|
|
| Universe Freak 2 Les Inconcevables | |
| | Auteur | Message |
---|
Volfield13 Compagnon de route
Messages : 169 Date d'inscription : 15/11/2016 Age : 38 Localisation : Marseille
| Sujet: Universe Freak 2 Les Inconcevables Mer 10 Juin - 14:21 | |
| Voici comme promis le début d'Universe Freak Vol.2 Les Inconcevables Préambule L’oiseau disparu dans l’espace interstellaire. Tous les témoins en restent bouche bée.
L’Alliance subit de plein fouet, les derniers évènements. Ils se déroulent si vite, que les gouvernants doivent maintenant avertir la population. D’abord, on observe le retour des Xéllosiens, suivi des Ombres, issues d’une dimension différente et pour finir des Andromédiens féaux aux Fils de Fer. La réapparition inattendue des Boomerangs hostiles permet l’unification de l’Alliance avec les autres races venues les soutenir. Les Andromédiens, les Xéllosiens et les Fils de Fer concluent un traité. R.C. point, en un clin d’œil, sur l’échiquier. Elle repousse les indésirables, déchargeant les Terraniens de leurs angoisses.
Un traité entre les Andromédiens, les Xéllosiens, et les Fils de Fer fut signé. Yéna Star, Haut Dignitaire de la société slay, et Dominique Bed, dignitaire de la nation terranienne, se désolent du blackout circonstanciel observé envers les citoyens de l’Alliance. Les H.D., par manque de temps, se retrouvent contraints, au grand dam de leur conscience, à différer l’annonce de ces terribles évènements à la population. Ils réfléchissent toujours sur la manière de relater l’explosion de SRX-380, ou plus précisément, son éclosion ! Ce cataclysme relâcha un oiseau magnifique qui disparut dans un fantastique éclair de lumière. Comment expliquer ces phénomènes aux peuples ? Cacher l’existence, des Boomerangs, passe encore ! Dissimuler qu’une planète vient de s’ouvrir comme un œuf cela devient problématique ; taire qu’elle a libéré un volatile, cela relève de la gageüre qui confond l’entendement ! Un débat s’organise, entre les dirigeants, afin de prendre une décision, dans l’urgence. Chapitre 1 Conférence de presse — Guy, je vous considère comme un diplomate de talent, j’accorde une grande importance à votre avis, que pensez-vous des derniers évènements ? — Vous m’attribuez trop d’honneur, Monsieur Bed, mes compétences se cantonnent à l’anthropologie. Je m’estime incapable de vous aider sur ce sujet, il dépasse mes modestes connaissances. Guy baisse les yeux, signe de sa grande modestie. — Hum ! Pardon, pour moi, aucun doute, nous devons nous taire à propos des Boomerangs. Féramie s’exprime d’une voix pleine d’assurance. — Pourquoi, demande Lolane ? — Tu n’ignores pas que beaucoup de citoyens paniquent dès qu’ils accèdent à ce genre d’informations. Pour compliquer la situation, il convient d’annoncer aux Slays et aux Terraniens que trois nouvelles races intègrent l’Alliance. — Très bonnes analyses, Féramie. Nous ne devons pas négliger qu’il n’y a pas si longtemps, les Xéllosiens se mesuraient aux Terraniens, reprend Dominique. — Le problème ne se situe pas là ! intervient Yéna. Ma civilisation vénérait SRX-380 comme monde sacré et n’oubliez pas que, pendant la bataille sur cette planète, une multitude, de Slays, périt. Mon peuple doit se reconstituer. Il subit un deuil jamais connu. Nous ne considérons pas un impédimenta politique comme insurmontable. — Pardon. Je ne comprends pas le terme « reconstitution », demande R.C. ? — Eh bien, l’immortalité reste liée à une condition ; un Slay ne doit pas se faire tuer. Pour éviter une surpopulation, nous ne nous multiplions qu’après de fortes pertes, précise Yéna. — Des rapports contraints ! Pas drôle ! — Non Dallium, s’amuse Guy. Ils s’accouplent librement. Ce qu’évoque Yéna s’applique à la fonction reproduction destinée à assurer la survie de l’espèce. L’aspect acte dédié aux plaisirs ne se trouve pas concerné. — Permettez-moi, intervient Tahara, il me semble que le sujet ne réside pas là. La réelle difficulté se résume à expliquer, sans provoquer de panique, qu’un piaf vivait dans ce que tous considéraient comme une planète. — Tu as raison, nous devons nous accorder rapidement, d’autant plus que cela me parait urgent. J’ai demandé, ce matin, à Jacques d’aller chercher un journaliste. Le temps joue contre nous. — Vous appréhendez sa réaction, Dominique ? — Absolument pas. Il restera impassible. J’ai simplement choisi un chroniqueur célèbre pour son analyse et sa modération, Dallium. Mon choix se corrobore par le fait qu’il bénéficie d’un capital sympathie élevé auprès des différentes communautés. Je redoute, en réalité, la réaction de nos concitoyens devant un silence prolongé de notre part, sur ces évènements. Nos protagonistes n’attendent pas interminablement l’homme de presse. Une poignée de minutes plus tard, Jacques entre suivi d’un gaillard, grand et mince, qui arbore un sourire convenu. — Salut à tous, que puis-je pour vous ? — Monsieur Lin, bonjour, prenez place. Mon nom est Dominique Bed, je vous ai fait quérir pour d’impératives raisons. Nous devons vous communiquer d’importantes nouvelles que vous serez chargé de retransmettre. La raison de votre présence s’explique par la certitude que nos populations se poseront certaines questions, suite à ces annonces. Vous expliciterez la voix du conseil et porterez celle du peuple. En quelque sorte, nous vous demandons d’informer sans affoler. — Je ne pense pas que nos concitoyens percevront la situation comme aussi grave que cela. Vous ne partagez pas ma vision des choses ? — Disons que ces révélations pourraient les déstabiliser ! Peu