xéllosiens. Le protocole exige d’organiser des festivités afin de célébrer la paix et l’alliance nouvelles entre leurs peuples. Les ultimes préparatifs mobilisent encore beaucoup de personnel.
Ils pénètrent dans une grande bâtisse. Le hall, où la fête se déroule, offre un espace démesuré. Le buffet prodigue les meilleurs plats de la planète, bien que d’un aspect très exotique. Guy, d’une nature gourmande, se risque et adopte pleinement la cuisine xéllosienne. Il découvre avec ravissement des saveurs inédites.
Une voix le ramène à la réalité.
— Guy, ça va ? Tahara se penche sur lui. Tous deux se trouvent justes en bas des marches du sas du Kadji. — Que se passe-t-il ? Articule avec peine le pauvre homme. — Tu viens de t’évanouir. — Le banquet, cette architecture qui s’apparente à des végétaux marins ? Tout cela relève d’une illusion ? — Je crains bien que oui. Te voilà victime des gaz hallucinogènes. Remarque, j’ai bien rigolé en te voyant soudainement saliver. — Merde ! Tant pis ! s’éclate Guy qui esquisse une moue de dépit. Ils s’installent dans le véhicule et partent en direction du Sénat. La ville ressemble à des dizaines de terriers collés les uns aux autres. L’éclairage fonctionne, sous la faible lumière naturelle du jour, il diffuse une pâle lueur mauve. Ils passent devant un parc où les rares arbres essaient de survivre aux assauts répétés des termites locaux aussi gros que des chats. — Je préférais mon rêve, formule Guy, à voix haute. — Tu t’attendais à autre chose ? questionne Tahara très curieux. — Sans importance, esquive Guy, en souriant. Quel rôle joue ce bâtiment ? L’homme montre du doigt une boule marron démesurée plantée au beau milieu de la ville. — Le sénat. — Beurk, grimace involontairement Guy, visiblement déçu. La navette s’arrête en face d’une bouche énorme pourvue d’une porte d’un vert de très mauvais gout. Ils pénètrent à l’intérieur. Devant Guy s’ouvre un hall de taille fort respectable. Partout, des lampions diffusent encens et lumières douces. — Tu vois, tu assisteras à une fête, plaisante Tahara. Son invité se montre désappointé par la réalité de l’aspect du territoire xéllosien qui s’oppose à sa délicieuse illusion. Le saurien ne s’en offusque pas, les visiteurs réagissent toujours, de cette manière au début. Les Xéllosiens lui exécutent une démonstration de leur danse traditionnelle. Elle dévoile son élégance et se ponctue d’entrechats, de pirouettes et de mudras sensuelles. Le seul bémol du spectacle siège dans la musique ! Un véritable supplice pour les oreilles du terranien ! Guy applaudit par pure correction.
Son geste devient l’un des nombreux sujets de conversation de la soirée. Cette coutume terranienne apparait inconnue ici, elle se retrouve vitement adoptée. Des actes anodins arrivent à influencer des populations entières, en voilà une preuve supplémentaire.
Dans l’après-midi, Guy et Tahara s’entretiennent avec les représentants xéllosiens. — Bonjour, Tahara, bonjour, Monsieur Tard Guy. Je parle comme Empereur de la nation xéllosienne, je me nomme Temasi Blue. Il porte avec grâce une toge bleu pâle et dégage une prestance extraordinaire. Tahara s’agenouille, prestement imité par Guy. — Je vous remercie de ce grand honneur. Vous pouvez m’appeler Guy. — Je vous présente les membres du sénat. Monsieur Temocri, un Xéllosien vêtu d’une chlamyde jaune se lève et se rassoit ; messieurs Tandrase et Toubali ; messieurs Timolas, à la différence des Xéllosiens précédents, Timolas endosse une cape argentée et l’Empereur s’efface respectueusement à son approche. — Un de nos sages, murmure Tahara, à l’attention de son compagnon. Le juste accapare la parole. — Le sénat vous souhaite la bienvenue, avec grand plaisir. Autour d’eux, des clameurs s’élèvent. Silence ! rugit le reptile. Les voix cessent. Bien. Monsieur Guy, comment trouvez-vous Illusion ? — Euh… Bizarre, formule Guy, dont la franchise lui joue parfois des tours. — Moi aussi, lui répond Timolas, je reconnais volontiers que notre atmosphère et nos coutumes doivent vous paraitre étranges. L’érudit s’assoit pour céder la place à l’Empereur. — Merci, Sage Timolas. Tahara nous a transmis son rapport. Il sera interrogé ultérieurement en privé, le regard de Temasi Blue se durcit. Il change d’humeur et s’adresse à Guy. — Je me réjouis de voir que les Terraniens nous délèguent un des leurs. — Désolé de venir ici à l’improviste. La nation slay se félicite de vous compter au sein de la confédération. Nous escomptons que notre future collaboration permette à nos peuples respectifs de mieux se connaitre et de s’apprécier. — Nous aspirons à la même chose.
La discussion s’éternise.
Le terranien s’installe quelques jours sur place, afin d’encore — davantage — appréhender la culture xéllosienne. Enfin, il reprend le chemin de la capitale et des bureaux de l’Alliance dans le dessein de communiquer son rapport aux deux Hauts Dignitaires. Sur ordres de l’empereur, Tahara l’accompagne. Il représente officiellement la nation xéllosienne et porte, pour l’occasion, une cape noire.
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mer 8 Avr - 6:08 | |
| Chapitre 15 Les étrangers Très loin de là, un vaisseau mystérieux se dirige vers Giradoux alias T25. L’étrange bâtiment file dans le vide sidéral, son apparence singe celle d’une pieuvre. Il parait cyclopéen en raison de sa longueur de deux-cent-trente kilomètres, pour une largeur de cinquante mètres. L’espace se reflète sur la coque lisse et brillante. Ce goliath de métal ne laisse entrevoir aucun hublot extérieur. Aucune lumière ne filtre des réacteurs. Pour autant, l’appareil avance rapidement et de façon imperturbable. Le vaisseau n’infléchit ni sa vitesse ni sa trajectoire lorsqu’un météore le percute. L’astronef croise à 2000 années-lumière de T25. Le géant orbitera autour de ladite planète, dans vingt minutes !
L’engin insolite arrête net sa progression à seulement cent-vingt secondes de T25. Un immense trou spatial apparait devant lui. Il s’y engouffre avec une précision extraordinaire non sans permettre à une minuscule nef de s’en détacher. Le bâtiment interstellaire disparait entièrement dans la fenêtre et s’évanouit dans le gouffre intersidéral.
Les croiseurs de surveillance alliés ne décèlent aucune présence. Les radars au sol, ultraperfectionnés, ne détectent aucun écho. Le petit vaisseau échappe à tout repérage, il ressemble trait pour trait au géant de métal. Il se dirige vers la planète tel un zombie. La navette spatiale se meut avec pour unique objectif d’atteindre la capitale terranienne qui héberge le quartier général de l’Alliance.
La nef inconnue croise un navire de l’Alliance sans se découvrir. Embarquée à son bord, une unité d’archéologues et de militaires, en route pour les ruines de SRX-380, vaque à leurs obligations. Leur mission consiste à mettre la main sur la sonde « Voyageur ». Sakura Segawa et Leonne Hathe appartiennent à l’équipage. La coursive, qu’elles parcourent, offre un aspect totalement dépouillé. Le couloir s’agrémente de rares portes numérotées où trône un inévitable panneau de spatialisation. Les cabines s’organisent sur le même modèle que tous les navires alliés.
Les filles franchissent un petit sas et se rendent compte qu’elles évoluent, hors du vaisseau. Seul, un champ de force les sépare de l’espace. Elles n’aperçoivent aucun spatiandre à proximité. Elles promènent leurs yeux, un peu partout visiblement angoissées. Elles paniquent à se tenir à deux ou trois pas du néant, sans protection ; cette situation s’oppose à leur instinct. Elles s’imaginent tels des poissons rouges dans leurs bocaux. Elles songent à l’audace de l’ingénieur qui conçut un accès entièrement en Transpacier. Ce dispositif innove par sa présence dans les vaisseaux spatiaux de ce type.
— Quel spectacle magnifique, observe Sakura ! Elle admire la pureté du vide constellé de petits points lumineux ! — Oui. Cette attraction m’inspire surtout de l’inquiétude. On se sent comme aspiré et j’ai déjà donné. Leone se retrouva autrefois dérivante dans l’espace à la suite d’un affrontement avec les Pirates. Elle en gardait un mauvais souvenir. — Je regagne ma cabine, chuchote-t-elle, nous nous rejoindrons tout à l’heure.
Elle sort précipitamment du sas, sans rien ajouter. Laissant son amie à sa contemplation de l’Univers. * * *
L’astronef qui transporte Guy et Tahara, en provenance d’Illusion, occupe le tarmac depuis une demi-heure. Le Terranien et le Xéllosien se dirigent vers le bureau de Dominique, à bord d’un glisseur. Des citoyens aperçoivent le lézard, ils vocifèrent parfois des propos venimeux à l’encontre du reptile et de son peuple.
Une fois sur place, un appariteur les conduits dans un restaurant où les attendent Yéna et Dominique. Ils se retrouvent, autour d’un repas, afin de célébrer la nouvelle entente avec les Xéllosiens. La collation se compose de nombreux petits plats. Dont un poisson, cuit à la vapeur, qui repose sur un lit d’algues. Le buffet s’accompagne d’un alcool nommé Doolch.
Un mets ravit particulièrement Guy, il salive devant une créature rôtie à la broche. Il suppose qu’elle provient de la famille des porcs. La chose se sert couverte d’une épaisse sauce au vin rouge agrémentée d’échalotes.
Pendant le repas, Jacques Arhma s’avance derrière Yéna et Dominique et leur murmure quelques mots à l’oreille et se retirer. Les deux Haut-Dignitaires se regardent et s’accordent par un signe préalablement convenu. — Messieurs, un vaisseau inconnu vient de se poser sur le toit de notre immeuble, annonce Yéna. — L’engin évoque une pieuvre et il parait dépourvu de hublots. Cela vous dit quelque chose Tahara, renchérit Dominique. — Affirmatif, ce navire appartient à la nation Fils de Fer ou F.F. de XR-512. — Les Fils de Fer ? interroge Guy avec une curiosité non contenue. — Une civilisation extrêmement avancée technologiquement. Ils semblent les seuls, à notre connaissance, à voyager dans diverses dimensions. Ils s’avèrent pacifiques et exhibent une morphologie humanoïde, toutefois ils se montrent dépourvus d’oreille et de cheveux. Leur enveloppe se décrit comme maigrichonne et de couleur argentée. Ils s’apparentent à des entités de métal. Je me demande ce que présage leur venue. Habituellement, ils ne contactent les autres races que pour commercer. Là, ils se trouvent exceptionnellement très loin de chez eux. — Quelle attitude, devons-nous adopter Tahara, interroge Yéna ? — Il convient de se montrer humble à leur égard, à défaut, agissez comme pour moi et tout se déroulera bien. — Disposes-tu d’informations sur leur planète, leur façon de vivre ou des coutumes spéciales auxquelles nous devrions nous plier afin de ne pas les offenser ? — Je ne sais pas grand-chose sur eux, Guy. Nobostant, que leur astre se compose à soixante pour cent de métal ou que leur sang prend, au contact de l’air, une couleur argentée ! Je me souviens qu’ils se trouvent unis avec une race beaucoup plus avancée que nous tous. Nous avons déjà croisé des bâtiments extraordinaires dans leur système et ses alentours. Leurs spacionefs ne correspondent à rien de répertorié. Les F.F. paraissent pacifiques, nous ne parvenons pas à entrer en contact avec eux. — Merci, Tahara. Ne faisons pas attendre davantage nos visiteurs, coupe Yéna. Elle se lève, jette un rapide regard à la facture du repas présentée par le serveur et la règle, à l’aide d’une carte. Tous les quatre se rendent au sommet de l’immeuble des bureaux de l’Alliance. Ils progressent prudemment vers l’engin qui flotte dans les airs sans dégager ni chaleur ni bruit. Un orifice se forme sur le flanc gauche de l’appareil, une rampe grise se matérialise, reliant le navire au sol. Un F.F. apparait et descend en titubant. Il s’arrête en face de Tahara. Il précède deux humanoïdes qui s’avancent avec élégance hors du vaisseau. Les deux créatures n’appartiennent pas aux F.F. Le premier toise un mètre quatre-vingt ; il laisse entrevoir une tignasse et des yeux turquoise, il porte un costume ample de couleur anis. Le second individu, plus mince, mesure un mètre soixante-dix. Il présente des organes de vision et une chevelure mauves et arbore des vêtements moins ostentatoires que ceux de son compagnon. Les deux invités se révèlent une femme et un homme. — Tahara ? questionne Dominique. — Aucune idée sur leur identité. L’un des deux visiteurs rompt le silence, il comprend la surprise de leurs hôtes. — Bonjour, nous arrivons d’une galaxie que vous appelez Andromède. La nouvelle résonne comme une bombe, ils proviennent réellement de fort loin, de 2 500 000 années-lumière précisément ! Que recherchent-ils, ici ? — Nous venons en paix. Les Fils de Fer nous connaissent depuis longtemps, nous commerçons ensemble. Seulement aujourd’hui, un sérieux problème nous oblige à prendre contact avec vous pour solliciter votre aide. Nos galaxies respectives courent un gravissime danger. — Bonjour ! Excusez-nous, vous nous prenez de cours là, bredouille Yéna. Allons nous assoir afin d’échanger les uns sur les autres. Cela constituera un bon début, ne pensez-vous pas ?
Ils approuvent et s’installent dans la salle de réunion.
Les Haut-Dignitaires, Guy et Tahara apprennent que les Andromédiens viennent d’une planète nommée Billingar. Cet astre se répartit en soixante pour cent d’eau pour quarante de terres habitables. Il possède de nombreuses forêts et un ciel fuchsia. Leur société se présente comme foncièrement similaire de celle des Terraniens, des usines, des bureaux, une monnaie appelée Sasi et quelques mystérieuses religions autour d’une déité auréolée d’or.