de personnes possèdent votre stoïcisme, monsieur Lin. * * * Dans la ville de Lare, la foule arpente les rues à la recherche de distractions. La période de fêtes bat son plein et chacun vaque à ses occupations, plus ou moins morales. De traditionnels pères Noël distribuent tracts et bonbons aux piétons ; les holopubs vantent à la cantonade les mérites d’une crème rajeunissante ou d’alcool de luxe. Les enfants admirent, avec envie, les vitrines des centres commerciaux où s’étalent les derniers jouets à la mode. Ces produits offerts à la vue, mais pas à toutes les bourses, s’exposent de façon ostentatoire, comme pour narguer les clients. Des lasers dessinent dans le ciel des couronnes de fleurs, des guirlandes et tout un tas de décorations en vue d’égayer le quotidien des citoyens. — Décidément, rien ne change ! s’exclame Typhéne Cali, une historienne spécialisée sur le vingt-et-unième siècle terrien. Du haut de ses 26 ans, elle déteste ces fêtes dites traditionnelles. Elle désespère les nombreux hommes séduits, par ses yeux noirs, ses cheveux longs châtain clair et ses formes généreuses. Hélas, son insatiable besoin de décrypter et de négativer les choses fait vite renoncer ses prétendants. — Incessamment, décors et hypocrisie se répètent, pour mieux nous pervertir. Autrefois, déjà, c’était pareil ! Nous progressons technologiquement, sans que rien ne change réellement. Le matérialisme se révèle toujours aussi inextirpable. La méditation mélancolique Cali se trouve interrompue. — Oh ! Oh ! Oh ! Pour vous, ma petite dame ! Un père Noël au ventre rebondi lui tend un bon de réduction pour un parfum à l’odeur boisée. — Pff… Merci… Les gens comprendront-ils un jour ? J’ai bien peur que non, il s’avère tellement plus simple de vivre confortablement que d’aider ceux qui manquent de tout... Se replongeant dans ses pensées du moment, Typhéne ne fait pas attention qu’autour d’elle plus personne ne bouge, la circulation s’immobilise. Sur toutes les façades des immeubles équipés, sur tout les mobiliers urbains, les holoécrans s’animent. Ils diffusent l’hymne de l’union et montrent son emblème. Un évènement important justifie cette intervention. Pourrait-il exister une relation avec la rumeur qui se propage ? Des ragots rapportent la disparition d’un astre. Qui accorderait un quelconque crédit à ces gens-là, ceux de la basse ville ? De tout temps, la classe dite inférieure souffre d’un rejet collectif. Aujourd’hui encore, elle supporte la responsabilité de tous les maux ; elle incarne l’immoralité ou la malhonnêteté. Paradoxalement, pour la plupart de ces défavorisés, leur seul objectif consiste à survivre. L’ancien Haut Dignitaire David Graphe organisa jadis, en sous-main, l’éradication de ces « parasites ». Heureusement, Dominique Bed déjoua ces plans inhumains et David fut contraint de faire imploser son vaisseau. Par la suite, Bed succéda à Graphe. Avec l’aide de sa condisciple Yéna, ils s’évertuent, à présent de porter assistance à cette population en difficulté. Elle constitue l’essentiel des victimes d’un système qui ne désire pas les assimiler et s’en défie. * * * Les hautparleurs des holoécrans grésillent, sortant Typhéne de sa méditation. — Bonjour ! Yéna Star et Dominique Bed apparaissent simultanément sur tous les écrans des villes de l’Alliance. — Nous détenons des informations de la plus haute importance dont nous voulons porter à votre connaissance. En préambule, l’union s’agrandit considérablement. Vous devez comprendre que cette nouvelle porte de substantiels espoirs... La bombe éclate, l’alliance s’élargit. Cette annonce déclenche une immense joie, extériorisée par des cris d’allégresse.
En revanche, la suite du communiqué stupéfie les gens. Un monde, connu de tous, n’existe plus. Les circonstances très singulières de cet anéantissement perturberaient le plus impavide des hommes. — Voilà, vous disposez de toutes les informations. — Afin de mieux répondre à vos questionnements, Monsieur Lin, un journaliste que vous appréciez tous nous assiste Dominique et moi. Nous lui avons donné accès à l’intégralité de nos renseignements. Il nous interrogera en votre nom, pour dissiper à vos préoccupations. Je lui passe la parole. — Bonjour à tous. Pour ceux, qui ne me connaissent pas, je me nomme Laurent Lin, chroniqueur. J’ai découvert ces évènements très peu de temps avant vous. La seconde partie de l’intervention des hauts dignitaires m’interpelle. Une inquiétude me taraude. Pensez-vous que d’autres planètes habitées recèlent en leur cœur un de ces mystérieux oiseaux ? — En l’état actuel de nos connaissances, nous ne le pensons pas. Aucune n’abrite une forme de vie de cette sorte. Nos premières analyses confortent ce sentiment. — Merci, Madame Star. Voilà qui nous rassure. Cet animal présente-t-il un danger à l’heure actuelle ? — Hélas, nous n’en savons rien, Monsieur Lin. Nous découvrons, pour la première fois, ce phénomène. Une certitude s’impose, cette créature a disparu après l’éclosion. — Estimez-vous qu’il s’agisse bien d’un oiseau et que nous ne faisons pas face à un vaisseau qui en revêt l’apparence ? Dominique Bed intervient : — Absolument, il n’y a aucun doute sur ce point. Je vous propose de visionner l’enregistrement réalisé sur place au moment des faits. La vidéo montre la terrible fin de SRX-380. — Monsieur Bed, ces images revêtent un caractère pour les moins troublantes. Les personnes qui ont filmé ces scènes s’associent-elles à votre appréciation du problème ? — Elles l’appréhendent comme nous, en effet, Monsieur Lin. — Vous nous annonciez tout à l’heure que l’Alliance s’agrandit. Les nouveaux venus partagent-ils avec nous, les informations relatives à cette catastrophe ? — Évidemment. Le film de cette tragédie provient de leurs enregistrements. En ce moment, nos récents amis regagnent leur univers afin d’aviser leurs peuples et de les rassurer. — Pouvez-vous nous certifier que ces évènements présentent une singularité inédite et authentique, Monsieur Bed ? — Je vous l’atteste, nos astronomes pourront vous le confirmer de la même façon. — Madame Star, comment les Slays réagiront-ils ? — Vous savez, nous attachions une grande importance à SRX-380. Ce monde revêtait un caractère sacré. Sur Ophiure, plusieurs coutumes sont liées à SRX-380. Mon peuple aura besoin de temps et de courage pour assimiler cette sinistre nouvelle. — Observerons-nous des réactions identiques sur Therapeuin, Nyx ou Sakura ? — Sans l’ombre d’un doute, monsieur Lin, sur nos quatre planètes, les jours à venir s’inscriront comme très pénibles, dans notre histoire. — Pour vous aussi, madame ? — Vous rendez-vous compte de l’incongruité de votre question ? N’en parlons plus. Je partage l’émotion des miens, il ne peut en être différemment. Le journaliste Lin estime que la partie tragique des évènements n’appelle nulle autre interrogation ; il passe au second point. Il reformule, pour le public, l’information sur l’extension de l’Union ; elle s’adjoint un astre xéllosien, deux mondes Fils de Fer et la belle galaxie d’Andromède. Le jeu des questions et des réponses reprend. Lin accomplit, avec maestria, son rôle de l’ingénu érudit. Ils évoquent les technologies visionnaires qui amélioreront l’ingénierie hospitalière. L’Alliance, depuis de nombreuses années, craint l’apparition de pandémies inconnues ; elles surgissent avec récurrences. Bien des colonies s’éteignirent faute de prudence. Ce nouvel apport de savoirs bénéficiera à tous. Des vaisseaux spatiaux novateurs se construiront. Le Polonium, carburant de base, disparaitra au profit du Radellium nettement plus performant et beaucoup moins polluant. L’interview dure près d’une heure et demie. Le journaliste prend à cœur sa mission et l’exécute consciencieusement. Il rassure un grand nombre de personnes. Yéna et Dominique annoncent la création d’un groupe de recherche chargé d’identifier les planètes à risques... * * * Typhéne détourne son regard des écrans qui indiquent la fin de la retransmission. La publicité envahit à nouveau les rues et les murs des bâtiments. La jeune femme secoue la tête, manifestation silencieuse, de son agacement. Elle murmure, d’une voix dépitée : — Voilà une nouvelle Europe de type intersidéral, soupire Typhéne. On va encore se cacher derrière les autres et grappiller un maximum d’avantages. Pourquoi l’homme éprouve-t-il ce besoin pathologique de recréer sans cesse les choses à l’identique ? Il n’y a pas de monde colonisé sans que l’on y retrouve les mêmes architectures ; que se répètent les modes de vie et bien sûr que les erreurs se reproduisent. Le quotidien reprend son cours. Les hauts dignitaires se montrent satisfaits, leur message bien compris évite la panique.
* * * Sur Atlanta, dans la matinée, les compagnons de Tard s’envolent afin d’avertir leurs peuples respectifs. Vers midi, R.C. et Guy attendent leur transport. Treize heures sonnent, lorsqu’ils embarquent à bord du Duns Scott, un navire-cargo, qui doit relâcher sur sa planète. Guy escompte en profiter pour retourner chez lui, R.C. l’accompagne.
Après une navigation sans incident, Guy et son invitée parviennent à destination. Le trajet de l’astroport au domicile se révèle comme le voyage, placide. — Pas mal, ta nouvelle demeure, observe R.C.. ? — Je le pense, si tu permets, nous en parlerons demain. Il se fait tard et je voudrais me reposer. À ces mots, prononcés avec une ferme douceur, Guy convie d’un geste R.C. à le suivre. — Voici, la chambre d’ami. Tu peux t’installer à ton aise. Bonne soirée, R.C.. Attends, j’oubliais, je constate avec plaisir que tu baisses l’intensité de ton corps astral. Merci, cette moindre clarté ménage davantage mes yeux. Cette nuit-là, personne ne remarque l’humanoïde, sortir de chez Guy. La forme s’envole et rejoint l’espace. R.C. se dirige vers le soleil et se met en orbite autour. Par chance, Guy inconsciemment l’alerta de la fluctuation de son aura. Cette dernière s’avère indispensable, sans elle... R.C. croit apercevoir un disque noir s’insinuer à l’intérieur de l’étoile. — Certainement une illusion, je manquais vraiment d’énergie.
Elle se régénère partiellement afin de ne pas annihiler l’astre du jour et rentre se coucher. Elle ne s’endort pas tout de suite, tant elle éprouve une terrible lassitude. Combattre les Boomerangs la fatigue. Elle se remémore les paroles de Guy : « J’ai aperçu un disque plat traverser la montagne ». Elle s’interroge, sa vision correspond-elle au même phénomène ? Impossible, elle se ressouvient ses découvertes de tant de choses étranges... Un point commun les caractérise, jamais elles ne défient les lois de l’astrophysique. Elle finit par s’ensommeiller. * * * Quelque part dans l’espace, à l’intérieur d’un croiseur lourd des Pirates... — Je te certifie que j’ai aperçu quelque chose ! — S’il y a quoi que ce soit, les radars le repèreraient. N’oublie pas qu’ils proviennent d’un des vaisseaux slays modernes, les meilleurs dans le domaine de la détection. Tu rêves, Ovis. — Je sais bien, cependant booster nos astronefs avec la technologie de l’Alliance fausse peut-être nos instruments ? Ne croyez-vous pas, commandant Bovis.