Ils découvrent, parallèlement, que cela fait près de deux-mille ans qu’ils forment une union avec les F.F. Ces derniers leur fournissent matériaux et carburant et, en échange, ils bénéficient des avancées technologiques et médicales des Andromédiens. Aujourd’hui, une espèce inconnue et aux origines indéterminées menace les deux civilisations, alors même que leur éloignement s’avère considérable. Des créatures apparurent pile entre leurs deux galaxies. Elles ne possèdent aucun vaisseau. Ces vies flottent simplement dans le vide et en grands nombres. Les Andromédiens et les F.F. essayèrent en vain de communiquer avec elles. Ils en capturèrent une et la baptisèrent Boomerang, à cause de leur singularité et de leurs formes. Ces entités réfléchissent physiquement tous les types d’énergie et de matière répertoriées à ce jour. Les ondes elles-mêmes, de toutes fréquences, se réverbèrent à leurs origines. Les émissions radio mirent sans cesse, ce qui explique sans doute l’absence de transmissions.
Grâce aux multiples expériences, ils apprennent que ces créatures phagocytent une infinité d’espèces aux biologies diverses. Ils détruisent leurs neurones et s’approprient leurs connaissances, avant de les tuer. Une fois l’hôte décédé, l’entité le quitte et peut à loisir singer sa forme ou partir pour en parasiter une autre existence. Toutes les tentatives pour se débarrasser des Boomerangs échouent, et leur nombre augmente sans cesse. — Je commence à comprendre vos inquiétudes, monsieur ? — Oh ! Pardon ! Nous ne nous sommes pas présentés. Voici Féramie, Dallium et moi, Lolane. — Monsieur Lolane, reprend Dominique, honnêtement je ne conçois pas, comment nous parviendrons à vous prêter assistance ? Pour tout vous dire, nous ne soupçonnions pas l’existence de telles formes de vie. Pour le moment, ils ne nous montrent aucune hostilité. — Eh bien, nous réalisons à présent que les Boomerangs agissent en quelque sorte comme des dévoreurs de monde. Nous avons remonté leurs traces jusqu’à une planète, nommée Songs. Ils l’ont complètement desséchée. Cette terre autrefois florissante, ressemble aujourd’hui à un gigantesque désert. Nous espérions que vous accepteriez de nous épauler à créer un virus. La difficulté réside en la constitution physique de ce dernier, car il devra survivre dans l’espace, sans atmosphère et les ultraviolets se révèlent sans pitié. — Je comprends. Nous vous apporterons notre concours. Si les Boomerangs se vérifient aussi dangereux que ce que vous dites, nos mondes respectifs, mais également des centaines, voire des milliers de civilisations subiront leurs emprises. — Mon peuple vous épaulera pareillement, intervient Tahara, nos scientifiques vous fourniront toute l’aide nécessaire. Ils ratifient leurs accords. Terraniens, Slays, Xéllosiens, Fils de Fer et Andromédiens mettront en commun leurs meilleurs éléments afin de se débarrasser de cette épée de Damoclès. Ils profiteront de l’occasion pour mieux se connaitre et tisser des liens d’amitié entre eux. A suivre, Chapitre 16 : Les visiteurs fantômes _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Lun 13 Avr - 13:40 | |
| Chapitre 16 Les visiteurs fantômes Loin de là, Sakura et Leone atterrissent sur SRX-380, à proximité des ruines découvertes, il y a quelques jours. Tous deux, l’archéologue et le militaire, descendent du vaisseau les premiers. L’aube ne pointe pas encore ; trois heures du matin sonnent ; la chaleur n’impose pas à cet instant sa loi !
Les vestiges baignent dans l’obscurité et transsudent une ambiance inhospitalière. Les techniciens émergent tour à tour de l’astronef. Ils implantent le bivouac et organisent la répartition du matériel. Le campement établi, ils se regroupent au coin-repas pour se restaurer.
Leonne, absorbée dans ses pensées, se coupe un morceau de pain, ses compagnons l’imitent. Ils mangent et boivent en silence. Elle se lève et balaye les miettes de son spatiandre. Elle retourne vers les ruines. Le soleil commence déjà à pointer à l’horizon.
Elle observe les étoiles et leurs figures exotiques dessinées sur fond de ciel noir et clair. Elle frissonne dans le petit matin. Sakura la rejoint. Elles bavardent à voix basse en promenant leurs regards autour d’elles. Une mince couche de mousse recouvre les murs en cendres. Elle se décolle par plaques. Ici et là, des gravures victimes de l’érosion s’esquissent faiblement. L’une d’entre elles représente une araignée-méduse, comme l’entité Nébula. D’autres délinéaments figurent des scènes de chasses. Les gibiers rappellent vaguement de grosses poules. L’espèce colonisatrice de cet endroit laisse à la postérité, ciselée sur les pierres, une partie de son histoire.
Les linéaments, beaucoup trop abimés, empêchent les deux femmes de définir l’apparence de la race autochtone dominante. Elles contemplent les vestiges de cette civilisation lorsqu’elles entendent un cri rauque. Elles scrutent les alentours sombres, et ne distinguent que minéraux et plantes. Pour autant, les grognements se rapprochent. Ils filtrent de la végétation qui court à proximité des ruines. Des sonorités de branches cassées et de roches en train de dégringoler retentissent quelques parts.
Une silhouette humanoïde apparait devant les archéologues qui reculent instinctivement. Mike, le Slay émerge de l’obscurité et les rejoint d’un air anxieux, alerté par ces cris et ces bruits qui cessent à son arrivée. Au moment où il débouche à la hauteur de Sakura, deux créatures surgissent. Les bêtes ressemblent à de gros sangliers. Ils trottent sur des pattes de lion et agitent une trompe ridiculement petite qu’elles utilisent comme nez !
Les trois compagnons reculent. Leonne, armée d’un fusil à plasma, hésite à tirer. Si elle rate les monstres, elle risque d’endommager les vestiges et de détruire des informations possiblement capitales. Mike se fige, également un instant, sans bouger ; il ne sait comment agir. Il ne peut pas aider ses amies, sans causer de dégâts au site. Après quelques secondes de limbes, il s’éloigne du groupe et des ruines pour gagner un point en hauteur. Il commence à se focaliser. Une aura blanchâtre émane de lui. Elle l’enveloppe entièrement. Plus, la concentration du Slay augmente, plus l’éther s’intensifie. Les monstres toujours figés le fixent. Ils grognent et bavent.
L’énergie dégagée par Mike se polarise dans ses mains, elle prend la forme d’une boule lumineuse. L’air à proximité du Slay se rafraichit soudainement, les plantes gèlent. Il vise soigneusement les deux chimères. Il émet un bruit pour les attirer vers lui. Les bêtes lui dévoilent des crocs semblables à des rasoirs et chargent dans sa direction.
Le Slay lance deux sphères, elles partent vélocement. La première créature esquive le projectile qui se perd dans la forêt environnante. Il glace un arbre qui ne demande rien à personne. La seconde reçoit la boule en pleine poitrine. Elle se retrouve cryogénisée, de la tête aux pieds. Le Slay s’écroule sous l’effort intense. Par singularité avec les autres membres de sa race, Mike éprouve toujours quelques difficultés à manipuler les éléments ; le geste provoque une grande fatigue, chez lui. L’animal empli de fureur saute sur l’homme, son élan se brise net sous l’effet d’un faisceau brulant de plasma. La bête hurle et s’effondre dans des convulsions terrifiantes. Des gerbes de sang noirâtre souillent la roche à proximité. Le Slay et Leone se congratulent mutuellement.
— Tu vois qu’une arme se révèle utile, Mike. — Je n’en ai pas besoin, Leone. J’avais seulement la tête autre part. — Mauvaise excuse ! Revêts au moins un spatiandre, lui suggère Sakura. — Il ne me servirait à rien, tu sais que nous, les Slays, disposons d’une constitution particulière. — Oui ! Tant qu’ils ne vous arrivent pas de malheur ! Les femmes soupirent. Ils regagnent tous trois le centre des vestiges. Le jour, à peine levé, dévoile les archéologues déjà au travail. Certains déchiffrent les écrits, d’autres fouillent les ruines à la recherche d’indices ou d’artéfacts. Sakura par l’habitude relate tout évènement sur son databloc. Leone lui fait remarquer que le viseur d’analyse de son spatiandre enregistre et classe automatiquement toutes les indications recueillies. Sakura objecte qu’elle préfère noter par elle-même les informations intéressantes. Elle peut idéalement intégrer ses propres avis. Son approche diffère souvent des synthèses obtenues par son équipement d’exploration.
Tout autour des vestiges, une clôture énergétique s’érige. Plusieurs sentinelles montent la garde afin de parer à toutes surprises. La présence des deux monstres suffit à leur rappeler que SRX-380 s’avère hostile. Les militaires préfèrent de se montrer excessivement vigilants que pas assez, sans oublier, que ces maudits Pirates peuvent attaquer à tout moment. Nul ne les observa depuis la disparation énigmatique des Ombres. Les soldats souhaitent rester prudents avec cette engeance.
Au fur et à mesure que les archéologues déchiffrent les gravures et les caractères visibles sur les murs et colonnes en ruines, moins, ils comprennent la façon de vivre de ce peuple antique. Aucune religion dans leur culture ne semble influencer les habitants. L’observation se révèle inédite pour les Terraniens et les Slays. L’esprit de ces êtres échappe aux inquiétudes ou aux certitudes. Ils aspirent à une attitude morale supérieure. Elle les conduit à l’impossibilité de concevoir une humiliation volontairement résultante de l’adoration d’un quelconque Dieu.
Les Terraniens s’enlisent dans des considérations théologiques à des milliers d’années-lumière de ces réflexions païennes. Ils se complaisent à croire en une ou plusieurs déités hypothétiques. Au fil des siècles, les Terraniens engluent leur monde dans des préceptes et obligations religieux. Cela leur procure l’illusion d’un environnement protecteur, rassurant, aimant et pardonnant. Cette ambiance spirituelle leur donne bonne conscience et leur indique l’exemple à suivre et des règles de vie élémentaires. Les Slays vénèrent, probablement pour les mêmes raisons, la grande Déesse Nyü, mère des principes fondamentaux, des Grands-Esprits, et donneuse de l’existence.
Une différence supplémentaire notable émerge sur la sexualité de ces créatures. Cette race inconnue obéit à une réitération de reproduction de quarante-huit jours. Cela constitue chez eux un comportement d’une incommensurable haute moralité. Ils se perpétuent seulement pendant cette période, et cela tous les cinq cycles solaires.
Chez les Terraniens, la pudeur s’effiloche considérablement au fil du temps. Toujours encore dépravés, ils s’accouplent, partout, tout le temps et s’en vantent, qu’ils soient hommes ou femmes. L’acte se conçoit presque, maintenant, comme un concours de performances. N’oublions pas que le sexe s’érige en commerce des plus florissants.
Les archéologues comparent cette ancienne civilisation à la leur. Les différences constituent un gouffre infranchissable vers leur société dite moderne. Semblable à un serpent qui repte pour atteindre sa proie, la pluie tombe, en un long filet ininterrompu de perles d’eau qui ondulent sous la brise. Le grain fond sur les plaines. Il s’intensifie et oblige le groupe à cesser toute activité et à s’abriter sous la tente qui accueille le réfectoire. Une courte réflexion et ils comprennent pourquoi les écrits subissent une aussi grande érosion. Les précipitations durent trois bonnes heures, l’astre ne se couvre pas entièrement de végétaux pour rien.
La journée suit son cours. Aucune trouvaille vraiment importante ne survient après les pluies diluviennes, à part une fleur étrange qui pousse au milieu des roches depuis les averses. Elle exhale une odeur forte et mortellement agréable. Excessivement même pour se révéler sans conséquence, son parfum attire toutes sortes d’insectes. Ils finissent attrapés par de longs tentacules dès qu’ils s’aventurent à proximité.
Les créatures nombreuses et variées bariolées de mille couleurs enchanteraient n’importe quel entomologiste. Voire, les hexapodes piqueurs, qui harcèlent quiconque ose porter des manches courtes, se parent de robes éclatantes.
* * *
Les H.D., les Andromédiens, le F.F., Guy et le Xéllosien Tahara rejoignent les laboratoires de la station spatiale d’expérimentations Atalanta. Après de brèves explications, les spécialistes concluent qu’ils recherchent, essentiellement, un moyen de rendre les Boomerangs inoffensifs. Le complexe scientifique pour des raisons pratiques traverse l’espace jusqu’à la zone occupée par les créatures.
Pendant le trajet, Féramie et Lolane transmettent les consignes de prudence à adopter face aux Boomerangs. Féramie recommande de ne surtout pas entrer en contact physique direct avec eux. Il précise que ces derniers utilisent le sens du toucher pour s’infiltrer dans le corps du malheureux et l’entrainer à long terme vers sa mort. Lolane conseille de ne pas les considérer comme des animaux de compagnie ou encore essayer de les nourrir. Lolane l’expérimenta et provoqua l’annihilation complète d’une station de recherches biologiques.
Les deux Andromédiens se portent volontaires pour capturer un spécimen, afin que les scientifiques terraniens et slays l’étudient. Une nef soigneusement choisie accueille les deux hommes. Féramie et Lolane s’ébaubissent face à un mur de Boomerangs qui flotte dans l’espace. L’obstacle s’étend à perte de vue. Une attaque contre celui-ci entrainerait des pertes considérables. Une action rapide et en douceur constitue la bonne stratégie. Prélever un individu subrepticement avant qu’ils ne se mettent à bouger. Les deux Andromédiens s’emparent de l’un d’eux, tandis qu’il dérive à l’écart de la nuée. Ils l’enferment dans un conteneur cylindrique aux parois faites d’un alliage de Dratanide et de Transpacier. Une heure s’écoule, les Andromédiens reviennent avec un holotype particulièrement agité.
Les chercheurs récupèrent le butin. Immédiatement, ils commencent leurs investigations et effectuent plusieurs batteries de tests. Le tout s’exécute non sans mal ; le Boomerang tente, par tous les moyens d’échapper à ses ravisseurs.