Le Dilinae Tiliae appartient à la dernière génération des croiseurs lourds pirates. L’équipage teste les capacités du spationef, lorsque son pilote Oestrus Ovis annonce qu’un truc discoïde noirâtre traverse le Dilinae Tiliae de part en part. Son commandant Hypoderma Bovis, trop confiant en son nouveau jouet, réfute les observations de son timonier, avec agacement et ironie : — Réfléchis un peu, Oestrus, si un objet quelconque transperce notre coque, pourquoi serais-tu le seul à le constater ? Penses-tu que nous existerions encore pour en parler ? — Tu as sans doute raison. — Ne te tracasse pas. Les essais de ce bâtiment génèrent un stress important. — Ouais, le surmenage a bon dos ! Ce concept constitue le remède miracle à tous les maux… le pilote se repositionne face à sa console. A suivre chapitre 2 R.C. _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
| |
| | | Volfield13 Compagnon de route
Messages : 169 Date d'inscription : 15/11/2016 Age : 38 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: Universe Freak 2 Les Inconcevables Jeu 18 Juin - 12:46 | |
| Et voici le chapitre 2, bonne lecture Chapitre 2
R.C. Le jour a point depuis trois heures, lorsque R.C. émerge du royaume des songes, elle abandonne Morphée à ses souvenirs. Guy confortablement assis dans un fauteuil parcourt son journal. Ce dernier narre tout et rien ; horoscope et météo côtoient les éternels mots croisés. Les informations relatent, comme chaque jour, une actualité insipide et déprimante. — Yo ! s’exclame R.C. en s’adressant à Guy, visiblement en grande forme. — Bonjour ! sourit Guy. L’homme vit seul depuis vingt-cinq années. Il se délecte de communiquer avec une personne physique, préférentiellement à ses échanges par l’entremise de son très vieux poste émetteur récepteur. — Tu es tombée du lit ? — Non ! Pas plus que d’habitude. — Tu t’avères costaud ! Tu n’en gardes aucune trace ! — Euh ? Que veux-tu dire ? R.C. s’assied, sans répondre. Son aura étincèle de toute sa vigueur. Elle regarde avec une grande curiosité la tasse fumante que Guy déguste par gorgées lilliputiennes. — Que bois-tu ? — Du café. Désires-tu en gouter ? R.C. flaire le liquide noir. — Sans façon, ça pue ton truc ! — Il me semble que ton halo brille un peu plus qu’hier soir, je me trompe ? — Non… J’avais besoin de repos. — J’entends bien. J’aimerais savoir d’où tu sors, une créature comme toi, ne s’avère pas banale. — Je viens d’une autre réalité. Tu ne pourrais pas comprendre. Plausiblement en son temps, mais pas aujourd’hui. — Encore une question, si tu permets. Tu dois connaitre beaucoup de choses sur l’Univers, n’est-ce pas, demande Guy ? — Oui et non. Par exemple, l’éclosion, de l’oiseau, se révèle inédite pour moi. Cet évènement reste, paradoxalement, banal pour moi. J’ai observé tant de phénomènes bien plus incroyables et insolites... — Je saisis… Lorsque tu le souhaiteras, R.C., nous nous rendrons en ville. Nous préparons la fête de Noël. Je pense que cela te plaira. — Nous pouvons y aller. Que signifie Noël ? — Tu comptes sortir avec cette tenue ? — Oui ! Je porte mes vêtements habituels. Réponds à ma question ! réplique R.C. sèchement, vexée par la remarque de Guy. — Le mot « Noël » semble issu par évolution phonétique et modification vocalique du latin « natalis », une ancienne langue terrienne. Aujourd’hui, elle demeure une tradition tellement vieille, que peu de personnes connaissent sa genèse. À l’origine, elle célébrait la naissance de Jésus, une fête d’espoir, de partage. Au fil des siècles sous le prétexte d’offrir des cadeaux aux enfants, Noël se résume à une manifestation mercantile. — Jésus ? — Le fils de Dieu, venu sauver les terriens en explicitant la parole de son père. Une légende religieuse de nos ancêtres. L’aspect festif et commercial survit aujourd’hui dans les territoires terraniens. — Décidément, chaque race sacrifie à une confession, basée sur un créateur ! — Chaque peuple ? Oui, probablement. — Je suppose que ce Jésus a beaucoup souffert et qu’il sert d’exutoire à toutes vos erreurs ou autres… Les gens n’en ont pas marre de se cacher derrière un salut hypothétique ? — Au contraire, ils puisent irrationnellement dans ces célébrations aide et réconfort. Je trouve, pour ma part, cet aspect positif, il amène un sens à la vie. — Tu sais Guy, ce genre de subterfuge cause toujours pas mal d’affrontements au sein des divers univers, que j’ai visités. Des conflits d’intérêts, au nom d’un Tout-Puissant, pourrissent le quotidien des peuples. La réalité dévoile que les actions, commises sous l’alibi d’une divinité, permettent de flatter l’égo de quelques illuminés ou d’assoir des pouvoirs. — Nous n’échappons pas à cette constante. Chez nous, le moindre prétexte justifie une guerre. Tout bien considéré, cela se vérifiait avant l’existence de l’Alliance. — Barbare...
Guy et R.C. partent pour la ville. L’homme cerne difficilement « la jeune vieille » demoiselle. Elle transsude une idiosyncrasie à facettes multiples, comme si elle possède plusieurs personnalités.
Guy s’interroge : de quelle ethnie provient-elle ? Il s’abstient de la questionner de peur d’une réaction incontrôlable de sa part. Lorsqu’il étudiait l’anthropologie, avant d’en devenir lui-même professeur, il avait consulté beaucoup d’ouvrages. Des documents issus de dizaines de peuples évoquent une entité qui dégage une lueur dorée au milieu des ténèbres. La Reine du Crépuscule ou la mère des Oiseaux de Nuit constituent les patronymes que l’on retrouve le plus dans les traductions. Irrationnellement, ces noms lui donnent la chair de poule.
En même temps, elle semble si naïve, si jeune… Elle ignore des choses qu’un enfant de trois ans connait ; elle a pourtant beaucoup voyagé. Quels secrets détient-elle ? Après vingt minutes de route, durant lesquelles la Reine du Crépuscule scrute avidement le panorama qui défile sous ses yeux pétillants d’émerveillement, la ville apparait. — Beurk ! Comment diriez-vous ? Ah ! Oui, la vache ! Quelles constructions horribles ! Cela jure avec le paysage ! — J’habite à la campagne, pour cette raison, s’esclaffe Guy. Il se range sur la file de droite et pose sa voiture antigravitée sur une place de parking. Terminus ! Tout le monde descend, plaisante-t-il. — Nous ne sommes que deux ! Je ne me suis pas tapé vingt minutes de trajet, pour rester le cul sur le siège. La verve de R.C. se montre toujours incisive. — Je blague. Commençons par effectuer quelques courses. Ensuite, nous visiterons un peu la ville. Que manges-tu habituellement, demande Guy ? — Rien ! Mon organisme se nourrit d’une certaine forme d’énergie. J’aime déguster les aliments solides, bien qu’ils ne me servent à rien. — Tu ne te sustentes ni ne bois jamais ? — Seulement par plaisirs, je peux gouter les choses sans que mon corps en ait à souffrir. — Ça alors ! Je note cette information ! Euh… essaye de ne pas te faire remarquer. Tu apparais aussi discrète qu’une lampe dans le noir. — Bah ! Quelle importance ? Dans le chaos qui règne ici, d’après ce que je constate, je passe inaperçu, raille R.C.. Ils se dirigent tous deux vers l’hypermarché le plus proche. Guy retire une somme rondelette de numéraire à la databorne bancaire. — Voilà de l’argent. Nous l’utilisons… — Pour acheter des biens ou des services. Je connais. Il y a encore quelques territoires où le matérialisme supplante toutes choses, déclame R.C.. — Prends-toi ça dans les dents, murmure Guy. — Hi ! Hi ! Hi ! Regarde ces mecs ridicules en rouge et blanc ! — Ces hommes travaillent. Ils se déguisent pour symboliser le père Noël. Un gros bonhomme de légende, censé distribuer des tonnes de cadeaux le vingt-cinq décembre. — Une monumentale arnaque en somme. — Exactement, madame ! Je me nomme Typhéne Cali. J’essaye de faire comprendre aux gens qu’il ne s’agit que d’une farce commerciale. — De quoi je me mêle ? Profère R.C., agressive ! — Du calme R.C., bonjour, Typhéne. — Guy ! Ça alors ! Comment te portes-tu ? — Pas trop mal. Laisse-moi te présenter R.C.. Elle découvre la ville. — « Lut, c’est quoi ton prob » ? Articule « la jeune vieille » fille d’un air hostile. — Typhéne n’aime pas que les gens soient pris pour des imbéciles. Elle déteste le modèle de notre société actuelle. Par défi, elle satirise le quotidien. — Tu sais, contourner les choses ne les fait pas avancer ! — Peux-tu m’expliquer ce truc blanc et froid sur le sol ? demande R.C. à Guy, visiblement peu intéressé par les commentaires de Typhéne. — Nous appelons cela, de la neige. — Tu mens, Guy ! Regarde, c’est de l’eau ! — Tien ? Elle se liquéfie bien vite… Je comprends ! Cela provient de ton aura ! À l’endroit où tu marches, la neige fond, observe. — Ah oui ! T’as bon ! — On verbalise : tu as raison, précise Guy. — J’ai toujours raison. — Je veux… Incroyable, où se trouve-t-elle, à présent ? Guy s’adresse à Typhéne. La voilà, là-bas. Guy montre une extrémité de la rue du doigt. R.C. court de vitrine en vitrine et examine les devantures. Quelle curieuse, s’esclaffe Guy ! — Moi, elle me tape sur les nerfs. — Elle est douée pour cela, répond Guy amusé. — Tu l’as découverte où ? — Elle flottait dans la Zone morte. — Il s’agit d’une extraterrestre ? Cela expliquerait son aura et cette tenue de mauvais gout. Tout en devisant, les deux amis rejoignent R.C.. Elle s’attarde devant des automates. — Dis-moi, peut-on te qualifier d’organique ou pas ? demande Typhéne. — Médicalement, je suis bien biogénique. Je ne possède ni système sanguin ni dispositif lymphatique. — Tu diffères vraiment de nous sur ce point. — Tu n’imagines pas à quel point...
Guy effectue ses adieux à Typhéne. En compagnie de R.C., il se dirige vers l’hypermarché. L’intérieur du magasin n’offre rien d’autre que des bornes horizontales de quatre mètres de long. Guy s’approche de l’appareil à sa gauche et appuie sur diverses touches. Il réalise numériquement ses achats . — Tu vois, il suffit de sélectionner ses aliments et ils sont téléportés directement chez moi. Le payement s’exécute automatiquement par ordinateur. — Dans ces conditions, pourquoi retirer de l’argent, s’étonne R.C. ? — Pour le magasin d’antiquités. — Autre chose, ce mot Utophilia inscrit un peu partout, que signifie-t-il ? — Il représente le nom de la société la plus importante de l’Alliance. Elle gère le commerce et beaucoup d’autres activités. — Si je comprends bien, vous dépendez grandement de cette entreprise. — Je l’avoue à regret, R.C., en grande partie. — Voilà, une mauvaise chose, statue R.C.. — Eh bien, nous sommes deux à le penser. Malheureusement, nous ne pouvons rien y changer, les enjeux financiers se révèlent trop cruciaux. A suivre : Chapitre 3 : Circonvolutions planétaires _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
| |
| | | Volfield13 Compagnon de route
Messages : 169 Date d'inscription : 15/11/2016 Age : 38 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: Universe Freak 2 Les Inconcevables Jeu 25 Juin - 14:58 | |
| Chapitre 3 Circonvolutions planétaires À bord de leur vaisseau, Lolane et Féramie regagnent Billingar, leur planète natale. Auparavant, ils déposent Dallium sur XR-512. Ils s’inquiètent en conférant. — Oui, Féramie. Je partage ton avis. Son comportement actuel diffère de ses habitudes. — Son stoïcisme face à l’oiseau me perturbe, déclare Lolane. Sa préoccupation provient d’autre chose. Peut-être à cause de ce qu’a affirmé Guy. — Tu spécules sur ce qu’il a cru voir ? Je pense que tu as peur pour rien. Une destruction de planète demeure toujours bizarre et engendre automatiquement des phénomènes curieux à sa surface. — J’espère que tu as raison, Féramie. Dans un autre ordre d’idée, comment perçois-tu R.C. ? — Elle m’effraie et me fascine en même temps. Nous détenons bien des gravures qui évoquent un tel être. La façon dont elle parle et bouge, rien ne concorde. On dirait qu’elle possède plusieurs personnalités, remarque Féramie. — Exact. Moi aussi, la côtoyer m’embarrasse. Néanmoins, elle semble gentille, susurre Lolane. — Rien ne justifiait qu’elle reste avec nous, après l’annihilation des Boomerangs et pourtant aujourd’hui, elle réside chez Guy. Je trouve cela extrêmement curieux. — Guy s’impose naturellement comme un homme intelligent. Je ne m’inquiète pas pour lui, ajoute Lolane. Nous arrivons chez nous, regarde… Devant le hublot de pure énergie, Billingar se dessine en une extraordinaire bille de nacre aux reflets fuchsia, perdue au milieu de l’univers. Dernier quantum d’un système solaire autrefois composé de trois planètes. Deux d’entre elles disparurent lors de la Grande Guerre contre les Bloqués. Billingar échappa au désastre de peu. — Tu t’en rends compte, Lolane, nous venons de franchir 2,3 Al en peu de temps ! Je crains que notre propulsion