Le scanneur dévoile les entrailles de la créature ; celle-ci se présente vraiment différente de toutes les espèces rencontrées et étudiées à ce jour. Sa morphologie se compose en grande partie de neurones et de synapses. L’imagerie médicale ne permet pas de distinguer le cœur et les organes communs aux formes de vie déjà répertoriées. Les Boomerangs ne possèdent pas, non plus, de système nerveux. Ils apparaissent dépourvus de sexe ; leur reproduction doit se réaliser par mitose. Leur structure cellulaire se révèle spongieuse et élastique. Les tests électromagnétiques n’apportent aucune donnée physiologique probante.
Les chercheurs découvrent que ces créatures ne semblent pas affectées par les différents rayons des armes alliées, ce qui confirme les affirmations andromédiennes. Les Boomerangs qui subissent des tirs se servent de l’énergie accumulée pour se perpétuer. Conséquence, une quinzaine d’entre eux se retrouve maintenant à bord de la station Atalanta. Si la situation échappe aux scientifiques, le contexte deviendra explosif. Tous frissonnent et imaginent l’effet d’une salve de plasma sur le mur observé par Lolane et Féramie.
Par prudence, personne ne se risque à les tuer, le danger d’augmenter leur nombre les en dissuade. Les Boomerangs adoptent involontairement la meilleure des protections. Les chercheurs se tournent vers la solution du virus ; ils reviennent à la suggestion initiale. Ils s’efforcent de trouver une arme biologique capable de résister à l’absence d’atmosphère. Voilà qui représente un défi de taille.
* * * La deuxième journée commence sur SRX-380. Jean-Pierre Lauso réalise une découverte vers onze heures grâce à une liaison satellite avec Will. En quatre longues heures de travail, ils traduisent les écrits, d’un mur libéré de sa couche de mousse. Jean-Pierre relit à haute voix le texte, comme pour s’assurer de sa tangibilité.
« Dans notre quête de connaissances, nous partîmes en direction des étoiles. Nous rencontrâmes la vie sous bien des formes. Certaines civilisations se révélèrent en avance sur la nôtre, d’autres moins. Nous avons constaté qu’un grand nombre de ces êtres, bien qu’ils possédaient une vive lueur d’intelligence, jetaient de brefs éclats avant de disparaitre et de retourner aux ténèbres.
Malgré nos découvertes, nous n’avons jamais rien trouvé de supérieurement précieux à l’esprit. Alors nous retournâmes dans notre monde. Bien des saisons passèrent et notre existence s’éleva vers une nouvelle forme de vie. Nous quittâmes nos enveloppes corporelles pour une enveloppe de pure énergie. Lors du décacycle 8955, un objet de métal embrassa notre ciel et s’écrasa sur le palais de notre souverain Gnoll VII. L’arrivée de cette chose réveilla l’esprit de nos scientifiques. Nous avons alors regagné nos enveloppes corporelles, afin de mieux appréhender l’importance de cette découverte.
Hélas, son arrivée marqua aussi celle d’une maladie inconnue. Vitement, cette dernière provoqua des ravages parmi nos frères, elle décima la moitié de notre population en trois jours. Notre civilisation connut alors un déclin sans précédent. Quelques-uns des nôtres furent envoyés vers différents mondes dans l’espoir de trouver un asile. J’entrevoyais que je ne les reverrais jamais, je sens déjà la Déesse d’or s’emparer de moi, de mon esprit. »
Les écrits s’arrêtent là. Une gravure représente « Voyageur », juste à côté des mémoires du défunt. La sonde envoyée autrefois par la Terre s’échoua sur un monde inconnu et y apporta la mort, en quelques jours seulement. Une culture en pleine ascension disparait sans réagir à cause d’un appareil artificiel issu de la lubie des hommes en un temps ou l’espace était encore la porte de l’infini absolu.
Jean-Pierre éprouve un sentiment de culpabilité tempéré par une impression de ravissement. Il détient la preuve qu’une civilisation prodigieusement avancée vécut, ici. L’engin stellaire bouleversa leur existence. Jean-Pierre démontre que ces êtres sacrifiaient à une forme de religion, personnifiée par une Déesse d’or corolairement aux écrits trouvés plus tôt. À présent, il doit redécouvrir cette sonde pour s’assurer qu’elle s’avère bien la porteuse de mort décrit sur les murs des ruines. Ses mains tremblent d’excitation à l’idée de toucher ce vestige spatial primaire. Un fragment de l’histoire humaine, égarée depuis trop longtemps, surgit de l’oubli.
Sakura alerte les archéologues de la présence d’un appareil discoïdal, surmonté d’une coupole dotée d’un hublot, qui flotte dans un parfait silence. L’OVNI lenticulaire d’environ quarante mètres de diamètre semble entouré d’une puissante luminescence verdâtre. Sakura, relate que la chose a émergé du néant soudainement, à approximativement deux-cents mètres de hauteur. La petite faune à proximité subit une électrisation.
Leone conseille aux militaires de ne pas tirer sur l’engin. Elle leur rappelle l’article trois des rencontres extraordinaires. Les soldats évacuent le site des fouilles dans le cas où l’intrus se manifesterait hostile. Sakura, comme l’exige le protocole dans ces cas-là, contacte l’Alliance. Elle leur communique ses dernières découvertes et de l’apparition inopinée d’un OVNI. Dominique écoute les explications et il appréhende rapidement la situation à laquelle les explorateurs se confrontent. Celui-ci, dubitatif, demeure un moment sans dire un mot, en proie à une intense réflexion.
— Vous avez carte blanche. Restez extrêmement proactive. — Je serai prudente. Vous devriez prendre en considération le fait qu’aucune des personnes qui m’accompagnent n’est qualifiée pour prendre contact avec des races inconnues. Les effectifs se résument à des militaires et des archéologues, monsieur le Haut-Dignitaire. Individuellement, je crains de ne pas convenir dans cette situation. — Je comprends vos réticences. Je vais vous envoyer monsieur Tard. D’ici là, prudence. Observez le protocole à la lettre. Abstenons-nous de déclencher un incident malheureux. — Entendue. La communication cesse. L’engin ne bouge toujours pas, il se contente de planer sur place et demeure imperturbable face aux évènements qui se déroulent en dessous de lui. Sakura rapporte son entretien à Leone, sans omettre les membres du groupe. — Eh bien ! Nous ne sommes pas sortis de l’auberge ! Râle Leone, un vaisseau mystérieux surgit et nous devons attendre un émissaire, qui arrivera sans doute tardivement. — En gros, oui. Pas génial, je te l’accorde. N’oublions pas que l’Alliance rencontre des problèmes extrêmement dangereux. Notre situation insolite et cette visite demeurent presque banales, répond Sakura d’un air fataliste. — Probablement, mais d’ordinaire, nous agissons. Je déteste l’idée d’un comportement léthargique face à l’inconnu. *** Dans la station spatiale Atalanta, les recherches se poursuivent sans résultat. L’organisme extraterrestre se dévoile si simple et si compliqué à la fois, que les scientifiques ne savent où donner de la tête. Guy profite de la situation pour s’instruire davantage sur les Andromédiens. Le dialogue entre, lui, et Lolane s’avère animé. Les deux hommes éprouvent beaucoup de respect et de sympathie l’un pour l’autre.
Dominique et Yéna s’installent dans la navette qui les a conduits sur Atalanta. Ils tentent en vain de joindre Will pour lui déléguer la mission du premier contact. En désespoir de cause, ils baisent les bras et appellent son frère. Ils conversent succinctement avec Guy et lui apprennent l’existence d’un objet inconnu sur SRX-380. Le H.D. lui intime l’ordre de se rendre diligemment, sur place, afin d’établir une communication. De leurs côtés, les deux Haut-Dignitaires regagneront Giraudoux.
— Lolane, intervient Guy, d’un air gêné, il s’adresse à son nouvel ami, j’ai besoin de ton aide. — Comment souhaites-tu que je t’assiste ? — Une urgence m’impose de rallier SRX-380, au plus vite. Guy lui indique les coordonnées de la planète slays. Il lui résume rapidement les évènements qui se déroulent là-bas. L’Andromédien acquiesce. — J’aspirais à demeurer avec vous, mon frère, qui nous fait faux bond et semble injoignable, m’en empêche, ajoute Guy. Lolane sort une petite télécommande de sa poche et explique que ce dispositif constitue simplement un moyen d’autopilotage qui dirigera son vaisseau jusqu’ici. Il appuie sur le bouton et quelques minutes après son spationef se matérialise sous les yeux médusés de l’équipage d’Atalanta. Rapidement, Guy prend place à l’intérieur, Dallium, inséparable compagnon de Lolane, le conduit en moins de dix minutes sur la planète verte.
Le navire andromédien bénéficie d’un générateur spatiotemporel qui permet à l’appareil de voyager entre les dimensions grâce à des sauts interdimensionnels. Le F.F. lui explique que ce dispositif constitue une de leurs inventions.
Dallium dépose Guy au milieu des ruines et repart aussitôt rejoindre Lolane. Guy observe l’OVNI qui aux dires de Sakura n’a pas bougé d’un millimètre. Cela fait une bonne heure que le vaisseau stationne parfaitement immobile.
— Voilà notre visiteur ? — Exactement, monsieur Tard. Vous le constatez, il ne manifeste aucun signe hostile. Il n’émet nul bruit et ne semble pas disposer de moteurs classiques. Cette déduction s’appuie sur le fait que nous ne relevons aucune chaleur. — Les spectrographes ? — Ils ne détectent rien, idem pour les infrarouges, ce truc se trouve là sans l’être. — Bien, merci. Guy se place sous l’engin les bras écartés en signe de paix et pour indiquer qu’il ne possède aucune arme. Il se fige cinq bonnes minutes dans cette position. Soudain, l’OVNI daigne bouger, une ouverture saillit à sa base. Une lumière verte en émane et descend sur l’homme. Une Ombre se forme devant lui, un murmure se fait entendre, elle touche l’épaule de Guy qui hurle et disparait dans l’étrange vaisseau.
Guy reprend connaissance, il scrute autour de lui et ne trouve qu’une pièce entièrement vide aux parois grises. La créature qui lui était apparue et qui lui avait dit : « Désolé ça va faire mal » brille de son absence. Il continue à promener son regard curieux. Il se fixe sur un trou, dans la coque du navire. Intrigué par la singularité, il s’en approche.
— Vous observez des toilettes, prononce une voix. Elle jaillit de nulle part, mais aussi de partout. Guy recule avec stupeur. Il découvre l’aptitude de ces êtres à communiquer dans sa propre langue. Cela facilitera sa tâche. — Je m’appelle Guy, je suis un anthropologue. Ma mission consiste à établir un contact avec vous. L’homme marque un silence, il guette une réponse, en vain. Nous venons ici en amis. Nous effectuons quelques recherches, reprend-il. — Nous le savons. Nous observons vos semblables depuis longtemps. — Êtes-vous les Ombres que nous avons aperçues lorsque nous nous sommes battus contre les Pirates ? — Les Ombres ? Ah ! je comprends, vous nous désignez par ces termes. Pourquoi ? — En raison de vos apparitions furtives. Fantômes vous définit avec plus d’exactitudes et cela à cause de votre constitution vaporeuse. Ce vocable s’emploie chez nous, n’y entendez là aucune offense de notre part. Comment voulez-vous que l’on vous nomme ? — Fantôme nous convient. — je désirerais connaitre le but de votre présence. — Nous observons votre façon de vivre. Elle nous apparait curieuse. Nous nous posons des questions. Nous embrassons encor un propos complémentaire, que nous évoquerons ultérieurement. Nous aimerions être instruits de ce que vous vous efforcez de découvrir dans ces vestiges. — Difficile à expliciter. Disons que nous voulons en savoir davantage sur l’ancienne civilisation de cette planète. Nous recherchons accessoirement un artéfact de notre passé qui atterrit, ici, pour des raisons inexpliquées.
A suivre, Chapitre 17 : La mise en garde _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
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| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Ven 1 Mai - 15:30 | |
| Bonjour, toute mes excuses pour ce retard, mais je me prend pas mal la tête pour la publication d'Universe Freak vol.3 La Fleur Perdue. C'est un bordel sans nom est sa fais déjà 15 jours bien senti que je bataille dur. Aussi, je vous poste ce jour 2 chapitres d'Universe Freak vol.1 SRX-380ont approche de la fin Chapitre 17 La mise en garde
Au sol, au milieu des ruines, la situation demeure stationnaire. Le temps semble figé. L’OVNI flotte et seul le mouvement, des branches ballotées dans des turbulences, trahit son existence. À son bord, Guy palabre avec ses hôtes. Leurs propos paraitraient décousus par un observateur extérieur. Les archéologues, las d’attendre, retournent à leurs activités, ils estiment que les visiteurs ne représentent aucune menace. Quelques scientifiques téméraires s’approchent du vaisseau afin de l’analyser, leurs instruments grillent immédiatement sous l’effet du champ électromagnétique du navire spatial. Un petit malin refuse de laisser tomber là les investigations. Il s’équipe d’un vieux maitre à ruban qui traine, Dieu sait pourquoi, dans son barda ; il commence, les cheveux dressés sur la tête, à prendre les mesures exactes de l’appareil, sous l’œil amusé de Sakura et Leone.
Les jeunes femmes effectuent un rapport aussi précis que possible aux Haut-Dignitaires. Dominique Bed leur parait distant, le problème relatif aux Boomerangs l’absorbe complètement. D’après Dallium, les créatures se déplacent. Elles évoluent maintenant scindées en deux groupes. Le premier se dirige vers Andromède ; le second vogue vers la Voie lactée.
Heureusement, à leur vitesse actuelle, les Boomerangs voyageront plusieurs semaines avant de parvenir à destination. Dominique espère que d’ici là, une solution émergera. L’envahisseur semble prendre tout son temps, corolaire d’une victoire inéluctable. À bord de l’engin discoïdal, le dialogue se poursuit.