tombe en panne, tant le navire date ! — Je pense qu’avec une Alliance qui s’étend entre la Voie lactée et d’Andromède, nous devrions nous voir confier un vaisseau plus performant, Féramie. — Passe en vitesse lumière, il ne reste plus que 227 940 000 kilomètres à parcourir et nous arriverons dans environ douze minutes quarante secondes. — J’alerte le conseil, Féramie, nous devons mettre en place le programme d’information d’urgence et avertir le peuple de notre adhésion à cette union. — Il me semble nécessaire de prévenir les Bloqués où nous risquons des problèmes avec eux. Ils pourraient croire à une tentative d’invasion ou autre, Lolane. — Chaque chose en son temps Féramie. J’amorce l’atterrissage. Au même moment dans le système stellaire sibyllin où vivent les Xéllosiens, une petite planète du nom de Torve accueille Tahara. Ce dernier entame un dialogue de sourds avec ses supérieurs. — Tahara, le point qui nous intéresse consiste à évaluer les résultats de votre mission. — Son succès s’impose comme indiscutable, Monsieur Temocri. La paix s’installe à nouveau entre notre nation et celle des Terraniens. Comme convenu, nous appartenons aujourd’hui à l’Alliance avec les Slays, les Fils de Fer et les Andromédiens. — Bien. Disposez-vous des explications sur l’apparition de vaisseaux de guerre entre notre galaxie et celle d’Andromède ? — J’allais l’évoquer. Il ne s’agit pas de navire de combat. Nous faisons face à une forme de vie hostile capable de se mouvoir dans le vide sans rencontrer beaucoup de problèmes. Elle cessa de nous menacer, jadis, grâce à l’aide des Andromédiens et des Fils de Fer. — Peut-on leur faire confiance, demande Temocri ? — Sans contestation possible. Ils appartiennent à l’Alliance Slays Terranienne. — Quelle place occuperons-nous, dans tout cela ? — Monsieur Temocri ! Je vous saurais gré de bien vouloir me laisser parler ! J’ai, conformément aux ordres reçus, installé une paix durable entre nos peuples respectifs. J’ai signé un pacte avec ces nations. — Voilà, une excellente initiative Tahara. Bien, abordons le problème des Pirates ? — Toujours au même point. Ils pourraient se dévoiler plus dangereux qu’avant, Monsieur Temocri. Ils s’amusent à enfanter des créatures bizarres, cette nouveauté ne présage rien de bon. Ils poursuivent ces activités à des fins militaires, j’en ai peur. — Cela confirme votre rapport… — Pourquoi me poser la question, dans ce cas ? — Vous devez comprendre, Monsieur Tahara, que nous devons nous assurer que vous vous révèlerez à la hauteur. Nous souhaitons que vous nous représentiez au sein de l’Alliance, ce qui n’exclut pas un approfondissement de nos questionnements. — Jugez-moi sur mes actes, ou bien interrogez-moi sur ce qui vous turlupine, Monsieur Temocri. — Vous montrez du caractère, excellent. Que pensez-vous de monsieur Guy Tard ? — Je le considère comme un homme intelligent, il maitrise la communication interpersonnelle. Cette précision reste superfétatoire, je n’ignore pas que vous l’avez rencontré suite aux problèmes survenus sur SRX-380. — Justement, Tahara, à ce propos, vous vous êtes fourvoyé. Vous êtes devenu un allié des Pirates et vous avez causé la perte de nombreux Slays et Terraniens. Surtout, lorsque vous avez exterminé leur flotte d’astronefs. — Je subissais l’emprise d’une entité malfaisante. Croyez bien que je regrette ces actes, vous ne pouvez pas m’attribuer la responsabilité de comportements non conscients. — Comment cette prise de contrôle a-t-elle pu survenir ? — Conformément aux ordres de Monsieur Tandrase, je me rendais sur T25 dans le système terranien répertorié sous le nom de Peplos. Je devais y retrouver le Haut Dignitaire, Dominique Bed. Durant mon voyage, une entité indéterminée se matérialisa soudainement dans mon cockpit. Elle investit irrésistiblement mon cerveau, la suite, vous la connaissez. — Pourquoi ne pas rallier directement le siège de l’Alliance, T21, s’étonne Temocri ? — Je craignais qu’ils prennent mon arrivée pour une tentative d’attentat. Il me sembla préférable de gagner T25 où résidait Dominique Bed. — Que savez-vous de votre agresseur ? — Plus tard, une fois délivré de l’emprise de cette chose, j’appris qu’on les appelait les Ombres. Elles proviennent d’un univers parallèle au nôtre. Elles se montrent pacifiques d’habitude. Celle qui m’attaqua appartenait aux délinquants de leur monde. Elle s’en était évadée. L’une de ces créatures se nomme Jarthe, nous lui devons les informations sur la menace boomerang. J’observe depuis la résolution du problème, l’absence de toute nouvelle d’elle. — Merci, Tahara. Retirez-vous. Nous allons statuer si nous vous confions ou pas le poste de Haut Dignitaire xéllosien. Tahara regagne ses quartiers. Il se doute que le conseil conserve encore quelques questions à lui décocher. Il s’allonge sur son lit de forme ovale et laisse les sondes hypnotiques se placer devant ses yeux et l’endormir. Tandis que le Xéllosien se repose, sur Baryum alias XR-512, Dallium se voit élire comme H.D. des F.F.. Fier de sa nouvelle fonction, il s’entoure de deux gardes du corps, afin de se donner plus d’importance. Bolium et Manium se gaussent de l’excentricité de leur patron, bien qu’ils se montrent enchantés, de s’élever dans la hiérarchie, des F.F.. — Ça va Dallium, tes chevilles n’enflent pas trop ? — Oh ! Ça suffit, Bolium ! Manium et toi devriez vous montrer reconnaissants. Grâce à moi, vous voyagerez. — Réalises-tu Dallium, que ta nouvelle fonction se révèle très importante ? Tu dois faire attention dorénavant. — Je sais, je sais. Nous devons nous rendre sur Laskine. — Laskine ? — Exactement, Manium, le siège de l’Alliance. Les autres hauts dignitaires nous y rejoindront. — Combien en compte-t-on ? — Notre nombre reste modeste. Il s’élève à six membres normalement. Nous trouvons le Terranien Dominique Bed, la Slay Yéna Star, le Xéllosien Tahara, Les deux Andromédiens Lolane et Féramie et moi. — R.C., dont tu parles, n’appartient pas à votre groupe ? — Aucune idée. Je ne le pense pas. Tout en discutant, les 3 F.F. arrivent au spatioport où les attend leur vaisseau. Il appareille pour Laskine. Aucun des trois Fils de Fer ne remarque l’étrange nef noire qui passe au travers la montagne à quelques dizaines de mètres d’eux. A suivre, Chapitre 4 : Tranche de vie _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
| |