— Pourquoi dépendez-vous tant de l’électricité ? interroge le Fantôme. — Elle joue le rôle de notre source principale de courant. Elle nous procure la lumière, nous chauffe, permet nos communications et le fonctionnement d’un important nombre de machines. Nous utilisons un vaste éventail de forces motrices, mais l’électricité se transparait comme la moins couteuse à fabriquer et la moins polluante. — Pourquoi ne pas employer un vecteur encore moins contraignant ? — Pour nous, sa production ne s’analyse pas comme astreignante. Bien sûr, des pannes surviennent occasionnellement. Nous pallions et résolvons rapidement ces légers problèmes. Un silence, signe d’intense réflexion, s’instaure. Les fantômes essaient de s’expliquer l’attachement des hommes à cette énergie préhistorique. Ils posent une question sans aucun rapport avec les précédentes. L’interrogation porte cette fois sur l’espace, et non sur la société terranienne. — Connaissez-vous l’existence de mondes, dont l’atmosphère s’échappe ? — Oui, depuis le vingtième siècle. Cette trouvaille résulte des travaux de l’Institut d’Astrophysique de Paris. À cette date, la planète H.D. 209 458 b surnommée Osiris fut répertoriée. Cela constitua une formidable avancée à l’époque. Depuis, nous en avons localisé beaucoup d’autres. Nous baptisons ces quantas, des chtoniens. Les scientifiques, en ce temps-là, présumaient qu’ils observaient des résidus stellaires. Ils s’engendreraient par l’évaporation atmosphérique des cœurs des géantes gazeuses. — Théorie intéressante. Vos connaissances s’annoncent supérieurement évoluées à ce que nous pensions. — Nous souffrons d’une curiosité atavique. D’ailleurs puisque nous abordons le sujet, j’aimerais vous poser une question. Nous recensons une région de l’espace où le vide s’étend sur un milliard d’années-lumière. À ce jour, nous ne l’entendons toujours pas. — Cela constitue une énigme pour nous également. Je dois vous apprendre que nous vivons dans une autre dimension et nous nous interrogeons sur cette singularité de nos univers respectifs. — Je comprends… j’aimerais savoir pourquoi me choisir pour interlocuteur. Toutes les personnes présentes sur cette planète disposent des réponses à vos requêtes. — Possible, en effet. Nous stationnons ici depuis un certain temps. Nous observons vos semblables. Nous effectuons des recherches. Votre expérience d’anthropologue vous désigne. Sans votre arrivée, nous serions, sans doute, partis ailleurs une fois notre tâche accomplie. Le fait d’intercepter une conversation qui parle de vous, comme un spécialiste de l’étude des caractères anatomiques et biologiques de l’homme nous a incités à vous contacter. Comme vous le remarquez, notre aspect se révèle indéfinissable. Nous vous apparaissons, certainement, comme considérablement dissemblables, comparés aux diverses races que vous avez croisées. Notre technologie se distingue inconcevablement des autres, sans se qualifier pour autan d’avancée, mais plutôt d’orientée vers des objectifs différents. Elle nous permit de découvrir la menace qui pèse sur votre univers par exemple. Guy s’ébaudit. Le fait que ces fantômes n’ignorent pas la présence, dans sa galaxie, d’une nouvelle forme de vie hostile, les Boomerangs, le surprend. À moins, que les Ombres les aient déjà affrontés. Guy remarque que ces hôtes ne disposent d’aucun équipement visible dans leur vaisseau. Il se demande comment ce dernier flotte. Manifestement, les ombres ne lui ont pas menti. Ils recourent à une technologie qui ne ressemble à rien de ce qu’il sait. Selon les rapports de la mission précédente sur SRX-380, ces créatures se téléportent, sans l’aide d’appareil. Or, pour Guy, sans balise de restructuration, la matière ne peut retrouver sa forme initiale. — Comment se fait-il que votre astronef soit dépourvu d’instruments ? L’interrogation échappe aux lèvres de Guy. — Nous disposons de toute la technologie indispensable. À l’intense stupéfaction de l’homme, des ordinateurs complexes émergent, une chaise bizarre surgit du néant, devant Guy. Il s’assoit les jambes tremblantes d’émotions. Après l’équipement, l’équipage se matérialise sous la forme de brume. Vous voyez, reprend le fantôme maintenant visible, nous résidons à vos côtés depuis le début. — Vous vous êtes téléporté ? — Non, nos corps et nos machines existent juste dans un autre espace-temps. Cet univers ne vous ouvrira son accès que dans plusieurs milliers d’années. Ceux que vous nommez Fils de Fer ne voyagent pas dans les dimensions. Ils en demeurent en réalité incommensurablement loin ; bien que leur approche ne se révèle pas entièrement mauvaise, disons qu’elle reste encore inappropriée. L’essentiel à appréhender ne réside pas là. Nous venons vous mettre à disposition une arme. — Je ne comprends plus rien. Vous émanez de nulle part ; vous existez ici, sans vous y trouver ; vous désirez nous donner un moyen de défense. Je résume bien la situation ? — Pour nous montrer totalement exacts, nous ne vous l’apportons pas. Votre nation l’a accomplie pour nous, il y a fort longtemps. Nous souhaitons vous aider à la redécouvrir. Vous assumez la responsabilité de leurs prémices. Vous les engendrerez dans le futur. Ils annihileront beaucoup de races ennemies pour vous, puis ivres de pouvoir, ils se retourneront contre leur père avant que vous les neutralisiez. Une solution qui vient de vos origines se trouve dans votre sonde, Voyageur. Nous vous avouons que l’existence de l’arme dans cet engin nous déconcerte. Guy, de plus en plus hébété, subit la discussion, plus qu’il y participe. — Je dois vous dire que votre aide involontaire nous a finalement décidés. Je parle de votre intervention dans la base des Pirates insectoïdes. En affaiblissant l’Ombre, je veux dire le Fantôme renégat qui possédait le saurien, vous nous autorisiez à agir. — Me raconteriez-vous votre première rencontre avec les Boomerangs, s’il vous plait ? — Au cours d’une de nos excursions, nous tomberons dessus. Lors du transfert qui nous ramènera chez nous, une panne dérégla notre espace-temps. La suite, vous l’avez vue et elle vous a été expliquée. Nos connaissances nous permettent de vous aider. Guy s’étonne des paroles de l’ombre. Le passé autoriserait de détruire les créatures du futur, afin de sauvegarder son présent. Aux dires de ses êtres, l’environnement des Terraniens apparait moins complexe que le leur. — Nous considérons, reprend le fantôme, que l’univers forme un simple organisme. Chaque cellule représente une étoile, une planète ou encore une galaxie. Les Boomerangs se comportent comme un élémentaire virus dont le corps exige de se débarrasser pour éviter de dépérir. Nous ignorons pourquoi, mais, si votre biosphère s’effondre, elle entrainera à sa suite, la nôtre. — J’avoue ne plus vous saisir, verbalise Guy d’un air gêné. — Aucune importance. Nous savons que nos dialogues n’auraient que peu de sens, qu’ils apparaitraient même incohérents. Avec le temps, vous appréhenderez. Nous allons vous renvoyer parmi les vôtres, avec Voyageur. Pour le reste, il vous appartient d’intervenir. Normalement, nous ne devons pas interférer avec les races de votre univers. Mais, à cause du criminel qui a infecté le reptile et de vos actions, nous voilà redevables. À bientôt. Le dialogue s’arrête là. L’intérieur du vaisseau s’estompe et Guy se retrouve entouré d’une lumière laiteuse qui s’intensifie, l’obligeant à fermer les yeux. Lorsqu’il les rouvre, il se trouve debout et immobile au beau milieu des ruines. Il lève la tête, le navire fantôme a disparu. La sonde terrienne git à ses pieds à demi recouverts de lichen. Guy murmure un merci. Il se tourne vers les siens et ordonne que l’engin spatial soit amené au plus vite sur Atalanta.
Si on ne lui a pas menti, Voyageur représente leur salut. Il l’accompagne lors de son voyage vers la station de recherche, et il prépare son rapport. Il se rend compte que ces créatures mystérieuses viennent de le manipuler ou de tenter de lui faire éprouver quelque chose. Les interrogations qui lui furent posées décrédibilisent ses dires. Les Fantômes connaissent le futur, et pour cette raison ils nous approchent.
Guy maitrise les problèmes connexes à une éventuelle coupure à grande échelle de l’électricité. Il réalise que ces entités mesurent l’impact d’une telle interruption et pour cela Fantôme qualifient la production de courant de contraignante. Ils manipulèrent aussi Guy en parlant de l’espace, jusqu’à évoquer la Zone morte. Guy se demande pourquoi formuler ces questions, alors qu’elles paraissent sans intérêt.
Chapitre 18 R.C.
« Dormeuse, amas doré d’ombres et d’abandon » (Paul Valéry)
Le vaisseau de Guy, Ermine et Marcel s’arrime à la station de recherche Atalanta. Les opérations de sécurisation s’achèvent, sans plus attendre, les scientifiques se précipitent. Ils accaparent immédiatement la sonde « Voyageur » extirpée de la cale. Les techniciens s’empressent de la conduire dans leur laboratoire. L’ingénierie primaire de cet engin du passé facilite considérablement l’extraction de son ordinateur. — Voici le cerveau de Voyageur, apparemment, il diffère de celui d’origine, regardez. Un savant pointe des symboles inconnus gravés sur une puce étrangère à la technologie terrienne de l’époque. — Ces inscriptions ne ressemblent à rien aux écritures que nous maitrisons à ce jour, murmure un autre chercheur. Lolane recule vivement. — Qui se passe-t-il ? interroge l’homme en blouse blanche. — Rien. Je demeure très surpris, déclare l’Andromédien. — Pourquoi donc ? Ces caractères t’évoquent-ils quelque chose ? — Je le présume, Guy. — Partageras-tu tes connaissances ? Notre avenir commun en dépend, vraisemblablement. — Je m’en abstiendrais pour l’instant, Guy. — Quand on se trempe dans l’eau chaude, on ne refuse rien ! plaisante Guy. — Non, on infuse ! Mais l’eau n’est pas chaude, la situation oui ! Pardonne-moi, je m’absente. Je n’en ajouterais pas davantage dans l’immédiat. L’instant d’après, Lolane chuchote à l’oreille de Féramie qui pâlit aussitôt. Elle adresse un clin d’œil à Dallium, qui sourit. Tous trois s’éloignent d’un pas rapide. — Continuer vos investigations, ordonne Guy aux chercheurs. Je suggère aux Haut-Dignitaires de nous rejoindre. L’homme avance dans le couloir presque au pas de course. Ermine et Marcel s’écartent sur son passage et le regardent avec curiosité. Guy franchit le seuil de sa cabine. Il branche l’interphone. Après un grésillement, le visage amical de Dominique apparait. Sa cavité buccale laisse dépasser une sphaigne de taille respectable. — Dominique, est-ce que Yéna t’accompagne ? — Négatif, marmonne-t-il, la bouche pleine, elle souhaite diner dans ses quartiers. — On se demande pourquoi, ironise, mentalement, Guy. Mandez-la, je détiens des informations urgentes à vous transmettre. La vision de la sphaigne s’impose à lui. Son cerveau lui renvoie l’image d’un genre de mousses bryophytes et seul individu de la famille des Sphagnaceae. — Entendu ! Jacques… Le garde du corps se lève et sort chercher la Slay. Monsieur Tahara se joint-il à nous, questionne Dominique, dans un souci d’éthique ? — Absolument, il ne tardera plus, stipule Guy. — Salut ! Une voix puissante et rauque résonne dans le dos Guy, il sursaute. — Tahara, nous parlions de toi. — Attendons Yéna, annonce Dominique, ensuite Guy nous exposera les derniers évènements. Guy et Tahara sortent de la cabine et se dirigent vers le terminal ou la navette des H.D. les attend. Jacques se présente devant les quartiers de la Slay. Celle-ci ne déferre pas à ses appels, il utilise son passepartout pour entrer. Il découvre la jeune femme à demi nue allongée sur sa couchette qui sommeille à poings fermés, une capuche lui enrobe la tête. L’homme marque un arrêt. Il croise rarement de fille aussi superbe. La fine courtepointe de satin valorise ses formes généreuses. L’air angélique, de la belle endormie, ne laisserait de marbre aucun mâle digne de ce nom. La vision de cette nana au caractère trempé l’affole ; contempler cette nymphe, enfermée dans l’innocence des songes, plonge Jacques dans un état second. En désespoir de cause, il ose s’approcher afin de secouer la femme ensommeillée, au moment où sa main va entrer en contact avec la peau de la Slay, il se fige et recule jusqu’à l’encadrement de la porte. Il pousse un soupir et prend une profonde inspiration ; il se risque à l’appeler. — Madame Star, murmure-t-il timidement. Rien… Il recommence en haussant le ton de plus en plus. Soudain, la dormeuse daigne émerger du pays des rêves. Elle fustige l’homme silencieusement d’un regard foudroyant. Ce dernier gêné, balbutie dans sa barbe. — Que faites-vous, ici, questionne-t-elle fermement ? — Euh… Ben… Je… Jacques reprend une intense inspiration et il éructe d’une seule traite : — Monsieur Bed vous réclame d’urgence dans son bureau, pardon… Vous ne répondiez pas. Il tourne les talons et s’enfuit d’une marche presque éperdue. — Jacques ! Attendez-moi ! Mais dehors, s’il vous plait. Le garde du corps se fige à l’autre extrémité du couloir. La Slay glousse, parfaitement consciente de ses atouts féminins et du trouble que ces derniers provoquent. Elle se vêt à la hâte, et s’interroge sur la convocation de Dominique. Cela ne lui ressemble guère. D’ordinaire, elle s’arroge l’initiative de le mander. Elle rejoint Jacques, qui se dandine d’inconfort. Professionnel, il accomplit sa tâche avec un sérieux circonstanciel, qui cache son émoi. Une fois à proximité du bureau du Haut-Dignitaire terranien, il tourne les talons et se sauve. Yéna s’apprête à formuler quelque chose, lorsque la voix de Dominique l’invite à entrer. — Que se passe-t-il, Dominique ? — Bonjour, Yéna, s’exclame Guy, un large sourire aux lèvres. Ce qui la surprend, elle ne s’attendait pas à le croiser dans leur refuge. — Nous venons d’effectuer une trouvaille plutôt étrange en étudiant Voyageur, poursuit Guy d’une traite. Nous avons localisé une puce et des écrits inconnus et anachroniques, si nous nous fions aux données sur l’engin spatial. Nos ordinateurs ne réussissent pas à arracher les secrets des technologies extraterrestres découvertes. Nous ignorons toujours l’impact sur les programmes originaux. — Autre chose questionne Dominique ? — Regarde là, il semble que ce circuit provoqua l’écrasement de la sonde sur SRX-380. Grâce à cet autre microprocesseur, Voyageur résista à son entrée dans l’atmosphère. Le crash lui-même ne causa aucun dégât au système, à l’exception de quelques éraflures, spécifie Guy. — Un micromodule inconnu ? Qui a installé ce dispositif ? Dans quel but ? interroge Yéna. — Nous l’ignorons. Lolane, Féramie et Dallium conférèrent à la vue de cette puce, ou de ses écrits, soudain ils partirent, sans un mot ! — D’accord, Guy. Où se cachent-ils ? — Dieu seul connait la réponse ! L’observation des caractères étranges gravés sur l’engin spatial les a surpris. J’ai essayé, par ruse, et espéré qu’ils crachent le morceau, sans succès, hélas ! répète Guy en se grattant l’oreille. — Ça m’étonne d’eux, formule Tahara, d’un air penseur. — Ils maitrisent quelque chose, j’en demeure persuadé. Pourquoi, dissimuleraient-ils leurs informations ? s’étonne Yéna. — Inutile de tergiverser davantage, cela n’avance en rien, je propose de patienter pour obtenir de nouvelles informations, nous en rediscuterons ultérieurement, suggère Dominique. Guy regagne sa cabine en compagnie du Xéllosien et arpente de long en large ses quartiers. Sur l’écran holographique, face à lui, les pictogrammes mystérieux retrouvés sur la sonde le défient. — Je ne comprends rien, impossible de les déchiffrer. Je repère, pour la première fois, ces caractères aussi étranges ; chacun d’eux symbolise un mot ou bien une phrase. — Ne te casse pas la tête, Guy, tôt ou tard nous éluciderons la signification de ces écrits. Pour l’instant, retournons voir nos chercheurs, ils disposent peut-être de nouvelles infos sur l’engin. — Je te l’accorde, Tahara. Je consens à prendre un peu de temps pour me reposer. Ce genre de travail me plait, et là, cela m’obsède complètement ! — Je l’ai remarqué, s’amuse Tahara. Ils sortent tous deux de la cabine et empruntent le couloir de droite en direction du laboratoire qui étudie la sonde. Ils débarquent nonchalamment dans le centre de recherches. A l’instant précis, où les scientifiques découvrent des combinaisons génétiques inédites dans les données de l’ordinateur de bord. Visiblement, quelqu’un ou quelque chose a modifié le calculateur. La puce en revanche conserve son mystère. — Il apparait que vous avancez vite, constate Guy. — Que signifie cette chaine à votre avis, intervient Tahara ? — Nous décryptons un séquençage ADN appartenant vraisemblablement à un virus. Pour l’instant, nous n’en appréhendons pas davantage. Explique le chercheur toujours affairé sur sa découverte. — Plausiblement, nous observons l’arme dont parlent les ombres. — Je ne le crois pas, Tahara. D’après les données de l’ordinateur, cet organisme détient la puissance d’annihiler toute forme de vie. Heureusement, il perdure inerte jusqu’à lors, souligne Guy. Le scientifique dispense ses ordres à ses collègues. L’agent pathogène se retrouve rapidement isolé et enfermé dans un conteneur spécial. — Ainsi, tout risque de contamination sera écarté, commente le savant. — Guy, ce virus me parait très dangereux à manipuler. — Tu appréhendes parfaitement la situation, Tahara. Je crains que l’utilité de la découverte avorte dans l’œuf. — Excusez mon impertinence, Tahara. Nos données sur votre monde indiqueraient votre incontestable suprématie en matière de recherches temporelles. Pourquoi ne pas créer un vortex, et confiner les Boomerangs à l’intérieur ? Nous y lâcherions le virus, propose le scientifique. — L’idée parait judicieuse, rétorque Tahara. J’y ai déjà songé, monsieur. Pour le moment, nous achoppons à élaborer une fenêtre temporelle où les sujets évolueraient. Nos essais établissent que tout être vivant serait enfermé dans le présent. Ils seraient cloués sur place. Si nous générons une telle fenêtre, les Boomerangs seront paralysés, gelés dans la zone pendant une période. Problème, la quantité d’énergie à fournir apparait comme considérable, trop importante pour maintenir ce champ indéfiniment. Admettons que nous lancions le virus à ce moment-là, il s’avèrerait lui aussi complètement immobilisé, donc inactif. — Pas si nous lui greffons une puce spéciale sur laquelle travaillent les scientifiques slays. Ils sont parvenus à inventer un nanorobot possédant la capacité de manipuler le temps sur une courte période, propose le technicien. — Combien dure cette plage horaire ? questionne Guy. — Une seconde. Ensuite, l’automate passe en mode régénération. Cela lui prend une heure, à l'issue, il recommence. — Euh, moi, je ne saisis pas. — Pour simplifier, Tahara imagine les Boomerangs gelés sur place. Le robot engendrerait une bulle autour de lui et l’annihilerait. Le problème réside dans le fait que le concept ne fonctionnera pas si on ne parvient pas à augmenter la puissance de l’automate, ainsi que la durée de la fenêtre temporelle. — La difficulté réelle provient uniquement de l’énergie. Entendu, Guy, je préviens Dominique et Yéna. Ils nous apporteront peut-être une idée. — Je suggère, Tahara, préalablement à toute chose de tester le virus sur un spécimen capturé. Monsieur ? Le scientifique hoche les épaules, en signe d’acquiescement. Il saisit un des holotypes piégés, et l’expose rapidement au microorganisme. L’effet s’avère surprenant. Le germe infiltre la créature et l’absorbe de l’intérieur. Seul, en quelques secondes, l’épiderme du Boomerang subsiste.
Face à un tel succès, ils informent les Haut-Dignitaires. Ces derniers ordonnent le rassemblement de dizaines de générateurs spatiaux dans le but de fournir de l’énergie en incommensurable quantité. Dans l’intervalle, le peuple xéllosien travaille à améliorer les nanorobots slays afin d’accroitre leur puissance. La moindre seconde gagnée joue en leur faveur. — Attention, maintenant que tout parait amorcé, je m’aperçois que nous omettons un détail essentiel. Considérons-nous pour acquis que le virus équipé avec le robot s’avèrera efficace sur une vaste échelle ? — Certainement, Dominique, tout indique que cela fonctionnera. Nous patienterons jusqu’à ce que les Xéllosiens réussissent à booster nos nanorobots. Grâce au générateur que nous installons tout autour des Boomerangs, nous les enfermerons dans une bulle spatiotemporelle pendant cinq heures. S’ils parviennent à augmenter le puissant des robots de telle sorte à ce qu’ils tiennent une minute chacun, nous parviendrons à les éradiquer avant que la fenêtre temporelle ne lâche. Explique brièvement Guy. Pour gagner les cinquante-neuf secondes qui manquent, nous devrons innover. De notre côté, nous lançons la reproduction virale. — Merci, Guy, de ces détails. Des nouvelles des Andromédiens, Dominique ? s’enquiert Yéna. — Hélas, aucune. Depuis leur départ, impossible de les joindre. Nos capteurs ont perdu la trace de leur navire, il y a deux heures maintenant. — Cela me parait gênant. J’estime risqué d’intervenir sans leur approbation, objecte Yéna. — Vous croyez qu’ils prendront mal que nous éliminions ce danger ? s’inquiète Guy. — Je l’ignore, cependant, le protocole ne souffre point d’ambigüité à ce sujet, leur accord préalable demeure impératif. Après tout, leur galaxie me parait aussi menacée que la nôtre. Le problème ne se cantonne pas à une seule planète, déplore Dominique. — Arf ! Il a bon dos, le protocole. Il pointe son nez lorsque ça arrange. — Je conçois ton agacement, Guy, réagit Tahara. Sans eux, nous ignorerons cette épée de Damoclès. Manipuler le temps s’avère souvent délétère. Nous ne maitrisons pas, encore, réellement les effets que cela cause, à court ou à long terme. — Exact, vous ne vous trompez pas, susurre un scientifique. — Moi, un truc me chiffonne. S’ils se révèlent si redoutables, comment expliquer que pour le moment les Boomerangs n’entreprennent rien contre nous, s’étonne Dominique ? — Je reconnais qu’ils n’ont rien tenté de répréhensible, Dominique. Cependant, leur nombre ne cesse de croitre. Les Ombres sur SRX-380 nous ont alertés. De plus, les investigations effectuées sur eux nous démontrent leur dangerosité. Sans oublier qu’il demeure vain de communiquer avec les derniers, ce qui écarte toute solution pacifique, déplore Tahara. — Voici notre conduite à venir, nous achevons de tout organiser et dès que les Andromédiens reviendront nous agirons avec leur accord, conclut Yéna.
* * *
Dans leur astronef, les Andromédiens et Dallium foncent en vitesse supraluminique en direction d’une zone, qu’ils baptisent Chaos. — Je ne connais pas ce système. — Nous ne parlons pas d’un système, Dallium. Chaos s’avère une des nombreuses appellations de Rcmon. Précisément celui du territoire de la Reine du Crépuscule, « Mère des Oiseaux de Nuit ». La joueuse des ténèbres. — Tu sous-entends que nous naviguons vers le domaine du « Seigneur Doré » ? Des mythes fils de Fer ? Lolane ? — Exactement. Pour nous, elle se nomme Rcmon. Les « Bloqués » l’appellent le « Roi Noir », hélas, cette race n’existe plus de nos jours. Elle apparait féminine chez certains et il se montre masculin pour d’autres. Elle possède de nombreux patronymes, un peu partout dans l’espace connu. — Vous entendez par là, Lolane, que nous cherchons une légende vivante ? Chez nous, cette histoire se conte aux enfants depuis cinq-mille ans. Fantaisie qui se chronicise en une mythologie sans plus. Moi, aussi, j’ai identifié les symboles sur Voyageur ; cela se révèle inconcevable, affirme Dallium. — Dans mon monde, cette épopée se retrace depuis dix-mille ans et personne ne se souvient exactement depuis quand elle se narre chez les Bloqués, indique Féramie. Toutes relatent des faits identiques à quelques détails près. Un organisme de sexe féminin ou masculin possédant une aura d’or, des cheveux longs et roux. Il — ou elle — apparait entièrement vêtu de noir. Il visita diverses planètes pour y accomplir toutes sortes de choses. Pour nous, il a civilisé notre monde. Pour les Bloqués, il a éliminé la menace des Etres de Cristal. À chaque fois, il prononça « Salut ! Je viens botter le cul à tout ce qui ne va pas ! » Un jour, il a disparu. Personne ne se remémore son origine. Les légendes racontent qu’il habiterait dans une région spatiale entièrement vide, nommée Chaos ou Zone morte. D’aucuns affirment qu’une autre déité, semblable à elle, s’entoure d’une aura argentée. Les deux entités se livreraient des combats spectaculaires. — Dallium oriente le vaisseau de trente-deux degrés nord-est. — OK, Lolane. Chez nous, elle désirait s’emparer de notre galaxie ; pour une raison obscure, elle aurait renoncé. Sans une explication, elle partit pour un espace sans étoile, où le néant couvre un milliard d’années-lumière. Elle endosserait la responsabilité de ce vacuum. A noter qu’elle ne portait pas une chevelure rousse, plutôt blonde. Elle arborait deux noms à cette époque, le « Seigneur Doré » et « Métalium ». — Très étrange, elle se présente comme insaisissable. Pourquoi graverait-elle des symboles sur