| | | Volfield13 Compagnon de route
Messages : 169 Date d'inscription : 15/11/2016 Age : 38 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: Universe Freak 2 Les Inconcevables Ven 3 Juil - 4:51 | |
| Chapitre 4 Tranche de vie Guy et R.C. arrivent chez l’antiquaire. La vitrine du magasin offre aux regards curieux des livres à pages, des peintures réalisées aux pinceaux à poils et des objets aujourd’hui obsolètes comme les ventilateurs. — Au fait Guy, comment se nomme cette planète ? — Delibes, en mémoire à Léo Delibes, un compositeur terrien français né en 1836 et passé de vie à trépas en 1891 après notre ère. Il travailla à la musique « Lakné ». Tous les corps célestes terraniens portent l’appellation d’une personne décédée de leur Ancien Monde. Nos stations et vaisseaux spatiaux n’échappent pas à cette règle. — Excellent, j’aimerais ne pas être oublié. — J’espère que tu ne vas pas nous reproduire la fantaisie de disparaitre sans prévenir. — Je n’ai pas l’intention de bouger. — Tu t’écartes de nous imperceptiblement. Tu ne t’en rends pas compte. — Hum… Ne t’inquiète pas. — Tu entres avec moi ? — Pour observer ces machins-là ? Bien sûr ! — Garde les mains dans tes poches. Ces objets valent une vraie fortune. — On se demande bien pourquoi… Tous deux pénètrent dans le magasin. La caverne d’Ali Baba n’aurait rien eu à envier à l’antre de l’antiquaire. Ici et là, des tas de bibelots trainent sur les tables, les murs, les armoires. Tout, en ce lieu, rappelle les temps anciens où la Terre existait encore. Guy se dirige droit sur la bibliothèque chargée d’ouvrages de toutes natures. — Tiens, regarde R.C., tous ces livres. Te rends-tu compte que depuis approximativement cinq-mille ans plus personne ne rédige sur du papier ? — Tu sais, de toutes les planètes que j’ai visitées, je vois toutes ces choses pour la première fois. Des civilisations que j’ai étudiées, la vôtre se révèle comme la première utilisant un support en cellulose végétale ! — À l’époque actuelle, communément, les textes s’écrivent ou se dictent sur ordinateur. Avec, pour corolaire, une lecture sur un écran. Même sous cette forme, l’ouvrage préserve toute son essence. Il nous permet de nous évader dans l’imaginaire. Là, nous manipulons du vrai papier, de l’encre. Nous pouvons sentir les feuilles vivre sous nos doigts. Chose impossible avec des holobooks. Leurs couvertures synthétiques et leurs écrans de visualisation exhalent une froideur rébarbative et impersonnelle. — Tu sembles aimer les livres, Guy. — Je les ai dans la peau depuis tout petit, je parle des bouquins. Du roman à l’encyclopédie, ils contiennent des savoirs insoupçonnables. Prenons cette biographie de Brancusi, un sculpteur, elle te fait voyager dans le don de travailler manuellement la matière, en particulier le métal. La toreutique d’aujourd’hui n’offre plus rien de commun avec celle de nos aïeux, elle repose sur un processus entièrement robotisé. — Je ne comprends pas, questionne R.C. ? — Vois-tu, autrefois, l’artiste s’escrimait à enfanter. Le résultat n’était pas toujours parfait, conférant du charme et de l’originalité à la création. De nos jours, il suffit de parler à son databloc et ce dernier innove abstraitement l’œuvre désirée. La machine, une fois la conception informatique terminée, demande une confirmation et donne corps à l’objet. — Mouais, vous êtes devenu fainéant. — Je te le concède… Tiens ? Voilà un ouvrage de Leiris Michel, qui m’intéresse « l’âge de l’homme ». Je vais me laisser tenter. — Ton argent liquide sert pour cela ? — Affirmatif, actuellement, il s’agit du seul moyen d’obtenir une facture. Elle prouve la valeur des livres, en cas de disparition. — Vous rencontrez encore des voleurs ! — Hélas, les hommes affectionnent trop la futilité matérielle. Ils y accordent une importance irraisonnée. L’estimation irrationnelle du prix de certains objets, la convoitise ou la jalousie entretiennent le brigandage. Guy paye son acquisition qu’il demande d’emballer dans un papier organique imperméable. En sortant de chez l’antiquaire, ils reprennent le chemin de la maison. — Demain, je travaille. Veux-tu m’accompagner ? — Tu transmets ton savoir à des gens ? — À des étudiants oui. Je pense organiser un débat, habituellement c’est très enrichissant. — Je viens, répond R.C., visiblement piquée par la curiosité. *** Dans leur bureau sur Laskine, Yéna et Dominique discutent des futures mesures à adopter. La nouvelle Alliance se compose de cinq ethnies extraterrestres et des adaptations s’imposent. — Il convient de simplifier beaucoup de choses Yéna. Nous devons rédiger une constitution pour notre fédération, plus élaborée. — D’accord, Dominique. Il me semble nécessaire de créer une monnaie, plus pratique, sans oublier un langage plus approprié à tous les peuples. Nous ne pouvons pas continuer à utiliser les traducteurs universels, tu imagines s’ils tombent en panne. — Tiens ? Tu as raison, Yéna, je n’y ai pas songé. L’obtention, des renseignements détaillés sur les Pirates, devient urgente. Les radars nous indiquent quatre de leurs installations. Il s’agit probablement de cités spatiales érigées à seulement 24 Al du système Peplos. — Elles orbitent là depuis longtemps ? — Apparemment oui. Comme elles bougent constamment, leur nombre peut être plus élevé. — Font-elles preuve d’hostilité, Dominique ? — Difficile à évaluer. Elles semblent se limiter aux tests de leurs nouveaux croiseurs lourds. — Chut… Des pas résonnent dans le couloir. Les sons s’estompent devant la porte du bureau. On frappe. — Veuillez m’excuser, filtre une voix au travers du battant. Je souhaite vous présenter quelque chose, Monsieur Bed. Dominique identifie Jacques. — Tu peux entrer. Qu’y a-t-il ? — Monsieur Bed, Madame Star, regardez. Jacques, factotum de sa fonction, désigne la plante biotique d’Utophilia. Il s’en approche et pointe particulièrement la feuille sur laquelle un point noir trône ironiquement. Il le retire et le broie. — Un mouchard ? Voilà autre chose ! Tu as raison, Dominique, nous devons resserrer la surveillance de nos adversaires. Grâce à nos nouveaux amis, la tâche semble se simplifier. Jacques ! — Madame ? — Ayez l’obligeance d’enquêter sur ce dispositif d’espionnage. Trouvez qui l’a installé là, et surtout pourquoi. — Très bien, j’y vais de ce pas. Jacques sort du bureau. — Yéna ? — Oui, Dominique ? — Je reçois