l’engin terrien ? Est-ce elle qui l’a envoyé sur SRX-380 ? Dans quel but ? J’avoue ma perplexité, et ma curiosité en même temps, s’interroge Lolane. — J’estime que les ombres ne mentent pas. La solution, à nos problèmes, réside bel et bien dans la sonde. Souvenez-vous qu’ils n’ont pas évoqué Rcmon, remarque Féramie. — Nous tournons en rond. Ne forgeons pas sérieusement nos hypothèses sur des légendes. Même si elles se révèlent communes à diverses civilisations. Je vous rappelle que cela remonte à plusieurs millénaires. Nous approchons, indique Dallium, vous apercevez quelque chose ? — Absolument rien, comme nos appareils, se morfond Lolane. — Lolane branche le détecteur de pesanteur. Ici, tout s’avère totalement noir et plein de vacuité. Les capteurs ne relèveront rien, ou ils satureront sous les effets d’un décèlement — détection — soudain. — Je partage ton analyse, Féramie. L’équipement se révèle un peu vieillot. Oh ! j’ai trouvé ! Regardez ! Là ! Une distorsion gravitationnelle inhabituelle, s’extasie Lolane. — Nous scruterions le Chaos ? Je ne vois strictement rien, constate Dallium, scrutant le vide avec insistance. Je m’imaginais croiser au moins une planète. — En fait, précise Féramie, il s’agit d’un tourbillon qui conduit, selon nos légendes, au cœur de la Zone morte, entrons ! — J’accède à tes désirs, et je te le clarifie, sans enthousiasme, bougonne Dallium ! À contrecœur, le F.F. s’exécute. L’astronef pénètre à l’intérieur du vortex toujours invisible à l’œil nu. Instantanément, ils disparaissent pour apparaitre d’après l’ordinateur de bord, au beau milieu d’un milliard d’années-lumière de vacuums absolus. — Ça, me donne la chair de poule, murmure Féramie. — Je reconnais que l’absence de lumière ne se révèle pas très engageante. Seule la folie justifie de s’exiler dans un endroit pareil. — Au fait Lolane, comment en sortirons-nous ? — Excellente question, Dallium, dont j’ignore la réponse ! Le détecteur gravitationnel ne réagit pas. Je crains que nous ne rencontrions rien autour de nous. Si nous localisons Rcmon, nous obtiendrons la solution. — Mouaip, comment la dénicherons-nous ? Et encore, si elle demeure toujours là, râle Dallium. — Ça, nous aurions dû y songer avant, avec comme corolaire, que nous ne nous serions jamais déplacés. Je propose de patienter en effectuant des circonvolutions. Si le vortex nous a conduits en ces lieux, cela implique qu’elle réside dans le coin, formule Féramie d’une voix pleine d’assurance. — En pratique, impossible de nous perdre davantage que maintenant, s’exclame Lolane. Dallium programme l’ordinateur pour que nous évoluions en cercle de plus en plus distant afin que nous nous concentrions essentiellement sur les capteurs. La longue et pénible prospection commence. Tous espèrent découvrir un astéroïde ou une planète où Rcmon se serait installée et dans l’hypothèse optimiste, un signe de vie inconnue. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. À bord de leur astronef, Dallium et ses compagnons poursuivent leurs investigations. — Je commence à me lasser de cette obscurité ! La luminosité des étoiles me manque. Un jour ou l’autre et malgré ce vide insondable, leurs clartés finiront par filtrer jusqu’ici. — Très juste et fort étrange, plussoie Féramie. Patience ! Lolane ! Nous nous évertuerons, avant tout, à localiser notre objectif. — Nous épierait-elle depuis notre arrivée, questionne Dallium ? Qui sait, ce qui se passe dans l’esprit du Seigneur Doré ? — Je considère qu’elle ne nous espionne pas, les radars et les capteurs restent complètement mués. Il n’existe pas de molécules ou d’énergie perceptible en ce lieu, sauf nous. Nous naviguons dans le néant, nous semblons exister là pour le remplir, observe Féramie. — Lolane, tu estimes que nous évoluons au bon endroit ? Nous pourrions nous tromper. La zone apparait si vaste. — Tiens ? Regardez ! Lolane désigne quelque chose du doigt. — Je ne vois rien, déplore Féramie. — Moi, non plus. Sauf du vide, renchérit Dallium. — Si ! Si ! Je vous assure. Examinez mieux cela. Lolane désigne un point fictif de la main, approximativement au centre de la vitre en Transpacier. Ses compagnons fixent leur attention sur l’emplacement hypothétique, en plissant leurs yeux. — Qu’en concluez-vous, s’interroge Dallium ? — On dirait une petite étoile, murmure Féramie. Oriente le cap dessus, Dallium. Le vaisseau se rapproche. — Cela ressemble à une aura en or, avec une femme, au milieu, commente Lolane. — J’aurais dû m’en douter ! Une apparition indéterminée et toi, tu imagines une femme immédiatement, râle Féramie. — N’affiche pas ta jalousie, taquine Lolane. — S’il s’agit de Rcmon, comment respire-t-elle ? Nous ne détectons aucune atmosphère à proximité. — Dallium, n’oublie jamais que la vie demeure plus complexe qu’on ne l’imagine. Qui te dit que Rcmon ventile ? Le point lumineux disparait sans crier gare. — Où est-elle passée, s’étonne Lolane ? — Salut ! émet une voie féminine emplie de tristesse et d’un calme effrayant. Tous trois se retournèrent en sursaut. Une jeune fille se dresse, face à eux, entourée d’une émanation dorée. Elle mesure un mètre soixante. Ses cheveux longs roux et soyeux descendent au niveau de ses hanches. Un bandeau de teinte noire ceint son front. Une cape au tissu épais trône de ses épaules à ses chevilles. Un soutien-gorge dissimule une poitrine fort peu généreuse. Une culotte, des plus bizarre, masque son intimité et une partie de ses cuisses. Des bottes montent au genou, et des gants couvrent le coude, complètent son accoutrement. Elle possède de petits yeux très pétillants de couleur roux. De grosses perles rouges ornent ses boucles d’oreilles. Elle se pavane comme une gamine déguisée se la joue. — Euh. Bonjour, hésite Lolane. — Vous ne me reconnaissez pas ? — Euh… non. — Vous, les interpelle la jeune fille, en toisant Féramie et Dallium ? Ils répliquent négativement. — Voyons ! Mes beaux yeux expressifs, ma bouche délicate, ce corps de rêve et cette aura dorée ? Moi seule ! Au milieu de l’espace, sans rien, pour me contempler. — Vous vous êtes regardé, persiffle Dallium devant le délire futile de l’inconnue. Celle-ci lui adresse une œillade noire. — Méconnaissez-vous, vraiment, ce que je personnifie ? Réellement frustrant ! Après, quelques années d’absence ne représentons-nous plus rien dans cet Univers ? — Désolé, nous cherchions quelqu’un, mais pas nécessairement un être comme vous. — Rectification, vous venez de trouver quelqu’un, Lolane. — Comment connaissez-vous mon nom ? — Je lis, simplement, l’inscription sur votre uniforme. — J’aimerais que vous me révéliez le vôtre ? s’enquiert Lolane. — Dernièrement, on m’appelait la Reine du Crépuscule, R.C. me convient. — Quoi ? s’exclame Dallium en écarquillant les yeux. Impossible ! — Vous ressemblez à une gamine ! D’après les légendes, qui datent de plusieurs millénaires, votre âge relève d’une inconcevable longévité, observe Féramie. — Inutile de vous étonner, vous vous imaginiez quoi ? À une vieille peau ? Oui, je suppose que oui. Sachez que malgré mon allure j’existe depuis bien avant l’apparition de cet univers. Je dispose d’un procédé, me permettant de garder cette physionomie de rêve. — Le terme correspond parfaitement, un rêve, laisse échapper Dallium. L’entité fait mine de ne rien remarquer. — Vous m’excuserez, je ne réalise toujours pas que vous n’avez pas juste seize ans. J’éprouve d’inexplicables difficultés, avec votre apparence et votre accoutrement, à vous mentaliser en tant qu’adulte. — Cela tombe bien, je ne relève pas du monde adulte, Lolane. Mon métabolisme se fige dès l’âge de quatorze ans. J’imagine que vous vous déplacez jusqu’ici, pour une raison précise, et en l’occurrence pour moi. — Nous avons découvert une sonde et... Féramie se tait en voyant la Reine du Crépuscule s’acharner à ouvrir une brique de lait, qu’elle a piqué dans le réfrigérateur du poste de pilotage. Euh ? — Enfin ! hurle-t-elle triomphante lorsque le contenant cède. La Reine du Crépuscule engloutit le liquide avec avidité, elle en renverse une partie sur le sol. Désolé, vous me parliez ? — Nous avons retrouvé un engin spatial avec des caractères gravés dessus. Nous n’avons pas tout déchiffré, excepté les coordonnées de votre position. Dans notre galaxie Andromède, nous avons jadis récupéré des textes similaires. — Quel rapport avec moi, Féramie ? — Vous les aviez laissés derrière vous autrefois, et nous voudrions que vous nous les explicitiez, énonce Dallium. — Impossible. — Comment ça, s’insurge le F.F. ? — Je ne maitrise pas l’écriture, je n’ai jamais appris cette science d’âne. Je parviendrais à les traduire. — D’accord, je branche l’écran holographique. — Prodigieuse magie ! s’exclame la jeune vieille femme étonnée. — Absolument pas. Juste une technologie. — Il est indiqué : « Salut, tout le monde ! cessez de balancer vos ordures dans l’espace ! » — Quoi ? Vous plaisantez ? Vous estimez exacte votre transcription ? réagit Lolane décontenancé. — A votre avis, j’ai tout inventé, ironise-t-elle narquoisement. Bien sûr, je ne nourris aucun doute sur la translittération. Pourquoi, qu’espériez-vous ? Les trois compagnons l’informent des derniers rebondissements. À leur surprise, R.C. les rassure. Elle les débarrassera des Boomerangs, sans l’ombre d’un problème. — Sans blague ? Vous pouvez réellement concrétiser cela ? — D’après toi, Féramie, qui a annihilé tout ce qui nous entoure ? Par voie de conséquence, vos petites bestioles… — Pourquoi agir comme ça ? interroge Dallium. — Un mec me prenait la tête, réplique R.C., avec un naturel désarmant. — Euh… excessif, non ? Remarque Féramie, je préfère ne rien savoir. — En route, nous continuerons de parler pendant le voyage, ordonne Lolane. S’attarder ne sert à rien. Dallium allume les propulseurs. — J’exécute. Petit problème, par où sortons-nous ? — Vous arrivez d’où exactement, se renseigne R.C. ? Le Fil de Fer lui indique les coordonnées d’origine. — En avant, sourit cette dernière. L’aura émane d’elle et se met à briller, jusqu’à les aveugler. Lorsque les yeux des trois compagnons se réhabituent à la lumière artificielle émise par le vaisseau, ils s’étonnent de se retrouver à cinq-cents mètres d’Atalanta. — C’e… Incroyable, balbutie Dallium. — Comment accomplissez-vous un tel prodige ? questionne Lolane curieux. — Cela relève des fonctions intégrées aux amulettes que je porte, aux poignées, à la ceinture et au cou. J’accomplis des choses incommensurablement difficiles, en comparaison de cela. Comment pensez-vous que je confectionne cette tenue des plus seyante ? Grâce à des hologrammes pourvus d’un champ de force. — Vous... vous vous baladez nue, présentement ? — Je ne comprends pas le concept de nudité. Cette notion s’appréhende comme un truc inventé par des pervers, autrement personne n’en parlerait ou se déclarerait choqué. J’aime mettre ce corps de déesse en valeur et j’avoue que peu de vêtements entretiennent un mystère érotique divin. — Espérons que ne se dévoile pas ce mystère, réagit Dallium ; dont la présence, de la divinité, commence à lui taper sur les nerfs. Leur spationef s’arrime à la station de recherche. À peine, sortent-ils du sas que Guy et Tahara les accueillent. — Pas trop tôt, vous voilà ! Nous présumons disposer d’une réponse au problème durant votre absence... Les yeux du Xéllosien s’arrêtent sur R.C.. Et ça ? L’intéressé lance un regard noir au reptile et s’apprête à répliquer quelque chose, lorsque Féramie intervient. — On vous expliquera ultérieurement. Nous jouissons d’une solution alternative. Nous en débattrons, j’estime que toutes les alternatives imposent une évaluation précise. — Voilà une excellente chose, en cas de complications, nous disposerons d’un plan de secours. Mademoiselle, je m’appelle Guy, enchanté de vous rencontrer. — Tiens ? Il se montre aimable, celui-là. On me nomme la Reine du Crépuscule, je partage ce plaisir. — Vous appelle-t-on aussi R.C. ? La Déesse folle ? — Je possède beaucoup de patronymes, répond l’intéressée visiblement flattée. — J’en déduis qu’il ne s’agit pas d’un mythe. Les écrits trouvés, à travers divers mondes qui relatent votre présence, ne relèvent pas de la pure science-fiction. Vraiment incroyable, s’ébaudit Guy ! Votre contraire existe ? — Précisément. Nous divergeons un peu des légendes. Nous en reparlerons certainement un jour. — D’accord, OK. Tahara, j’écoute votre idée, ensuite nous vous exposerons la nôtre, les coupe Dallium. Ils se rendent dans la salle de conférence ou Yéna et Dominique les rejoignent afin d’élaborer leur stratégie.
A suivre : Chapitre 19 Une naissance inconcevable _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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| | | Volfield13 Compagnon de route
Messages : 169 Date d'inscription : 15/11/2016 Age : 38 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: Universe Freak 1 SRX-380 Mer 6 Mai - 9:33 | |
| Suite et fin de Universe Freak vol.1 Je vous posterais le vol. 2 Les Inconcevables plus tard, cars j'ai un peut trop de projets en même temps La publiocation du Vol.3, la corrections du vol.4, le roman Slayers 1 etc... Bref, prennais votre mal en patience. Sur ceux bonne lecture Chapitre 19 Une naissance inconcevable
À bord de la station Atalanta, Tahara consomme — termine — les réglages des générateurs destinés au bouclier spatiotemporel. Dans les laboratoires, les scientifiques s’attèlent à greffer des nanorobots antitemporels sur les virus, obtenus par culture cellulaire in vitro. Le nouvel organisme reçoit le nom de baptême d’une ancienne divinité grecque : Thanatos. — Voilà, nous aboutirons bientôt, formule le Xéllosien. Il vérifie, une dernière fois, la mise au point des moteurs. — Pourquoi ne pas confier ces tâches à des robots ? questionne Guy. — Par sécurité, nous préférons les accomplir nous-mêmes. Une machine se manifeste incapable d’anticiper un impédimenta ou d’élaborer un protocole non programmé dans ses circuits. — Hum… Il existe des automates, à intelligence artificielle, remarquablement performants, me semble-t-il. Remarque, tu dois avoir raison. Il parait souhaitable de garder le contrôle en cas de besoin. On ne joue pas impunément, avec le temps. En attendant, allons rencontrer cette R.C.. — Patience, je finis mon travail en cours et nous y allons. Son travail terminé, Tahara emboite le pas à son ami ; ils cheminent dans les couloirs, vers le quartier des Andromédiens. Guy ressent un profond trouble. Pas un malaise physique, mais une angoisse psychique. Il pressent la survenance de quelque chose d’important. Obnubilé par cette image, Guy n’aperçoit pas l’insolite sphère noire. Cette dernière défile en regard du hublot. Les deux hommes arrivent devant le compartiment des Andromédiens ; Guy toque à la porte. Précédé par Tahara, il pénètre dans la cabine. — Bonjour vous deux. Je croyais Dallium et R.C. en votre compagnie, s’étonne Guy, la curiosité piquée au vif. — Aucunement. Ils gaspillent leur temps, ensemble. Ils ne cessent de se chamailler. Je suppute qu’il s’apprécie beaucoup. Les F.F. demeurent toujours de grands enfants, d’accord Lolane ? — Je l’admets. Nous avons prévenu les nôtres que nous disposions de deux solutions aux incursions boomerangs. Ils développent une curiosité évidente sur le fait que R.C. estime détenir la faculté d’enrayer la menace. Pour ma part, j’avoue nourrir beaucoup moins d’optimisme. — Tu redoutes qu’elle ne se contrôle pas ? — Il y a un peu de ça, Tahara. Elle nous a affirmé qu’elle se débarrassera d’eux facilement. Imagines-tu la quantité d’énergie qu’elle devra employer ? Si elle se montre capable de la déployer, quelles conséquences en découleraient ? D’après ce qu’elle nous affirma, elle engendra la Zone morte. — Je vois… De toute manière, nous ferons appel à elle, que si nous échouons avec le virus. Guy essaie de le rassurer, sans conviction. La porte s’ouvre brutalement, laissant apparaitre, Dallium trempé de la tête au pied ; R.C. ricane dernière lui. L’assemblée présente reste coite entre surprise et amusement. — Tu as pris une douche Dallium ? Tu dois te sécher avant de te promener partout, lance Féramie, la voix enjôleuse. — Elle m’a poussé dans le grand bassin de la serre, rumine la victime en se dirigeant vers la salle de bain, s’offusque Dallium. — Pourquoi, interroge Lolane, en regardant R.C. ? — Pas ma faute, il m’a traitée de gamine capricieuse, se défend la coupable. — Restons-en là. Voulez-vous ? Je souhaite te parler R.C.. — Bien sûr. Je t’écoute. — Je me prénomme Guy. Tu m’excuseras, je souffre d’une insatiable curiosité. J’aimerais que tu m’explicites ce qui arriva dans la Zone morte. — Juste une péripétie, que j’ai réglée, répond la jeune femme méfiante. — Lequel, sans vouloir me montrer indiscret ? — Je t’indiquerai simplement que le prix s’avéra plus lourd que prévu. — Entendu, concède Guy quelque peu frustré. — Pas la peine de prendre cet air sympathisant. Un jour, vous vous confronterez aux mêmes écueils que j’ai rencontrés, cette fois, sans moi. Seulement à ce moment-là, vous comprendrez. Je n’en divulguerai pas davantage. Excusez-moi, de cela. L’appareil visiosphèrique de la cabine émet un bip et affiche l’image de Dominique. — Que nous vaut le plaisir ? questionne Féramie. — Qui est-elle ? interroge Yéna en voyant R.C. revêtue de son accoutrement vulgaire. S’agit-il de R.C. ? demande-t-elle, méfiante. Dallium place sa main devant la bouche de R.C.. Armée de sa délicatesse habituelle, elle s’apprête à vociférer, contre le Haut-Dignitaire slay. — Oui. Désolé, nous n’avons pas encore effectué les présentations, intervient Lolane. — Parlons-nous librement, devant elle ? questionne Dominique dont le regard scrute la nouvelle avec beaucoup de curiosité. — Cela va de soi, bien sûr. — Je ne passerai pas par quatre chemins, Lolane. Il se trame quelque chose d’inhabituel sur SRX-380, elle ne tourne plus depuis trente minutes déjà. — Comment ça, Dominique ? Un corps céleste ne stoppe pas sa rotation si brusquement, s’étonne Tahara. — Les surveillances gravitationnelles viennent de détecter son arrêt. Autre phénomène, le champ magnétique s’effondre et son atmosphère s’échappe dans l’espace, comme s’il s’agissait d’un astre chtonien, précise Yéna visiblement troublée. — Les Boomerangs ont-ils bougé, s’inquiète Lolane ? — Négatif. Ils demeurent immobiles, Lolane. À ce propos impossible de vous assister. À vous de vous charger d’eux ; Yéna et moi, nous essaierons d’en apprendre davantage sur les occurrences de SRX-380. — Entendue, Dominique. R.C., tu nous accompagnes, demande Féramie ? Guy ? — Ni peu ni prou. Je demeure ici, ce qui se déroule sur cette planète m’intrigue, annonce Guy. Les Andromédiens approuvent. Le groupe sort dans le couloir et s’enfonce dans les entrailles de la station. — Guy, une idée sur ce qu’il arrive ? — Pas la moindre Dominique. Je vous conseille d’évacuer les personnels toujours sur place et de les positionner à bonne distance. Cette précaution s’impose tant que nous n’élucidons pas ce à quoi nous nous confrontons. Si ce n’est pas déjà fait bien entendu. — Nos forces ne stationnent plus sur SRX-380. Je ne retrouve pas, dans nos archives, la description d’un évènement semblable. Yéna les informe tout en pianotant sur son databloc. Sur Atalanta, Jacques pénètre dans le bureau des Hauts Dignitaires. — Désolé d’arriver comme ça, mais j’apporte de nouvelles données concernant la planète slay. — Nous vous écoutons, s’exclame Féramie. — Elle se réchauffe de minute en minute. Dans un quart d’heure sa surface s’embrasera entièrement. Sa croute terrestre se dilate. Nous ne détectons plus aucune trace de vie. — Merci, Jacques… Guy, votre avis ? Une idée, demande Dominique ? — Négatif. Une supernova n’évolue pas de cette manière et aussi rapidement. A ma connaissance, aucun quantum ne suit un tel processus d’évolution. Yéna, votre peuple connaissait-il de tels incidents ? — Absolument pas. Même nos simulations farfelues ne démontrèrent jamais la possibilité de ce type de manifestations. L’interphone du Dominique grésille. — « Krrr… » Ici Lolane… « mis en place… » « Krrr… » « Négateur et puce… » « Krr ». — On vous reçoit mal, changez de canal. — Vous m’entendez mieux maintenant ? — Cinq sur cinq, Lolane. Nous vous écoutons, répond Dominique. — Nous n’attendons que votre feu vert. — Parfait Lolane, préalablement, je dois vous apprendre ce qui se passe sur SRX-380. Dominique et Yéna expliquent brièvement la situation. Une discussion s’établit avec Dallium et R.C., le problème persiste irrésolu. Apparemment, ce phénomène se révèle tout à fait inédit. En attendant d’obtenir plus de données sur le contexte, Dominique ordonne d’engager le plan défensif contre les Boomerangs.
Au moment où Lolane s’apprête à appuyer sur le bouton de mise en marche des générateurs d’énergie, un vaisseau discoïdal surgit. A son bord, Jarthe et Eric tentent une communication. Après quelques instants d’incertitude de la part de l’Alliance, la liaison s’établit. — Vous m’entendez ? Ici, Éric Daniel York. — Éric ? Celui qui commandait le commando envoyé dans la base des Pirates ? On vous croyait mort, s’étonne Féramie. — Passé de vie à trépas ? Oui et non. Les explications viendront ultérieurement. Écoutez, il reste impératif de ne surtout pas disséminer le virus, sur ces créatures. — Trop tard ! La procédure est amorcée. Nous ne disposons d’aucun moyen de l’arrêter. Une sécurité intégrée conçue en cas d’attaque l’empêche, intervient Lolane. — Le microorganisme ne les éliminera pas, bien au contraire ! Vous ne pouvez vraiment rien tenter ? — Je ne comprends pas. Les expériences en laboratoire démontrent le contraire. Thanatos s’avère au point, coupe Dallium. — Seulement s’ils sont isolés. En groupe, ça augmente leur division cellulaire. Vous les multiplierez à grande échelle, précise Eric. — Vous disposez d’une solution, York ? — Négatif. Nous venions vous prévenir ; malheureusement nous ignorons comment les arrêter. — Moi, je peux ! — Qui parle ? questionne Jarthe. — Moi. R.C.. Je me charge de votre problème. Si Jarthe suait, il nagerait dans sa transpiration. — Vous… Vous êtes la Reine du Crépuscule ? Que faites-vous dans cette région ? R.C. jette un regard effroyable à l’Ombre, au travers de l’écran du télécommunicateur. — Regagnez votre univers, ordonne-t-elle, d’une voie sèche. — Je ne comprends pas… Commence Éric, avant que Jarthe lui intime l’ordre de se taire. — Pour saisir, il faudrait connaitre mon histoire ancienne. Je ne vous le dévoilerai pas. — Nous partons. Bonne chance. L’engin discoïdal disparait dans un éclair bleuâtre. — R.C. ? — T’occupes, Lolane. Rapprochez-moi des bestioles. Arrivée à cinq-cents mètres des créatures, R.C. se dématérialise pour réapparaitre à encablures de son objectif. Guy rejoint Dominique et Yéna, toujours en communication.
— Que se passe-t-il, demande Guy ? — R.C. vient de se téléporter à leur hauteur. On ne sait pas ce qu’elle prépare, elle nous affirme qu’elle nous en débarrassera, explique Dallium. Dans le vide spatial, la jeune femme commence à briller. Elle accentue son aura, jusqu’à masquer les lumières diffusées par les étoiles lointaines. Tout à coup, la lueur semble exploser, aveuglant les occupants du navire andromédien. Lorsqu’ils recouvrent la vision, à l’emplacement des Boomerangs, rien ne subsiste. R.C., elle-même, manque à l’appel. — R.C., où se trouve-t-elle, s’inquiète Féramie ? — Derrière vous, émet une voix, derrière lui. — Quel sacré tour de force, que tu viens de réaliser là, intervient Lolane ! — Certes, sans constituer une première, sourit-elle. — Oh ! Tu colores tes cheveux en noirs maintenant ? — J’ai, juste, utilisé trop d’énergie, voilà tout. Ils reprendront leurs couleurs dans quelques jours, Féramie. — Nous vous félicitons, commente Dominique. Sans vous… Cependant, ne nous réjouissons pas trop vite. Reste toujours le problème de SRX-380, sur les bras. Depuis cinq minutes, la planète se révèle entièrement obscure et sa surface semble se craqueler de plus en plus. — Nous disposons de plusieurs sondes à des distances variables par sécurité. Je vous transmets les images, Lolane. — Merci, Yéna, nous regagnons la station Atalanta, n’interrompons pas la visioconférence, nous ajusterons nos actions en temps réel. Le corps céleste sacré des Slays ressemble désormais à une triviale boule noire fissurée. De la cendre recouvre le sol et comble les étendues d’eau d’autrefois. Son atmosphère dispersée totalement dans l’espace ne produit aucun nuage, alors que son ciel se strie, sans cesse, d’éclairs. — Vous remarquez ? — Oui, Féramie. Malheureusement, nous voyons l’apocalypse se déchainer sur cet astre. — Je ne vous parle pas de cela. Il m’a semblé apercevoir une sorte de disque plat, singulièrement différent de ceux des Ombres. Il transperça la montagne de droite comme du beurre. — Tu rêves, Féramie. Nul astronef ne peut traverser la matière sans lui causer de dommage et vice versa, explique R.C.. — En revanche, voilà quelque chose de bizarre, s’exclame Tahara, sa voix empreinte d’une grande surprise.