un email sur mon databloc. — Je me doute bien que ce n’est pas sur mon front ! Imperturbable, Dominique continue sa phrase. — Dallium arrive, il me confirme sa nomination comme Haut Dignitaire de sa nation. — Eh bien ! ça promet. — Il précise que deux personnes, ses gardes du corps, l’accompagnent. — Autre chose ? — Apparemment, Tahara attend une réponse de ses supérieurs. Ils paraissent accepter l’Alliance, nonobstant, ils débattent toujours, pour savoir si Tahara les représentera ou non. — Nous prenons un risque en lui demandant de signer le traité et je ne le regrette pas. Il est temps de réparer les dégâts d’autrefois. — Lolane et Féramie arrivent, probablement en ce moment, chez eux, les discussions doivent se dérouler dans la foulée. — Bien, au moins, voilà un état de la situation plus rapide que prévu. Merci, Dallium ! nous détenons des nouvelles de tout le monde par son initiative, excellent. — Il se fait tard, je vais me coucher tôt pour une fois ! jubile Dominique. — N’en prends pas l’habitude ! ricane Yéna. Bonne nuit. Demain, nous devrions subir une grosse journée. Personnellement, je dois préparer un compte-rendu de situation pour mon peuple. Entre le deuil lié à la perte SRX-380 et de nos navires et les besoins de repopulations, je ne peux pas dire que notre situation s’affiche, brillante. *** Sur Billingar, Lolane et Féramie décrochent l’aval de leurs supérieurs. Ils accèdent au titre de hauts dignitaires de la nation andromédienne. Chez les Andromédiens, tout va par deux, hommes et femmes partagent la même fonction. Toute négociation nécessite d’intégrer leur mode de pensée en duo, masculin et féminin. Les résultats, de cette gouvernance mixte, s’imposent comme ad hoc. Le choix de plébisciter pour présidents un binôme bisexué permit d’éradiquer tous les conflits de la galaxie et de l’unifier. Le seul bémol concernait les Bloqués. Une grande guerre éclata entre les deux nations. Nettement plus nombreux, les Andromédiens ne prédominèrent jamais face à eux. Énigmatiquement, une paix relative s’établit sans réelle négociation. Les Bloqués développèrent vraisemblablement une technologie très avancée, durant ces six derniers siècles. Cela fait maintenant deux-cents ans que plus personne ne réussit à entrer en contact avec eux. Ils constituent peut-être une des races les plus vieilles de la galaxie. Ils commencèrent par évoluer rapidement et sans difficulté, inexplicablement ils cessèrent leur progression et stagnèrent pendant quelques dizaines d’années. Aujourd’hui, le temps écoulé, nous impose de voir ce qu’ils deviennent. L’Alliance se développe et cette situation peut se percevoir comme une menace. Par prudence, nous conviendrons de la nécessité de les rassurer. Partageant cette analyse, Lolane et Féramie se préparent à rejoindre l’univers terranien à bord de leur vaisseau flambant neuf, l’Édesse. Ce navire, grâce à son système de propulsion très avancé, franchit en quatre bonds interdimensionnels les trois millions d’années qui séparent les deux galaxies. La vitesse radelliuminique, tirant son non du Radellium, le nouveau carburant donné par les F.F. se montre fantastique. Le voyage dure réellement trente-et-une heures et trente minutes ; dix minutes, d’attente supplémentaire, se révèlent nécessaires après chaque saut. Cinq minutes encore passeront pour le décollage et l’atterrissage. — Splendide ! Superbe croiseur ! s’exclame Lolane en découvrant son moyen de transport tout neuf. — Je ne me lasse jamais de voir ce type de vaisseau ; regarde, il mesure un kilomètre de long pour trois-cents de haut. Il apparait lisse comme un galet et il pèse, à peine, cent tonnes. Je ne me fatigue pas d’observer cette merveille technologique, totalement insolite dans ses proportions et ses performances, s’extasie Féramie. — J’ai hâte d’en explorer l’intérieur ! Lolane trépigne d’impatience. — Gamin, va ! Allez en route, ou l’équipage décollera sans nous. — À tes ordres-chefs ! ironise Lolane, dont l’attention se détache difficilement, de l’Édesse. Ils montent à bord du croiseur. La coursive présente plus de largeurs que celle des anciens modèles. Ils se rendent au poste de pilotage après une étude soigneuse des circulations, afin de ne pas se perdre. La passerelle offre une gigantesque reproduction holographique de l’espace environnant qui détaille tout le sud de la galaxie d’Andromède. Sur le côté gauche du plan, on distingue sans difficulté Billingar. — Tu vois ça, Féramie ? Tu découvres devant toi le dernier cri en termes de planisphère spatial. — Comment l’utilise-t-on ? — Elle fonctionne grâce à des mises à jour automatiques. Admettons que l’Édesse pénètre dans la zone ouest d’Andromède, les tracés s’actualiseront en temps réel. — Prenons le cas, Lolane, où nous nous situons dans la partie nord et que nous désirons une vision du sud ? — Nous saisissons les données dans le terminal et la carte se réinitialise ; elle détaille l’endroit recherché. Par opposition, Féramie, la représentation holographique centrale dans la pièce à côté montre l’ensemble du système galactique. Elle sert au pilotage et joue le rôle d’un indicateur radar. — Astucieux ! Je me demande, côté pratique, l’utilité de deux dispositifs de repérage. Deux techniques de positionnement différents me paraissent superflus, Lolane. — Cela vient du fait que tu ne manies pas les commandes, Féramie. Je t’assure que, pour les navigateurs, c’est indispensable. Les moteurs du croiseur s’allument et l’Édesse s’arrache sans bruit à la gravité de Billingar. Son vol programmé à l’avance adopte une trajectoire directe pour atteindre le système Peplos. A suivre Chapitre 05 : Situations et réflexions _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
| |
| | | Volfield13 Compagnon de route
Messages : 169 Date d'inscription : 15/11/2016 Age : 38 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: Universe Freak 2 Les Inconcevables Ven 3 Juil - 18:58 | |
| Vous n'aurez pas la suite du livre (ni des suivants) sur le forum, sa innonde (toujours vexé oui oui, la pilule ne passeras pas facilement !). Sauf si vous me MP à ce moment la je vous enverrais directement le pdf. _________________ Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Universe Freak 2 Les Inconcevables | |
| |
| | | | Universe Freak 2 Les Inconcevables | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|