Il leur montre une plume immense qui s’échappe d’une des fissures du sol sur SRX-380. En scrutant de plus près, tout un pennage commence à émerger des entrailles de l’astre. Le quantum n’explose pas, il se brise et libère un oiseau gigantesque. Il déploie ses ailes argentées et disparait dans un flash de lumière. — Un… Un œuf ! S’ébahit Dominique, qui se lève de sa chaise, sous l’effet de la surprise. — C’est dingue, surenchérit Dallium ! — Ça défie toute logique, si je ne le constatais pas de mes propres yeux, je ne l’aurais jamais cru. R.C. ? — Je n’ai jamais rencontré un tel phénomène, Guy, dit-elle la voix calme. J’ai déjà croisé des occurrences beaucoup plus étonnantes, aussi excusez mon manque d’enthousiasme. Cette chose constitue, juste, une bizarrerie supplémentaire. Dans l’Univers tant d’évènements nous dépassent, même pour moi. Des manifestations inconcevables…
Fin
A suivre : Les InconcevablesEpilogue Réincarnation Les huit Terraniens émergent du néant en même temps. Désorientés, ils contemplent les alentours ; ils cherchent à appréhender ce qui leur arrive. Ils n’existent plus, leur enveloppe charnelle se réduit à un corps semi-énergétique noir. — Fort curieux, je pensais être mort, éprouve Éric, avec une intonation qui reflète son trouble. — Je partage ton sentiment Éric. Moi-même, je me rappelle le terrible choc ressenti lorsque l’Asmoday me prit pour cible, déclare Jo. — Notre aspect a changé ; cette nouvelle morphologie ne vous évoque rien, commente Célina ? — Nous ressemblons à présent aux Ombres, confirme Jo. — Je m’attendais à autre chose, après ma disparition, constate Charas, en un murmure triste et résigné. — Il ne s’agit pas vraiment d’une vie après la mort, émet une voix. Ils considèrent leur environnement et distinguent une Ombre. Elle glisse dans leur direction. — Mon nom se prononce Jarthe, je me chargerai de vous initier à votre récente condition. Sachez que vos capacités exceptionnelles provoquèrent votre sélection. — Je ne saisis pas, s’étonne Jo. — Ne t’impatiente pas. Vous saisirez, reprend Jarthe. Vous vivez une translation après votre annihilation matérielle. — J’en déduis que nous ne subissons pas une fin normale ? questionne Marcus. — Détrompez-vous, seulement notre technologie nous a permis de vous permettre de sauter des étapes évolutives afin que vous accédiez à votre enveloppe actuelle. — Nos types de morts affectent des configurations labiles — variables ? — La fin n’existe pas, Gilbert. Vous réalisez rapidement que vous résidez dans un univers alternatif. Ses lois se révèlent dissemblables par rapport au vôtre. Vous le découvrirez par vous-même, explique Jarthe, d’une voix emplie de malice. Vous vous trouvez ici, à cause de vos frères terraniens qui s’apprêtent, dans un futur encore lointain, à jouer à dieu. Leurs désirs d’immortalité les inciteront à créer d’inexpertes créatures, jusqu’à engendrer les incontrôlables Boomerangs. Ces derniers disposent des facultés de traverser l’espace et le temps. Leur présence, dans un environnement incapable de les assimiler, provoquera un chaos sans précédent. Afin de préserver les diverses races, nous sommes intervenus et nous avons transféré les Boomerangs dans un macrocosme dépourvu de vie. Hélas, pour une raison inconnue ils proliférèrent. Ils reviennent maintenant à nos portes. Ils se trouvent actuellement entre les galaxies que vous nommez Voie lactée et Andromède. — Vous voulez les détruire ? — Cela demeure hors de notre portée, Charas. Nous avons indiqué un moyen à vos frères, par l’intercession d’Eric, afin qu’ils règlent eux-mêmes la question. Nous avons déjà trop interféré dans vos affaires et notre dernière intervention face aux Boomerangs aggrava la situation. — Je me souviens seulement de me tenir à vos côtes. — Vous n’avez pas encore assimilé votre récente condition, cela demeure normal. — Qu’attendez-vous de nous, interroge York ? — Vos capacités ont été sauvegardées durant la translation. Un gros problème nous préoccupe. Les Boomerangs gravitent dans notre espace et nous constatons notre impuissance. Ils se reproduisent obsessionnellement. Il s’agit quasiment de leur seule préoccupation. Ils viennent d’envahir plusieurs astres de notre espace. L’impédimenta réside dans leur adaptation à toutes nos technologies. Tout ce que nous entreprenons contre eux renforce leurs puissances. Nous voilà au pied du mur, sans compter une nouvelle espèce. Elle est apparue sur cette planète. Personne ne sait, d’où elle débarque. Pour le moment, l’entité demeure unique. Cela durera-t-il ? — Je ne saisis pas comment vous aider, réagit Marcus, nous ignorons tout de votre civilisation. — Votre façon de raisonner nous intéresse. Pour nous, elle se manifeste chaotique, nous supputons que pour vous elle apparait cohérente et puis Mizorè notre souveraine semble vous apprécier pour je en sais quel raison. — Laissez-nous discuter entre nous de cette situation. Sans vouloir vous offenser, nous souhaitons nous concerter. Jarthe ? — Je vous en prie. L’ombre disparait, abandonnant ses interlocuteurs. — Apparemment, nos belles gueules seules ne justifient pas notre apparition. Les Ombres nous conduisirent en ce lieu, pour les assister. Que décidons-nous ? — Quelles conséquences découleraient d’un refus, Éric ? — Aucune idée, probablement une régression, jusqu’à une condition conforme à notre destinée, après notre mort. Nous perdrions toutes nos connaissances, nos personnalités, etc. Un silence s’installe. Je remarque que notre hôte n’a pas mis cette option dans la balance, pour l’instant. Il néglige de vous dire qu’une entité auréolée d’or nous a chassés. Je m’en souviens clairement. — Pour moi, le choix me parait clair. Je refuse d’effectuer cette mission. J’ai voué toute ma vie à protéger mes prochains. J’ai côtoyé trop de morts et de combats inutiles. Je ne souhaite plus recommencer, déclare Jo. — D’accord, Jo, je comprends. Pour ma part, j’accepte. Je ne réponds jamais par la négative à une demande d’aide. Qui se joint à moi, interroge Éric ? Jonas, Célina et Marcus consentent à tenter l’aventure. Les autres refusent. Jarthe réapparait quelques minutes plus tard. Il écoute les conclusions d’Éric. — J’apprécie votre franchise. Pour ceux qui déclinent mon offre, je vous renvoie, par obligation, au stade d’existence duquel vous relevez. — Nous augurions cette éventualité et nous l’acceptons, répond Charas, je m’exprime au nom de mes camarades. — N’attendons plus. Jarthe matérialise, face à lui, un portail énergétique orange. — En franchisant ce vortex, vous accèderez à un plan existentiel alternatif et à une pensée distincte. Vous ne mourrez pas ; vous oublierez tout, y compris notre rencontre. Je vous souhaite bonne chance. Avec un pincement au cœur, Éric regarde ses compagnons franchir sereinement la fenêtre interdimensionnelle. Il remarque, à cet instant, que son aspect parait parfaitement identique à celui des autres. Nonobstant, ils se différencient sans aucune difficulté. — Jarthe, comment se nomme ta nation ? — Notre peuple, tu veux dire, Éric. Nous n’en disposons pas, vos frères terraniens nous appellent Ombres ou Fantôme. Un patronyme individuel nous suffit amplement à nous reconnaitre aisément. — Facile ? Nous nous manifestons identiques ! remarque Marcus. — Rencontrerais-tu des difficultés à nous différencier ? — Non, en effet… — Comment parvenons-nous à nous différencier ? demande Célina en scrutant autour d’elle. — Souvenez-vous que vous avez changé de limbes et de transcendance. Seul votre intellect a été préservé. Ce qui vous déroute maintenant vous paraitra bientôt comme rationnel. Vous désapprendrez vos perceptions et vos anciens modes de réflexions et vous en acquerrez d’autres. — Je propose d’effectuer chaque action à son heure. Commençons. Jarthe, quelles spéciations caractérisent cette espèce de boomerang ? — Pour tout te dire, Célina, elle diffère totalement des autres holotypes étudiés. Seule son apparence perdure identique aux Boomerangs. À une exception, elle possède trois « zn’œils ». — Zn’Œil ? réagit promptement Célina. — Pardons, trois yeux. À l’inverse de son anatomie originelle, la créature ne se reproduit pas encore et elle semble désorientée. Toutes nos tentatives d’éradication échouent. — Nous maitrisons au moins, déjà ça. Si nous nous trouvons face à une mutation des Boomerangs, nous ne risquons pas de le blesser… — Un peu de patience Jonas laisse le finir. — Hum ! Merci, Éric. Où en étais-je ? Ah oui ! Les observations effectuées démontrent qu’un de ces yeux se révèle marron, les autres bleus. Le spécimen se montre farouche et évolue dans l’environnement de manière incohérente. Nous supputons, qu’il cherche à se purger de quelque chose, il fonce sur les Quartéls, les arbres si vous préférez, en les frôlant, comme pour éliminer une exuvie. — Extrêmement curieux, j’en conviens. Je n’entrevois toujours pas comment vous aider. — Eh bien, Marcus, à cause de la particularité génétique de cette créature. Sa structure moléculaire recèle les mêmes codes que celle de Jonas… — Bien entendu, dès qu’il se passe un truc bizarre, il faut que ça me tombe dessus… — Cette mutation relève de l’impossible, objecte Célina. — Aucune idée. Son émergence reste pour nous inconcevable, pourtant elle existe, énonce Jarthe. — J’entends que votre façon de penser ne vous permet pas de mentaliser une telle vie étrangère, qui défie la raison. Vous escomptez que pour nous qui embrassons un schéma d’analyse, totalement différent, l’insane s’impose cartésien. — Exact. Je te l’accorde, Éric. — Trêve de bavardages. Où se trouve cette bestiole, demande Jonas ? — Nous la localisons dans le désert vert. — Un désert vert ? — je néglige que votre apprentissage débute, concède Jarthe, suite à l’intervention de Jonas. Je veux parler des bois au nord de ce point. — Vous nommez une forêt, un désert, reprend Marcus. — Vous comprendrez dans l’avenir. — En route, ordonne York. Éric lève la tête afin d’apercevoir un soleil grisâtre. Il s’élève doucement dans le ciel. Après une intense réflexion et d’inutiles déductions, Éric s’avance vers ce qui le conduit au septentrion. — Où vas-tu, l’interrompt Jarthe ? Tes pas te conduisent au sud et non au nord. Notre planète n’utilise pas les mêmes points cardinaux que les vôtres. Vous vous y habituerez assez vite. — Excusez-moi de me montrer terre à terre, pour manger, vous suggérez quoi ? — Tu désires te restaurer, Jonas ? — Pas pour le moment. Cela finira, par nous tirailler. — Pas dans cette dimension. Votre organisme se nourrit de lui-même en absorbant certaines particules émises par la filtration des U.V. à travers notre atmosphère. — Tu nous accompagnes, Jarthe, demande Célina ? — Ma présence s’impose dans d’autres lieux. A la surprise générale, Jarthe se dissout dans les airs, comme un cachet d’aspirine dans l’eau, abandonnant ses acolytes livrés à eux-mêmes. Éric et ses amis poursuivent leur route. Ils s’arrêtent devant un grand pic d’argile, pointant vers le ciel une cime aiguisée qui reflète la lumière. Au loin, d’autres aiguilles trop nombreuses pour les inventorier se dressent majestueusement. — Éric, tu crois que nous sommes rendus ? — Je n’en sais, fichtre, rien, Célina. Tout comme toi, je découvre ce lieu pour la première fois. — Je ne médis pas en affirmant que cela ne ressemble en rien à une forêt. — Logiquement inexact ! Nous considérons ce que nous distinguons, avec notre esprit d’humain. Je te rappelle que nous n’appartenons plus à cette espèce, Marcus ? Jarthe nous a alertés. Leurs étendues boisées se montrent extraordinairement dissemblables de celles de notre ancienne existence. — Regardez ! Crie Jonas, en essayant de désigner un holotype flottant à quelques pas de lui. — Où ça ? questionne Célina, qui les rejoint à l’instant. — Là, à environ vingt mètres de nous, sur la gauche. — OK, je l’aperçois. La chose porte trois globes oculaires surmontant un corps en forme de « V ». Cela ressemble à un Boomerang. Excepté les organes de vision… — Peut-être… Etrangement, ce bidule me semble familier ! — Familier ? — Oui, Éric. Restez là, je m’approche, ordonne Jonas. — Pas de gestes menaçants. Nous ne connaissons pas ce que nous affrontons ni leurs capacités défensives, conseille Eric. — Tout ira bien, pas d’inquiétude. Jonas s’avance vers l’entité. Cette dernière se fige et fixe l’Ombre avec grande attention. Jonas s’arrête. — Nébula ? C’est toi ? La chose émet un son strident, suivi d’une série de piaillements impatients. Elle saute et se cale au-dessus de ce qui représentait autrefois l’épaule de son ami. — Eh ! oui ! Te voilà ! — Comment se peut-il, Jonas ? — Logique Célina, façon de parler, intervient York. Jonas et Nébula cessèrent de vivre simultanément. Ce qui induit qu’ils évoluèrent probablement conjointement. L’explication siège dans l’expérience de fusion corporelle, conduite par les Pirates. — Peut-être. Accepte que son apparence se dévoile extraordinaire, sans ses yeux, je jurerai qu’il s’agit d’un Boomerang. Marcus pousse un cri effroyable et s’effondre brusquement devant eux, comme foudroyé. Immédiatement, ses compagnons se précipitent vers lui. — Marcus ! Ça va ? Que s’est-il passé, interroge Éric ? — Je me porte bien… J’ai perçu comme un flash. La sensation qu’on me transmettait des images… — Une sorte de vison ? — Pas sûr, Éric. Je percevais cela comme terriblement réel. — Qu’as-tu visionné, questionne Célina ? — J’ai aperçu des créatures semblables à Nébula sur SRX-380. J’en discernais des centaines. Un objet descendu du ciel s’écrasa sur leur monde. Plus tard, les Nébula tombèrent malades pour disparaitre les unes après les autres. J’entrapercevais vaguement une race surprenante que je n’arrivais pas à identifier. Elle subit rapidement le même sort. Je pense qu’il s’agissait du peuple édificateur des ruines découvertes sur SRX-380. Pour échapper à l’éradication, il s’embarqua dans de grands vaisseaux et abandonna sa terre natale. Là, j’ai éprouvé comme un blanc. Lorsque les images sont revenues, je voyais des Boomerangs partout. Ils paraissaient des milliers. Soudain, rien. Le noir. Plus aucune vision. — Cela impliquerait que les Boomerangs constituent l’ethnie autochtone de SRX-380, qui auraient évolué. Cela suppose que quelqu’un ou quelque chose les auraient précipités dans cette réalité parallèle, hypothèse Eric, songeur. — Jarthe et ses compagnons nous ont affirmé que les hommes conçurent les Boomerangs, leur rappelle Célina. — Il se pourrait que l’objet tombé du ciel porte le nom de « Voyageur ». Etablissant le fait que nos ancêtres porteraient bel et bien la responsabilité du génocide. — Possible Jonas… — D’après ce que nous maitrisons, dans le passé, nous les aurions créés, d’accord ? Ils ont réapparu, si on peut dire dans cet univers. Que font-ils dans celui de l’Alliance ? Désolé, si je me perds un peu, j’éprouve du mal à m’exprimer. La situation se complique, s’excuse Éric. Jarthe émerge tout à coup à leur côté. — Salut, je vous apporte de mauvaises nouvelles. Vos compagnons d’autrefois ont extrait le virus de la sonde humaine. — L’organisme devrait les détruire, comme lorsque le virus contamina SRX-380. — Jonas a raison, reprend Célina. Je pense qu’ils isoleront, comme à leur habitude, des spécimens et réaliseront des tests. Ils ne se laisseront pas contaminer du fait qu’ils connaissent la menace. — Si ce que dit Jarthe s’avère exact, pourquoi Nébula ne mute pas en Boomerang ? s’étonne Jonas. — Je te rappelle que les Pirates effectuèrent une expérience génétique sur elle. Peut-être que le fait de la croiser avec un humain a empêché son évolution complète, suggère Marcus. — Désolé de vous interrompre, mais l’entité d’or s’en est chargée. Le problème réside dans l’occurrence que vos semblables d’autrefois, possèdent le virus, rétorque Jarthe. — J’éprouve beaucoup de mal à concevoir le problème. La situation apparait réglée, pour quoi s’inquiéter demande Eric ? — N’oublie pas Eric, que vos semblables créeront les Boomerangs dans le futur. LEXIQUE900 : Les militaires indiquent l’heure en utilisant les chiffres seuls. 900 se prononce zéro neuf-cents ou neuf zéro zéro : 1520 signifie quinze heures vingt minutes et se dit : quinze zéro zéro ou mille-cinq-cent-vingt. algie : Douleur. atavique : Ancestrale. athermique : Se disent des phénomènes où il n’y a aucun échange de chaleur ni de froid. biotope : Environnement défini par des caractéristiques physicochimiques équilibré et hébergeant une communauté d’êtres vivants (ou biocénose). Le biotope et sa biocénose érigentun écosystème. biotique : Dans le livre fusion d’un organisme biologique et d’une technologie. cryogénique : Relatif à la cryogénie (production et l’étude des basses températures, inférieures à -150 °C). Corps ou matériaux plongés en basses températures. délinéament : Le contour, le trait, la forme de quelque chose. héliocentrique : Qui tourne autour d’un soleil. hydroponique : Culture réalisée sur un substrat (support) neutre et inerte. I.A. : Sigle pour Intelligence artificielle. inusuelle : Qui n’est pas usuel ; rare. ondulatoire: (arme) qui émet des ondes dans le texte. Protoancien : Précédant l’ancien (langage). remuement : Mouvement de ce qui remue. Le remuement de ses lèvres. sphaigne : Mousse. substantifique : Partie la plus riche en substance, élément le plus important d’un écrit. thermogénique : Qui se trouve tout près l’un de l’autre. vacuum : Vide. véridicité : Soutenu. Caractère de ce qui est véridique. vêture : L’ensemble des vêtements que porte une personne. Sa tenue. _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
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